Re: un p'tit polar , pour changer.***recyclage***
Publié : 24 mai 2015, 01:45
Alors que Seiko avait dénoué le nœud de son kimono et que le satin glissait de ses épaules , Adamsbourg , tournait le mot carrousel dans ses pensées . Il s'imaginait enfant , sur un de ces manèges de bois sous le regard amusé de ses parents , les voir apparaître puis disparaître , enivré par la vitesse tournoyante du manège , devant le spectacle du corps de Seiko qui se dénudait lentement . Du carrousel aux épaules , des épaules au carrousel . Son imaginaire ne se lassait pas de ces allées et venues obsessionnelles . Seiko attendait patiemment que le lieutenant choisisse son moment , qu'il soit prêt . Elle s'était offerte à lui pudiquement mais entièrement .
Amdamsbourg se leva , et s'approcha de Seiko . Ramassa un jeu de cordes . Un frisson lui parcourut le bras , alors qu'il faisait rouler la tresse sous ses doigts .
Il enroula la corde au dessus de la poitrine de Seiko , puis fit également un tour au dessous , sans ménagement, si bien qu'elle même fut surprise et poussa un petit gémissement . Mécaniquement la corde voltigea au dessus des épaules pour revenir devant la poitrine , entre les seins , avant de retourner dans le dos pour y être nouée . Les mouvements d'Adamsbourg étaient brutaux. Il comprima les bras de Seiko dans son dos , afin de les enlacer eux aussi l'un à l'autre . Elle ne comptait plus . Seul comptait faire tournoyer la ficelle comme un carrousel tourne dans le vide. Cette pensée l'obsédait , et avait remplacé Seiko dans son esprit . elle n'était que le corps par lequel le cycle infernal devenait possible . Des épaules aux bras , de la taille aux chevilles , l'enroulement de la cordelette se poursuivait sans recherche esthétique , comme un engrenage qui , poussé par une mécanique secrète , accomplit la fonction à laquelle il est destiné . Seiko se retrouva allongée au sol étreinte par un amas de cordages grossièrement et sauvagement dressés sur son corps . Elle n'avait rien dit , rien émis , abasourdie elle aussi par le comportement de cet homme, qu'elle ne reconnaissait pas . Adamasbourg était un état second , loin de lui même , comme absorbé par une pensée secrète , dont il serait difficile de l'extraire sans son consentement. Seiko jonchait le sol , silencieuse , pensive , une moustache de chocolat chaud sur les lèvres , pour seule marque de consolation .
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Le professeur ôta la bâillon de Luna . Il l' avait alors installée sur la chaise se situant face au manège , et à nouveau solidement ligotée . Elle avait bien profité de ces longues heures de réflexions afin de passer en revue toute une bardée d'insultes tout droit sortie d'un dictionnaire d'argot des routiers canadien ( un des plus documentés en la matière qui lui ait été donné de consulter ), mais en faisant rouler sa mâchoire endolorie sur elle même , elle pensa que la meilleure des choses fut d'opposer à son agresseur un silence méprisant . IL avait apporté des pizzas , dont l'odeur épicée parfumait l'atmosphère ,et quelques bouteilles d'eau . Il porta à la bouche de Luna une part , qu'elle tenta de manger proprement ,par petites bouchées , Non pas qu'elle eut très faim , mais elle pensa , surtout à l'énergie dont elle aurait besoin afin de profiter d'une occasion de s'évader . Elle s’efforça donc de faire entrer cet aliment gras et salé dans son corps , en mastiquant abondamment , et bu également au goulot de la bouteille offerte , pour ne pas non plus avoir à souffrir de déshydratation sous les les ricanements fous et inhumains de son kidnappeur . Sentir l'eau fraîche couler dans sa gorge et dégouliner sur son menton , fut un véritable soulagement . Elle but l'eau à grande gorgée semblant ne jamais se rassasier , et comme pour se purifier de l'intérieur , des souillures qui lui avaient été infligées . À travers les verres épais , elle tenta de saisir quelques lueurs d'intelligence humaine dans les pupilles du professeur , mais elle ne put y voir que deux petits trous noirs insaisissables propres à la folies des grands malades et des chefs d'états …
« je dois aller aux toilettes » opposa Luna au silence qui s'installait .
