Une nouvelle vie

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Toutenkit

Re: Une nouvelle vie

Message par Toutenkit »

La buée s'échappe en fines volutes de la salle de bain par la porte entrouverte. La pièce se refroidit doucement. Marion se refroidit, sa peau s’irise en chair de poule. Elle est toujours dans cette position, inconfortable. Elle a pourtant cessé d'appeler au secours. La crainte qu'on la retrouve dans cette situation, avec tous ses gadgets déballés sur la table de la cuisine, lui fait plus peur encore. Et puis... Elle est sûre à présent que quelqu'un, ou quelque chose, se trouve déjà dans l'appartement. Les grincements métalliques, couplé au bruit des étagères que l'on vide brutalement sur le sol (adieu vaisselles...) le lui prouvent. Dans son esprit, elle s'imagine une machine, genre drone, qui fouille son appartement en filmant chaque recoins pour une raison ignorée, victime d'un hold up d'un nouveau genre. Elle préférerait presque un véritable cambrioleur, ça pourrait même devenir... Intéressant...

Elle secoue sa tête et ses bras en se morigénant. Ce n'est pas le meilleur des moments pour laisser ses idées vagabonder. Elle ne sait que penser, mais reste silencieuse.

En pesant de tout son poids sur les chaînes des menottes, elle a réussi à tordre légèrement l'accroche du pommeau de douche. Sans avoir réussi à les décoincer malheureusement. Elle a moins les pieds à plats dans la baignoire. En se tordant le cou, elle arrive à voir ses poignets pris dans dans les bracelets des menottes. Toutes vies semblent les avoir quittés. Bizarre... Un engin téléguidé, elle ne voit que ça... Mais pourquoi ?

Elle tente, en étirant son joli corps au maximum, de passer une jambe en dehors du bain. En pure perte, elle parvient à peine à poser son pied qui tâtonne en touchant tout juste ses doigts de pieds le tapis posé au sol. Mais un nouveau bruit attire son attention. Les raclements de fer contre fer le perçoivent aussi car ils font soudain silence.

La porte de son appartement s'ouvre. Celui, ou celle qui rentre en silence, prend le temps de refermer la porte à clé avant de continuer plus avant. Marion retiens son souffle.

L'inconnu se met à parler d'une voie grave et masculine, posé :

- "Alors mes mignons, où est elle ?"

L'échine de Marion se glace lorsqu'elle se rend compte que les grincements répondent à l'homme. Ce n'est plus du tout excitant, ça devient carrément flippant. Parle t'il d'elle ? Bien sur, se répond-elle seule, mais pourquoi ? Elle tente de se terrer au plus profond de la douche.

- "Bien... Tu vas retrouver Hildebrune à présent, et lui dire de faire attention à ses fesses, je ne suis pas derrière elle pour l'épauler, ce soir... Je me débrouille avec notre hôte, inutile de revenir vers moi."

Dans un dernier feulement métallique, les grincements disparaissent. Dans le silence du trois pièces, Marion perçoit les pas posés de l'inconnu arpenter sa cuisine.

Elle perd brusquement son sang froid. Elle hurle, toute prudence envolée. Qu'on là retrouve ainsi coincée et maintenant le cadet de ses soucis. Elle frappe avec son dos, ses bras et ses pieds contre le carrelage de sa douche. La peur lui noue le ventre. Malgré sa panique, son esprit continue de carburer à plein régime. Son appartement était fermé à clef, comment l'homme à t'il pu entrer ?

Elle ressent une vive douleur lorsque sans prévenir, les menottes se dégagent du support de fixation de la douche. Loin de tomber, celles ci lui entraînent ses bras et le reste de son corps vers son plafond. Écartelée, le souffle court, les bracelets métalliques, tout en conservant de la hauteur, l'obligent à sortir de la baignoire pour s'approcher lentement de la porte. Elle suit comme elle peut, ses orteils touchant à peine le sol. Dans un coin de sa tête, elle espère que sa voisine a entendu ses appels et ses coups, elle espère qu'elle va se réveiller de ce rêve prenant des allures de cauchemar.

Devant la porte entrebâillée, elle se rebiffe, tentant de se planter sur place pour résister à la tirée irrésistible des menottes. Elle hurle pour sortir ses dernières forces. Elle ne se montrera pas nue devant cet inconnu, quelque soit ses "pouvoirs".

