La fête foraine

[Gwenboyfriend]

J'avais mis de côté cette histoire au profit de "l'étrange aventure de Jessica". Il est peut-être temps de la reprendre.

Laura et Beth font de la balançoire

Laura et Beth sont installées sur une étrange balançoire. Elles se tournent le dos et sont à califourchon sur la barre centrale chacune à une extrémité. Elles sont évidemment nues et étroitement ligotées. Et bâillonnées.

Le temps où elles étaient libres de leurs mouvements leur semble lointain. A tel point que cela leur paraît un rêve et qu’elles s’interrogent sur ce qu’elles éprouveraient si elles étaient vêtues et sans entraves.

Il est vrai qu’elles ont d’autres sujets de préoccupations. Pour l’instant, la balançoire est immobile et leur situation leur semble déjà insupportable. Mais le pire est qu’elles ignorent l’objectif de cette attraction qu’elles devinent pourtant infâme.

Les spectateurs entrent sous le chapiteau et s’installent sur les confortables sièges. Certains font face aux captives. Aucun d’entre eux n’exprime la moindre compassion envers elle. Elles ne voient que des visages réjouis en attente du spectacle qu’elles vont offrir malgré elles. Les femmes semblent aussi cruellement ravies que les hommes.

Elles s’interrogent aussi sur la présence d’une boule métallique placée au milieu de la balançoire et hérissée de minuscules pointes.
Sur le fait que le ligotage de leurs poignets soient constitué de manchons de cuir équipés d’un anneau. Et qu’une corde soit fixée à ces anneaux et tendue au point que les faibles mouvements de l’une exercent inévitablement une traction sur les poignets de l’autre.

Leurs bâillons les empêchent évidemment de poser des questions à leurs ravisseuses.


Questions qui ne recevrait certainement pas de réponse. Réponse qu’elles craignent de devoir vivre.
Les premiers visiteurs entrent sous le chapiteau. Se positionnent en cercle autour des deux jeunes femmes tout en restant derrière la barrière de protection qui les entoure. Le meneur de jeu prend la parole.

« Bienvenue à notre nouvelle attraction. Simple mais divertissante comme vous pourrez le constater dès maintenant.»

Soudain, le verrouillage de la barre est débloqué et la balançoire commence à osciller. Les captives savent qu’elles ont un poids équivalent. Il suffit d’un mouvement de l’une ou de l’autre pour que la balançoire s’abaisse dans un des deux sens. C’est pour cette raison que Beth voit le sol s’approcher. Le temps lui semble alors ralenti. Elle ne peut rien faire pour arrêter le mouvement. Elle se prépare au choc qu’elle va se ressentir. Et au lieu de s’efforcer d’alléger la charge qu’elle représente tente au contraire de l’accentuer.

Si Laura anticipe ce qu’elle va faire. Elles ont une chance d’immobiliser l’infâme attraction et de contrarier les plans de leurs tortionnaires.
La barre touche le sol. Le choc est rude pour la jeune femme qui sent tout son corps parcouru par la violence du contact. Suite à l’effet de rebond, la balançoire commence à aller dans l’autre sens. La captive tente de mettre tout son poids sur l’extrémité pour empêcher le mouvement et retomber vers le sol en mettant ainsi fin au mouvement de balancier. Elle espère que de son côté Laura va faire ce qu’elle peut pour alléger la pression sur la balançoire et contribuer ainsi à interrompre le plan infâme ourdi par leurs geôlières.

Elle ignore que son amie est bien en peine d’agir ainsi. Une fois en haut de l’horrible engin, elle a commencé à glisser le long de la barre et par réflexe, elle a au contraire mis tout son poids pour retrouver l’équilibre. Favorisant ainsi le mouvement inverse à celui souhaité par son amie.
À cet instant la boule hérissée de pointes heurte le postérieur de Beth. Sous l’effet de la surprise et de la douleur, la jeune femme jette son corps en arrière allégeant suffisamment son poids pour que l’infernale balançoire reprenne son mouvement.

Dès lors, les deux malheureuse jeunes femmes sont incapables de maîtriser le mouvement de balancier et subissent les chocs et le contact des pointes sur leurs fesses dans un mouvement qui semble impossible à interrompre. Les applaudissements et cris d’enthousiasme des spectateurs sont un supplice supplémentaire.

Pourtant, elles ne renoncent pas.

Leurs efforts semblent récompensés quand pendant un instant, elles réussissent sans savoir vraiment comment à stabiliser la balançoire dans une position d’équilibre instable où elles se trouvent toutes les deux au-dessus du sol.

