Merci à vous tous. Voici la suite des aventures d'Adèle au pays des soubrettes, des ponygirls et des ceintures de chasteté
Chapitre 9
De part et d'autre de la route sinueuse qu'Adèle empruntait, s'étendait une vaste forêt plongée dans la brume. La jeune femme avait peur, mais elle savait qu'elle n'avait pas le choix.
Tout plutôt que de retourner au Manoir.
Elle courrait à grandes enjambées, ne s'arrêtant que pour reprendre son souffle et regarder derrière elle. Mais toujours aucun signe de poursuite. Aucun son, aucun bruit, aucun cri... Juste le silence. Un silence terriblement angoissant.
Au détour d'un bosquet, elle déboucha sur un portail. Un portail en tous points identique à celui qu'elle venait de traverser, quelques minutes plus tôt.
Quelle diablerie ?!
Mais elle ne rêvait pas, c'était bien le même Manoir. Pour en avoir le cœur net elle avança lentement jusqu'aux écuries et pénétra dans l'étable. Les bras toujours solidement entravés dans leur fourreau de cuir, Johanna dormait paisiblement à même le sol dans son box.
Non, c'était impossible ! Elle était certaine d'avoir pourtant bien suivi la route.
-Johanna... appela-t-elle d'une voix fébrile. Johanna...
La blonde se réveilla brusquement et se redressa maladroitement sur ses jambes.
-Johanna... Approche et laisse moi te détacher, nous allons nous échapper de cet endroit.
Pour toute réponse, la ponygirl la dévisagea d'un regard farouche avant de plonger sa tête dans son auge d'avoine.
-Non ! Johanna je t'en prie, j'ai besoin de toi. J'ai besoin de savoir si je dois suivre la route ou m'enfoncer dans les bois...
Mais la prisonnière était incapable de l'aider, et pour cause...
Le Maître lui avait strictement interdit de parler.
Alors, tandis qu'une boule se nouait lentement au creux de son ventre, Adèle l'abandonna et courut de nouveau vers le portail.
Encore la route tortueuse, encore la forêt brumeuse, et encore le portail. La jeune femme croyait devenir folle. Elle suivait pourtant le seul et unique chemin qu'elle avait depuis le Manoir. Aucune bifurcation, aucune autre route possible. Cela allait à l'encontre aussi bien de toutes ses connaissances que de son sens de l'orientation. Comme si les lois de la physique avaient été recrées par un esprit malade et malfaisant.
L'esprit du Maître !
Non, non, non ! Elle s'enfonça dans les bois, ne sachant dans quelle direction aller. Elle était perdue, terrifiée, et invariablement elle revenait à l'entrée du Manoir, les vêtements sans cesse plus déchirés, les jambes sans cesse plus écorchées, et sans cesse plus désemparée.
Vaincue et désespérée, elle franchit une dernière fois le seuil de sa prison et remonta, la tête baissée, les marches du perron. L'aube venait à peine de se lever et Éloïse s'activait déjà dans le salon.
-On n'échappe pas au Maître... On n'échappe pas au Manoir... murmurait-elle entre ses dents. On n'échappe pas au Maître... On n'échappe pas au Manoir...
-C'est... c'est...
-Piège, folie, cauchemar, diablerie... Le monde du Maître est ainsi. Par curiosité ou par provocation nous l'avons choisi. Et maintenant nous devons le subir.
-Mais je... Non... Tu ne...
Adèle ne trouvait plus ses mots, ni ses idées d'ailleurs.
-Mon sort est d'être à son service, sans repos ni répit, et à la moindre incartade...
Elle marqua une pause.
-Bref, tu sais bien de quoi il est capable, termina-t-elle sans autre forme d'explication.
-Et... Et moi ?
-Toi, tu vas être punie, déclara brusquement une voix masculine.
Le Maître !
La jeune femme fit volte face, mais l'homme, plus prompt, attrapa son bras d'une main ferme et implacable.
-Non pas pour avoir tenté de t'échapper... Inutile d'interdire quelque chose d'impossible. Mais pour avoir subtilisé mes bottes et pour avoir déchiré la belle tenue que je t'ai donné l'ordre de porter.
-Mais je...
-Il suffit, dit-il en arrachant violemment ses vêtements. Suis-moi !
Alors il l'entraîna dans la cave et il la poussa, face au mur, contre les solides montants de sa croix en bois.
-Écarte les jambes et pose tes mains au niveau des bracelets de cuir !
Les membres tremblants, Adèle s'exécuta docilement.
-Toute faute entraîne une sanction, dit-il en bouclant une à une les courroies autour de ses poignets et de ses chevilles avant d'attraper brutalement ses cheveux pour les tirer vers l'arrière.
-Aie !
-Hors de question de toucher à mes affaires ! Compris ?
-Ou... Oui Monsieur.
-Et quelles sont les trois règles que tu dois respecter ?
-Tenue, apparence et posture Monsieur.
-Bien, murmura-t-il... Cependant deux d'entre elles ne sont pas respectées. Non seulement il faut les connaître, mais il faut aussi les appliquer Adèle, tu comprends ?
-Oui Monsieur.
-Non, je crois malheureusement que tu ne comprends pas, dit-il en relâchant son étreinte. Mais ceci devrait t'y aider...
La jeune femme tourna instinctivement la tête vers le Maître et posa les yeux sur la petite palette en bois qu'il tenait entre ses mains.
-Pitié !
-Battue et humiliée, tu te souviens ?
-Je... Je vous en prie... Implora-t-elle.
-Je fais ça pour ton bien ma chère, ne l'oublie jamais.
Et les premiers coups s'abattirent sur son postérieur nu et sans défense.
-Aie !
-Toute rébellion est synonyme de punition.
-Ouille !
-Tu as voulu devenir mon esclave. Il est donc de mon devoir de t'éduquer.
-Aie !
-C'est un chemin long et difficile, mais tu y arriveras, grâce à moi.
-Ouille !
-Éloïse, Johanna et Marion ont surmonté bien des épreuves pour atteindre leur idéal. Et il n'y a pas de raison que tu ne réussisses pas.
-Aie !
-Tu dois sans doute me détester pour ce que je suis en train de te faire, mais c'est un passage obligé.
-Ouille !
-Sans la menace d'un châtiment ton esprit ne sera pas capable de surmonter ses réticences et ses inhibitions.
La jeune femme ne sentait plus ses membres. Elle ne sentait plus que ses fesses brulantes et incandescentes.
-Les cordes, les pinces... Tout ceci est nouveau pour toi, et tu dois l'appréhender...
Il s'éloigna un instant pour aller chercher le bâillon boule rouge.
-Mais c'est pourtant très simple, dit-il en l'agitant doucement sous son nez. Ou bien tu obéis, ou bien tu es punie. Le bâillon ou la correction ?
Par réflexe, Adèle ouvrit la bouche et la grosse boule s'y engouffra.
-Bon choix... Très bon choix... souffla le Maître en refermant la petite lanière sur sa nuque. Voilà une soumise bien raisonnable.
-Mmmh...
Pour échapper un temps à son châtiment, la prisonnière s'était pliée aux demandes de son ravisseur.
Un engrenage fatal !
Désormais, peu importe ce qu'il lui ordonnerait, elle n'aurait d'autre alternative que d'accepter immédiatement ou d'être malmenée jusqu'à ce qu'elle finisse par le faire. Le piège infernal du Maître venait de se refermer sur elle, et elle le savait.
On n'échappe pas au Maître, on n'échappe pas au Manoir.
A suivre...