- "Salopard ! Tu veux quoi espèce de... Espèce de..."

Ses efforts sont vains. Elle ne parvient qu'à marquer ses poignets délicats. Les menottes ne semblent même pas prêter attention à la futile résistance de la jeune femme.

La porte se rabat vers l’intérieur de la pièce d'eau. Acoudé avec la nonchalance d'un prédateur à l'encadrure, les bras croisés un homme, l'homme, l'envahisseur se tient, le regard posé et un petit sourire aux lèvres. Il est visiblement jeune, même si elle serait bien en peine de lui donner un age. Son visage carré arbore une barbe noire accordée avec ses cheveux noirs de jais. Il est habillé d'un survêtement à capuche et d'un jean's qui bizarrement ne semble pas lui aller. Une calme assurance se dégage de lui.

- "Et bien Marion, te voilà ? Avance donc, que je te vois toute entière !" Il se recule pour la laisser passer, toujours entraînée par ses bracelets métalliques. Celle ci, abasourdie ne pense plus à résister. Elle tente cependant un regard noir, que l'homme ne relève pas, trop occupé à la regarder dans son ensemble. Lorsqu'enfin, les menottes s’arrêtent devant la table de la cuisine, toujours en l'air, Marion rougit en retrouvant ses gadgets posés toujours en évidence. Elle baisse les yeux.

- "Attends, n'ai pas honte de ce tu aimes..." Lentement, il lui glisse un doigt dans le dos. Ce léger contact lui provoque immédiatement un chaud frisson qui a pour effet, ainsi entravé, d'arquer son dos, exposant sa poitrine plus avant. "Je te promet une chose bel enfant... Je ne veux pas te faire de mal, à moins que tu ne m'y oblige. Bien au contraire, je veux t'aider."
Du doigt, il se met à masser son dos avec une main chaude et calleuse. Loin de calmer Marion, celle ci ne semble plus que penser. Ce contact... C'est bon. Les menottes ont même baissé leur hauteur, lui permettant de baisser ses coudes au niveau de ses yeux.

- "Qui êtes vous ? Et comment faites vous ça ?" Elle aurait aimé que sa voix paraissent plus maîtrisée. Une voix traînante et soupirante n'est guère effrayante.

Elle devine son sourire à cette question. "Pour le comment, c'est un peu trop compliqué pour le moment... Mais je vous promet que vous saurez tout en temps voulu... Du moins l'essentiel", termine t'il plus ironique. Ses mains se font plus entreprenantes, ses bras passant par dessus ses épaules nues. Elles s'attaquent en de chaudes caresses à la gorge de Marion en même temps qu'elles descendent vers sa poitrine. "Pour le reste, je m'appelle Leonin, et je vous cherchais"

Elle réprime un gémissement. Elle voudrait garder la tête froide, comprendre ce qu'il se passe. Il l'a cherchait ?
- "Pourquoi ? Que... qu'est ce que vous me voulez..."

- "Je cherche quelqu'un comme toi, quelqu'un qui pourrait me suivre dans mes univers fantasques, qui aurait envie de me suivre." Il dépose un baiser dans son cou, une main passant dans ses cheveux, ses tempes, ses yeux...

Puis rapidement, il rabat de sa main libre la tête de Marion, la tirant par ses cheveux. Il vide le contenu d'une petite fiole dans la bouche de la petite brune. Nullement préparé, elle manque s'étouffer en tentant de respirer. La poigne de Leonin se resserre sur sa gorge.
Le liquide, une sorte d'alcool atrocement fort et au goût épicé, lui brûle la langue et la gorge. Retrouver de la salive pour parler relève de l'exploit après ça... Un voile rouge passe devant ses yeux.

Pendant toute l'opération, Leonin continue de parler. "Je te suis depuis à peine une semaine. Entre ta petite vie minable de vendeuse de lingerie et ta vie sentimentale proche du néant, je peux t'offrir une expérience unique de...

- Espèce de malade, t'es vraiment un taré congénitale. Tu veux mon plaisir ?? Commence déjà par ne pas..." L'homme lui lâche les cheveux.

