Les Aventuriers Du Bondagistan

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Bouya2

Re: Les Aventuriers Du Bondagistan

Message par Bouya2 »

Sacré Simon !
Sinon, de tout ce passage, je n'en retire qu'une conclusion : Je veux aller vivre là-bas ! :admire: (Quoi, je l'ai déjà dit ?)

dark gentleman

Re: Les Aventuriers Du Bondagistan

Message par dark gentleman »

Chapitre 7

Lady Mary se redressa brusquement. L'énième choc d'un caillou contre la roue de son chariot venait, une fois de plus, de la tirer de son sommeil tourmenté. Depuis des jours elle était enfermée. Depuis des jours elle n'avait pour seul horizon que les barreaux de la sinistre cage dans laquelle elle était retenue prisonnière. Depuis des jours elle subissait l'implacable vengeance d'Adranon.
Elle n'avait plus aucune chance de s'enfuir.
Alors elle attendait en se résignant lentement à son sort. Elle n'était plus qu'une captive à moitié nue, destinée au harem du roi d'un pays de barbares.
Le Bondagistan.
Ce monde aux mœurs si étranges et si choquantes qui terrifiait littéralement la jeune Anglaise.
Elle se releva doucement. Sa cage n'était pas très grande, mais au moins elle lui permettait de se tenir debout si elle le voulait. Ce qui, bien évidement était assez rare compte tenu des nombreux soubresauts auxquels son chariot devait faire face. La jolie rousse ruminait. Bien plus ici que sur le navire, elle se sentait prisonnière.
Une lionne en cage.
Une créature exotique que le magicien voulait offrir, comme un vulgaire trophée, à son souverain.
Elle s'agrippa une nouvelle fois aux barreaux. Ces derniers étaient bien trop solides pour qu'elle puisse espérer quoique ce soit. Mais elle s'en moquait désormais. Cela n'avait plus d'importance, plus rien n'avait d'importance à présent.
Elle craquait.
L'inéluctable et le désespoir la rendaient folle. Bientôt elle n'aurait plus aucune pudeur, plus aucune honte à être exhibée de la sorte. Bientôt elle serait aussi docile et obéissante qu'Adranon le souhaitait.
Une pauvre créature soumise dans un monde de brutes.

