Re: La Prédatrice (roman feuilleton)
Publié : 26 févr. 2019, 01:57
La prédatrice 36)
Nous repartons de Paris en train, nous sommes déjà le 4 septembre. Arrêt à la gare de Perrache, Camille prend un bus en direction du musée des Confluences et moi le tram jusqu’à la prison de Corbas, le rendez-vous a été pris par l’avocat qui tient absolument à être présent. Valentine m’accueille à bras ouvert, me fait quatre bises… Elle me félicite : « Alors c’est toi qui nous as fait attraper… Moi qui pensais qu’il n’y avait que des lourdauds chez les flics ! » Et nous parlons… « Ainsi tu avais fait exprès de tomber dans la porte, tu es vraiment maligne ! Même bien ficelée tu te débrouilles très bien… J’avais bien senti que tu étais différente des autres, bien plus forte, ça me plaisait, tu le sais que tu me plaisais beaucoup ? Et Camille comment elle va ? Vous êtes ensemble ! Super ! T’y vois que c’était un beau cadeau que je t’y ai fait ! Je ne vous souhaite que du bonheur, je penserai à vous dans ma prison… » Elle en vient à évoquer ce qui l’a conduit à enlever des femmes : tu sais quand nous faisions des soirées SM à la maison, c’était des habitués, normalement il faut toujours donner un “safe” un code de sécurité, dans les clubs c’est obligatoire. Mais voilà, les femmes que je dominais, je ne leur donnais plus de safe, on se connaissait, elles aimaient se faire peur… Alors on oublie et ça me plaisait bien, je suis quand même assez sadique, tu t’en es aperçue, hein ma belle ? Un soir un de nos riches amis a amené une nouvelle compagne, elle était jeune, jolie blonde un peu innocente, elle avait accepté d’être initiée. Je ne lui ai pas donné de code, je l’ai ligotée serrée et bien bâillonnée. Alors j’ai commencé la séance, j’ai vite compris qu’elle n’en voulait plus, j’ai continué, j’étais hypnotisée par le pouvoir que j’avais sur cette très belle jeune fille ligotée qui subissait sans rien pouvoir faire, elle se tordait, elle gémissait et tout le monde croyait qu’elle simulait ! On lui souriait, on l’encourageait même ! Je crois que Bernard a compris lui aussi mais il n’a rien dit… Quand on l’a libérée, elle était hébétée, elle est restée prostrée. Ils ont cru qu’elle était juste épuisée, je savais bien que c’était pire ! On ne l’a plus jamais revue et ils se sont séparés… »
Plusieurs fois l’avocat a essayé de la faire taire mais elle l’a renvoyé dans ses cordes : « Je parle avec une amie, fichez-nous la paix ! — Ce n’est pas votre amie, ni votre alliée…Vous feriez mieux de vous confier à une psychiatre — C’est à elle que je dois des explications et aussi aux autres filles, t’y leur diras tout hein ? Voilà, tu connais mon secret : c’est depuis cette fois-là, j’ai voulu refaire ça, tant j’en avais été subjuguée et Bernard m’a aidée, seule je n’aurais pas pu capturer ces filles…Avec sa fortune, nous avions les moyens, tout était facile du coup et ça lui plaisait aussi bien sûr ! — Madame vous ne devez pas dire ça ! Cela ne sert à rien de charger votre mari ! — Tu l’entends Sarah ? Comme si je ne savais pas que les baveux de mon mari vont tout me mettre sur le dos, il est de mèche avec eux, je t’y parie ! — Madame vous auriez tout intérêt à invoquer la déraison, l’irresponsabilité, une addiction irrésistible… — Ah oui ? C’est donc pour cela la psychiatre ! Tu l’entends, il veut m’envoyer chez les foldingues ! Je préfère bien mieux la prison ! Oui je sais, je vais prendre perpette mais au moins il y aura d’autres femmes baisables en taule ! Pas des dingos ! — Pourquoi y a-t-il eu une dispute le soir où le téléphone a sonné ? — Tu l’as su, il nous a fallu partir plus tôt que nous le pensions et je voulais vous amener toutes les deux dans un autre endroit, je tenais à vous garder longtemps mais Bernard a refusé, ce n’était pas possible… Il ne voulait pas prendre le risque, il ne savait pas que les carottes étaient déjà cuites, à cause de toi, ma jolie Sarah ! T’y viendras me voir de temps en temps, hein ? » Elle est presque pathétique, des larmes dans ses yeux, je le lui promets, je l’embrasse et nous nous séparons.