- " Dans quelques instants, tu vas ressentir l'effet de plusieurs orgasmes, alors je vais te laisser prendre du bon temps dans la chambre, le temps que je gère ton déménagement. Tu me remercieras plus tard."

Marion continue ses insultes qui pleuvent de plus belle. Leonin soupire... Sans un geste, le baillon boule sur la table vole jusqu'à ses lèvres et s'y insinue sans douceur. Les lanières se ferment sur ses cheveux, emprisonnant ses paroles en vains gémissements rageurs. Les menottes l’entraînent ensuite vers sa chambre sans ménagement. En chemin, l'autre paire s'envole pour la suivre et l'immobiliser sur son lit.

Des gémissements sensuels se font entendre depuis la chambre au bout de quelques minutes, remplaçant les grognements hargneux, tandis que Leonin, après une rapide inspection, débouche une bouteille de Bordeaux et s'en sert un verre. Assis, il l'évente en écoutant Marion d'un air pensif.

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Télémaque
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Ce que je déteste : je n'aime pas trop les suspensions compliquées, ni les positions où l'esthétique prime sur la simplicité et l'efficacité.
Je n'aime pas non plus ceux qui se prennent au sérieux, dans le bondage comme ailleurs.
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Re: Une nouvelle vie

Message par Télémaque »

Très intéressant. Entre fiction et science fiction, on se laisse capter par cette histoire hors du commun.
Merci. :bravo:
Il va sans dire que je t'encourage vivement à nous offrir une suite ...
Les liens qui libèrent...

Bouya2

Re: Une nouvelle vie

Message par Bouya2 »

Ton récit est prenant. Et plutôt original. Et bien écrit aussi ;) Bref, un sans faute ! Vite, la suite !

nonobound
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comme lien j'adore les menottes, le froid au début j'adore, et le fait de se dire que sans la clé on ne peut rien faire
Ce que je déteste : ce que je déteste je ne sais pas encore en fait, vu que je n'ai que très peu d'expérience
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Re: Une nouvelle vie

Message par nonobound »

oui oui j'aime toujours autant cette petite dose de fantastique ^^

Toutenkit

Re: Une nouvelle vie

Message par Toutenkit »

Merci pour tout ces beaux encouragements de votre part !

J'en profite pour remercier Bouya de nous faire découvrir les superbes écrits de Anne. Miam, un vrai régal !

Toutenkit

Re: Une nouvelle vie

Message par Toutenkit »

Pour contrebalancer le rythme insensé de post de Bouya :langue: , voici la suite de notre histoire, où nous découvrons nos nouveaux héros !
Bonne lecture !
Le vendredi dix neuf décembre deux mille quatorze, au mêmes instants.

Dans les rues de Paris, la température est vraiment fraiche. On atteint facilement les moins dix degrés, d'autant qu'un vent froid fouaille les manteaux ou jupes des plus courageuses.

Julie est de celle là. Engoncé dans un manteau long noir en velours, portant une jupette carrelée rouge et noire s'arrétant au dessus du genou, avec collants opaques noirs et bottines montantes à talon, elle s'aggripe fermement au bras de Florian, son compagnon. Lui n'a pas froid. Doudoune bleu foncé, jean's clair et baskets blanches, il marche d'un air décontracté. Sortant du cinéma d'où ils viennent de passer un bon deux heures, ils vont, emporté par une foule d'anonyme vers le parking souterrain, récupérer leur voiture.

Ca fait quelques trois années qu'ils se fréquentent. Elle est professeur de sport dans un collège de banlieu, il est joueur professionnel de handball.
Ils s'étaient rencontrés en dernière année de sport étude. Sans parler de coup de foudre, ils s'étaient plu l'un à l'autre et avaient entamé cette relation qui durait depuis. Ils avaient emménagé ensemble dans un petit studio dans un immeuble typique du centre ville de Paris. Les revenus de Florian lui avait permis cette achat. Ils vivaient au jour le jour, sans parler d'enfants ou de mariage.
A 25 ans, ils laissent les choses arriver à leur rythme.

Le couple marche silencieux jusqu'à la voiture. C'est une fois qu'ils sont installés, moteur démarré, que Julie brise le silence.

