Concours d'histoires

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Harajuku

Re: Concours d'histoires

Message par Harajuku »

Je reste scotchée devant vos deux récits ! :bravo:

Tchocobo

Re: Concours d'histoires

Message par Tchocobo »

Excellent récit :bravo: La magie de noel :admire:

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Mad Hatter
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Re: Concours d'histoires

Message par Mad Hatter »

Notre petit festival d'histoire s'enrichit par cette contribution, je voudrais presque être déjà en décembre 2015 :) , mais qui aura la ( instrument à définir selon le récit utilisé ) d'or.

Ah la muse idéale, nous l'avons dans les yeux elle s'appelle l'imagination. :admire:

Pour vanter mon histoire je dirai que c'est surtout inspiré du Dom Juan de Molière https://www.youtube.com/watch?v=8YHZBaVo7B8 et du Don Giovanni de Mozart https://www.youtube.com/watch?v=dK1_vm0FMAU
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Emma
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Re: Concours d'histoires

Message par Emma »

:biere:
Mad Hatter a écrit :Notre petit festival d'histoire s'enrichit par cette contribution, je voudrais presque être déjà en décembre 2015 :) , mais qui aura la ( instrument à définir selon le récit utilisé ) d'or.

Ah la muse idéale, nous l'avons dans les yeux elle s'appelle l'imagination. :admire:

Pour vanter mon histoire je dirai que c'est surtout inspiré du Dom Juan de Molière https://www.youtube.com/watch?v=8YHZBaVo7B8 et du Don Giovanni de Mozart https://www.youtube.com/watch?v=dK1_vm0FMAU
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caroline
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Re: Concours d'histoires

Message par caroline »

Harajuku a écrit :Re: Concours d'histoires
de Harajuku » 23 Déc 2014, 00:12

Je reste scotchée devant vos deux récits !
Moi aussi....
Vraiment!

:bravo: :bravo: :bravo: :bravo: :bravo:
Emma a écrit :En tout cas, je peux vous dire que tout ce que j'ai lu de vos récits me fait plaisir, parce que ce concours n'est peut-être pas grand chose pour certains, mais il prouve que Jeux de liens a sa raison d'être et je vous en remercie!!!
C'est "grand chose"..C'est même "TROP grand-chose" :timide:

sakura

Re: Concours d'histoires

Message par sakura »

A mon tour de vous proposez un beau conte de noël.

Il était une fois dans un pays magnifique et lointain, une petite ville entourée d’immenses forets de sapin dont le vert foncé tranche avec la blancheur de la neige qui recouvre le paysage.

Nous sommes en plein mois de décembre, tout le paysage est recouvert d’une épaisse couche de neige qui annonce les fêtes de la fin d’année. Dans le village, les gens s’activent au marché pour acheter les ingrédients de leurs repas. Cela sent bon le pain d’épice, les marrons chauds et les sucreries. J’aimerais tellement pouvoir moi aussi acheter tout ce qui me fait envie, mais les poches de ma robe sont désespérément vides. Je n’ai pas un sou en poche comme tous les enfants de l’orphelinat qui se trouve sur les hauteurs du village.
Mes parents sont tous les deux morts quand j’étais petite, ils travaillaient dure pour survivre et nous nourrir. Je suis l’ainée d’une fratrie de 6 enfants, trois filles et trois garçons. Nous vivons tous à l’orphelinat depuis de nombreuses années. Je vais devoir bientôt le quitter, j’aurais 18 ans justes après les fêtes de fin d’année et je devrais alors me débrouiller toute seule dans ce vaste monde si sombre et si froid.

En attendant, on essaye tous les enfants de l’orphelinat de préparer avec nos moyens, une jolie fêtes pour nous. Moi je vagabonde dans le village, en regardant au loin le beau château qui surplombe toute la ville, il est si beau et immense, qu’il forme presque une montagne au loin. On ne voit que très rarement les occupants du château, à croire que ce château est désert. Alors que je continue de rêvasser, le jour commence à décliner et il ne faut pas que j’oublie de ramener du bois à l’orphelinat. Je sors du village pour aller dans la forêt, je marche dans la neige qui craque sous mes pieds, je marche au bord d’un large chemin, ramassant les petits branches de bois.

Soudain, au milieu de la route, je vois un magnifique petit lapin blanc qui semble totalement perdu. Je m’approche doucement de lui. J’essaye de ne pas faire de bruit pour ne pas l’effrayer, je ne suis plus très loin de lui quand un nuage de poussière de neige avance droit sur nous, le petit lapin essaye de se cacher, je le prends dans mes mains avant de me jeter dans le bas-côté. C’est alors qu’un groupe de cavalier nous frôle de très près, je protège du mieux que je peux le petit lapin. Le nuage passé, je me relève alors que les cavaliers se sont arrêtés juste nous avoir dépassé. L’un des hommes descend de son cheval et s’approche de moi et du petit lapin. Il a l’air à peine plus âgé que moi et on sent un brin de crainte et de panique dans sa voix :
« Je vous prie de nous excuser, nous ne vous avions pas vu sur la route, vous n’êtes pas blessée au moins. »
« Non non tout va bien mais ce pauvre petit lapin a l’air d’avoir très froid et faim. »
Le jeune homme se penche vers le petit lapin que je tiens dans mes bras.
« Si vous acceptez nos excuses, je peux pour me faire pardonner, vous invitez au château pour que mes servantes s’occupent de votre lapin. »
Mon cœur fait un bon, je vais pouvoir enfin rentrer dans ce fameux château, j’en ai les yeux qui deviennent humides.
« Avec plaisir, puis ce petit lapin doit avoir une maman qu’il faudra retrouver. »

Deux autres hommes nous rejoignent, ils sont accompagnés de leurs chevaux, on m’aide à monter derrière l’un des hommes sur un beau cheval brun, je tiens toujours contre moi le petit lapin, que je mets sous mon manteau qu’il est un peu plus chaud. Une fois que tout le monde est en selle, on part au petit trot vers le château, c’est l’une des première fois de ma vie que je monte sur un cheval.

