Déposition
Publié : 25 févr. 2019, 15:27
J'avais mal dormi cette nuit-là. On s'était disputés la veille avec mon ami si bien que j'étais rentrée tôt le vendredi soir, fâchée et bien décidée à ne pas le voir de tout le week-end. Mais bon, je n'avais pas l'esprit tranquille et je n'ai pas cessé de tourner et de me retourner dans mon lit. Alors le samedi matin, à peine huit heures, debout et à neuf heures je me suis dit que le mieux à faire c'était d'aller faire mes courses histoire d'éviter la cohue. C'est vrai, non? Le centre commercial à l'ouverture, c'est calme.
Bon, pour être totalement honnête, je pensais aussi à m'arrêter chez lui au retour et faire la paix.
Où en étais-je? Ah, oui. J'ai enfilé ma jupe de tailleur, mon chemisier blanc et mes chaussures et je suis descendue au parking. J'ai aperçu la voiture des voisins du 3ème qui se dirigeait vers la sortie. Je ne les ai pas vus directement mais on la reconnaît au bruit leur voiture, elle grince très fort quand ils démarrent, une histoire de courroie il paraît, faudrait qu'ils pensent à réparer. C'est ce que je me suis dit encore une fois alors que j'ouvrais mon coffre pour vérifier que mes sacs de provisions étaient bien là. Ils y étaient, oui, oui.
C'est là que cet homme m'a sauté dessus. Il est arrivé par derrière et m'a ceinturée à la taille avec un bras pendant qu'il plaquait son autre main sur ma bouche. Il était grand et costaud, au moins une tête de plus que moi, et me tenait si fort que je ne pouvais pas me dégager. Ni crier: sa main sur ma bouche étouffait le moindre son. J'ai essayé de crier, je vous le jure, je me suis débattue mais je n'y pouvais rien. Il m'a littéralement soulevée du sol.
Une sorte de van tout blanc est arrivé à ce moment-là, la porte sur le côté était ouverte. Mes pieds ne touchaient plus terre. J'ai cru que j'allais perdre mes chaussures. Il m'a jetée dedans et lui avec, sans me lâcher, m'écrasant de tout son poids mais sans me lâcher. Et puis son bras a glissé de dessous mon ventre pendant qu'il se mettait à genoux sur mon dos. J'ai cru deux secondes que c'était ma chance de m'échapper mais chacun de mes bras est resté coincé.
Il a décollé légèrement sa main. J'ai voulu appeler au secours mais aussitôt de l'autre main il m'a enfoncé un bout de tissu dans ma bouche. Un goût affreux. Ca sentait l'urine. Je vous jure. Oh mon dieu! Quelle horreur. Et non content de m'imposer ça, il a sorti un rouleau d'adhésif, vous voyez, le genre qui s'utilise pour faire les cartons quand on déménage. Oui, vous voyez n'est-ce pas? Il l'a collé sur ma bouche et l'a enroulé au moins cinq fois autour de mon visage.
Après il s'est dégagé de mon dos mais aussitôt il a saisi mes poignets. Il avait de la poigne et de la dextérité, ça je dois le reconnaître: rien qu'en les tenant à une main, il a réussi à les attacher avec le scotch sans que je puisse rien faire. Aussi serré que sur ma bouche. Et pourtant je vous promets que je me débattais et que j'essayais de crier sous mon bâillon. Rien à faire.
Il m'a aussi attaché les jambes et les pieds. Les pieds d'abord, les genoux ensuite, là juste en dessous et puis il m'a replié les jambes si bien que j'avais les talons qui touchaient presque mes fesses, attachées vous vous en doutez par une longue bande de scotch qui passait sur mes cuisses et mes chevilles. Un vrai petit paquet. Et pas un de ceux qu'on défait facilement.
C'est là que la femme qui conduisait a demandé si c'était bon. Presque a-t-il répondu. Presque?! Et ben oui, parce que juste avant de descendre, il m'a enfilé un sac sur la tête, un sac en tissu, tout noir. Oh mon Dieu! En plus d'être saucissonnée, bâillonnée, j'étais maintenant aveuglée. Pas la moindre lueur à passer, juste l'air qui me permettait de respirer. Quant à les entendre, rien! Je me rappelle d'un film où ce type se fait enlever et arrive à trouver où on l'emmène en écoutant les sons de la rue. Moi, je n'entendais que le bruit du moteur lorsqu'ils ont démarré et les battements de mon coeur, comme si je courrais un 100m.
