Re: D'où vient le désir de domination ?
Publié : 23 nov. 2019, 03:36
Le patriarcat ?
Séduction et soumission
Séduction et soumission ce sont les thèmes abordés par Manon Garcia dans son ouvrage On ne naît pas soumise, on le devient (Climats) et Laure Murat Une révolution sexuelle ? Réflexions sur l'après-Weinstein (Stock). Pour Manon Garcia cette séduction n’est pas équilibrée car la jeune fille tombe dans un monde normé où la domination masculine est trop souvent la règle. Séduction consentie et égalitaire est-ce l’enjeu qui relèguera les violences faites aux femmes à l’histoire ancienne. Laure Murat compare le puritanisme américain et la galanterie française et nos deux invitées sont d’accord pour dire qu’il y aura un avant et un après l'affaire Weinstein.
On a toujours tendance à croire que Beauvoir a appliqué strictement les théories sartriennes aux femmes, alors qu’en réalité, elle a vraiment modifié la conception existentialiste de la liberté (…) en disant que la situation est aussi une situation sociale. Elle dit de façon très claire : on ne peut pas être une femme et faire comme si l’on n’était pas une femme. (…) Ça veut dire que la liberté a un coût et des bénéfices plus ou moins grands selon les situations : pour les femmes, comme la soumission leur est prescrite, elle est la conduite qui va aussi leur fournir des bénéfices. (Manon Garcia)
Je pense qu'il y a mille façons de penser un érotisme et une séduction du fait de dire oui (…). Je ne vois pas pourquoi avoir des rapports qui ne seraient pas des rapports violents avec un risque d’agression, ce serait moins sexy. Au contraire, j'imagine qu'il y a plein de façons d’inventer des choses belles et nouvelles (…). Je pense que l’on est dans une période où un champ des possibles immense s’ouvre en termes de séduction. (Manon Garcia)
https://www.franceculture.fr/emissions/matieres-a-penser/sexualite-et-societe-2e-volet-35-seduction-et-soumissionJ'ai le sentiment (...) qu'il y a eu une nouvelle légitimation du féminisme. Ce que je trouve intéressant aussi dans le mouvement "Me Too" ce ne sont pas les féministes qui l'ont lancé, c'est parti de la base. (Laure Murat)