( NDLA : Nous ne ferons pas le récit du compromis auquel nos deux compagnon ont par nécessité abouti , à grand coup de cris ,de pleurs , de vociférations et d'insultes , pour que chaque partie puisse sortir de cette crise dans la dignité et la tête haute , car cela relève de l'intimité et de la vie privée de ces deux personnages , et ne présente aucun intérêt pour la suite de l'histoire .)
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Depuis un moment déjà Seiko jonchait le sol sur l'épais tapis de coco dans un amas de cordages qui défiait toutes les conventions établies et pratiques ancestrales du kinbaku . L'étreinte douloureuse lui procura néanmoins la satisfaction de se sentir la proie du Lieutenant . Il était enfin revenu à elle , même s'il semblait affecté par quelque mal étrange , ce qui comptait était sa présence . Adamsbourg lui semblait hanté par ses pensées , faisant les 400 pas , ne restant pas en place . Tantôt assis en tailleur , tantôt se relevant brusquement . Il ne pouvait , ni conserver une posture stable , ni faire couler ses idées clairement dans son esprit .
Il passait en revue le moindre élément de l'épais dossier qu'il avait ressorti de ses archives personnelles quelques heures auparavant , et qu'il connaissait presque par cœur . Associant les faits les uns aux autres en faisant voltiger ses doigts dans l'espace pour leur donner plus de consistance .
Seiko le regardait faire en silence . Elle savait que dans ces moments , rien ne pouvait le faire sortir de ses pensées . Lui , était persuadé d'avoir à la lumière des dernières découvertes , laissé un fait de côté . Il lui manquait un élément essentiel . Mais lequel . Il savait qu'il l'avait croisé , dans le dossier . Aussi imperceptible qu'il puisse paraître . Que ce fut , au détour d'une visite, chez une des victimes , ou bien alors , dans un rapport , ou une déclaration. Quelquechose avait été dit ou fait qui devait le mettre sur la voie . Un mot sur le bout de la langue , voilà ce qui lui manquait .
Désespéré , il reporta son attention sur Seiko . Il avait réalisé le plus vilain paquet qu'il ne lui ait jamais été donné de réaliser . Mais Seiko en croisant son regard lui sourit , ce qui le consola un peu de la honte qu'il avait à avoir failli de la sorte . Il tenta maladroitement de rectifier le tir , en ajustant ici et là une corde , et en resserrant maladroitement un nœud ou deux . Mais le mal était fait , et l'on ne pouvait pas rattraper , ce travail trop bâclé et si peu soigné .
Il s'empara alors de la tasse de chocolat tiède , et pour changer de sujet demanda : « Cardamone ? » mais comme à chaque fois qu'il avait tenté de deviner l'ingrédient secret , il ne put obtenir d'elle qu'un sourire amusé , ne sachant alors si la réponse était bonne ou fausse . Il se contenta de hausser les épaules , en murmurant sûr de lui, « cardamone ».
Il s'assit alors en tailleur à côté de Seiko , et fit reposer sa tête entre ses jambes. Seilko , elle se sentait au mieux lorsqu'elle était au plus près de cet homme , lui , passant la main dans ses cheveux , cherchait l'apaisement aux volcans qui s'étaient embrasés en lui .
Dendelard , n'avait pas tort , tel un toxico , il avait replongé . Il avait renoué le lien avec Seiko , et dieu seul savait ou cela le conduirait cette fois ci .
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Habile négociatrice , Luna avait réussi à obtenir un fragile moment d'intimité , et en profita même pour se passer un peu d'eau sur le visage , avec laquelle , à travers un miroir aussi crasseux que le professeur , elle espérait faire disparaître au moins , quelques traces de cambouis sur son visage , en vain . L'eau froide et la graisse ne faisant pas bon ménage , elle n'eut l'impression que d'étaler un peu plus le gras noir sur ses joues .
Le professeur ne lui laissa pas le temps de faire un essai supplémentaire , et s'empara d'elle à nouveau , en lui liant les mains une fois de plus dans le dos .