- "Tu pars quand ?" Le ton est donné, il est cassant.
- "Écoute, on est pas obligé de revenir maintenant là dessus, on vient de passer une super soirée...
- S'il te plait, arrête." Elle lève les yeux au ciel. "Tu pars quand ? Ca ne te fait peut être rien, mais j'ai un peu besoin de me projeter.
- Yves m'attend demain à la gare à midi trente."

Le silence se réinstalle le temps d'un feu rouge.

- "Tu sais, je n'ai pas le choix.
- Il pourrait prévenir plus tôt, je me retrouve seule tout le week end.
- Asman s'est cassé le poignet ce matin, je suis disponible, je dois y aller, ils n'ont personne pour jouer sinon... "
Julie s'énerve.
- "Essaye juste de comprendre, on devait partir en week end, et tout tombe à l'eau. Je vais être seule, super programme... On ne passe plus de temps ensemble.
- Mais je comprends ma belle, je te comprends...
- Et bien on dirait pas !"

...

- "Tu ne dis plus rien ?" reprend t'elle après quelques minutes.
- "C'est bizarre" répond t'il un peu absent, "j'ai l'impression que cette voiture nous suit depuis que nous avons quitté le cinéma.
- C'est tout ce que tu as trouvé pour changer de conversation ? C'et nul..." elle se retourne néanmoins pour regarder. "Je ne sais pas, je n'ai pas fait attention.
- Elle ralentit quand je ralentis, accélère quand j'accélère... Curieux, tu ne trouves pas ?
- Je pense surtout que tu regardes trop de films ou de séries... Esprits criminels, ca tape sur ton système. Et puis, une voiture familiale comme ça..." elle pointe son pouce vers l'arrière. "Il y a vraiment plus discret pour une filature... De toute façons nous voila arriver."

Le plus dur, quand on habite à Paris, c'est le stationnement. Même avec leur petite voiture, il est possible qu'il fasse plusieurs fois le tout d'un pâtée de maison, voir d'un quartier, pour trouver une place. Mais ce soir fait exception. A deux pas de chez eux, Florian aperçoit un emplacement libre qu'il s'empresse de prendre. Alors qu'il se gare, le jeune homme prend le temps de regarder le conducteur de la familiale qui les double. Au volant, une jolie rousse qui ne leur prête aucune attention et poursuit sa route.

- "Tu vois, Hercule Poirot", nargue Julie en voyant elle aussi les phares de le voiture tourner au prochain carrefour.

Le jeune couple s'empresse de quitter leur voiture pour regagner la porte de l'immeuble protégée par un digicode, dont le modernise criant est une insulte à la facade de type impérial du bâtiment. Ca, plus l'ascenseur, mais c'est un minimum pour Julie.

Ils habitent au troisième étage, seul appartement du palier. Boiseries aux murs, petit lustre en verre dans la petite salle à manger, l'appartement présente un cachet so french qui ne déplait pas aux jeunes amoureux.
Une fois rentré, ils ne perdent pas de temps en palabres. Alors que Julie va se doucher, Florian s'allonge en boxer sur leur grand lit et allume sa tablette. Il profite de ce moment de calme pour commander en ligne ses billets de train, il ne veux pas remettre son amie dans l'embarras.

Devant le couloir, lumière éteinte, la belle rousse de la familiale attend en fixant la porte de leur appartement.

Toutenkit

Re: Une nouvelle vie

Message par Toutenkit »

Quelques heures plus tard, Florian rêve. Il est plus de deux heures du matin, et même la circulation du quartier parait bien calme, par rapport au tohu-bohu de l'activité diurne. Il rêve qu'il est un soldat français durant la première guerre mondiale, conséquence directe du film visionnée le soir même au cinéma. Il rêve mais ne s'en rend pas compte. Les balles qui sifflent à ses oreilles, les explosions de mortier et les râles des mourants paraissent plus que vivant dans son sommeil. Il court dans les tranchées, tire sur des allemands sans jamais manquer sa cible, dévale des pentes boueuses couvertes de barbelées, tout cela à la fois. Un héros invincible.

Une violente explosion envoi notre grand soldat français au bas d'une de ses collines. La douleur de sa chute le réveille, ses yeux s'ouvrent et transposent difficilement la réalité au rêve. Il est tombé du lit. Un peu hagard il se relève et se recouche sous la couette. La lampe de chevet du côté de sa femme est allumée, mais cette dernière n'est pas là. Aux toilettes sûrement, ça lui arrive assez souvent. Il hausse les épaules. Il entend l'eau couler ; son départ prochain doit travailler sa femme, qui cherche le calme sous une bonne douche chaude.