Quand je sors du parloir l’avocat me dit, sur un ton de reproche : « Finalement, vous l’avez piégée…— Quoi !!! Je suis restée 12 jours séquestrée et c’est elle qui a été piégée ? Je faisais de l’auto-stop en tenue d’été : j’étais donc un piège, un appât ? Comme toutes les autres filles enlevées, en short ou en jogging, des pièges aussi ? C’est votre conception des femmes, ça ? Faut évoluer mon vieux, le harcèlement c’est un délit ! Marre des hommes qui pensent ainsi, qui rejettent la culpabilité sur les femmes parce qu’elles s’habillent comme elles en ont envie ! Plus que marre du machisme!!! — Heu, calmez-vous, voyons, vous extrapolez, ce n’est pas ce que j’ai voulu dire… » Puis il reprend, en s’excusant : « Vous savez c’est une tâche bien délicate et malaisée pour moi d’être son défenseur, comme elle l’a suggéré, il y a des pressions et je tiens quand même à faire mon possible pour la défendre, c’est pour cela que je suis parfois amené à évoquer tout ce qui peut l’être, même si c’est tiré par les cheveux… Grâce à ce qu’elle vous a dit j’ai mieux compris son parcours de vie, son psychisme, cela pourra m’aider — Tant mieux, vous savez, malgré tout ce qu’elle a fait de répugnant, quand je serai appelée à témoigner, je crois que je ne pourrai pas l’enfoncer, j’ai toujours trouvé qu’elle avait un certain charisme… — Je vous remercie, nous arrivons à mon véhicule, voulez-vous que je vous dépose quelque part ? — Si vous y tenez, vous avez le choix entre le musée de la Confluence ou la gare de Perrache ». En roulant il me dit : « Je ne suis pas à la solde des avocats de son mari, bien sûr il a avec lui les cadors du barreau mais Madame du Vernay a été assez avisée financièrement pour que je puisse la défendre librement et je le ferai, même si ce ne sera pas facile, vous vous en doutez ! »
Il me dépose devant le musée, j’appelle Camille qui tient à me montrer les « émerveillements » qu’elle y a découverts… Je dois l’arracher de là pour pouvoir prendre un des derniers trains qui nous ramènera à Sète, je lui raconte mon entrevue avec Valentine, nous prenons une collation en arrivant à la gare et nous arrivons plutôt tard à son appartement. C’est ce soir-là, en cherchant je ne sais plus quelle bricole, je vide mon sac sur la table et parmi divers objets, il y a une clé USB : « D’où sort-elle ? Je ne me souviens pas… » Camille la met dans son ordi et à notre grande surprise nous découvrons nos vidéos érotiques filmées durant notre détention : « Elle nous en a vraiment fait une copie ! Depuis le temps que tu la trimballes dans ton sac ! Tu aurais pu la perdre, tu te rends compte si quelqu’un d’autre l’avait trouvée ! » Tout y est, depuis mon arrivée jusqu’à nos courses à la queue-leu-leu… Par contre, le visage de Valentine n’y apparaît pas : pas folle la guêpe ! « Qu’est-ce qu’on en fait ? — Cache-là et n’en parle à personne, des fois qu’on ait envie de se marrer avec plus tard… »
A suivre ...
Nous repartons de Paris en train, nous sommes déjà le 4 septembre. Arrêt à la gare de Perrache, Camille prend un bus en direction du musée des Confluences et moi le tram jusqu’à la prison de Corbas, le rendez-vous a été pris par l’avocat qui tient absolument à être présent. Valentine m’accueille à bras ouvert, me fait quatre bises… Elle me félicite : « Alors c’est toi qui nous as fait attraper… Moi qui pensais qu’il n’y avait que des lourdauds chez les flics ! » Et nous parlons… « Ainsi tu avais fait exprès de tomber dans la porte, tu es vraiment maligne ! Même bien ficelée tu te débrouilles très bien… J’avais bien senti que tu étais différente des autres, bien plus forte, ça me plaisait, tu le sais que tu me plaisais beaucoup ? Et Camille comment elle va ? Vous êtes ensemble ! Super ! T’y vois que c’était un beau cadeau que je t’y ai fait ! Je ne vous souhaite que du bonheur, je penserai à vous dans ma prison… » Elle en vient à évoquer ce qui l’a conduit à enlever des femmes : tu sais quand nous faisions des soirées SM à la maison, c’était des habitués, normalement il faut toujours donner un “safe” un code de sécurité, dans les clubs c’est obligatoire. Mais voilà, les femmes que je dominais, je ne leur donnais plus de safe, on se connaissait, elles aimaient se faire peur… Alors on oublie et ça me plaisait bien, je suis quand même assez sadique, tu t’en es aperçue, hein ma belle ? Un soir un de nos riches amis a amené une nouvelle compagne, elle était jeune, jolie blonde un peu innocente, elle avait accepté d’être initiée. Je ne lui ai pas donné de code, je l’ai ligotée serrée et bien bâillonnée. Alors j’ai commencé la séance, j’ai vite compris qu’elle n’en voulait plus, j’ai continué, j’étais hypnotisée par le pouvoir que j’avais sur cette très belle jeune fille ligotée qui subissait sans rien pouvoir faire, elle se tordait, elle gémissait et tout le monde croyait qu’elle simulait ! On lui souriait, on l’encourageait même ! Je crois que Bernard a compris lui aussi mais il n’a rien dit… Quand on l’a libérée, elle était hébétée, elle est restée prostrée. Ils ont cru qu’elle était juste épuisée, je savais bien que c’était pire ! On ne l’a plus jamais revue et ils se sont séparés… »