Il la conduisit en direction d'un vieux matelas posé au fond du hangar , et la ligota , solidement , pieds et poings , rassemblés dans le dos , à plat ventre sur le matelas poussiéreux . Luna préféra ignorer la provenance des tâches qui en tamisaient la surface , et bien loin de ses préoccupations du matin , se contenta d'offrir le moins de résistance possible , afin que le fou , ne force pas trop l'étreinte . De plus, épuisée par sa journée , elle n'avait plus le cœur à se débattre et préférait conserver toute son énergie pour une véritable occasion de s'échapper de cet endroit maudit . Lorsque le professeur apporta à nouveau la boule rouge près de la bouche de Luna , celle ci eut à nouveau un haut le cœur ,espérant pouvoir s'en passer , mais malgré toutes ses promesses et supplications , il insista , et l'ignoble boule de caoutchouc , s'engouffra à nouveau entre ses dents .
Luna se déhancha , et gémit à travers le bâillon , tentant de trouver une position favorable , afin de passer sans doute la nuit dans une pose la moins inconfortable possible . La poussière lui brûlait les narines , et se collait au filet de bave qui sortait inexorablement de sa bouche . En repensant à son image dans le miroir , elle avait eu sur le coup quelques difficultés à reconnaître sa silhouette , les cheveux ébouriffés , le teint sali , la peau collante de sueurs et saletés et de bave séchée coagulés avec le reste de maquillage du matin déjà lointain .
Elle se mit de côté , espérant ainsi délester une partie de la pression qui reposait sur ses bras et jambes , mais en offrant au pervers une vue plongeante sur sa poitrine que son soutien gorge ne couvrait plus que de façon symbolique . Elle se sentait également trahie par sa jupe , qui au lieu de lui offrir , un cache sexe convenable , ne faisait que mettre en relief les dentelle de son slip , à travers la paire de collants qui semblait s'effondrer sur elle même à mesure que le temps passait . Seules les Louboutin semblaient passer au travers des épreuves imperturbablement et conservaient auprès de Luna tout leur capital de fidélité .
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Adamsbourg passait machinalement sa main dans les cheveux de Seiko , guidé par ses soupirs de contentement en laissant décanter le chaos magmatique de faits , d'idées , et d'associations qui avait enflammé son esprit . Tout semblait vouloir reprendre sa place dans son esprit . Les faits retombaient droits et sûrs d'eux mêmes, les associations les plus alambiquées éclataient comme des bulles de savon , et seuls résistaient les concepts tangibles , et les pistes non encore élucidées mais réalistes .
Le carrousel paraissait bien la piste la plus probable à éclaircir , et il cherchait en vain dans les dossiers en mémoire ou il avait bien pu croiser à nouveau ce chemin qui lui semblait si commun .
Il passait en revue tous les lieux d'habitation et de travail des victimes sur lesquels il s'était rendu . Depuis le fond de sa mémoire cherchait en vain le rapport avec un carrousel . Il en était à la victime numéro 5 , elle habitait un immeuble de 4 étages en brique rouge , au dessus d'un magasin de brocante son bureau était situé sur Brodway , juste en face d'un cabaret . La victime 6 habitait un immeuble cossu en face de central Park , et son bureau était situé à Manhattan , avec vue sur le port … un instant … le magasin de brocante , victime 5 , il y avait un cheval de bois exposé en vitrine . Sur le moment cela l'avait amusé et il s'était demandé qui pourrait bien vouloir acheter un objet comme celui ci . Oui le cheval était dans sa mémoire identique à ceux que l'on trouve sur les carrousels , d'ailleurs , c'était à l'époque la première image qui lui était venu . Comment avait il pu passer à côté de ça ? … il fallait en avoir le cœur net , tout de suite ...
Seiko , perçut le changement d'attitude du lieutenant . Celui-ci se releva avec précaution , et dénoua les nœuds grossiers qu'il avait réalisé quelques moments plus tôt .
Le corps de la jeune femme libéré , il s'excusa auprès d'elle avant de s'extraire de l’appartement . Seiko avait l'habitude de ces changements d'humeurs aussi rapides que ses prises de décision , et ne n'en offusqua pas . Elle savait qu'elle avait regagné le cœur d'Adamsbourg , au moins pour quelques temps et qu'il lui reviendrai.
