Vidimus in glacie pisces haerere ligatos,
sed pars ex illis tum quoque uiua fuit.
J'ai vu arrêtés et enchaînés dans la glace des poissons dont quelques uns même vivaient encore.
D'accord, ces vers là je vous les ai montré uniquement parceque devant il y a
ligatos, du verbe
lagatare qui a donné en français
ligoter.
Là, je vais vous montrer des personnes ligotées. C'est pas très érotique, c'est une scène de guerre. Mais mon prof de latin m'a fait retraduire cette phrase tellement de fois pour que je parvienne à une traduction suffisante que c'est un ligotage qui m'a marqué
Pars agitur uinctis post tergum capta lacertis,
respiciens frustra rura Laremque suum :
Une partie de ces malheureux, emmenés captifs et les mains liées derrière le dos,
jettent en vain un dernier regard sur leurs champs et sur leurs chaumières :
Et quelques autres vers :
hoc est cur cantet uinctus quoque compede fossor,
indocili numero cum graue mollit opus.
c'est le même besoin qui fait que l'esclave condamné à creuser la terre, les fers aux pieds, chante pour alléger, par de grossières mélodies, le poids du travail ;
utque rapax pecudem, quae se non texit ouili,
per sata, per siluas fertque trahitque lupus,
sic, siquem nondum portarum saepe receptum
barbarus in campis repperit hostis, habet :
aut sequitur captus coniectaque uincula collo
accipit, aut telo uirus habente perit.
et, comme le loup ravisseur emporte la brebis qui n'est point encore rentrée au bercail,
l'entraîne à travers les champs et les bois, ainsi notre ennemi barbare poursuite l'imprudent resté en dehors des murs, et, surprise dans la campagne, bientôt la victime est saisie ; on l'emmène captive après lui avoir jeté une chaîne au cou, ou bien elle tombe percée d'un trait empoisonné.
Tout est tiré du troisième tome des
Tristes, où le poète Ovide racontait ses conditions de vie en exil.