inhabituel colocataire
Publié : 21 avr. 2020, 18:43
Un début d'histoire qui traîne sur mon ordi et avec le confinement, j'ai bien envie de la finir ! ^^
----------------------------------
Léonora, exaspérée, observait la femme assise en face d'elle : enserré dans un foulard, son visage et tout particulièrement ses yeux ne laissaient trahir la moindre émotion. Elle se contentait de marmonner dans un dialecte étrange.
Quelle idée lui prit de céder face à ses amies ? Elles avaient insisté auprès de Léonora afin qu'elle porte l'un des colliers qu'une diseuse de bonne aventure vendait dans ce marché oriental. Selon elles, ce collier devait porter chance afin que leur amie trouve enfin son "âme sœur". Cela faisait presque une heure que cette soit disant voyante lui posait des questions et lui faisait essayer toute sorte de babioles. Entre chaque essai, la vendeuse marmonnait durant de longs instants.
La jeune fille ne reconnaissait aucunement la langue. Par respect pour ses amies et pour la vieille femme, l'étudiante prenait son mal en patience depuis maintenant trois quart d'heures.
- Tu es impatiente jeune fille. Je le sens.
L'intéressée ne put s'empêcher de lâcher un long soupir.
Ouah, quelle perspicacité ...
- Et impolie qui plus est. Un jour, ton impertinence te coûtera cher.
Cette fois, Léonora leva carrément les yeux au ciel lorsque soudain, elle remarqua un collier posé en haut de la roulotte. Il s'agissait d'un médaillon représentant deux serpents enroulés autour d'une pierre de couleur émeraude. Elle ne sut pourquoi, mais elle eu un coup de cœur pour ce bijoux.
Elle le montra du doigt.
- Je pourrais essayer celui-là ?
La femme, sourit en retour.
- Avant de le prendre, il faut que tu saches que ce collier a un jumeau. La légende raconte que les deux porteurs devront se retrouver afin de lever la malédiction qui pèsera sur eux.
Plutôt amusée, Léonora prit le collier dans sa main et le mit autour de sa nuque. Comme elle l’imaginait, absolument rien de spécial ne se passa mais elle aimait tant les histoires de malédiction qu'elle ne pouvait que le prendre !
D'un ton faussement inquiet, elle questionna la femme.
- Et que se passera t-il si je ne trouve pas le porteur de son jumeau ?
- De sa jumelle pour être précis. C'est à la fois une bénédiction et une malédiction. Si tu ne le trouves pas, vous serez tous deux visités par les démons. Par contre, si jamais tu atteins ton objectif, vous trouverez chacun en l'autre votre moitié. J'ai oublié de te dire une chose : ce sont eux qui vous choisissent et non l'inverse.
Une histoire d'une âme sœur introuvable et d'amants maudits ? Mais il lui fallait ce collier ! Pour elle, ça lui permettrait de se faire offrir un beau bijoux et ses amies arrêteront peut-être de la bassiner à propos de son célibat ...
- Combien je vous dois Madame ? demanda t-elle.
- 15 euros demoiselle. Sache que je prierai pour toi et pour le garçon.
La jeune blonde salua son interlocutrice et lui souhaita une bonne journée avant de sortir du magasin éphémère. Elle rejoignit ses amies pour finir cette journée dans la bonne humeur. Celles-ci aimaient beaucoup l'histoire que leur raconta Léonora.
Pendant ce temps, elle ne vit pas la luminescence soudaine qui brilla dans les yeux émeraudes des deux serpents.
--------------------------------------------------------------------------
La "vendeuse", défit son foulard pour révéler le visage d'une quarantenaire en parfaite santé. Elle souriait. Sa voix ne ressemblait en rien à celle utilisée peu auparavant.
- Bonne chance ma jolie, ton grand amour est encore bien loin !
Une voix caverneuse lui répondit.
- Adieu ma chère. Ce fut un plaisir de te connaître.
- Pareil pour moi. Ne sois pas trop méchant avec la nouvelle !
Un rire lui répondit.
- Tu me connais trop.
La voix se tut définitivement. La femme regarda son smartphone et envoya un sms à son mari.