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«Ciel un cambrioleur ! Vous allez me ligotter , avant de partir avec la caisse ? Et comme vous ne trouverez pas d'agent , vous serez sans doute contraint à me torturer pour me faire avouer ou j'ai caché mon magot ? »
Adamsbourg restait interloqué par cette question qui ressemblait plus à une proposition … en entrant par effraction dans le vieux magasin qu'il pensait désert , il pensait plus à chercher une piste sur le prof qu'à batifoler avec une quadra en manque d'affection …
« heu … police m'dame … désolé , je cherchais une piste , je ne voulais pas vous importuner …
- violation de propriété .. vol avec effraction bravo monsieur le policier … de toutes façons je n'avouerai rien . Passez moi les menottes , si vous voulez , passez moi à la question , je ne dirai rien !
-Du calme … je ne voulais pas vous faire peur … simplement si vous acceptiez de répondre à deux ou trois question …
-je ne dirai rien avant que victime d'un interrogatoire en bonne et due forme , j'y sois contrainte par la force !
-Puisque tel est votre désir … » Adamsbourg , venait de s'apercevoir , qu'un jeu de cordes s'était glissé subrepticement depuis l'appartement de Seiko dans le fond de sa poche …
Il s'empara donc du corps de la femme, qui n'offrit qu'une résistance circonstanciée , et qu'il plaqua contre un grand miroir posé au sol . Sous des « ho » et des « ha » qui ressemblaient plus à des suppliques de serrer un peu plus fort , il enlaça les mains de la femme selon le rituel très rigoureux du Gote Ni que Maître Ren lui avait enseigné . L'ambiance de cet amas hétéroclyte d'objets en tout genre qui sentaient la cire , la poussière et la naphtaline semblaient être propices à son imagination . Cherchant dans le magasin de brocantes de quoi poursuivre son œuvre , il tomba comme par magie , sur tout un stock de foulards Hermes qui semblaient assez résistants et d'une bonne vieille corde de marin usée par les sels de mer .
La corde fut accrochée à un anneau tombant du plafond dont il se demandait bien quel pouvait être sa fonction , et les foulards noués entre eux , permirent à Amdamsbourg de poursuivre son œuvre sur le corps de la femme . Les mains et les bras solidement harnachés , la poitrine , la taille retenus également , il ne restait plus qu'à relier la vieille corde au corps de la dame et de l'aider à basculer dan le vide .
En suspension sur sa dernière jambe , l'inspecteur la jaugea mure pour répondre enfin à l'une de ses questions . Le cheval de manège tronait toujours dans la vitrine , il s'en était assuré …
« Ou avez vous trouvé le cheval dans la vitrine ?
- ho le cheval … c'est Tod qui me l'a vendu …
Adamsbourg tira sur un des fourds qui glissait entre les cuisses de la femme , et relevait sa jupe en appuyant sur son bas ventre .
- qui est Tod ? La voix était pressante , Il sentait qu'il touchait au but …
entre deux soupirs de jouissance le femme répondit …
« il se fait appeler le professeur , il restaure des carrousels , le pauvre , il n'a pas beaucoup de travail en ce moment , je lui confie également quelques travaux de restauration sur des objets anciens … il est doué … mais alors … je ne sais pas à quand remonte sa dernière douche …
- ou puis je le trouver ?
En posant sa dernière question Adamsbourg avait tiré si fort sur le foulard , que la dernière jambe de la femme ne touchait plus par terre , elle poussa un cri dont on ne pouvait déterminer s'il s'agissait de surprise ou de jouissance .. après quelques suffocations , elle reprit le cours le la discussion
« sur le port , il a un atelier , j'ai l'adresse là bas .
Adamsbourg , tira sur la jambe en suspension pour la raccrocher elle aussi à l'anneau du plafond .
La femme gisait de façon délicieusement asymétrique , dans le pur style Tsuri Wasa enseigné par Maitre Ren , les cordes en chanvre en moins .