Plusieurs fois l’avocat a essayé de la faire taire mais elle l’a renvoyé dans ses cordes : « Je parle avec une amie, fichez-nous la paix ! — Ce n’est pas votre amie, ni votre alliée…Vous feriez mieux de vous confier à une psychiatre — C’est à elle que je dois des explications et aussi aux autres filles, t’y leur diras tout hein ? Voilà, tu connais mon secret : c’est depuis cette fois-là, j’ai voulu refaire ça, tant j’en avais été subjuguée et Bernard m’a aidée, seule je n’aurais pas pu capturer ces filles…Avec sa fortune, nous avions les moyens, tout était facile du coup et ça lui plaisait aussi bien sûr ! — Madame vous ne devez pas dire ça ! Cela ne sert à rien de charger votre mari ! — Tu l’entends Sarah ? Comme si je ne savais pas que les baveux de mon mari vont tout me mettre sur le dos, il est de mèche avec eux, je t’y parie ! — Madame vous auriez tout intérêt à invoquer la déraison, l’irresponsabilité, une addiction irrésistible… — Ah oui ? C’est donc pour cela la psychiatre ! Tu l’entends, il veut m’envoyer chez les foldingues ! Je préfère bien mieux la prison ! Oui je sais, je vais prendre perpette mais au moins il y aura d’autres femmes baisables en taule ! Pas des dingos ! — Pourquoi y a-t-il eu une dispute le soir où le téléphone a sonné ? — Tu l’as su, il nous a fallu partir plus tôt que nous le pensions et je voulais vous amener toutes les deux dans un autre endroit, je tenais à vous garder longtemps mais Bernard a refusé, ce n’était pas possible… Il ne voulait pas prendre le risque, il ne savait pas que les carottes étaient déjà cuites, à cause de toi, ma jolie Sarah ! T’y viendras me voir de temps en temps, hein ? » Elle est presque pathétique, des larmes dans ses yeux, je le lui promets, je l’embrasse et nous nous séparons.
Quand je sors du parloir l’avocat me dit, sur un ton de reproche : « Finalement, vous l’avez piégée…— Quoi !!! Je suis restée 12 jours séquestrée et c’est elle qui a été piégée ? Je faisais de l’auto-stop en tenue d’été : j’étais donc un piège, un appât ? Comme toutes les autres filles enlevées, en short ou en jogging, des pièges aussi ? C’est votre conception des femmes, ça ? Faut évoluer mon vieux, le harcèlement c’est un délit ! Marre des hommes qui pensent ainsi, qui rejettent la culpabilité sur les femmes parce qu’elles s’habillent comme elles en ont envie ! Plus que marre du machisme!!! — Heu, calmez-vous, voyons, vous extrapolez, ce n’est pas ce que j’ai voulu dire… » Puis il reprend, en s’excusant : « Vous savez c’est une tâche bien délicate et malaisée pour moi d’être son défenseur, comme elle l’a suggéré, il y a des pressions et je tiens quand même à faire mon possible pour la défendre, c’est pour cela que je suis parfois amené à évoquer tout ce qui peut l’être, même si c’est tiré par les cheveux… Grâce à ce qu’elle vous a dit j’ai mieux compris son parcours de vie, son psychisme, cela pourra m’aider — Tant mieux, vous savez, malgré tout ce qu’elle a fait de répugnant, quand je serai appelée à témoigner, je crois que je ne pourrai pas l’enfoncer, j’ai toujours trouvé qu’elle avait un certain charisme… — Je vous remercie, nous arrivons à mon véhicule, voulez-vous que je vous dépose quelque part ? — Si vous y tenez, vous avez le choix entre le musée de la Confluence ou la gare de Perrache ». En roulant il me dit : « Je ne suis pas à la solde des avocats de son mari, bien sûr il a avec lui les cadors du barreau mais Madame du Vernay a été assez avisée financièrement pour que je puisse la défendre librement et je le ferai, même si ce ne sera pas facile, vous vous en doutez ! »
Il me dépose devant le musée, j’appelle Camille qui tient à me montrer les « émerveillements » qu’elle y a découverts… Je dois l’arracher de là pour pouvoir prendre un des derniers trains qui nous ramènera à Sète, je lui raconte mon entrevue avec Valentine, nous prenons une collation en arrivant à la gare et nous arrivons plutôt tard à son appartement. C’est ce soir-là, en cherchant je ne sais plus quelle bricole, je vide mon sac sur la table et parmi divers objets, il y a une clé USB : « D’où sort-elle ? Je ne me souviens pas… » Camille la met dans son ordi et à notre grande surprise nous découvrons nos vidéos érotiques filmées durant notre détention : « Elle nous en a vraiment fait une copie ! Depuis le temps que tu la trimballes dans ton sac ! Tu aurais pu la perdre, tu te rends compte si quelqu’un d’autre l’avait trouvée ! » Tout y est, depuis mon arrivée jusqu’à nos courses à la queue-leu-leu… Par contre, le visage de Valentine n’y apparaît pas : pas folle la guêpe ! « Qu’est-ce qu’on en fait ? — Cache-là et n’en parle à personne, des fois qu’on ait envie de se marrer avec plus tard… »
A suivre ...