"C'est fait".
La réponse ne fut pas très longue à attendre.
"Très bien, à mon tour maintenant."
Des mois plus tard, Léonora regretta amèrement son "choix".
Les signes précurseurs avaient commencé la première semaine après l'emménagement de son premier appartement ...
--------------------------------------------------------------------------------------
Elle ne savait pas pourquoi, mais au fur et à mesure de cette semaine, Leonora ne pouvait plus se séparer de son médaillon. Cependant, elle dormait assez mal les nuits : des rêves de plus en plus insistants faisaient surface. Elle voyait toujours cet homme dans la pénombre. A l'âge indéfinissable, il possédait des yeux d'un vert brillant qui la dévisageaient d'un air moqueur. La veille, il lui avait promis de venir la rendre visite très bientôt.
Sur le coup, elle s'était réveillée dans son lit et s'était rendu compte qu'elle avait réussi à s’ emmaillotée dans ses draps. Elle avait eu du mal à se dégager et trouva bizarre qu'elle avait pu, durant son sommeil, se bloquer de la sorte.
Bien-sûr, à ce moment là, elle avait complètement oubliée la mise en garde de la femme au marché. Elle découvrit bien vite qu'elle aurait du se le rappeler ...
-------------------
Un beau jour de printemps ...
- Enfin rentrée !
A la suite de sa séance de sport du vendredi après midi, Léonora, particulièrement fatiguée par l'activité physique et le manque de sommeil voulait prendre une douche pour se requinquer. Avant cela, elle répondit à plusieurs textos et se dirigea vers la salle de bain tout en répartissant ses vêtements propres à proximité : un jean et une chemise pour la soirée à venir.
Elle défit sa queue de cheval, retira son pantalon de running ainsi que sa brassière de sport et fila sous la douche. Elle ne remarqua pas un détail : furtivement, sur le médaillon, les yeux émeraudes des serpents brillèrent d'une lueur verte.
Ce fut le début de sa "nouvelle vie".
Lorsqu'elle sortit de la douche, son corps enroulé d'une serviette de bain, elle fut très étonnée de ne pas retrouver les vêtements précédemment posés.
- Merde ! j'étais sûr de les avoir mis ici ...
Elle retourna dans sa chambre en pestant contre elle même. La différence de température la faisait frissonner. Ce qu'elle vit la surpris tellement qu'elle stoppa nette sa marche.
Sur son grand lit, 3 tenues différentes étaient y posées et préparées.
La première tenue était composée d'une mini jupe noire assortie d'un débardeur blanc. Un collant avec des arabesques accompagnait le tout suivi d'une paire de botte marron à petit talon. La deuxième tenue comportait 3 pièces : un pantalon noir en smili-cuir, une chemisette blanche à jabot et une paire de talon aiguilles. La troisième tenue était celle qu'elle avait mis juste avant pour le sport !
Elle commença à paniquer, une personne de sa connaissance devait forcément se cacher dans son appartement !
- C'est pas très drôle ! cria t-elle.
Chamboulée, elle voulut prendre des vêtements dans son dressing lorsque la porte de l'armoire claqua avant qu'elle ne pu la toucher !
Une voix masculine se fit entendre dans toute la pièce.
- Salutations chère demoiselle. Ravi de faire votre connaissance. De son ton, on pouvait remarquer un léger raillement.
Léonora, comme toute personne normale, sursauta en se retournant.
- Qui est là ? fit-elle avec une voix enrouée.
La voix lui répondit.
- Je vous déclinerai mon identité en temps voulu. Pour le moment, j'aimerais vous observer dans l'une de ces trois tenues que je vous ai si gentiment préparées.
Ayant pris peur, la pauvre femme se dirigea vers la porte de sa chambre et actionna la clanche. Elle y mit de toute ses forces mais malgré ses efforts,, celle-ci restait ostensiblement close !
Elle secoua sa tête.
-C'est un cauchemar !
- Que nenni, je vous ai averti hier de ma visite. Sachez que votre réaction est normale. Toutes les nouvelles sont terrifiées au début. Et chose étonnante, surtout les jeunes de votre âge ! Ma sœur jumelle observe le même comportement chez les mâles de ton espèce.