-Laissez-moi sortir ! Hurla-t-elle, comme pour se prouver que sa volonté existait encore.
Elle n'entendit qu'un bruit sourd provenant de l'extérieur de son chariot.
-A l'aide ! Aidez-moi par pitié ! Sauvez-moi !
Un claquement sec se fit entendre.
-Laissez-moi sortir ! Laissez-moi sortit d'ici ! Laissez...
Le visage de son sinistre ravisseur se découpa soudain dans l'embrasure d'un épais rideau de tissu.
-Du calme ma jolie ! Ordonna-t-il en s'approchant.
Aussitôt la jeune femme se renfrogna avant de s'éloigner le plus possible de lui pour s'agenouiller tout au fond de sa cage.
-Du calme...
Pour toute réponse, lady Mary poussa un faible grognement tout en le dévisageant d'un regard mauvais.
-Je vous préviens. Si vous essayez à nouveau de me mordre je vous remets le mors en fer.
Non, pas ça !
Elle avait été contrainte de le porter pendant toute une journée après sa dernière tentative, et elle avait encore le goût du métal dans la bouche.
Plus jamais ça !
-Au moins avec ça je n'aurais pas à vous parler. Monstre ! Cracha-t-elle fièrement.
-Si vous y tenez... Dit-il alors en se dirigeant vers la pièce métallique accrochée à l'une des parois de la carriole.
Elle le fixa un bref instant.
-Non... Finalement je n'y tiens pas... Répondit-elle, vaincue.
-C'est bien ce que je pensais...
Il posa ses mains sur les barreaux de la cage.
-Maintenant calmez-vous. Certains aimeraient bien se reposer dans cette caravane.
-Et moi ? Vous croyez que c'est une partie de plaisir que vous m'infligez ? Cela fait des jours que je suis enfermée là dedans...
-C'est pour votre sécurité. La région est dangereuse et ces Kreplashistanais qui menacent notre convoi sont de véritables douraks.
-Pardonnez-moi d'en douter. Rétorqua la jeune femme en désignant d'un simple geste sa tenue et sa prison.
-Croyez-moi. Pour rien au monde vous n'aimeriez tomber entre leurs mains... Affirma le magicien d'un ton grave.
-Ne jouez pas au protecteur avec moi. C'est une insulte dans ma situation.
-Sans doute ma chère... Sans doute... Mais rassurez-vous, notre voyage touche à sa fin. Plus qu'une journée avant d'arriver au palais du Roi.
-Vous m'en voyez absolument ravie...
-Ne soyez pas plus désagréable que de raison Mary. Vous allez vivre dans un luxe que bien peu de gens connaissent. Vous n'aurez plus à vous préoccuper de quoi que se soit, si ce n'est de vous et de votre beauté.
-Une vie d'esclave. Voilà ce que vous me promettez ! Quant à ma beauté...
-Oh, n'ayez crainte. Sitôt arrivés à destination nous prendrons particulièrement soin de votre apparence. Nul doute qu'entre les mains expertes d'Ana et d'Ina, votre charme retrouvera toute sa splendeur...
-Afin de mieux plaire à votre Roi. Coupa-t-elle. Sachez que je ne me laisserai pas faire, je défendrai ma vertu, souverain ou non...
-Votre vertu ? C'est cela qui vous inquiète ?
-Pourquoi cette question ?
-Oh, c'est juste que... Vous ignorez tout de nos coutumes ma chère.
-Comment cela ?
-Le Roi ne vous touchera pas, si cela peut vous rassurer. Il a déjà nombre de concubines à sa disposition, et pour rien au monde il ne mêlerait son sang à celui d'une étrangère pour avoir un héritier...
-Je vois... Et moi dans tout ça ?
-Les étrangères telles que vous font figure de trophées. Des trophées qu'il collectionne pour leur beauté, leur exotisme... De magnifiques jeunes femmes exclusivement mises à son service pour le divertir...
-Le divertir ?
-Oui. Le Roi est très friand de danses, de chants, de beaux récits... Et bien évidement de jolis ligotages...
-Est ce pour cela que vous m'avez si souvent attachée à bord du navire ?
-En partie oui. A votre arrivée vous serez prise en main par le Maître bondageur du Roi qui se chargera de terminer votre initiation à l'art des cordes...
-Mais non ! Protesta-t-elle avec véhémence.
-Du calme ma chère. Répliqua-t-il en désignant le mors en fer. Ne m'obligez pas à vous faire de nouveau endurer cela alors que nous touchons au but.
La jolie rousse ne put retenir les larmes qui lui montaient aux yeux.
C'était fini.
Jamais plus elle ne reverrait sa belle Angleterre, et jamais plus elle ne reverrait son doux soupirant.

Le lendemain l'interminable périple de lady Mary avait pris fin. En quelques minutes, et sans qu'elle n'ait réellement eu le temps de s'en rendre compte, elle fut extraite de sa cage, puis conduite dans le méandre de couloirs d'un immense château avant d'être déshabillée et poussée dans une somptueuse piscine.
Depuis lors, la jeune femme se délassait, au rythme des caresses de l'eau chaude sur sa peau nue.
C'était si bon.
Elle profitait de chaque seconde, de chaque instant. L'eau était si douce, si claire. Elle se prélassait, elle se détendait. Plus rien n'avait de sens, plus rien n'existait en dehors de cette bulle de chaleur et de bien être. Après toutes ces épreuves, elle goûtait un loisir bien mérité. Un loisir qu'elle aurait voulu voir durer toute l'éternité...
-Mary ?
La voix fit sursauter la jeune Anglaise. Elle se retourna. Ana et Ina venaient d'entrer dans la pièce. Les deux sœurs étaient entièrement nues, comme elle, à l'exception néanmoins de leurs solides colliers de cuir.
-Adranon nous a demandé de nous joindre à vous.
-Pourquoi ?
-Nous devons vous aider à devenir présentable. Dirent-elles en plongeant dans le bassin.
-Eh bien faites. Répondit lady Mary en se résignant à son triste sort.
Aussitôt les deux jeunes femmes se munirent d'huiles parfumées, de rasoirs et de ciseaux et s'affairèrent, des heures durant, autour de la jolie rousse.