Je suis restée là pendant, oh!, une demi-heure au bas mot, peut-être plus, je ne sais pas. A rouler sur moi-même, à gigoter, à me débattre. Je les entendais discuter à l'avant mais sans pouvoir distinguer les mots. Après, je suis restée immobile.
Quand le van s'est enfin arrêté, c'est la femme qui a ouvert la porte latérale. Elle m'a détaché les jambes et les pieds en coupant les adhésifs et ne cessait de me parler, du genre 'Ma pauvre! Il t'a bien attachée' ou 'Ca va, j'espère', sur un ton très doux. Comme si elle était désolée, vous voyez. Mais avant qu'elle n'en vienne à mes mains, l'homme l'a arrêtée:
- Qu'est-ce que tu fais? Arrête donc.
- Mais...
- Suffit. Laisse. Va ouvrir la maison, je l'emmène.
Il m'a attrapée par le bras et mise debout, à l'extérieur du van. J'ai dû marcher ainsi sans rien voir et attachée jusqu'à la maison. Et puis j'ai entendu la porte se refermer, à clé.
- Ouvre-moi le placard. Je vais la laisser là pendant que je m'occupe de toi...
- Mais? Tu devais nous attacher ensemble
- Ne t'inquiète donc pas, ma chérie. Va te changer plutôt.
Je l'ai entendue partir. Pendant ce temps, il m'installait dans un placard, dans l'entrée je crois, assise à même le sol et de retour m'attachait les chevilles avec de l'adhésif. C'est là qu'il a enlevé le sac de sur ma tête et que je l'ai vu: un homme, entre quarante et cinquante ans, plutôt bel homme d'ailleurs, et avec le sourire. Prévenant même.
- Ca va?
Etonnant non? Il venait de m'enlever dans la rue et me demandait si j'allais bien. Je ne savais plus quoi penser, moi. J'avais envie de lui dire de m'ôter le bâillon sur ma bouche mais:
- Mmmghghgpphffff.
Ben oui, j'étais bâillonnée. Alors j'ai juste fait un signe de la tête.
- Je vous laisse ici le temps d'attacher Murielle, hein. Et après je m'occupe de vous, promis.
Il a alors fermé le placard sur moi. A clé: j'ai entendu la clé tourner dans la serrure. Je me suis retrouvée dans le noir avec juste un filet de lumière qui passait sous la porte. J'ai essayé d'appeler au secours. Pas longtemps. Parce qu'il n'y avait plus de bruit donc plus personne pour m'aider. Et puis parce que j'avais moins peur, un peu: la femme avait parlé de d'être attachée avec moi, lui parlait d'aller l'attacher, il me demandait si ça allait... C'était très bizarre tout ça mais beaucoup moins effrayant qu'au départ.
Bon, pour être totalement honnête, je pensais aussi à m'arrêter chez lui au retour et faire la paix.
Où en étais-je? Ah, oui. J'ai enfilé ma jupe de tailleur, mon chemisier blanc et mes chaussures et je suis descendue au parking. J'ai aperçu la voiture des voisins du 3ème qui se dirigeait vers la sortie. Je ne les ai pas vus directement mais on la reconnaît au bruit leur voiture, elle grince très fort quand ils démarrent, une histoire de courroie il paraît, faudrait qu'ils pensent à réparer. C'est ce que je me suis dit encore une fois alors que j'ouvrais mon coffre pour vérifier que mes sacs de provisions étaient bien là. Ils y étaient, oui, oui.
C'est là que cet homme m'a sauté dessus. Il est arrivé par derrière et m'a ceinturée à la taille avec un bras pendant qu'il plaquait son autre main sur ma bouche. Il était grand et costaud, au moins une tête de plus que moi, et me tenait si fort que je ne pouvais pas me dégager. Ni crier: sa main sur ma bouche étouffait le moindre son. J'ai essayé de crier, je vous le jure, je me suis débattue mais je n'y pouvais rien. Il m'a littéralement soulevée du sol.
Une sorte de van tout blanc est arrivé à ce moment-là, la porte sur le côté était ouverte. Mes pieds ne touchaient plus terre. J'ai cru que j'allais perdre mes chaussures. Il m'a jetée dedans et lui avec, sans me lâcher, m'écrasant de tout son poids mais sans me lâcher. Et puis son bras a glissé de dessous mon ventre pendant qu'il se mettait à genoux sur mon dos. J'ai cru deux secondes que c'était ma chance de m'échapper mais chacun de mes bras est resté coincé.