Le soleil est maintenant bien bas, nous arrivons devant la grande porte du château. Une fois dans la cour, on conduit directement les chevaux à l’écurie où le personnel du château prend le relais. Nous montons un large et beau escalier de pierre pour arriver dans un grand hall, les hommes retirent tous leur manteau. On m’invite en faire de même, je retire alors mon manteau qui c’est un peu déchiré dans la cabriole de toute à l’heure. Je tiens toujours le petit lapin dans mes bras.

Le jeune homme qui c’est arrêté tout à l’heure, s’approche de moi :
« SI vous voulez bien me suivre à la cuisine. »
Je lui fais un petit oui de la tête et je le suis dans ce dédale de couloir et d’escalier. Nous entrons dans la cuisine, il y a trois servantes à l’intérieur de la pièce.
« Prince, vous ici, nous nous attendions pas à votre visite. »
Le jeune homme qui s’est arrêté tout à l’heure, est le prince de ce château.
« Ce n’est rien mes demoiselles, à vrai dire, je ne viens pas pour moi mais pour cette jeune fille qui a recueilli un petit lapin sur la route tout à l’heure et il semblerait qu’il est très faim. »

Elles sortent alors d’une casserole, une carotte, elle est coupée en rondelle et on la met dans une petite assiette sous le nez du petit lapin, qui la mange.

Je souris et le prince sourit également :

« Je ne vous ai toujours pas demandé votre prénom jeune fille. »
J’essaye d’avoir la voix, la plus claire possible « Je m’appelle Aurore, et vous c’est quoi votre prénom ? »
« Je suis le prince Théodore, futur roi du royaume. »

Alors que nous finissons les présentations, la nuit est totalement tombée sur le paysage.
« Au la nuit est déjà tombée, il ne faudrait pas que je tarde à rentrer à l’orphelinat. »
« Il n’est pas très prudent jeune fille, de partir seule à pied en pleine nuit, je peux vous proposer l’hospitalité pour la nuit. »
« Mes frères et sœurs vont s’inquiéter de ne pas me voir rentrer ainsi que les bonnes sœurs qui s’occupent de nous. »
« Je vais faire envoyer un messager à l’orphelinat pour qu’ils ne s’inquiètent pas. J’insiste une nouvelle fois, mais je serais très honoré de vous avoir à ma table ce soir. »
Je rougis un peu et fini par accepter son offre, il me fait une petite révérence.
« Je dois vous laisser quelques instants, je dois rédiger quelques missives pour le bon fonctionnement du royaume. »
« Très bien, nous nous retrouverons donc pour le repas. »
« Oui, je vous laisse entre les mains de mes servantes, elles vont très bien s’occuper de vous. »
Une fois qu’il a fini de parler, une demi-douzaine de servante arrive, je n’ai pas le temps de faire connaissance que l’on m’entraine à nouveau dans les couloirs du château vers une belle pièce où il y a des robes et du tissu de partout.
Une des servantes s’approche de moi « il faudrait nous donner vos vêtements, il faut que vous mettiez une robe pour ce soir. »
J’obéis très docilement et donne l’ensemble de mes vêtements aux servantes, je me retrouve totalement nue devant elles et un peu honteuse, car je n’ai pas la possibilité de prendre des bains tous les jours à l’orphelinat. Comme si elles pouvaient lire dans mes pensées, je suis conduite dans la pièce d’à côté où m’attend une grande baignoire, je ne me fais pas prier pour plonger dedans, l’eau est bien chaude, je reste quelques instants à me prélasser dans l’eau, avant que les servantes de quoi me laver. Je continue de me laisser faire. Une fois le bain fini, on me sèche avec des serviettes très douces, on s’occupe de mettre mes cheveux dans une serviette.
Je suis debout quand elles s’approchent avec des mètres rubans et on prend de nombreuses mesures de mon corps.
Je les vois alors sortir du tissu et commencer à coudre à une vitesse effrayante.
Les premières pièces de tissu sont prêtes et on commence à m’habiller, on me pare de sous-vêtements à ma mesure, d’un corset, de plusieurs jupons, une belle robe vient par-dessus avec un collier et des bracelets. On me met un peu de maquillage très léger pour faire ressortir mon teint clair, mes cheveux blonds et mes yeux bleus.
On me coiffe avec légèreté, puis on me présente un grand miroir. Je ne me reconnais à peine, je ne ressemble plus à une petite fille, mais à une adulte ayant un beau corps et un visage de rêve.

A peine, j’ai le temps de finir de me regarder, que Théodore fait son apparition, lui aussi a revêtu l’un de ses plus beaux habits.
« Vous êtes ravissante Aurore, cette robe vous va à la perfection. »
« Merci, je dois dire que je ne suis pas habituée à porter ce genre de robe. »
Tout en continuant un peu nos petits bavardages et plaisanteries, on me met des bottines aux pieds. Il me prend alors par le bras et nous descendons à la salle de réception. « Vous serez ma cavalière pour la soirée, c’est bien le minimum que je puisse vous offrir. »
Je suis émue, il semble avoir un petit faible pour moi, je me laisse faire.
Une fois dans la salle, il y a de nombreux convives, je le suis toujours accrochée à son bras. Il salut de nombreuses personnes et il finit par me présenter son père et sa mère. Je croise le regard de son père qui me fait un beau sourire : « Mon fils a toujours eu le don de trouver des jeunes filles d’une grande élégance. »
J’essaye de lui faire une révérence sans me casser la figure sur le sol en marbre.
C’est alors qu’une femme dans une belle robe, s’approche de nous :
« Et bien alors Théodore, vous avez oublié de me présenter votre nouvelle conquête. »
« En quoi cela vous concerne t’il Cassandre. »
« Simple curiosité, il serait dommage qu’elle ne connaisse pas l’ensemble de votre entourage. »
Je n’ose pas parler, alors qu’ils continuent de s’envoyer des amabilités en plein visage.
Une fois qu’ils ont fini leur petite discussion, je demande quelques éclaircissements sur cette personne :
« Qui est cette Cassandre ? »
« La fille d’un grand-duc du royaume qui voudrait que je me marie avec elle, pour ensuite pouvoir devenir reine. Sa méchanceté n’a d’égal que sa soif de pouvoir et elle est d’une jalousie extrême envers moi et ma réussite. »