-Voilà qui est mieux... Déclara le magicien en contemplant sa captive.
La belle Anglaise était désormais propre, coiffée et parfumée. Elle avait, en outre, revêtu une nouvelle tenue, assez semblable à l'ancienne.
-Il ne reste plus qu'un petit détail et vous serez parfaite.
-Quel détail ?
-Ceci...
-Adranon exhiba un large collier d'or des entrailles d'une petite boite.
-Je l'ai fait faire sur mesure.
-Quelle délicate attention. Répliqua la jeune femme avec ironie.
-Dois-je employer la manière forte ?
Lady Mary jeta un œil derrière lui. Trois hommes en armes semblaient attendre un simple geste de lui pour se saisir d'elle.
-Non... Cela ira je crois...
-A la bonne heure. Dit-il en s'approchant de sa proie.
Quelques instants plus tard, le collier était solidement verrouillé autour de son cou.
-C'est lourd et désagréable...
-Vous vous y ferez ma chère.
-Ai-je le choix de toutes façons ?
Il la regarda droit dans les yeux.
-En aucune manière. Mais rassurez-vous...
-Je crois avoir déjà entendu ces mots à de nombreuses reprises...
Le magicien parut offensé. Il attrapa alors violemment le poignet de la jeune femme.
-Vous me faites mal...
-Il suffit !
La jolie rousse baissa les yeux.
-Ce collier d'or signifie que vous êtes désormais bondagette du Roi. Il vous protègera des mauvaises grâces de ses sujets... Même les plus vils...
-Je vois... On ne touche pas à la propriété du Roi.
-Vous apprenez vite ma chère. Avec ceci vous ne courrez aucun danger et vous serez libre d'aller ou bon vous semble dans ce palais... En dehors bien sûr des moments où vous serez attachée...
-Ce n'était guère utile de le préciser...
-Cependant ce qui vous protège ici est également ce qui vous empêchera de vous enfuir. Personne n'aidera une fille munie d'un collier d'or à s'échapper, et encore moins à quitter notre pays...
Un frisson parcourut soudainement les épaules de la jeune Anglaise. Aussi belle soit sa prison, elle n'était plus qu'une esclave. Une esclave qui sanglotait nerveusement.
-Cessez immédiatement vos jérémiades.
Lady Mary essuya lentement ses larmes tandis que le magicien venait boucler l'extrémité d'une longue chaîne au petit anneau qui surmontait son collier.
-Maintenant suivez-moi. Ordonna-t-il en empoignant vigoureusement l'autre extrémité de son entrave.
La jeune femme n'eut guère d'autre choix que de lui obéir.

