Jeux de Liens

Ce qui me passe par la tête ? J'en sais pas trop, j'ai plutôt tendance à ne pas trop réfléchir dans ces moments là.

Pour commencer par le plus simple, ce que je ressent en self : une envie de m'attacher, souvent de retrouver la douceur d'un foulard sur les yeux ou autour des poignets, de sentir une certaine résistance. Puis l'ennui. Je ne m'attache rarement plus de 5 minutes...

Pour ce qui est d'attacher quelqu'un, je pense plus à comment faire, trouver des ligotages originaux et jolis sans être shibariste. C'est déjà un défi de faire un ligotage qui tient mais ça n'est pas toujours le but. Ça peut être simplement un handicap pour une autre activité, le plus souvent un jeu.
Puis une fois que c'est fait parfois de la jalousie

De l'autre coté il y a plusieurs choses, ça dépend de ce qu'on fait avec. Il y a tout simplement le plaisir de sentir les liens, le plus souvent doux pour moi. Comme en self mais plus efficace, pas seulement en terme de contrainte mais en ressenti.
Quand c'est autour d'un jeu, c'est d'avoir quelques difficultés à jouer, de jouer autrement et de se débrouiller avec. Pour équilibrer le jeu sur console ça m'arrivait régulièrement de jouer les mains attachées, ce qui me passe dans la tête c'est à peu près la même chose que quand je joues normalement à part que c'est plus drôle quand on se retrouve au même niveau que les autres parce que les boutons sont loin ou que la manette tient pas bien en main. C'est une autre façon de redécouvrir le jeu.
En parlant de redécouverte quand c'est juste du ligotage ça m'amuse (ou m'intéresse, ça dépend comment on veut tourner la réponse) de redécouvrir un peu ce que je peux faire et ce que je ne peux pas. Déjà se libérer c'est quelque chose qu'il faut redécouvrir, après se balader un peu, changer de position...

Puis il y a par dessus tout le fait de se retrouver et de partager. Quand on aime à peu près la même chose c'est toujours plaisant. Il y en a qui se retrouvent sur des LAN party, qui font du shopping, qui jouent aux cartes, qui se bourrent la gueule (et ça on parle pas de SM ? ), qui vont regarder des films, qui font du sport, qui s'attachent. Tout dépend de la façon dont on le fait et dans quel esprit.

Voilà à peu près ce qu'il se passe dans ma tête, en sachant qu'il y a que moi dans ma tête.
Maintenant pourquoi s'attacher et pas autre chose ? J'en sais rien. Comme beaucoup le disent il y a peut être une question d'hormone qui ancre tout ça plus profondément qu'un simple jeu même si c'est pas ce que je ressens quand je joue. Coté intensité j'ai eu une autre passion tout aussi dévorante au point d'y avoir dédié un certain nombre d'années de ma vie donc je ne pense pas que ça se résume à une simple histoire d'hormones. J'ai sacrément levé le pied depuis mais je me rends compte qu'elle est toujours là et qu'elle remonte aussi à très longtemps.

Pour finir je dirais que j'ai longtemps cherché ce que je voulais dans le bondage, quelques années de navigation web intensive, un peu de pratique, je pense que maintenant j'ai trouvé. Je ne pense pas que j'aurai été capable d'écrire tout ça il y a 2 ou 3 ans.

Difficile d'expliquer nous mêmes ce qui nous motive dans nos pratiques...
Tout au plus peut-on tenter l'espace d'un instant de s'observer de l'extérieur pour essayer d'analyser un minimum.

En ce qui me concerne, je suis assez restrictif dans mes goûts en matière de Bondage (plus que la plupart ici) :

Je suis exclusivement bondageur (être bondagé ne m'attire pas du tout).
Corollaire : le self ne présente aucun intérêt pour moi.
Je pratique un Bondage hétérosexuel : je n'ai aucune envie d'attacher un homme, et quand je dis aucune envie, l'idée même me dérange.
Et encore, je ne me vois pas attacher n'importe quelle fille, il faut qu'elle éveille un minimum mon intérêt pour que je l'envisage.
Le fait d'attacher une bondagette, (ou même seulement l'idée de le faire) provoque une excitation, probablement liée au jeu de domination/vulnérabilité/protection, qui y est lié. Mais c'est bien un jeu, où la "domination" est consentie et simulée, quasi-virtuelle, rien à voir je pense avec les pratiques réelles de Domination/soumission chères au Vicomte et autres.

Au final, ce qui ressort je pense de tout ça, c'est que consciemment ou non, au moins de manière sous-jacente, le Bondage est pour moi une activité fondamentalement à connotation sexuelle.

J'ai envie de rajouter une question. Quand tu dessines ça donne quoi dans ta tête ?

Je n'ai pour l'instant dessiné quasiment que des demoiselles ligotées, c'est un sujet qui m'inspire plus même si au départ je faisais des dessins classiques. Là par contre j'ai un peu de mal à avoir du recul, je dessine, ça passe le temps en plus de faire de joli choses encore que pas du grand art.

