Mad Hatter a écrit :Comment les autres se sont retrouvées là ? Nous. Ne le sauront sans doute jamais...
Mais en prononçant trois fois la phrase pardi
Bouya2 a écrit :Il est 2heures du matin au moment où j'écris ces lignes, et ton histoire m'a tenu devant mon ordi du début jusqu'à la fin.
Besoin d'autre chose pour prouver mon admiration devant la trame ?
En plus, je ne sais pas si ça ne concerne que moi où les autres lecteurs, mais quand je t'ai lu, j'ai éprouvé la même frayeur qu'Adèle pour le maître.
Au passage, c'est un très bon procédé de décrire toutes les bondagettes, sauf Adèle. Comme ça, chacun se l'imagine à son goût.
Merci Bouya. Effectivement mon but était d'effrayer, le Maître est tout sauf quelqu'un de bien
Chapitre 8
-Ne bouge pas, ordonna le Maître en venant s'agenouiller derrière elle.
Adèle sentit alors la douce chaleur de son souffle s'insinuer entre ses épaules dénudées tandis qu'il passait un bras autour de son cou. Elle était maintenant prise dans un étau... non, un cocon plutôt. Un cocon de bienêtre et de sensualité au milieu duquel elle cru un instant défaillir. Mais elle se reprit rapidement.
Hors de question de lâcher prise entre les mains de son ravisseur.
-Inspire un bon coup, murmura ce dernier au creux de son oreille, avant d'ôter d'un simple geste ses deux petites pinces.
-Mmmh !!!
Pendant quelques secondes une intense douleur irradia dans sa poitrine et submergea tous ses sens. Elle avait mal... terriblement mal.
-Du calme... du calme... dit-il en caressant délicatement ses seins meurtris et endoloris. Je prends soin de toi Adèle... Je prendrai toujours soin de toi...
-Mmmh...
C'était si bon... Cet homme... Il... Il savait y faire avec ses mains...
Non ! Il ne fallait pas ! Elle ne devait pas !
Les cordes, le bâillon, les pinces... Elle était épuisée mentalement et physiquement. Et il en profitait pour la faire craquer, pour lui donner du plaisir malgré elle. Mais il était si tendre... si attentionné...
-Hum...
-Je prendrai toujours soin de toi Adèle...
Quelques instants plus tard il retira la grosse boule rouge qui obstruait sa bouche et il la libéra de ses liens.
-L'obéissance est toujours suivie d'une récompense, souffla-t-il...
Comme le carré de sucre pour Johanna.
-En revanche, toute rébellion est synonyme de punition...
Comme la cage pour Marion.
-Si tu es sage et soumise, je te promets les plus douces et les plus exquises caresses qu'un homme peut donner à une femme... Mais si tu ne l'es pas, tu seras battue, fouettée et humiliée. Tu comprends cela ?
-Ou... Oui Monsieur.
-Bien... Bien, dit-il en effleurant lentement son visage en même temps qu'il déposait un baiser sur sa nuque. J'en ai fini avec toi pour aujourd'hui. Tu vas pouvoir regagner ta chambre et te reposer. En temps utile Éloïse t'apportera de quoi te restaurer. Je veux que tu manges tout ce qu'elle te donnera, est-ce clair ?
-Oui Monsieur.
-Je tiens à ce que tu sois en parfaite condition physique Adèle. Aujourd'hui ce n'était qu'un prélude, un échauffement... mais petit à petit l'intensité des séances va s'accroitre et je veux que tu sois capable de les supporter. Je fais tout ceci pour ton bien ma chère, ne l'oublie jamais, termina-t-il en la libérant de son étreinte.
La jeune femme hocha doucement la tête en signe d'acquiescement. Elle avait fini par reprendre ses esprits mais elle devait jouer le jeu pour le moment.
La journée touchait à sa fin et Adèle terminait son diner en regardant par la fenêtre de sa chambre. Contrairement à la malheureuse ponygirl qui tirait péniblement la carriole du Maître dans les allées du parc, elle avait droit à un repas chaud agrémenté d'une grappe de raisins.
C'était toujours ça.
Elle s'assit au bord de son lit et observa longuement sa porte. Ni la soubrette ni le Maître n'avaient pris soin de la verrouiller depuis son retour. Elle était libre d'aller où bon lui semblait dans le Manoir.
L'occasion était trop belle !
Trop belle pour être vraie sans aucun doute, mais elle devait tenter sa chance. Il le fallait. Si le Maître avait réussi à soumettre les autres, à les forcer à faire... Il ne tarderai pas à faire d'elle une esclave docile et malléable.
Obéissance et récompense.
Rébellion et punition.
Elle connaissait l'odieux mécanisme. La carotte ou le bâton. La caresse ou le fouet. Et au fil du temps, à force de patience et de persévérance, elle finirait par succomber... elle aussi.
Non, elle devait fuir d'ici au plus vite. Elle devait trouver un moyen de quitter le Manoir. La porte de sa chambre n'était pas fermée. Elle pouvait s'envelopper dans ses draps pour se protéger du froid et elle avait vu des bottes dans l'entrée en remontant à l'étage. Vraisemblablement celles du Maître et certainement un peu grandes mais c'était toujours mieux que de rester pieds nus. Ensuite, elle devait aller jusqu'à la grille, l'escalader et enfin courir le plus loin possible de cet endroit.
Les autres filles ?!
Éloïse et Johanna semblaient déjà trop conditionnées pour désobéir sciemment au Maître... Marion peut-être un peu moins. Mais la perspective d'être de nouveau enfermée dans sa minuscule cage aurait tôt fait de décourager ses ardeurs. Non, elle devait les laisser là toutes les trois dans l'immédiat. Leur meilleure chance de s'en sortir était qu'elle réussisse d'abord à se sauver. Mais pour ça, elle devait attendre la nuit.
Celle-ci tomba lentement sur le Manoir, enveloppant le domaine d'une étrange clarté aux reflets bleus et orangés. D'un pas fébrile et peu assuré, Adèle s'engagea dans le couloir. Elle jeta un bref regard aux autres portes, se demandant une dernière fois si elle devait emmener les autres prisonnières avec elle avant de se raviser.
Elle avait bien plus de chances de réussir seule.
La demeure était plongée dans l'obscurité et elle faillit trébucher dans l'escalier. Mais elle se rattrapa aussitôt et continua sa descente.
Crac...
Un grincement la fit sursauter. Elle stoppa net sa marche et regarda lentement autour d'elle. Il n'y avait personne en vue, évidement. Mais elle ne pouvait s'empêcher d'imaginer le Maître, silencieusement tapi dans les ténèbres et guettant ses moindres faits et gestes.
Si c'était un piège, il était particulièrement tordu.
Elle avança jusqu'à l'entrée et se saisit de la précieuse paire de bottes. Elle les enfila. Comme elle s'y attendait, elles étaient un peu grandes, mais en les serrant bien, elle devait pouvoir marcher avec.
Crac...
Elle fit volte face. Mais toujours personne, pas même une ombre... Elle devenait paranoïaque dans cette vieille bâtisse qui devait crisser de toutes parts.
Elle poussa la porte et descendit les marches du perron. Cette fois-ci traverser l'allée de gravillons blancs fut une véritable partie de plaisir. En quelques enjambées, elle atteignit la grille, et elle s'aperçut rapidement qu'il serait inutile de l'escalader. Elle n'était même pas fermée.
C'était décidément trop beau pour être vrai.
Elle se retourna brusquement, comme si un sixième sens lui avait dicté de le faire. Mais le parc était désert. Alors elle courut de toutes ses forces vers la liberté.
A suivre...