Ils dévalèrent ensuite un dédale d'escaliers et de couloirs richement décorés pour atteindre une immense salle aux murs d'un blanc immaculé. Partout de l'or, du marbre et de l'ivoire. Décidément le Bondagistan recelait bien des mystères aux yeux de la Britannique. Mais malheureusement elle ne disposait que de peu de temps pour apprécier la beauté des lieux, car Adranon l'entrainait sans ménagement vers une large estrade au milieu de laquelle, surplombant l'ensemble de la pièce, se tenait un magnifique trône en or massif.
Le trône du Roi.
Ce dernier dévisagea alors longuement son nouveau trophée sans daigner accorder, ne serait-ce qu'un regard aux deux jeunes femmes à demi nues, ligotées et bâillonnées de part et d'autre de son siège.
-A genoux ! Ordonna-t-il sèchement.
Lady Mary regarda brièvement le magicien qui venait de donner un peu de mou à sa chaîne pour qu'elle puisse s'exécuter. Alors calmement, elle posa une jambe après l'autre à même le sol comme Ana et Ina le lui avaient appris. Puis, de la même manière, elle posa délicatement ses mains sur ses cuisses avant d'incliner légèrement la tête.
-Bien... Très bien... Déclara le Roi. C'est une fois de plus un très bon choix Adranon.
-Merci, votre majesté.
-Une femme à la crinière de feu ! C'est une véritable merveille. Dans quelle contrée l'avez vous recrutée ?
Recrutée ?!
-Elle vient de Grande Bretagne. C'est une petite île à l'ouest de l'Europe. Une île sur laquelle on peut trouver des femmes aux cheveux roux.
-Magnifique ! Elle aura une place de choix dans ma collection. Dit-il en caressant doucement les têtes des deux filles fermement entravées à ses pieds.
Lady Mary redressa discrètement la tête pour observer les deux captives forcées d'exhiber leurs nombrils. Les deux femmes, une jolie brune au teint mat, sans doute d'origine Nord-africaine, et une grande blonde, vraisemblablement Européenne, gémissaient doucement à travers les larges mors en cuir qu'elles avaient entre les dents. Les bras des deux prisonnières semblaient être attachés dans leurs dos, mais depuis sa position, lady Mary ne pouvait pas en être certaine. Leurs jambes, en revanche, étaient entravées à l'aide de cordes de chanvre, de telle sorte que leurs cuisses étaient solidement reliées à leurs chevilles. Impossible pour les malheureuses de se redresser. Impossible pour elles d'envisager une autre posture que celle qui leur était assignée.
A genoux aux pieds de leur souverain.
Et cela d'autant plus que leurs colliers d'or étaient arrimés au trône de celui-ci...
Voilà ce qui l'attendait.
-Magon ! Cria soudain le Roi.
-Oui, votre altesse.
Un homme d'une trentaine d'années vêtu d'un pantalon de cuir et d'une longue chemise de soie fit son entrée dans la salle. C'était un asiatique comme les autres, mais son visage semblait avoir une certaine finesse que n'avaient ni le Roi ni Adranon. Sans doute quelque étrange métissage dont le Bondagistan avait le secret.
-Voici la nouvelle créature qu'Adranon vient de m'offrir.
L'inconnu posa alors ses yeux sur la belle Anglaise.
-Quels sont vos ordres, votre majesté ?
-Je veux que vous en fassiez une excellente bondagette. Elle doit devenir capable d'endurer les positions les plus strictes et les plus éprouvantes. Je la laisse donc à votre entière disposition pendant les prochaines semaines.
-Bien votre altesse.
Puis le Roi se tourna rapidement vers Adranon tout en désignant du doigt la jeune femme.
-Pensez-vous que Magon doive faire preuve de fermeté avec elle ?
-Seulement si il le juge nécessaire à son apprentissage. Car elle s'est montrée plutôt docile ces derniers temps...
-Parfait... Vous pouvez à présent l'emmener Magon.
Le Maître bondageur s'approcha alors de la jolie rousse et il attrapa la chaîne que le magicien lui tendait. Plus lentement, d'une main calme et assurée, il entraîna sa prisonnière dans un nouveau labyrinthe de couloirs et de pièces. Les couloirs et les pièces d'un immense château dans lequel elle allait bientôt apprendre à être ligotée de bien des manières, et dans bien des postures...


A suivre...

Harajuku

Re: Les Aventuriers Du Bondagistan

Message par Harajuku »

Oh ! le prochain chapitre promet d'être intéressant !