Nous passons à table, je suis assise à côté du prince, en face de moi il y a le roi et la reine. Cassandre est plus loin sur la table. On nous sert et les discussions vont bon train, cela parle de la vie du royaume, des futurs parties de chasse, du dernier musicien à la mode. Je ne parle pas beaucoup, je ne suis pas à l’aise avec ce genre de sujet.
Alors que nous attendions le dessert, le roi me parle directement.
« Mon fils m’a dit que vous veniez de l’orphelinat en face le château. »
« Oui c’est exact, j’y vis avec frères et sœurs. »
« J’ai cru comprendre que votre rencontre était le fruit d’un petit accident. »
« On peut dire cela, je voulais sauver un petit lapin au milieu de la route. »
« Vous semblez avoir un grand cœur jeune fille. »
« Je prends soin de tout ce qui m’entoure, je m’occupe depuis toute petite de mes frères et sœurs. »
Alors que je continue de discuter avec le roi, Théodore me fait passer un petit pli, je l’ouvre discrètement. Je peux lire dessus « Mon père a succombé à ton charme comme moi. »
Je souris mais je n’ose pas montrer trop mes émotions en plein dîner. Le roi propose alors d’inviter l’ensemble des enfants de l’orphelinat au château pour noël. Je lui dis qu’ils seront tous ravis.

A la fin du repas, le roi et la reine me salut une dernière fois alors que je remonte avec le prince vers les chambres. On m’a donné une chambre juste à côté de la sienne. Dans ma chambre m’attend une belle robe de nuit et une petite lettre sur la table de chevet. Je l’ouvre et lit un message de Théodore, il m’écrit qu’il apprécie mes charmes et qu’il pense être tombé amoureux de moi. Je me couche dans le lit en relisant une centaine de fois la lettre. Je m’endors en rêvant de Théodore.

Les jours suivants tout est allé, très vite, j’ai retrouvé mes frères et mes sœurs. Ils me sont tombés dans les bras, je n’ai pas vraiment quitté le château, Théodore essayant de passer beaucoup de temps avec moi, ses parents m’ont totalement adoptée. Ils parlent même de mariage dès que je serais en âge et déjà nos fiançailles pour le jour de noël.

Au cours des repas suivants, le ton entre moi et Cassandre devient glacial, elle ne m’adresse pas la parole et parle également très peu à Théodore. Quand elle parle, elle déverse sur nous toute sa méchanceté et sa jalousie.

La veille de Noël tout le monde s’affaire au château, les enfants vont arriver dans l’après-midi et la salle de réception est en cours de décoration. Dans l’après-midi, je décide de sortir un peu dans la cours du château et dans le parc qui l’entoure. Je pars avec mon petit panier et mon petit lapin qui m’a finalement adopté. Je ne lui ai pas encore trouvé de prénom. Je le laisse marcher un peu dans la neige alors que je ramasse des petites branches de houx et de sapin. J’ai l’esprit léger en général personne ne vient dans ce coin du parc. Je m’accroupie au pied d’un grand sapin quand sans que je puisse réagir. Plusieurs mains m’attrapent par les épaules, puis j’ai des mains sur tout le corps, sans que j’aie le temps de résister, on m’allonge au sol. On déroule une corde devant mes yeux alors que l’on me croise les mains dans le dos. Un foulard est forcé dans ma bouche et un autre par-dessus le retient au fond. On m’attache alors les mains fermement dans le dos. J’essaye de crier mais je ne peux faire que mmmmfffff, mes pieds sont aussi attachés ensemble. Un dernier foulard me bande les yeux alors que l’on me soulève, que l’on me met une cagoule sur les yeux. On me dépose alors sur le dos d’un cheval :
« Ne trainons pas trop dans le coin, il ne faut que nous soyons repérés. »
On part alors au galop, j’essaye de bouger sur le cheval mais on me tient en place, je ne peux pas parler à cause du bâillon que j’ai entre les dents. Je suis dans le noir absolu, je suis secouée dans tous les sens. On s’arrête après cette folle chevauchée, j’entends que l’on ouvre une grande porte en bois.
Une fois dans ce que je suppose être dans une cours. On me dépose au sol, on me détache les pieds, je suis toujours tenue par les épaules.
« Allez marche et pas un geste brusque. »
Je suis conduite avec les yeux bandés, on me fait marcher d’abord dans une cours, puis je sens que l’on descend un escalier. Je marche encore, on ouvre une porte, je suis mise à l’intérieur.
« Ligotez la bien, pour ne pas qu’elle s’échappe. »
On m’attache les pieds avec une corde, puis en dessous et au-dessus des genoux. Je suis mise au sol, on m’attache alors les coudes, puis on plaque mes bras contre mon dos à l’aide de nombreux tours de corde. Je suis ensuite plaquée au sol à plat ventre, on me relève les jambes et on tend une corde entre mes pieds et mes mains. Une fois que le dernier nœud est bien serré, je suis laissée là.
Je suis toujours dans le noir, j’entends que l’on ferme la porte à double tour. Les cordes mordent profondément dans ma peau, le sol est froid, la position est inconfortable, j’ai rapidement mal de partout.
Je suis en pleur sous mon bandeau, je suis maintenant prisonnière, je ne sais où, j’espère que l’on s'inquiétera bientôt de ma disparition et que l’on lancera des hommes à ma recherche.