Avant de refermer sur la bouche de sa captive un bâillon confectionné à l'aide d'un autre foulard , il consulta l'adresse sur le bureau qui gisait à côté du miroir . Il s’éclipsa en refermant la porte laissant la femme suspendue à son triste sort et son plaisir solitaire .
( NDLA : ne faites jamais ça avec votre bondagette chérie : c'est une grave erreur de niveau rouge au moins …. )
Amdamsbourg se leva , et s'approcha de Seiko . Ramassa un jeu de cordes . Un frisson lui parcourut le bras , alors qu'il faisait rouler la tresse sous ses doigts .
Il enroula la corde au dessus de la poitrine de Seiko , puis fit également un tour au dessous , sans ménagement, si bien qu'elle même fut surprise et poussa un petit gémissement . Mécaniquement la corde voltigea au dessus des épaules pour revenir devant la poitrine , entre les seins , avant de retourner dans le dos pour y être nouée . Les mouvements d'Adamsbourg étaient brutaux. Il comprima les bras de Seiko dans son dos , afin de les enlacer eux aussi l'un à l'autre . Elle ne comptait plus . Seul comptait faire tournoyer la ficelle comme un carrousel tourne dans le vide. Cette pensée l'obsédait , et avait remplacé Seiko dans son esprit . elle n'était que le corps par lequel le cycle infernal devenait possible . Des épaules aux bras , de la taille aux chevilles , l'enroulement de la cordelette se poursuivait sans recherche esthétique , comme un engrenage qui , poussé par une mécanique secrète , accomplit la fonction à laquelle il est destiné . Seiko se retrouva allongée au sol étreinte par un amas de cordages grossièrement et sauvagement dressés sur son corps . Elle n'avait rien dit , rien émis , abasourdie elle aussi par le comportement de cet homme, qu'elle ne reconnaissait pas . Adamasbourg était un état second , loin de lui même , comme absorbé par une pensée secrète , dont il serait difficile de l'extraire sans son consentement. Seiko jonchait le sol , silencieuse , pensive , une moustache de chocolat chaud sur les lèvres , pour seule marque de consolation .
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Le professeur ôta la bâillon de Luna . Il l' avait alors installée sur la chaise se situant face au manège , et à nouveau solidement ligotée . Elle avait bien profité de ces longues heures de réflexions afin de passer en revue toute une bardée d'insultes tout droit sortie d'un dictionnaire d'argot des routiers canadien ( un des plus documentés en la matière qui lui ait été donné de consulter ), mais en faisant rouler sa mâchoire endolorie sur elle même , elle pensa que la meilleure des choses fut d'opposer à son agresseur un silence méprisant . IL avait apporté des pizzas , dont l'odeur épicée parfumait l'atmosphère ,et quelques bouteilles d'eau . Il porta à la bouche de Luna une part , qu'elle tenta de manger proprement ,par petites bouchées , Non pas qu'elle eut très faim , mais elle pensa , surtout à l'énergie dont elle aurait besoin afin de profiter d'une occasion de s'évader . Elle s’efforça donc de faire entrer cet aliment gras et salé dans son corps , en mastiquant abondamment , et bu également au goulot de la bouteille offerte , pour ne pas non plus avoir à souffrir de déshydratation sous les les ricanements fous et inhumains de son kidnappeur . Sentir l'eau fraîche couler dans sa gorge et dégouliner sur son menton , fut un véritable soulagement . Elle but l'eau à grande gorgée semblant ne jamais se rassasier , et comme pour se purifier de l'intérieur , des souillures qui lui avaient été infligées . À travers les verres épais , elle tenta de saisir quelques lueurs d'intelligence humaine dans les pupilles du professeur , mais elle ne put y voir que deux petits trous noirs insaisissables propres à la folies des grands malades et des chefs d'états …
« je dois aller aux toilettes » opposa Luna au silence qui s'installait .
( NDLA : Nous ne ferons pas le récit du compromis auquel nos deux compagnon ont par nécessité abouti , à grand coup de cris ,de pleurs , de vociférations et d'insultes , pour que chaque partie puisse sortir de cette crise dans la dignité et la tête haute , car cela relève de l'intimité et de la vie privée de ces deux personnages , et ne présente aucun intérêt pour la suite de l'histoire .)