Déjà les détails de ses songes s'estompent de sa mémoire. Seul reste cette déflagration qui résonne encore dans son crâne. Il essaye de retrouver une position confortable en se tortillant dans son lit, quand il la sent. Cette odeur. Le brûlé. Il se remet assis et jette la couverture au bas de son lit dans son empressement.

- "Julie ?"

Il n'a pas le temps de se lever. La porte de leur chambre explose en une déflagration remarquablement identique à celle de son souvenir. Une onde de chaleur lui balaye le haut du corps, le rabattant contre le chambranle du lit, où il se cogne l'arrière du crâne. Des morceaux calcinés viennent rebondir sur les murs, tâchant le papier peint de cendre noire. L'encadrure est noire, léchée de petites flammes. Et dans la fumée, une forme se dessine.

Florian tente à nouveau de se redresser en crachant de la poussière. Mais une véritable furie se jette sur lui dans le lit. Lui balançant au passage un coup de coude dans l'estomac. Sous le choc, le souffle court, sa tête vient rebondir à nouveau contre le haut du lit. La femme profite de sa confusion pour le chevaucher, coinçant les bras de Florian contre son corps avec avec ses cuisses. Elle n'est pas grande, mais il ne parvient pas à se dégager de son emprise. Elle ne porte pas de manteau, un simple body à bretelles violet lui laissant les bras nues. Un pantalon noire taille basse retenu par une petite ceinture taille basse et des baskets montantes vertes viennent compléter cette étrange étalage de couleurs.

- "Où est elle ?" hurle t-elle.

Florian reconnaît dans un flash la jolie rouquine de la familiale. Bien que jolie soit un adjectif exagéré en cet instant. Un masque de pure haine couvre son visage.

Il bégaye piteusement. "Mais... Qui..." Il reçoit pour toutes réponses une gifle qui lui fait voir 36 chandelles.

- "Fais pas le malin avec moi, grand con.

- "Florian ?" la voix de Julie provient de la salle de bain, directement attenante à la chambre. Pratique pour les besoins pressants nocturnes. Elle se présente à la porte, nue avec une courte serviette cachant à peine sa poitrine généreuse et s’arrêtant bien haute sur ses cuisses.

- "Et bien la voilà, pourquoi me la cacher ?" Un rictus de joie malsaine se découpe sur ses lèvres. Si le diable pouvait prendre forme humaine, il pourrait bien revêtir celle ci, se prit à penser Florian. Belle, voir magnifique, et effrayante à la fois.
Toujours coinçant le jeune homme avec son poids, elle tend un doigt vers Julie.

- "Approche, dépêche toi."

Pris d'un sursaut d'adrénaline et effrayé par la tournure bizarre des événements, il parvient à s'enfoncer dans le matelas pour "rebondir" et basculer la rousse. Celle ci bascule du lit mais entraîne avec elle Florian qui roule en emportant les couvertures. Il parvient néanmoins à crier, "Cours Julie, dégage de là."

Sans demander son reste, Julie se met à courir, sortant par la porte fumante de la chambre. Elle agrippe sa serviette comme une bouée pour un naufragé et disparaît dans le couloir.

Du chaos de drap sort une tête rousse qui tente d'apercevoir Julie déjà partie.

- "Fils de putain, comment..." elle joint ses deux mains qu'elle serre en poing avant de l'abbatre sur la tête émergente de Florian. Le bruit qui résonne alors dans ses oreilles l'assomme net. Il s'effondre comme un sac.

La rousse peut alors se libérer de l'enchevêtrement de couverture. Comme dans un film, Florian l'entend jurer et se relever précipitamment pour courir après Julie. Au loin, il entend les alarmes anti fumées des couloirs de l'immeuble se mettre à vibrer, tirant dans les appartements les résidents de leurs sommeils.

Trois minutes à peine se sont passées depuis son réveil.

Il tente de se relever en prenant appui sur le lit. Il prend à peine conscience du retour de la rousse dans la chambre. Avec elle un grand sac vert kaki, version militaire. Il est plein, vu la façon dont elle le porte.