Pendant ce temps au château, les enfants arrive, ils sont accueillis par le roi en personne. Le prince Théodore les rejoint quelques instants plus tard. Il les accueille à son tour et tous les enfants avec les bonnes sœurs visitent le château. L’un des enfants tire le prince par le bras, le prince se met accroupi :
« Elle est où Aurore, elle n’est même pas encore venu nous voir. »
« C’est vrai, qu’elle n’est pas présente, elle est partie dans le parc, elle n’a pas dû voir le temps passer comme à son habitude, mais elle va bientôt rentrer. »
Le petit garçon lui fait un petit sourire et ils continuent la visite. Le prince semble inquiet, ce n’est pas dans les habitudes d’Aurore que de louper une visite des orphelins au château. Au détour d’un couloir, il tombe sur l’un des cavaliers de sa garde personnel :
« Je suis inquiet Aurore n’est pas rentrée, j’ai peur qu’il lui soit arrivé malheur. »
« Très bien Prince, je pars avec plusieurs hommes faire le tour du parc, nous serons rapidement fixés. »
« Faite vite, son absence m’inquiète. »
Les hommes partent aussitôt à la recherche d’Aurore, alors que le prince continue de faire visiter le château aux invités, en étant toujours très inquiet pour Aurore.

Au fond de la forêt Aurore est toujours prisonnière.
Je ne sais pas depuis combien de temps, je suis ici, je ne sens presque plus mes doigts et mes pieds, je frissonne de froid. J’essaye de penser que cela n’est qu’un cauchemar, que je vais bientôt me réveiller, que je vais retrouver mon prince. Je somnole de fatigue alors que l’on ouvre la porte, je me mets aussitôt à crier à travers mon bâillon. On entre dans la pièce alors que j’essaye de gigoter au sol.
« Même bâillonnée, vous ne pouvez pas vous empêchez de faire du bruit. »
Je ne reconnais pas tout de suite la voix, alors que l’on me retire la cagoule et le bandeau que j’ai sur les yeux depuis des heures. Qu’elle n’est pas ma surprise de voir Cassandre en face de moi, avec un sourire machiavélique devant moi. C’est donc elle qui a mis au point mon kidnapping et c’est donc elle qui me retient prisonnière dans ce qui doit être son château. Je continue de grommeler dans mon bâillon alors que je gigote dans mes liens.
« Vous êtes naïve Aurore, vous croyez que votre amour avec Théodore allait me convenir. Je l’aime, je suis amoureuse de lui et il se mariera avec moi. Je vais donc vous retenir prisonnière ici, pendant que je ferais part à Théodore de mes conditions pour votre libération. S’il accepte, vous serez rapidement libre, s’il refuse, je n’aurais d’autre choix que de vous faire disparaître à jamais du royaume. »

La garce elle est vraiment prête à tout, pour que Théodore s’intéresse à elle, mais il n’aime que moi et certainement pas cette sorcière.

« Garde, veuillez mettre la princesse Aurore dans son lit pour la nuit. »
Alors qu’elle quitte la pièce, on défait la corde qui était entre mes mains et mes pieds. Je suis soulevé et on apporte un grand sac de cuir, je suis mise dedans, on ferme les grosses ceinture pour que le cuir se colle contre moi. Puis des chaines lourdes sont mises par-dessus pour que je ne puisse même pas prétendre m’échapper. Les gardes n’oublient pas de rajouter un lourd boulet à mes pieds alors que de nouvelles chaines partant du plafond me sont accrochées et on me soulève pour que juste le boulet touche le sol ou plutôt le frôle.

Ils ne touchent pas à mon bâillon, une fois que les gardes ont fait le tour de mes chaines, ils sortent de la pièce et me laisse seule à mon triste sort.

Au château arrive un cavalier, il frappe à la porte et plante une lettre contre le bois à l’aide d’un poignard, puis part au galop. Un des gardes du château ouvre la porte et découvre la lettre, elle est apportée dans la seconde au Prince.
« Prince, une lettre pour vous. »
Le prince récupère la lettre et son visage se charge d’une immense triste mélangée à une immense colère. Une fois qu’il a fini de la lire, il va voir directement le roi :
« Père, il faut dépêcher des hommes, la Duchesse Cassandre vient d’enlever Aurore, elle réclame 200 sacs de pièces d’or, elle veut aussi que j’accepte de me marier avec elle et que je renonce à mon amour pour Aurore. Si je refuse, elle tuera Aurore parce qu’elle est jalouse et d’une grande méchanceté. Que pouvons-nous faire pour sauver Aurore des griffes de Cassandre. »
« Nous n’avons pas vraiment le choix, si nous tentons de résister, nous perdrons Aurore, ce que nous ne pouvons pas nous permettre. Il faut envoyer un messager pour dire que nous acceptons le marché de Cassandre et que nous voulons récupérer Aurore. »

Le prince rage mais il n’a pas le choix, la vie d’Aurore est en jeu et il ne peut se permettre de la mettre en jeu. Il rédige lui-même la lettre qu’un cavalier apporte au château de Cassandre.
Pendant ce temps le roi commence à rassembler les 200 sacs d’or et envoie des messagers à travers le royaume pour annoncer le mariage du prince Théodore avec la duchesse Cassandre. Ce mariage devant avoir lieu dès le lendemain, le jour de noël.

Le message arrive au beau milieu de la nuit au château de Cassandre qui se délecte à la lecture de la lettre du prince :
« Nous partirons demain dès l’aube, nous prendrons la prisonnière avec nous, il faut qu’elle assiste au spectacle. »
Alors qu’elle se sert un verre de vin, elle éclate de rire, son plan fonctionne bientôt elle sera la princesse Cassandre, la future reine du royaume et elle aura le prince rien que pour elle.