Il a décollé légèrement sa main. J'ai voulu appeler au secours mais aussitôt de l'autre main il m'a enfoncé un bout de tissu dans ma bouche. Un goût affreux. Ca sentait l'urine. Je vous jure. Oh mon dieu! Quelle horreur. Et non content de m'imposer ça, il a sorti un rouleau d'adhésif, vous voyez, le genre qui s'utilise pour faire les cartons quand on déménage. Oui, vous voyez n'est-ce pas? Il l'a collé sur ma bouche et l'a enroulé au moins cinq fois autour de mon visage.
Après il s'est dégagé de mon dos mais aussitôt il a saisi mes poignets. Il avait de la poigne et de la dextérité, ça je dois le reconnaître: rien qu'en les tenant à une main, il a réussi à les attacher avec le scotch sans que je puisse rien faire. Aussi serré que sur ma bouche. Et pourtant je vous promets que je me débattais et que j'essayais de crier sous mon bâillon. Rien à faire.
Il m'a aussi attaché les jambes et les pieds. Les pieds d'abord, les genoux ensuite, là juste en dessous et puis il m'a replié les jambes si bien que j'avais les talons qui touchaient presque mes fesses, attachées vous vous en doutez par une longue bande de scotch qui passait sur mes cuisses et mes chevilles. Un vrai petit paquet. Et pas un de ceux qu'on défait facilement.
C'est là que la femme qui conduisait a demandé si c'était bon. Presque a-t-il répondu. Presque?! Et ben oui, parce que juste avant de descendre, il m'a enfilé un sac sur la tête, un sac en tissu, tout noir. Oh mon Dieu! En plus d'être saucissonnée, bâillonnée, j'étais maintenant aveuglée. Pas la moindre lueur à passer, juste l'air qui me permettait de respirer. Quant à les entendre, rien! Je me rappelle d'un film où ce type se fait enlever et arrive à trouver où on l'emmène en écoutant les sons de la rue. Moi, je n'entendais que le bruit du moteur lorsqu'ils ont démarré et les battements de mon coeur, comme si je courrais un 100m.
Je suis restée là pendant, oh!, une demi-heure au bas mot, peut-être plus, je ne sais pas. A rouler sur moi-même, à gigoter, à me débattre. Je les entendais discuter à l'avant mais sans pouvoir distinguer les mots. Après, je suis restée immobile.
Quand le van s'est enfin arrêté, c'est la femme qui a ouvert la porte latérale. Elle m'a détaché les jambes et les pieds en coupant les adhésifs et ne cessait de me parler, du genre 'Ma pauvre! Il t'a bien attachée' ou 'Ca va, j'espère', sur un ton très doux. Comme si elle était désolée, vous voyez. Mais avant qu'elle n'en vienne à mes mains, l'homme l'a arrêtée:
- Qu'est-ce que tu fais? Arrête donc.
- Mais...
- Suffit. Laisse. Va ouvrir la maison, je l'emmène.
Il m'a attrapée par le bras et mise debout, à l'extérieur du van. J'ai dû marcher ainsi sans rien voir et attachée jusqu'à la maison. Et puis j'ai entendu la porte se refermer, à clé.
- Ouvre-moi le placard. Je vais la laisser là pendant que je m'occupe de toi...
- Mais? Tu devais nous attacher ensemble
- Ne t'inquiète donc pas, ma chérie. Va te changer plutôt.
Je l'ai entendue partir. Pendant ce temps, il m'installait dans un placard, dans l'entrée je crois, assise à même le sol et de retour m'attachait les chevilles avec de l'adhésif. C'est là qu'il a enlevé le sac de sur ma tête et que je l'ai vu: un homme, entre quarante et cinquante ans, plutôt bel homme d'ailleurs, et avec le sourire. Prévenant même.
- Ca va?
Etonnant non? Il venait de m'enlever dans la rue et me demandait si j'allais bien. Je ne savais plus quoi penser, moi. J'avais envie de lui dire de m'ôter le bâillon sur ma bouche mais:
- Mmmghghgpphffff.
Ben oui, j'étais bâillonnée. Alors j'ai juste fait un signe de la tête.
- Je vous laisse ici le temps d'attacher Murielle, hein. Et après je m'occupe de vous, promis.
Il a alors fermé le placard sur moi. A clé: j'ai entendu la clé tourner dans la serrure. Je me suis retrouvée dans le noir avec juste un filet de lumière qui passait sous la porte. J'ai essayé d'appeler au secours. Pas longtemps. Parce qu'il n'y avait plus de bruit donc plus personne pour m'aider. Et puis parce que j'avais moins peur, un peu: la femme avait parlé de d'être attachée avec moi, lui parlait d'aller l'attacher, il me demandait si ça allait... C'était très bizarre tout ça mais beaucoup moins effrayant qu'au départ.