Elles s’efforcent de maintenir leur position précaire sous les huées des spectateurs et spectatrices déçus.

Le meneur de jeu intervient.
« Ne les insultez pas. C’est très difficile d’arriver à tenir ainsi. »

Laura et Beth sont surprises d’une telle mansuétude. Mais elles ont peu l’occasion d’y réfléchir. Tout leur esprit est occupé par leurs efforts pour maintenir le faible équilibre qui leur évite de reprendre le mouvement de balancier.

Le meneur de jeu ne manque pas de souligner leur détermination.
« Admirez ces deux jeunes femmes. Sans s’être concertées, elles corrigent en permanence leurs erreurs. Si Beth commence à faire pencher la balançoire de son côté, Laura s’efforce de lancer son propre poids pour la faire basculer de son côté. Évidemment Beth doit réagir aussitôt pour éviter que son amie penche trop vers le bas. »

Les captives malgré leurs épuisants efforts écoutent l’orateur, inquièes de ce que cachent ces compliments.

« Évidemment, vous imaginez leur épuisement. Ligotées bâillonnées, leurs vains efforts aboutiront inévitablement à un échec. »

Les prisonnières sont blessées par ces propos qui leur rappelle la précarité de leur situation mais n’interrompent pas leurs efforts.

« Comment mette fin à ce supplice. C’est à vous qu’appartient la décision, chers spectateurs. »

Quel piège sordide se cache derrière cette proposition?

« On vous a remis à l’entrée un petit boîtier. Si vous souhaitez que la balance se stabilise. Appuyez sur le bouton vert. Dans le cas contraire appuyez sur le bouton rouge. »

À cet instant le mouvement de balancier cesse. Les captives profitent de cet instant d’apaisement mais restent vigilantes doutant que les spectateurs aient déjà fait leur choix.

« Vous avez bien sûr remarqué que la balançoire s’est déjà stabilisée alors que vous n’avez pas appuyé. Il s’agit de vous permettre de faire votre choix en connaissance de cause. Si un seul d’entre vous appuie sur le bouton vert. Ces jeunes femmes seront libérées de la balançoire et même de leur obligation envers la fête foraine. A présent : choisissez. »

Certains spectateurs appuient sur un bouton. Les captives sont évidemment incapables de deviner lequel.

Rien ne se passe.

« Excusez moi, j’ai oublié un détail. Il n’existe pas d’abstention. Vous devez tous et toutes choisir entre le bouton rouge et le bouton vert. A présent CHOISISSEZ ! »

Les spectateurs appuient tous sur un des boutons. Les captives ignorent bien sûr le résultat de ce choix. Mais il leur semble impossible qu’au moins un des spectateurs n’ait pas fait preuve de pitié à leur égard.

Mais la balançoire se débloque. Les captives hurlent dans leur bâillon. Evidemment leur hurlement est inaudible. Malgré leur désespoir, elles s’efforcent de maintenir l’équilibre précaire de la balançoire.

Le meneur de jeu le remarque.

« Quelle volonté magnifique de la part de ces jeunes femmes. Elles continuent de maintenir l’équilibre délicat de leur balançoire. Heureusement, il suffit d’un rien pour faire basculer l’une ou l’autre. »

Soudain, comme venu de nulle part, un chat bondit sur la barre face à Laura puis saute sur le sol. Son bref passage a suffi à déséquilibrer l’infâme balançoire et relancer le mouvement.

L’attraction dure encore quelques minutes puis cesse enfin. Les spectateurs quittent le chapiteau comme à regret.

Le meneur de jeu s’approche des captives.
« Très beau spectacle. Félicitations. »

Les captives ne goûtent guère le compliment.

Une des assistantes s’adresse au meneur de jeu.
« Tu ne crains pas que les spectateurs comprennent que les boitiers sont factices »
« Quelle importance »
« Il doit bien en avoir qui appuient sur le bouton vert. »
« Sans aucun doute mais ils n’oseront pas se manifester. »

Horrifiées par la cruauté de leurs ravisseurs les prisonnières n’ont pas d’autres choix que d’attendre l’entrée des nouveaux spectateurs et le redémarrage de l’infâme attraction.

[Mad Hatter]

Les chats amènent toujours de nouveaux ennuis aux demoiselles en détresse.

[Mad Hatter]

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L'univers continue sa course mais il devient de plus en plus sombre.