Au petit matin, on ouvre la porte du Cachot d’Aurore.
Je suis en plein sommeil que l’on ouvre la porte dans un grand fracas, on me fait tomber sur le sol, on me sort du sac en cuir, les cordes sont rapidement coupées et on me met à la place des menottes en fer aux mains et aux pieds. On me place un collier en métal au cou avec une chaîne.
« Allez avance, ne fait pas attendre la duchesse. »
Je marche sur le sol en traînant les chaines que j’ai aux pieds. On arrive dans la cour, on me bascule sur un cheval et tout le monde part. En pleine forêt, deux groupes sont formés, l’un par directement vers le château, il est mené par Cassandre, l’autre part un peu plus dans la forêt avec moi toujours prisonnière.
Les cavaliers qui m’entourent s’arrête dans une petite clairière avec une vue imprenable sur le château, on me descend du cheval et on me laisse sur le sol.
« Bon vous vous rappelez les ordres de notre maîtresse, dès que le mariage est célébré, on abandonne la prisonnière. »
Je fais un bon à les entendre parler, j’essaye de me remettre sur mes pieds pour prendre la fuite, mais je suis rapidement rattrapée.
« Pas si vite, vous croyez pouvoir vous enfuir, qu’apporte des cordes pour la ligoter. »
Des cordes sont alors sorties et on me saucissonne intégralement de la tête aux pieds. L’homme qui dirige la manœuvre rajoute des consignes :
« Préparer aussi la potence, qu’elle soit prête à rendre son dernier souffle. »
On passe alors une corde autour d’une grosse branche d’arbre et on pose au sol un tabouret fait avec des branches d’arbre. On me fait monter dessus et la corde est passée autour du cou. Le nœud est resserré pour que je ne puisse pas me dégager. Deux hommes restent près de moi alors que les autres surveillent au loin les festivités.

Au château Cassandre est arrivée, elle se fait remettre en premier les sacs d’or et les fait transporter directement à son château. Le prince la reçoit, elle lui fait un sourire, le roi est furieux :
« Votre bêtise et soif de pouvoir vous perdra Cassandre. »
Elle éclate de rire :
« Ne soyez pas aussi pessimiste mon bon prince, dans quelques heures nous serons unis jusqu’à la fin de nos jours et vous oublierez rapidement cette traîtresse d’Aurore qui n’a fait que vous éloignez de moi et de votre destinée. »
« Il était convenu qu’elle soit libre. »
« Elle le sera, une fois que nous serons unis, je la ferais libérée, puis je la ferais chasser du royaume pour ne plus jamais en entendre parler, mais j’ai la bonté de la laisser libre. »

La cérémonie commence, le roi et la reine arrive, le prêtre est déjà sur l’hôtel et les mariés font leur apparition. Cassandre prend la main de Théodore, ils avancent vers l’hôtel et le prêtre commence sa bénédiction. Le prince est très mal à l’aise, il est prisonnier de Cassandre et il ne peut plus faire marche arrière.

Dans la forêt, Aurore est toujours prisonnière et dans une situation délicate, au moindre faux mouvement, elle peut se retrouver pendue sans que l’on vienne à son secours.
Je commence à avoir mal aux jambes, j’ai faim, j’ai froid, je suis morte de fatigue, dans un mouvement incontrôlé, je bascule et la corde se tend autour de mon cou. Les hommes me regardent me débattre les pieds dans le vide. Je ne peux plus respirer quand une épée vient trancher la corde, je tombe au sol, je vois les gardes de Théodore qui sont là, ils ont fini par retrouver ma trace, l’un d’eaux s’approche de moi, il retire la corde que j’ai autour du cou, pendant que les hommes de Cassandre rendent les armes. Les liens sont coupés et mon bâillon m’est enfin retiré, on me retire les fers et en en passe à mes geôliers.
« Vite princesse, il faut vous rendre au château, le plus vite possible. »
Je monte sur le cheval d’un des gardes et on part au triple galop vers le château.

Au château la cérémonie se poursuit, le prêtre à bientôt fini sa bénédiction et il a demandé à ce que l’on apporte les alliances. Le prince prend l’alliance, qu’il va devoir passer au doigt de Cassandre. C’est au moment précis où l’alliance touche le bout du doigt de la future princesse, que les portes s’ouvrent et que le prince peut voir Aurore sur un cheval, avec le sourire et elle est libre. Dans un grand sourire, il attrape la main de Cassandre et lui tord le bras dans le dos.
« Garde que l’on mette cette traîtresse au cachot. »
Les fers sont apportés et elle est rapidement évacuée vers les cachots du château. Le prince se précipite vers Aurore, elle lui tombe dans les bras, il est si heureux de la revoir et maintenant plus rien ne peut s’opposer à leur union.
Tout le monde applaudit quand le prince embrasse Aurore en signe d’union. Le soir même on célèbre les fiançailles des deux amoureux.

Le lendemain, on célèbre le mariage du prince et d’Aurore, tout le royaume est invité, la cérémonie est grandiose. Cassandre de son côté observe la cérémonie du fond de son cachot.

Une fois mariée, Aurore décide de s’occuper de Cassandre.
En milieu de matinée, je descends dans les cachots, je suis accompagnée de ma garde personnelle, maintenant que je suis la future reine du royaume. Je demande que l’on me la sorte du cachot et qu’elle soit solidement ligotée pour ne pas me glisser entre les pattes.