Je me demande ce que ces nouveaux personnages vont faire subir à Lady Mary. :cartes:

Bouya2

Re: Les Aventuriers Du Bondagistan

Message par Bouya2 »

Enfin le roi. Et bien sûr le maître bondageur absolument incontournable et prometteur. Bref de jolis bondages en perspective.
J'avoue que le magicien me trouble de plus en plus. Dans quelle mesure sait-il que ce qu'il fait est mal pour Mary, s'il n'est pas absolument persuadé que c'est pour son bien, et dans quelle mesure est-il simplement égoïste ?
(Au fait je suis en train de taper sur mon téléphone donc désolé si des fautes de frappe m'ont échappées)

dark gentleman

Re: Les Aventuriers Du Bondagistan

Message par dark gentleman »

Chapitre 8

-Grands dieux non !
Le jeune homme était outré et profondément choqué par le comportement de la jeune femme qui se tenait face à lui.
Quelques heures plus tôt, ses compagnons et lui étaient enfin parvenus au royaume du Bondagistan. Depuis lors, les événements avaient pris une tournure bien différente de ce qu'ils avaient vécu jusqu'alors. Tout ce qu'il avait appris pendant sa jeunesse en Angleterre ne lui était désormais plus d'aucune utilité. Comment d'ailleurs un aristocrate Britannique eut-il pu être préparé à affronter la véritable furie qui se tenait devant lui, une longue corde entre les mains ?
-Nous voulons simplement nous restaurer et dormir dans votre auberge... Vous comprenez ? Manger et dormir !
-Tout ce que je comprends c'est que vous êtes un charmant jeune homme... Roucoula la jeune femme avec un accent bondagistanais très prononcé.
-Mais...
-Laissez-moi lui parler. Intervint Saska, tandis que Simon dissimulait mal son sourire.
-Je vous en prie ma chère. Faites donc.
Les deux Bondagistanaises échangèrent alors quelques mots dans leur langue natale. Au bout de quelques instants, un couple un peu plus âgé fit irruption derrière la jeune femme qui les avait accueillis.
-Pardonnez notre fille Kera. Dirent-ils en cœur. Elle se montre toujours très entreprenante avec les beaux jeunes hommes que nous hébergeons.
-Je vois cela... Murmura lord Hartworth.
-Je l'ai moi-même tressée... Expliqua la jeune femme en caressant les brins de sa corde de chanvre. Et j'ai très envie de l'essayer ce soir...
-Mais...
-Il suffit Kera ! Va plutôt préparer trois chambres à ces voyageurs.
-Pardon. Coupa Simon en regardant Saska avec convoitise. Deux chambres.
-Mais ?! Demanda lord William en se retournant.
-Oui, deux chambres. Renchérit la Bondagistanaise.
-Bien... Se résigna-t-il. Deux chambres.
-C'est mieux. Répliqua la fille des aubergistes. Nous aurons plus de temps pour apprendre à nous connaître...
-Il suffit Kera ! Le travail d'abord !
La jeune femme baissa la tête avant de s'éloigner, non sans au passage, donner un petit clin d’œil au jeune Anglais.

-Ne me dites pas que toutes les Bondagistanaises se comportent de la même manière ? Demanda lord William avec inquiétude.
-Pas toutes... Répondit Saska. Pas toutes...
-Eh bien ça promet...
Ils suivirent le couple d'aubergistes dans une petite salle à manger, où ils s'assirent autour d'une table en bois. Saska échangea quelques mots avec eux, et ils s'éloignèrent vers la cuisine.
-Que leur avez-vous demandé ?
-D'apporter à boire et à manger. Je meurs de faim. Pas vous ?
-Bonne idée. Espérons que la cuisine locale ne soit pas immangeable...
-Drôle de question, venant d'un Anglais...
-Pardon ?
-Non, rien, vous ne pouvez pas comprendre...