Ça rejoint peut être l'envie de jouer, plutôt que de faire du self, imaginer une situtation et essayer de la mettre en place. C'est à peu près pareil pour l'écriture.

Ce qui se passe dans ma tête quand je dessine, euh, ben je ne sais pas trop.
J'ai toujours aimé dessiner, un peu tout et n'importe quoi, pas seulement des DiDs (ça je m'y suis lancé finalement assez tard).
Je suis passé par pas mal de choses... j'ai fait de la nature morte, je me suis un peu frotté à la BD (sans succès), pendant pas mal de temps j'ai fait de l'illustration pour Jeux de Rôles. Je fais aussi du graphisme à usage industriel. En fait un peu tout ce qu'on me demande.
Ces dernières années mes activités se limitent presque exclusivement au Bondage et à l'aquarelle. (Ce dernier domaine étant un fiasco complet, j'adore ça, mais n'en vend aucune...)
Je me considère plus comme un illustrateur, une sorte d'artisan, que comme un artiste ou un peintre. Sans doute parce que j'aime beaucoup travailler sur commande et créer à partir des indications d'autrui.
Que ce soit, pour une DiD ou un sujet à l'aquarelle, généralement tout part d'une ou plusieurs photos qui m'interpellent, qui me servent de base pour le sujet que je détourne ensuite pour le traiter à ma manière.
Je ne sais pas si je suis très clair là...

En tant que bondagée, ce que je pense se résume à, je dirais peu de chose, mais de très bonnes choses . La première fois a été pour moi une révélation. Je me suis confrontée à une réalité, laquelle aurait pu me faire peur longtemps. Cela n'a pas été le cas et j ai vite retiré de mon esprit cet aspect "qu'est ce qui m' arrive". Le plus difficile est pour moi, de regarder ceux qui m'entourent. Ceux que je connais et ceux que je ne connais pas.
Alors je prends comme un jeu cette situation où presque à chaque fois que je croise quelqu'un je me demande s il ou elle aime les cordes comme moi. Depuis ce temps, j entre dans des phases de réelles cogitations. Je passe beaucoup plus de temps à rester silencieuse, calme, patiente, comme si au bout de ces trois adjectifs, j aurais ma " récompense" . Ceci étant, je sais où me situer, je ne serai jamais bondageuse et je déteste le SM. Je préfère ce côté jeu dans les cordes, jeu érotique peut-être mais absolument pas sexuel. Pour moi ce jeu entre deux personnes est un jeu intime qui évoque des envie de s abandonner de quitter un monde de stress pour quelques heures et ne plus penser à rien d autre qu'au plaisir de partager ce goût des jeux de cordes. C est aussi un moment où je me découvre un peu plus. Souvent je me dis que je ne me connais jamais assez. Faut-il toute une vie pour enfin se connaitre vraiment?
J aime bien aussi ce côté ludique des liens. Je peux passer des heures à jouer avec une cordelette sans jamais m attacher, juste la glisser et faire quelques noeuds sur elle-même. Sans doute une façon de repenser aux cordes sur moi qui ne font qu'un.
Que se passe t il dans ma tête? Avec ce que je viens d'écrire, je dirais que mon esprit passe au travers de tous ces petits noeuds qui se créent à chaque interrogation, en s agitant et me torturant doucement.

De mon coté peu d'expérience dans le style complicité... mais j'espère bien en acquérir prochainement
Pour tester mes envies de jeux de cordes j'ai eu recours au prétexte de séances photos sur des modèles coopératifs ... mais gérer cordes, lumières, prises de vue, sans oublier sécurité tout cela dans un temps chronométré ( dédommagement du modèle au temps passé ) pas le temps de réfléchir à ce qui se passe dans la tête !!!!

Je re -deterre ce vieux sujet, auquel je n'ai pas répondu jusqu'à présent. Non pas que je sache exactement ce qui se passe dans ma tête non.

Neanmoins je suis assez d'accord avec tout ce qui a été écrit. A l'instar d'Araignée, mes seances bondages sont principalement photographiques, et la gestion de la photo et bondage simultanés ne laisse que peu de place aux émotions. Encore que désormais je n'attache plus que des modèles qui aiment être attachées, et cela change tout. La relation complice s'installe avec le temps, et il arrive même que des modèles abordent les question qui sont soulévées dans ce forum.
Je partage aussi l'avis de PhM. Le bondage reste sexuel pour moi, et je n'ai toujours envisagé que de ligoter des femmes.
En creusant d'une manière plus appronfondie cet esprit domination/vulnerabilité/protection est bien réel. Il correspondant sans doute pour moi à la recherche d'une situation qui corrresponde à celle de l'amour idéal (bon je suis peut être confu, mais c'est bien à ce type de relation que je fais référence)

Pour faire simple je dirais vraiment que cela constitue une excitation d'ordre sexuel. Et je peux vous dire que de l'autre coté de cordes certains modèles pensent la même chose.