Je la fais monter dans mes appartements, on la fait asseoir sur une grosse chaise en bois, alors qu’on lui détache les mains et tout le haut du corps. J’exige qu’elle porte un bâillon pour ne pas m’interrompre. Comme elle aime le chantage, je vais lui en proposer un :
« J’apprécie de vous voir prisonnière ma chère Cassandre, vous vous doutiez bien que je n’allais pas vous punir. Donc c’est très simple, je ne vais vous faire qu’une proposition, votre fortune ou une vie de souffrance et de torture. »
Elle crie dans son bâillon mais je ne comprends que mmmffff mmmffff, je lui mets le papier devant elle et une plume pour qu’elle puisse signer. Sur le coup, elle refuse de signer, je demande alors à ce qu’on lui passe une corde autour du cou et que l’on commence à la pendre. Finalement, elle se résout à signer le papier. J’ordonne alors qu’on lui retire la corde autour du cou.
Je continue de donner des ordres pour qu’on l’enchaine très solidement avec un gros boulet au pied et qu’elle soit abandonnée dans la forêt.
Je suis l’opération à cheval surtout quand on la laisse au pied d’un arbre loin de tout. En rentrant au château, le prince m’accueille, tout le monde est heureux, la fortune de Cassandre va servir pour les orphelins de tout le pays.

Mes frères et sœurs ont décidé de continuer de vivre dans l’orphelinat pour s’occuper des autres. Je leur rends visite très régulièrement.

Le prince Théodore et la princesse Aurore vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfant.

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Mad Hatter
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Re: Concours d'histoires

Message par Mad Hatter »

Et donc la morale c'est la fin justifie les moyens ? :roll: Je me demande ce que ça aurait donné en inversant les rôles la princesse séduite par le jeune garçon :lol:

L'utilisation de la narration à la première personne me fait un drôle d'effet pour un conte, je n'ai pas du en lire assez :ugeek:
De l'Ordre nait le Chaos.
Ou est-ce l'inverse ?
Jervis Tetch dans L'asile d'Arkham


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les synonymes de fou sont intéressants Image

sakura

Re: Concours d'histoires

Message par sakura »

J'ai beaucoup de mal à écrire intégralement à la troisième personne. Normalement pour un conte on doit écrire uniquement à la troisième personne.

On va dire que c'est un conte moderne. :D

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caroline
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Re: Concours d'histoires

Message par caroline »

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Voilà ma contribution...


Il était une fois en Armorique au milieu du vingt et unième siècle, une fille qui voulait toujours faire plaisir aux autres.
Depuis sa naissance, un 25 décembre à zéro heure, zéro minute, elle illuminait la vie de tous ceux qui l’approchaient.
Convaincus qu’elle était une envoyée du ciel, ses parents l’avaient appelée Noëlla et la fée Morgane, penchée sur son berceau, lui avait donné trois talents: la beauté, l’intelligence et la générosité.

Des yeux émeraude comme une mer des Caraïbes ou de Bretagne.
Une longue chevelure blonde comme du sable chaud.
Un corps fin et souple comme celui d’une elfe.
Elle est belle.
Des facilités étonnantes pour comprendre et apprendre.
Une aisance relationnelle autant qu’intellectuelle.
Un esprit vif, créatif, positif.
Elle est intelligente.

Elle pense toujours à faire du bien.
Sa bienveillance est légendaire.
Ses cadeaux sont à son image, tournés vers le plaisir de l’autre.
Elle est généreuse.


Elle aura vingt ans dans quelques heures.
Elle est amoureuse.
Maël, son prince charmant est beau comme un dieu celte .
Il est amoureux.

Pour la première fois de sa vie, elle va passer Noël loin de ses parents.
Elle sera avec son chéri qui ne le sait pas encore.

Je serai son cadeau. Il sera le mien.
Je lui offrirai ma virginité et mon amour.
Il m’offrira son amour et sa virilité.

A cette seule évocation, ses sens s’allument, son corps vibre, son coeur s’affole.

Elle a mis au point sur Wondernet avec Tad Kozh an Nedeleg* toutes les modalités de la livraison.
A l’heure convenue, un équipage de traineaux et de rennes chevauchés par des jeunes cavalières en tenue équestre rouge et blanche se pose devant sa chaumière. Tad Kozh descend du traineau de tête dans son uniforme traditionnel et la salue par une révérence de son bonnet rouge.
- Je suis prête, dit elle en ouvrant ses bras, un grand sourire sur ses lèvres roses.
- Oups…..lui répondit il , impressionné par cette beauté vêtue de blanc.( un Père Noël est aussi un homme se dit il pour justifier l’érection grandissante qu’il s’efforce de cacher et qu’il n’a pas connue depuis des siècles)
- Me trouvez vous désirable Tad Kozh ? Suis je un bon cadeau ?
- Oups..Oups…Euh…Eh… ! Il détourne les yeux pour s’éloigner de la tentation. Calme toi Tad Kozh ! rumine t’il dans sa barbe blanche. Mesdemoiselles, veuillez emballer cette poupée vivante s’il vous plait, dit il en reprenant sa place.

Quatre écuyères quittent leur monture et s’approchent de Noëlla avec une pointe de jalousie sur le visage (elles n’avaient jamais vu leur patron comme ça)
- Entre là dedans princesse ! lui demande l’une des filles en faisant apparaître devant elle une sorte de malle, rouge sur les côtés, dorée sur le fond et transparente sur le couvercle percé de petits trous d’air.
Quelques instants et quelques poignées de poudre magique plus tard, Noëlla est solidement fixée sur le fond du coffre.
Des rubans de soie y attachent ses coudes, son cou, son buste, sa taille, ses genoux, ses chevilles et ses poignets à hauteur de ses hanches. Elle sourit en pensant aux Poupées Girlies exposées dans les grands magasins.

Quelle beauté! murmure le père Noël quand elle est déposée sur son traineau. Dommage que j’ai une mission à accomplir, regrette t’il en la voyant étendue et offerte dans sa tunique blanche. Pour un petit moment seul avec elle il renoncerait presque à son immortalité.
- Patron ! On décolle ?
Il secoue sa tête dans tous les sens en soufflant pour retrouver ses esprits, puis tend son bras vers l’avant en poussant le cri rituel de l’envol :« Nedeleg Atao !»**, déclenchant un tourbillon de flocons de neige qui transporte l’équipage à travers la nuit étoilée.

