C'est à partir d'une histoire publiée ici par Bouya2 ("les papillons noirs") que j'ai eu envie de me mettre à la place de la fille.
Ca vaut ce que ça vaut.

Je cours.
Je fuis dans la nuit de pleine lune
Vers où ?
Je ne sais pas.
Je cours de toutes mes forces,
Je ne sens plus les cailloux sous mes pieds nus.
Mes poumons sont en feu.
Je ne dirige plus mes jambes qui se lèvent mécaniquement, de plus en plus lourdes.
Ma tête se balance dans tous les sens pour accélérer ma fuite éperdue
Je n’entends plus mon souffle haletant.
Les bruits de course derrière moi se rapprochent inexorablement.
Une main s’abat sur ma bouche
Un bras entoure mon buste.
Le désespoir m’envahit...ou la résignation?
Mes jambes se dérobent, je tombe sur le sol en gémissant.
Je n’ai plus de forces
J’ai encore échoué.
- Tu devrais savoir que tu ne peux pas… que tu ne veux pas t’échapper, (cette voix maudite que je connais trop bien résonne presque joyeuse à mon oreille )
Je suis étendue sur le ventre, dans ce chemin caillouteux et boisé, le souffle court, inerte, vaincue, insensible aux pierres pointues qui piquent mon corps à moitié nu.
Je sais ce qui va se passer.
Mes bras sont brutalement ramenés dans mon dos. La corde scie mes poignets, plus serrée que jamais, mais je ne crie pas.
Je ne crie plus. J’ai l’habitude.
Une autre corde rapproche mes coudes jusqu’à ce qu’ils se touchent.
- Tu aimes ça ma chérie. Tu veux tes cordes. dit la voix sarcastique.
Un chiffon est poussé sur mes lèvres.
J’ouvre docilement la bouche pour accueillir mon bâillon. Il est sale et sent mauvais.
Une bande adhésive s’enroule autour de ma tête pour le fixer solidement, me déclenchant un haut le cœur.
-Ne dégueule pas. Tu t’étranglerais. Rappelle toi. (Sa voix est presque paternelle)
Je suis tentée de me forcer à vomir.
La mort est une solution quand la vie est un enfer.
J’y ai pensé souvent mais je ne veux pas lui faire cette joie. Ou le laisser me sauver.
Je veux qu’il paye. Je veux qu’il perde.
C’est ma raison et ma rage de survivre.
- Debout, on rentre à la maison !
Il tire mes cheveux longs m’obligeant à m’agenouiller puis à me mettre debout en égratignant mes genoux.
Incapable de me tenir droite, je suis soulevée par ses bras puissants et jetée sur son épaule comme un colis.
Je suis sa poupée vivante, un jouet, son jouet.
Il se met en marche en sifflotant une main sur l’arrière de mes cuisses découvertes sous l’ourlet de mon T-Jama court
Sa main remonte sur ma culotte fine et moulante.
Il la tapote.
- Contente de rentrer ? Je sais que tu adores mes liens, tes liens..... Ne me mens pas. Ne te mens pas !
Gros connard. Sale pervers. Un jour tu paieras.
Des pensées haineuses traversent ma tête et ravivent mon histoire, notre histoire..
Comment en suis je arrivée là ?
Pourquoi est ce que je me retrouve ligotée, portée comme un paquet vers mes supplices?
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Tout avait pourtant si bien commencé, il y'a plus de deux ans..déjà!
Le coup de foudre en 1ère année de fac. J’avais 18ans
Il était chargé de cours. Il avait 28 ans.
Il était beau, charmeur, brillant .
Toutes les filles en étaient folles.
Et c’est moi qu’il a choisie.
J’étais trop fière….
Je me trouvais trop belle…
« Rousse, cheveux frisés, yeux verts pétillants, sourire ravageur , rire éclatant, petit nez en trompette, mini-modèle charmant, joli corps menu, rigolote, un peu fofolle, pas trop réfléchie, mais pas bête du tout. »
- C’est ce qu’on dit de toi, m’avait il dit affectueusement quand je lui ai demandé pourquoi il m’avait draguée. Et je suis d'accord , avait il ajouté en me caressant la joue.
Du coup toutes mes défenses s’étaient évaporées dans ses bras accueillants et je m’étais rendue corps et âme.
Ce fut une idylle merveilleuse. J’étais folle amoureuse et il était fou amoureux (au moins il le disait)
Il m’invita à habiter avec lui dans la maison campagnarde qu’il avait héritée de ses parents à 15 km de la ville..
On faisait l’amour plusieurs fois par jour….n’importe où.
C’était un amant superbe et il me disait que j’étais fabuleuse,.
Je laissai tomber les études, mes anciens amis.
Mes parents vivaient à l’étranger, mon frère faisait le tour du monde.
J’étais à lui, sa propriété exclusive.
La symbiose totale.
L’emprise totale ?
Jusqu'à quand ?
La 1ère fois où je mis ma vie dans l’engrenage de la perversité, je la revois, je la revis comme si c’était maintenant.
La suite?