Au bout d'une dizaine de minutes, l'homme et la femme revinrent munis d'une grande bouteille et de trois assiettes fumantes.
-Merci.
Les deux aubergistes inclinèrent la tête avec respect avant d'entamer la discussion.
-Vous venez dans notre pays pour affaires ?
-En quelque sorte... Répondit Simon. Nous cherchons quelque chose de rare et de précieux.
-De l'or ? De la soie ? De l'ivoire ?
-Non, quelque chose de bien plus spécifique...
-Une jeune femme rousse, une jeune femme aux cheveux de feu.
L'homme et la femme esquissèrent un léger mouvement de recul. Visiblement la requête des deux Anglais les avait troublés.
-Nous ne comprenons pas... Répondirent-ils.
-Une Britannique, comme nous...
-Il n'y a pas de femme aux cheveux de feu dans notre pays, vous devez faire erreur... Et puis, nous devons vous laisser, nous avons beaucoup de travail, beaucoup de clients...
-Mais, nous sommes vos seuls clients, il n'y a personne d'autre...
-Beaucoup de travail... Beaucoup de travail... Marmonnèrent-ils en s'éloignant.
-Ils en savent plus qu'ils ne veulent bien nous le dire... Commença lord Hartworth.
-Quelle brillante déduction ! S'exclama Saska, non sans ironie.
-Qu'allons-nous faire ? Nous aurons du mal à les faire parler...
-Leur fille. Intervint Simon. S'ils savent quelque chose, elle aussi.
-Tout juste.
-Mais comment la convaincre ?
-Eh bien mon cher, je pense que vous êtes le mieux placé parmi nous trois pour en tirer quelque chose... Mais vous devrez certainement payer de votre personne...
-Hors de question ! Protesta le jeune gentleman. Cette folle furieuse ne m'attirera pas dans son jeu.
-Si vous le dites...

Une demi-heure plus tard, après avoir terminé leur repas, ils montèrent vers les deux chambres qui leur étaient octroyées.
-Bonne nuit lord William.
-Bonne nuit Saska, bonne nuit Simon.
Le jeune homme s'enferma alors dans sa minuscule mansarde et tomba rapidement dans les bras de Morphée, ceci malgré les grincements frénétiques provenant de la pièce adjacente.

-Mais, qu'est ce que ?!
Lord Hartworth se redressa brusquement. Il n'était pas seul dans son lit.
-Chut. Murmura une petite voix.
La voix de Kera.
-Sortez de là immédiatement ! Ordonna-t-il tandis que les premiers rayons du soleil perçaient doucement à travers les rideaux de sa chambre.
-Bien... Bien... Ce que vous pouvez être vexant... Soupira-t-elle en quittant lentement sa couche.
-Mais, vous êtes...
-Entièrement nue...
-Grands dieux ! Mettez quelque chose bon sang. Dit-il en se couvrant les yeux.
La jeune femme attrapa alors un drap pour cacher tant bien que mal ses attributs.
-Je ne suis pas à votre goût ?
-Si... Enfin non... Enfin oui plutôt... Bredouilla le jeune homme. Mais là n'est pas la question.
-Vous n'avez aucun pendentif. Dit-elle en désignant le torse du jeune homme. Et moi je n'ai pas de collier...
-Mais... Cela ne marche pas comme ça.
-Pourtant si... Minauda-t-elle.
-Pas dans mon pays...
-Nous ne sommes pas dans votre pays.
-Mon cœur est déjà pris...
-La fille aux cheveux de feu c'est cela ?
Lord William la fixa droit dans les yeux. Décidément les Bondagistanaises avaient le don de percer à jour ses sentiments.
-Oui, en effet. C'est elle que je recherche. Qu'est ce que vous savez à son sujet ?
-Qu'est ce qui vous fait croire que je sais quelque chose ?
-Vos parents mentent très mal Kera.
-Je sais effectivement quelque chose... Commença-t-elle avant de se raviser et de dévisager le jeune homme avec un sourire coquin.
-Je n'aime pas ce regard...
-Quel regard ?
La fille des aubergistes laissa alors tomber son drap.
-Oups ! S'exclama-t-elle en rougissant. Je vais devoir me baisser pour le ramasser...
-Je ne rentrerai pas dans votre jeu. Protesta lord Hartworth.
-Oh si... Sinon je ne vous dirai pas ce que je sais...
-Parlez !
-Oh non... Il va falloir m'attacher d'abord... Et solidement, sinon...
-Sinon quoi ?
-Sinon je crie. Menaça-t-elle. Mes parents sont des gens paisibles, mais nul doute qu'ils défendraient leur fille si elle se faisait attaquer...
-C'est du chantage !
-Quel vilain mot... Mais venez plutôt me ligoter... Avant que je ne change d'avis.
La balle était dorénavant dans le camp du jeune lord. Si il voulait apprendre ce que Kera lui cachait il avait devoir donner de sa personne. Exactement comme Simon le lui avait dit la veille.
-Eh bien soit. Mais ensuite vous répondrez à toutes mes questions, d'accord ?
-Bien sûr charmant étranger. Promit la jeune femme en lui tendant sa longue corde de chanvre.