Noëlla se réveille.
Elle regarde le plafond illuminé d’étoiles bleues. Le couvercle de la malle est ouvert. Le visage du Père Noël est penché au dessus d’elle. Il a repris le contrôle de ses émotions et lui parle d’une voix douce.
- Tu es livrée Noëlla. (Il caresse sa joue avec une tendresse paternelle).
Je vais te rappeler les termes de notre contrat pour les valider ou pour y renoncer.
Tes yeux vont se fermer quand je claquerai dans mes mains. Tu dormiras profondément. Tu ne pourras ni bouger, ni parler, ni entendre, ni ouvrir les yeux. Mais tu pourras sentir et ressentir. Tes liens de soie ne pourront être coupés ou détachés.
Seul l’amour pourra te libérer. Si la personne qui te découvre est amoureuse de toi, tes liens s’évaporeront et tu te réveilleras.
Si l’amour ne se manifeste pas avant l’aurore, tu seras téléportée chez toi dans un coma profond qui durera aussi longtemps qu’un vrai baiser d’amour n’aura pas embrassé ta bouche......
Noëlla, troublée, tente en vain de gigoter. Aucun mouvement ne lui est possible.
- Es tu toujours d’accord ? Tu peux encore revenir en arrière. Je suis ému, ce n’est pas normal, se dit le Père Noël, les yeux humides, attendri par le spectacle de cette splendeur attachée dans son emballage cadeau.
- Oh oui et merci pour tout, vous êtes merveilleux. J’ai confiance. Mael m‘aime.
- Parfait ! Il est minuit moins une minute. Je te souhaite le plus..euh.. …merveilleux Noël.
Après une dernière caresse, Tad Kozh ferme le couvercle sur lequel un coeur rouge phosphorescent vient se coller par magie. Il se relève. Noëlla, ne voit plus son visage, remplacé par ses mains gantées qui s’écartent, marquent un temps d’arrêt comme si elles hésitaient….puis claquent l’une sur l’autre comme un clap de cinéma.

Les yeux de Noëlla se ferment. Ses paupières se collent. Son corps se fige. Ses oreilles se bouchent. Son cœur se ralentit.
Son pouls est imperceptible. Elle dort d’un sommeil profond rempli de rêves enchantés.

…………………………………………………………………………………………………………………………………

- Ton frère est trop gentil de nous avoir laissé sa clé, dit Yann à sa fiancée en ouvrant la porte de la maisonnette.
- Oh oui, on va pouvoir être enfin tranquille rien que toi et moi. Gwen se frotte contre lui
- Tu es sûre qu’il n’est pas là ?
- Absolument !….Maël est mon frère. Il m’a dit qu’il me préviendrait avant de rentrer chez lui…(Elle rit). Je suis sûre qu’il sait pour nous deux …Allez viens dans la chambre ! Je suis impatiente. Elle l’y entraine en lui tenant la main.
- C’est quoi ce truc ? Le garçon désigne le coeur rouge lumineux qui semble flotter au dessus du lit.
- Oh ! On dirait une poupée de cire. Et elle ressemble à ….. dit t’elle en soulevant le couvercle translucide.
Elle ne peut terminer sa phrase. Dans une gerbe de couleurs, l’emballage se désintègre, ses côtés s’envolent et disparaissent. Il ne reste que le fond doré sur le quel est attachée la poupée à taille humaine.
Les deux amants se figent, main dans la main, n’en croyant pas leurs yeux .
- Ohhh…C’est de la magie ?
- La magie de Noël … Tu sais bien qu’elle existe…
- Et mon frère ? Quand il va voir qu’on a ouvert son cadeau ….?
- On le remballera…Il ne verra rien…Yann pose un doigt sur le visage de ce qu’il croit être une poupée et le retire immédiatement comme s’il avait reçu une décharge..
- Qu’est ce qu’il y a ?
- Touche la ! On dirait une vraie…euh..fille…et…elle est…magnifique non ?
Gwen touche sa joue à son tour . « Tu as raison, on dirait de la vraie peau. »
- Tu crois qu’on peut la détacher ?
Ils soulèvent le fond pour défaire les nœuds des bandes de soie. Aucun nœud ! Et impossible de les déchirer
- Et si c’était une Belle au Bois Dormant ?

…………………………………………………………………………………………………………………………………

Noëlla plane dans ses rêves.
Elle sent les caresses qui montent le long de ses cuisses, les mains qui palpent ses seins sous son décolleté, les doigts qui explorent sa fente à travers sa tunique, les dents qui mordillent ses tétons, les lèvres et les langues qui effleurent sa bouche entrouverte.Sous la gangue rigide de sa peau, des petits papillons chatouillent le bas de son ventre, Des sensations de sérénité, de calme et de désir accompagnent les vagues chaudes qui ondulent dans son ventre et dans son intimité.
Maël mon chéri ! Montre toi mon amour. Montre moi ton amour. Prends moi. Libère moi.
Elle n’avait jamais connu une excitation aussi douce. Elle est prête à la pénétration. Elle l’attend. Ses liens vont bientôt disparaître.
Mais pourquoi ne puis je pas bouger ? Pourquoi suis je toujours attachée ?
Tout se passe comme si elle était dans un sarcophage.
Maël ne m’aime pas ? Tad Kozh… Aidez moi !
Une larme perle au coin de son œil.
…………………………………………………………………………………………………………………………………