La jeune fille se figea. Cette voix, ce ton, était-il possible que ...
Elle n'eu pas le temps de réfléchir plus longtemps. Des mains puissantes agrippèrent ses poignets et l'amenèrent fermement mais sans brutalité devant le lit.
Comme si de rien n'était, la voix continuait d'un ton professoral.
- Voyez-vous, à partir de maintenant, vous devrez suivre mes conseils. Mon but étant de vous préparer au mieux pour votre âme sœur, je dois tout savoir de vous et ce à quoi vous ressemblez en toute circonstance. Et croyez-moi, nous avons encore beaucoup de travail !
- A l'aide mmpphmmm ! Avant qu'elle ne peut émettre un son, la même masse imposante venait de la bâillonner ! Elle n'arrivait plus à sortir un seul son intelligible. Ses poignets furent placés en hauteur. Dans un même temps, elle sentit que des doigts invisibles faisaient lentement glisser la serviette. Elle se retrouva totalement nue dans une position bien inconfortable.
La voix revint vers elle.
- J'aimerais bien vous laisser la parole mais vous allez crier. Je le sais d'expérience.
Léonora sentit la pression diminuer et cria dès qu'elle le put. Instantanément, elle fut encore une fois bâillonnée.
- Je l'admets, j'aime contrôler mes élèves. Sûrement des derniers vestiges de mon humanité. Je vais arranger tout ça.
Un claquement de doigts sourd se fit entendre dans l'appartement.
Devant Léonora, plusieurs types de bâillon se matérialisèrent sur son lit. Elle écarquilla les yeux de peur. Il y en avait de toutes sortes : rouleau d'adhésif, bâillon boule, foulard, divers morceau de tissu, cagoule, masque, objet recouvrant toute la partie basse du visage ...
- Je vous laisse bien entendu l'honneur de choisir. Une claque sur ses fesses la surpris et soudain toute pression sur sa mâchoire disparue.
Sauf que, morte de trouille, elle ne pouvait que vaguement bégayer.
Impatiente, l'entité noua un long morceau de tissu blanc en son milieu, plaça le nœud dans la bouche de sa captive et noua l'autre extrémité à l'arrière de sa nuque très fortement sous les gémissements de la prisonnière. Un beau foulard rouge avec des motifs slaves recouvra toute la basse moitié de son visage.
- Je trouve que ce foulard vous va à ravir. Etes-vous décidé pour votre tenue du jour ?
Complètement hébétée et tétanisée, Leonora n'arrivait qu'à émettre de petits sons sous son bâillon.
L'esprit choisit pour elle. Instantanément, Léonora fut habillée de sous vêtements. Le collant, la jupe, le débardeur et les bottes suivirent peu après.
Une barre de métal muni de deux bracelets en cuir apparu derrière sa nuque, se posa sur ses deux épaules et ses poignets y furent attachés aux extrémités. Elle ne pouvait plus rien faire de ses bras.
Ensuite, rien ne se passa durant quelques secondes. Léonora commença à se déplacer tant bien que mal ainsi retenue. Elle s'assit s'affala sur son lit situé à proximité.
L'esprit (elle s’imaginait cela) revint vers elle.
- Maintenant que tu es légèrement calmée, je vais t'expliquer ta situation et ensuite, je te laisserai partir pour ta soirée. Tu es prêtes ?
Elle se dandina et fit un signe de tête positif. Que pouvait t'elle faire d'autres ?
- Déjà, il faut que tu le saches, tu ne te débarrasseras jamais de moi quoique tu fasses avant que je ne l'ai décidé. Quelques soient les plans que tu mijotes, tu es liée au médaillon. Même si tu t'en débarrasses, je reviendrai toujours vers toi par n'importe quel moyen. Si jamais tu parles de moi à l'une de tes amies ou amis, crois moi qu'une surprise les attendra !
Il fit prendre à son esprit une forme humaine. La même que celle présente dans les derniers rêves de sa prisonnière.