Durant de longues minutes, le gentleman s'employa donc, du mieux qu'il le pouvait, à attacher la belle furie pour qu'elle lui avoue ses secrets. Il commença par lier ses poignets et ses bras dans son dos, avant de relier la corde à ses chevilles.
-C'est très tendu... Mais j'aime ça. Pour un étranger vous êtes doué.
-Je suppose que je dois prendre cela pour un compliment.
-En effet... Dommage tout de même que vous n'ayez pas choisi une position plus audacieuse...
-La faute à votre nudité.
-Est ce bien là une si grande faute ?
-Répondez plutôt à ma question. Demanda le lord avec impatience.
-Décidément je vous trouve agaçant mon cher. A votre place je profiterais plutôt de la situation. Je suis entièrement à votre merci, littéralement offerte et impudique...
-Répondez à ma question... Sinon...
-Sinon quoi ? Nargua-telle.
Le jeune homme attrapa violemment ses longs cheveux noirs.
-Répondez à ma question.
-C'est mieux... Beaucoup mieux...
-Avez-vous vu la fille aux cheveux de feu ?
-Non.
-Non ?
-Non, je ne l'ai pas vue.
-Mais... Je ne comprends pas...
-J'ai dit que je savais quelque chose... Pas que je l'avais vue. Nuance.
-Alors qu'est ce que vous savez ?
-Je sais où elle est sûrement.
-C'est déjà un bon début. Alors où ?
-A Bondagia, notre capitale. Dans le palais du Roi.
-Le palais du Roi ?
-Oui. Notre Roi est féru d'exotisme et de belles femmes. Si votre amie est bien dans notre pays, il y a de très grandes chances qu'elle soit dans son harem.
-Son harem ?! Grands Dieux.
-Voilà, je n'en sais pas plus...

Toc, toc, toc.
Lord Hartworth se retourna brusquement vers la porte de sa chambre.
Qui pouvait bien frapper à cette heure matinale ? Saska et Simon ? Ou bien les aubergistes ?
Pris d'une impulsion soudaine, il plaqua sa main sur les lèvres de sa prisonnière.
-Mmmh... Gémit-elle doucement.
-Qui est-ce ? Demanda le jeune homme avec anxiété.
-C'est nous. Annonça la voix de Simon.
-Entrez. Répondit lord William avec soulagement.
Ses deux compagnons poussèrent la porte et pénétrèrent dans la pièce.
-Je vois que l'on ne s'ennuie pas... Commenta Saska.
-Veuillez cesser vos insinuations. Je n'avais pas d'autre choix.
-Je vois ça...
-Sachez ma chère que j'ai réussi à la faire parler.
-Et ?
-Lady Mary a vraisemblablement été emmenée dans le harem du Roi de ce pays de barbares.
-Bien, j'imagine donc que nous devons continuer notre route jusqu'à la capitale...
-Tout juste.
-Et elle ? Demanda le jeune lord, la main toujours fermement posée sur la bouche de Kera. Il est certainement préférable que ses parents n'apprennent pas ce qu'il s'est passé ici...
-Pas avant que nous partions du moins...
-Mmmh... Se plaignit alors la jeune femme, désormais consciente que les trois voyageurs ne comptaient pas la libérer.
-J'ai mon idée... Déclara Saska en déchirant un pan de tissu du drap posé au sol.