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Depuis un moment déjà Seiko jonchait le sol sur l'épais tapis de coco dans un amas de cordages qui défiait toutes les conventions établies et pratiques ancestrales du kinbaku . L'étreinte douloureuse lui procura néanmoins la satisfaction de se sentir la proie du Lieutenant . Il était enfin revenu à elle , même s'il semblait affecté par quelque mal étrange , ce qui comptait était sa présence . Adamsbourg lui semblait hanté par ses pensées , faisant les 400 pas , ne restant pas en place . Tantôt assis en tailleur , tantôt se relevant brusquement . Il ne pouvait , ni conserver une posture stable , ni faire couler ses idées clairement dans son esprit .
Il passait en revue le moindre élément de l'épais dossier qu'il avait ressorti de ses archives personnelles quelques heures auparavant , et qu'il connaissait presque par cœur . Associant les faits les uns aux autres en faisant voltiger ses doigts dans l'espace pour leur donner plus de consistance .
Seiko le regardait faire en silence . Elle savait que dans ces moments , rien ne pouvait le faire sortir de ses pensées . Lui , était persuadé d'avoir à la lumière des dernières découvertes , laissé un fait de côté . Il lui manquait un élément essentiel . Mais lequel . Il savait qu'il l'avait croisé , dans le dossier . Aussi imperceptible qu'il puisse paraître . Que ce fut , au détour d'une visite, chez une des victimes , ou bien alors , dans un rapport , ou une déclaration. Quelquechose avait été dit ou fait qui devait le mettre sur la voie . Un mot sur le bout de la langue , voilà ce qui lui manquait .
Désespéré , il reporta son attention sur Seiko . Il avait réalisé le plus vilain paquet qu'il ne lui ait jamais été donné de réaliser . Mais Seiko en croisant son regard lui sourit , ce qui le consola un peu de la honte qu'il avait à avoir failli de la sorte . Il tenta maladroitement de rectifier le tir , en ajustant ici et là une corde , et en resserrant maladroitement un nœud ou deux . Mais le mal était fait , et l'on ne pouvait pas rattraper , ce travail trop bâclé et si peu soigné .
Il s'empara alors de la tasse de chocolat tiède , et pour changer de sujet demanda : « Cardamone ? » mais comme à chaque fois qu'il avait tenté de deviner l'ingrédient secret , il ne put obtenir d'elle qu'un sourire amusé , ne sachant alors si la réponse était bonne ou fausse . Il se contenta de hausser les épaules , en murmurant sûr de lui, « cardamone ».
Il s'assit alors en tailleur à côté de Seiko , et fit reposer sa tête entre ses jambes. Seilko , elle se sentait au mieux lorsqu'elle était au plus près de cet homme , lui , passant la main dans ses cheveux , cherchait l'apaisement aux volcans qui s'étaient embrasés en lui .
Dendelard , n'avait pas tort , tel un toxico , il avait replongé . Il avait renoué le lien avec Seiko , et dieu seul savait ou cela le conduirait cette fois ci .
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Habile négociatrice , Luna avait réussi à obtenir un fragile moment d'intimité , et en profita même pour se passer un peu d'eau sur le visage , avec laquelle , à travers un miroir aussi crasseux que le professeur , elle espérait faire disparaître au moins , quelques traces de cambouis sur son visage , en vain . L'eau froide et la graisse ne faisant pas bon ménage , elle n'eut l'impression que d'étaler un peu plus le gras noir sur ses joues .
Le professeur ne lui laissa pas le temps de faire un essai supplémentaire , et s'empara d'elle à nouveau , en lui liant les mains une fois de plus dans le dos .