Les fiancés s’immobilisent, leurs yeux écarquillés fixant la goutte d’eau qui glisse vers sa pommette.
- Elle vit ! Ce n’est pas une poupée !
Gwen et Yann se redressent effrayés, honteux et désolés d’avoir joué avec elle.
- C’est Noëlla ! Elle s’est offerte à Maël. Et nous avons tout gâché.
- Mon dieu, Qu’est ce qu’on a fait ?
Ils descendent du lit, rajustent leurs habits et s’enlacent en pleurant.
- Comment peut on rattraper notre erreur ?
- Comme ça ! chante une voix cristalline venue du ciel.
Un éclair tourbillonne autour de leurs corps les figeant sur place comme si le temps s’arrêtait.
- Tad Kozh avait raison de me demander de veiller sur elle. La fée Morgane apparaît dans la chambre, vêtue d’une longue robe rouge bordée d’hermines blanches et coiffée d’un bonnet rouge à pompon blanc. Elle pointe sa baguette magique vers les fiancés immobiles sur lesquels elle projette une nuée d’étoiles minuscules.
- Vous oublierez tout ce qui s’est passé ici. A votre réveil, dans le parc d’où vous venez, collés corps contre corps, bouche contre bouche, vous pourrez vous offrir le plus beau des cadeaux. Une Poupée …votre Amour ..ou ..les deux?
Elle se tourne vers sa filleule, elle aussi figée dans le temps. Une perle de larme est collée à sa joue.
- Toi aussi tu vas oublier toutes les sensations que tu as vécues. Il est minuit moins une minute. Tu es sur le lit de ton amoureux. Tad Kozh vient de te livrer.
« Abracanedeleleg..Abracanedeleg.. … »
Elle chante plusieurs fois la formule magique de sa voix mélodieuse.
La baguette virevolte.
Une brume blanche remplit la chambre puis se dissipe aussi vite qu’elle est venue.
Tout redevient calme et paisible.
Sur le plafond, brillent les étoiles bleues.
Sur le lit, attachée dans un emballage refait à neuf, Noëlla dort profondément.
La fée Morgane a disparu.

Non loin de là, Gwen et Yann emmitouflés dans leurs habits de Noël, s’embrassent sur un banc. Ils s’offrent des serments d’amour éternel.Surgies de nulle part, des images d’une poupée géante attachée sur un lit traversent la tête de Gwen.
Mais pourquoi je pense à ça ? Elle voudrait être cette poupée. Elle frissonne…Un jour …je lui ferai ce cadeau.

Noëlla rêve qu’elle est attachée, écartelée sur un lit, à demi nue, exposée aux regards, aux mains, aux bouches…et pire. Des désirs bizarres et excitants se mélangent à la peur que son prince ne l’aime pas. Avec le temps qui s’écoule, monte son angoisse, s’éloigne son prince et se serrent ses entraves.

La nuit touche à sa fin.
Le soleil va bientôt se lever.
Maël entre chez lui, essoufflé d’avoir couru à cause du message anonyme qu’il a reçu:
« Un cadeau chez vous ? Oui mais avant l’aurore »
C’est sans doute Gwen et Yann qui veulent le remercier de son hospitalité…mais pourquoi « avant l’aurore » ?
Il ne lui reste que très peu de temps pour répondre à cette question.
Dès le seuil franchi, son regard est attiré par des lueurs bleues qui passent sous la porte de sa chambre. Il l‘ouvre délicatement.
Le choc !
Eclairé par les étoiles qui scintillent au plafond, le cadeau c’est la femme qu’il aime.
Elle est superbe.
– Noëlla ! Sa voix s’étrangle.
L’emballage a disparu. Il ne peut la détacher. Elle ne donne aucun signe de vie.
L’aurore n’est pas encore là. J’ai encore quelques secondes.
- Je t’aime. Fais moi un signe.
Il se jette sur elle au bord des larmes. Il couvre son corps et sa bouche de baisers en murmurant des mots d’amour. Et soudain, dans une lumière éblouissante, les rubans de soie s’envolent, le fond du coffre se désagrège. Le corps de Noëlla s’enfonce dans le lit, sa poitrine se soulève, son visage rosit, sa bouche s’ouvre, ses paupières se lèvent découvrant ses yeux verts et humides.
- Je t’aime aussi. Elle tend ses lèvres et ses bras. Leurs corps s’enlacent.. Elle se dégage gentiment, les yeux brillants.
- Puis je te demander quelque chose ?
- Tout ce que tu veux.
- Je voudrais que tu me déshabilles lentement et que tu m’attaches au lit. Ton amour m’a libérée. Et pour ma première fois, j’ai envie d’être toute à toi.
- Mais …Noëlla…
- Chut…Regarde moi…
Elle s’allonge sur le dos avec un grand sourire, ses bras et ses jambes écartés et tendus vers les montants du lit. Des rubans de soie tombent comme par miracle près de chaque cheville et poignet. Elle ferme les yeux pour ressentir pleinement les mains qui la dénudent et l’attachent au lit.
- Mon amour, je suis ton cadeau de Noël.

Au même moment, dans une chaumière, Gwen, nue et attachée en croix sur un lit, murmure la même phrase à Yann, son amoureux.

L’histoire s’arrête pudiquement sur ces belles offrandes, mais selon les anciens, cette nuit là en Armorique, l’équipage du Grand Père Noël breton fit des loopings dans la nuit étoilée. Il paraît même que la fée Morgane a été vue sur un traineau et que des cris d’allégresse et d’amour résonnaient dans tout le pays.

Il était une fois au vingt et unième siècle en Bretagne des filles libres qui aimaient faire des cadeaux……

FIN

* Grand père Noël en breton
** Noël Toujours !


Je ne pensais pas finir ce conte....mais je tenais tellement à contribuer .
Bonnes fêtes à toutes et à tous.
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.
Dernière modification par caroline le 26 déc. 2014, 10:20, modifié 3 fois.

Tchocobo

Re: Concours d'histoires

Message par Tchocobo »

:bravo: :bravo: :bravo:

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