- "Et tu crois que tu vas t'en sortir comme ça, salopard." Elle lui balance un coup de pied dans les côtes, le forçant à se coucher au pied du lit. " Tu n'as même pas idée de quoi je suis capable... Faut que je ramène quelqu'un ? Et bien ce sera toi, enfant de putain !"

Ne perdant pas un temps, elle jette le sac sur le lit et l'ouvre. Au sol, Florian compte ses bleus, il a bien du mal à réagir. Elle en sort deux rouleaux de cordes et des morceaux de tissus colorés.

- "Si tu bouges, j'te crame." menace la rouquine. Menace bien superflue, si on considère l'état dans lequel gît Florian. Sa seule consolation en cet instant est l'absence de Julie... S'est elle sauvée chez un voisin ? Ou quitté l'immeuble ? Sans lui laisser beaucoup de loisir de réflexion, elle le plaque sur ventre. Elle lui joint les mains dans le dos qu'elle lie au moyen d'une première corde. Elle les lui coince douloureusement en remontant au maximum sur les omoplates. Avec cette même corde, elle continue dans son dos en joignant également ses coudes, ses bras... La douleur lui arrache un grognement.

- "La ferme", fait elle en lui plaquant la tête contre la moquette.

Une fois ses membres supérieurs complètement immobilisées (sans douceur aucune...) elle l'abandonne pour rouler en boule plusieurs morceaux de tissus. Elle s'arrête plusieurs fois pendant l'opération tendant l'oreille. Au milieu du vacarme des sirènes, il semble à Florian que des cris humains lui parviennent... Des "Au feu", et des "Appelez les pompiers".

Il s'apprête à crier lui aussi pour attirer l'attention, mais la femme lui tire les cheveux pour le relever dans une semi position assise bien inconfortable qui travaille les cordes le liant et elle lui fourre plusieurs morceaux de tissu dans la bouche. Elle les introduit sans ménagement et lui bloque l'ensemble avec un bandana plus grand qu'elle lui attache derrière la tête.

Puis elle l'abandonne pour courir vers le couloir. Alors commence l'incroyable pour Florian. De sa position, le jeune homme n'aperçoit qu'imparfaitement l'inconnue, mais le peu qu'il en voit suffit à lui nouer les tripes. Au milieu d'une fumée due à l'explosion de la porte de la chambre, et peut être aussi à celle de la porte d'entrée de leur appartement, la rouquine tend une main de laquelle fuse une... Boule de feu, pas d'autres mots, qui vient lécher les tapisseries qui se nécrosent à vue d’œil. Elle répète plusieurs fois la même opération, condamnant au fur et a mesure le petit hall de leur entrée.

Florian se relève tant bien que mal, toujours en caleçon, toujours strictement ligoté. Il a soudain peur que cette femme ne le laisse brûler ainsi dans son appartement qui devient la proie des flammes. Il grogne et bave dans son bâillon qui ne laisse passer que peu de son.

Et la rousse se retourne vers lui, l’œil brillant, un sourire mauvais aux lèvres.
La suite, bientôt ! en espérant que cela vous plaise toujours autant...

Bouya2

Re: Une nouvelle vie

Message par Bouya2 »

Mon rythme de publication insensé ? Je ne poste qu'une seule histoire ou suite d'histoire par jour, alors que tu viens de poster deux suites dans la même journée :lol:

Sinon, l'histoire s'éloigne des chemins classiques. On se demande où tu veux nous mener ;)
D'autant plus que c'est bien écrit, donc que c'est une plaisir de te lire :)

Toutenkit

Re: Une nouvelle vie

Message par Toutenkit »

Bouya2 a écrit :Mon rythme de publication insensé ? Je ne poste qu'une seule histoire ou suite d'histoire par jour, alors que tu viens de poster deux suites dans la même journée :lol:
Certes, certes... Mais je n'ai pas été présent pendant quasi trois mois sur le forum ! :lol:
Haha ! Qu'as tu à répondre à ça ! :mrgreen:

Bouya2

Re: Une nouvelle vie

Message par Bouya2 »

Que ça fait cinq mois que je n'ai pas fini la fin de Silence alors que je suis encore sur le forum :mrgreen: (parce que oui, il y a une fin en cours d'écriture).

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