Il la conduisit en direction d'un vieux matelas posé au fond du hangar , et la ligota , solidement , pieds et poings , rassemblés dans le dos , à plat ventre sur le matelas poussiéreux . Luna préféra ignorer la provenance des tâches qui en tamisaient la surface , et bien loin de ses préoccupations du matin , se contenta d'offrir le moins de résistance possible , afin que le fou , ne force pas trop l'étreinte . De plus, épuisée par sa journée , elle n'avait plus le cœur à se débattre et préférait conserver toute son énergie pour une véritable occasion de s'échapper de cet endroit maudit . Lorsque le professeur apporta à nouveau la boule rouge près de la bouche de Luna , celle ci eut à nouveau un haut le cœur ,espérant pouvoir s'en passer , mais malgré toutes ses promesses et supplications , il insista , et l'ignoble boule de caoutchouc , s'engouffra à nouveau entre ses dents .
Luna se déhancha , et gémit à travers le bâillon , tentant de trouver une position favorable , afin de passer sans doute la nuit dans une pose la moins inconfortable possible . La poussière lui brûlait les narines , et se collait au filet de bave qui sortait inexorablement de sa bouche . En repensant à son image dans le miroir , elle avait eu sur le coup quelques difficultés à reconnaître sa silhouette , les cheveux ébouriffés , le teint sali , la peau collante de sueurs et saletés et de bave séchée coagulés avec le reste de maquillage du matin déjà lointain .
Elle se mit de côté , espérant ainsi délester une partie de la pression qui reposait sur ses bras et jambes , mais en offrant au pervers une vue plongeante sur sa poitrine que son soutien gorge ne couvrait plus que de façon symbolique . Elle se sentait également trahie par sa jupe , qui au lieu de lui offrir , un cache sexe convenable , ne faisait que mettre en relief les dentelle de son slip , à travers la paire de collants qui semblait s'effondrer sur elle même à mesure que le temps passait . Seules les Louboutin semblaient passer au travers des épreuves imperturbablement et conservaient auprès de Luna tout leur capital de fidélité .
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Adamsbourg passait machinalement sa main dans les cheveux de Seiko , guidé par ses soupirs de contentement en laissant décanter le chaos magmatique de faits , d'idées , et d'associations qui avait enflammé son esprit . Tout semblait vouloir reprendre sa place dans son esprit . Les faits retombaient droits et sûrs d'eux mêmes, les associations les plus alambiquées éclataient comme des bulles de savon , et seuls résistaient les concepts tangibles , et les pistes non encore élucidées mais réalistes .
Le carrousel paraissait bien la piste la plus probable à éclaircir , et il cherchait en vain dans les dossiers en mémoire ou il avait bien pu croiser à nouveau ce chemin qui lui semblait si commun .
Il passait en revue tous les lieux d'habitation et de travail des victimes sur lesquels il s'était rendu . Depuis le fond de sa mémoire cherchait en vain le rapport avec un carrousel . Il en était à la victime numéro 5 , elle habitait un immeuble de 4 étages en brique rouge , au dessus d'un magasin de brocante son bureau était situé sur Brodway , juste en face d'un cabaret . La victime 6 habitait un immeuble cossu en face de central Park , et son bureau était situé à Manhattan , avec vue sur le port … un instant … le magasin de brocante , victime 5 , il y avait un cheval de bois exposé en vitrine . Sur le moment cela l'avait amusé et il s'était demandé qui pourrait bien vouloir acheter un objet comme celui ci . Oui le cheval était dans sa mémoire identique à ceux que l'on trouve sur les carrousels , d'ailleurs , c'était à l'époque la première image qui lui était venu . Comment avait il pu passer à côté de ça ? … il fallait en avoir le cœur net , tout de suite ...
Seiko , perçut le changement d'attitude du lieutenant . Celui-ci se releva avec précaution , et dénoua les nœuds grossiers qu'il avait réalisé quelques moments plus tôt .
Le corps de la jeune femme libéré , il s'excusa auprès d'elle avant de s'extraire de l’appartement . Seiko avait l'habitude de ces changements d'humeurs aussi rapides que ses prises de décision , et ne n'en offusqua pas . Elle savait qu'elle avait regagné le cœur d'Adamsbourg , au moins pour quelques temps et qu'il lui reviendrai.