Un quart d'heure plus tard, le bâillon de fortune étouffait les cris et les protestations de la furie, pendant qu'au rez de chaussée, le lord et ses deux amis payaient le couple d'aubergistes, en expliquant, bon gré mal gré, qu'ils n'avaient pas vu leur fille depuis la veille. Puis, sans laisser le temps à l'homme et à la femme d'en apprendre davantage, ils reprirent résolument leur route vers la capitale, vers le palais et le harem du Roi.


A suivre...
Bouya2 a écrit :Enfin le roi. Et bien sûr le maître bondageur absolument incontournable et prometteur. Bref de jolis bondages en perspective.
J'avoue que le magicien me trouble de plus en plus. Dans quelle mesure sait-il que ce qu'il fait est mal pour Mary, s'il n'est pas absolument persuadé que c'est pour son bien, et dans quelle mesure est-il simplement égoïste ?
Harajuku a écrit :Oh ! le prochain chapitre promet d'être intéressant !
Je me demande ce que ces nouveaux personnages vont faire subir à Lady Mary. :cartes:
Bientôt la suite, ne vous inquiétez pas :D

The Wraith
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Pratique : Oui
Ligoté(e) :

Re: Les Aventuriers Du Bondagistan

Message par The Wraith »

Toujours aussi plaisant à lire !
:bravo:
« Ceux qui rêvent éveillés ont conscience de mille choses qui échappent à ceux qui ne rêvent qu’endormis. »
de Edgar Allan Poe
Extrait de Eléonora

Harajuku

Re: Les Aventuriers Du Bondagistan

Message par Harajuku »

sympa cette petite nuit à l'auberge ^^
c'est bouya qui va être content quand il va lire ce chapitre ! ^^

Bouya2

Re: Les Aventuriers Du Bondagistan

Message par Bouya2 »

Je suis TOUJOURS content de lire Dark ;)
D'ailleurs, hier soir, alors que je ne pouvais pas me rendre sur le forum, Dark a fortement insisté pour que je vienne lire son chapitre.
Donc voilà, ce commentaire est un accusé de lecture. Mais comme je suis sadique, je ne donnerais pas en détail ce que je pense de ce chapitre :twisted:

Avatar de l’utilisateur
Emma
JdL, c'est ma vie
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Ligoté(e) :
Ce que j'adore : Les cordes en chanvre, et en jute, (et même en polypropylène!) être attachée et ne plus pouvoir bouger dans les liens, être à la merci de mon bondageur qui prend plaisir à jouer avec moi
j aime les bons chocolats, le tiramisu, le beaume de Venise
Rire lire et écrire
Ce que je déteste : les obsédés, les curieux mal intentionnés, les trolls, les prétentieux et les pédants
le bâillon, les épinards, le fromage qui ne sent pas bon

Re: Les Aventuriers Du Bondagistan

Message par Emma »

Oui j aime beaucoup lire Dark aussi :)
:gagged: :bandeau: L'art si attachant du bondage :bandeau: :gagged:

Ishtar

Re: Les Aventuriers Du Bondagistan

Message par Ishtar »

J'ai lu les huit d'un coup !! :D
Comment dire entre bondage, aventure, petite romance, caractère bien trempé, humour ...
Moi j'adore il me tarde de lire la suite
Toujours un plaisir de te lire
:bravo:

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