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«Ciel un cambrioleur ! Vous allez me ligotter , avant de partir avec la caisse ? Et comme vous ne trouverez pas d'agent , vous serez sans doute contraint à me torturer pour me faire avouer ou j'ai caché mon magot ? »
Adamsbourg restait interloqué par cette question qui ressemblait plus à une proposition … en entrant par effraction dans le vieux magasin qu'il pensait désert , il pensait plus à chercher une piste sur le prof qu'à batifoler avec une quadra en manque d'affection …
« heu … police m'dame … désolé , je cherchais une piste , je ne voulais pas vous importuner …
- violation de propriété .. vol avec effraction bravo monsieur le policier … de toutes façons je n'avouerai rien . Passez moi les menottes , si vous voulez , passez moi à la question , je ne dirai rien !
-Du calme … je ne voulais pas vous faire peur … simplement si vous acceptiez de répondre à deux ou trois question …
-je ne dirai rien avant que victime d'un interrogatoire en bonne et due forme , j'y sois contrainte par la force !
-Puisque tel est votre désir … » Adamsbourg , venait de s'apercevoir , qu'un jeu de cordes s'était glissé subrepticement depuis l'appartement de Seiko dans le fond de sa poche …
Il s'empara donc du corps de la femme, qui n'offrit qu'une résistance circonstanciée , et qu'il plaqua contre un grand miroir posé au sol . Sous des « ho » et des « ha » qui ressemblaient plus à des suppliques de serrer un peu plus fort , il enlaça les mains de la femme selon le rituel très rigoureux du Gote Ni que Maître Ren lui avait enseigné . L'ambiance de cet amas hétéroclyte d'objets en tout genre qui sentaient la cire , la poussière et la naphtaline semblaient être propices à son imagination . Cherchant dans le magasin de brocantes de quoi poursuivre son œuvre , il tomba comme par magie , sur tout un stock de foulards Hermes qui semblaient assez résistants et d'une bonne vieille corde de marin usée par les sels de mer .
La corde fut accrochée à un anneau tombant du plafond dont il se demandait bien quel pouvait être sa fonction , et les foulards noués entre eux , permirent à Amdamsbourg de poursuivre son œuvre sur le corps de la femme . Les mains et les bras solidement harnachés , la poitrine , la taille retenus également , il ne restait plus qu'à relier la vieille corde au corps de la dame et de l'aider à basculer dan le vide .
En suspension sur sa dernière jambe , l'inspecteur la jaugea mure pour répondre enfin à l'une de ses questions . Le cheval de manège tronait toujours dans la vitrine , il s'en était assuré …
« Ou avez vous trouvé le cheval dans la vitrine ?
- ho le cheval … c'est Tod qui me l'a vendu …
Adamsbourg tira sur un des fourds qui glissait entre les cuisses de la femme , et relevait sa jupe en appuyant sur son bas ventre .
- qui est Tod ? La voix était pressante , Il sentait qu'il touchait au but …
entre deux soupirs de jouissance le femme répondit …
« il se fait appeler le professeur , il restaure des carrousels , le pauvre , il n'a pas beaucoup de travail en ce moment , je lui confie également quelques travaux de restauration sur des objets anciens … il est doué … mais alors … je ne sais pas à quand remonte sa dernière douche …
- ou puis je le trouver ?
En posant sa dernière question Adamsbourg avait tiré si fort sur le foulard , que la dernière jambe de la femme ne touchait plus par terre , elle poussa un cri dont on ne pouvait déterminer s'il s'agissait de surprise ou de jouissance .. après quelques suffocations , elle reprit le cours le la discussion
« sur le port , il a un atelier , j'ai l'adresse là bas .
Adamsbourg , tira sur la jambe en suspension pour la raccrocher elle aussi à l'anneau du plafond .
La femme gisait de façon délicieusement asymétrique , dans le pur style Tsuri Wasa enseigné par Maitre Ren , les cordes en chanvre en moins .
Avant de refermer sur la bouche de sa captive un bâillon confectionné à l'aide d'un autre foulard , il consulta l'adresse sur le bureau qui gisait à côté du miroir . Il s’éclipsa en refermant la porte laissant la femme suspendue à son triste sort et son plaisir solitaire .
( NDLA : ne faites jamais ça avec votre bondagette chérie : c'est une grave erreur de niveau rouge au moins …. )