D'ailleurs, Léonora ne pu s'empêcher une exclamation de surprise.
- Et oui c'est moi ! Je comprends que tu sois surprise. Pour faire bref car, je sais que tu es attendue, tu te débarrasseras de moi uniquement en trouvant l'autre médaillon qui est habité ... par ma "jumelle" ! Une fois ensemble, vous formerez un joli petit couple et nous pourrons vous laisser tranquille. Sais-tu que la personne qui t'a vendu ce collier était l'une de mes "élèves"? En finissant sa phrase, l'image de la vendeuse orientale apparu au milieu de la pièce.
La jeune fille, complètement hébétée, écoutait cette histoire avec un mélange d'appréhension et d'incompréhension sans trop y croire. Tout ça lui paraissait irréel.
- Tu cherches un coupable ? Remercies Néfertiti de nous avoir maudit ma sœur et moi il y a bien longtemps. J'étais en couple avec l'une de ses servantes et il se trouve, qu'inopinément, avec l'aide de ma sœur, je l'ai trompée pour une autre. Folle de rage, Néfertiti nous a condamné tous les deux pour l'éternité aider les célibataires de ton genre afin de leur trouver leur âme sœur. Sauf que, heureusement pour nous, elle n'avait pas tout prévu notamment sur notre façon de faire les choses. On peut au moins s'amuser un minimum. Tu as du mal à me croire n'est-ce pas ?
Ne sachant que faire, Léonora hocha la tête.
- Alors regarde ça. L'homme claqua des doigts et instantanément, Léonora fut attiré vers lui et fut placée debout sans pouvoir bouger ses membres hormis sa tête.
Il ignora les gémissements de l'étudiante.
- Une tenue différente peut-être ?
Sur ces paroles, il claqua des mains et les habits de Léonora changèrent du tout au tout.
Elle était dorénavant munie de collants noirs opaques et d'un corset lui enserrant fortement le buste.
Le démon claqua des doigts 10 fois de plus. La prisonnière se retrouva en soubrette, pom pom girl, en tenue de soirée, en bikini etc.
A la fin, elle retrouva ses habits initiales.
- Je sens qu'on va bien s'amuser toi et moi !
Léonora n'était pas de cet avis ...
- Mmpphmm !
- Mais si mais si. Lorsque je t'aurais appris tout ce que tu devras savoir pour trouver ce jeune homme, tu me remercieras ! Ou pas selon les cas. Pour le moment je ne sais pas où chercher car lorsque nous sommes en mission, nous ne pouvons communiquer entre nous. Considère moi comme ton colocataire ... et "love coach" !
Elle ne put s'empêcher de grimacer en entendant ce dernier mot en anglais. Il avait un accent déplorable !
La sonnette de son appartement retentit à ce moment là. Leonora se rappella qu'ion devait venir la chercher. Elle essaya d’appeler à l'aide.
- MMMpphmmm !
- Une dernière chose avant de partir ...
- Mpphmm !
- Je te trouve vraiment mignonne !
Et soudain, toute tension disparut, écarteur compris. Elle fut libre de ses mouvements d'un seul coup. Ne s'y attendant pas, elle trébucha et tomba sur un genoux. Elle se dépêcha de retirer son bâillon, se racla la gorge. Elle voulu crier à son ami de partir mais une main puissante s'abattit sur sa mâchoire.
- Tss, je te surveille et pour le bien-être de ton amie, tu ne dois rien dire. Une dernière chose, je peux te contacter à tout moment par télépathie, pour me répondre, parle juste dans ta tête en me visualisant.
La pression se relâcha, elle déglutit, repris sa respiration et alla ouvrir à son amie Nathalie.
- Enfin ! j'ai failli attendre ...
Celle-ci entra dans l'appartement et regarda Léonora des pieds à la tête.
- Mais dis donc, on est bien habillée pour ce soir ! Je ne t'ai jamais vue avec ces vêtements ! En plus, je croyais que tu n'aimais pas les bottes petite coquine. Tu me caches des choses !
** Tu vois que j'ai bien choisis ! **
Surpris d'entendre cette voix dans sa tête, la jeune fille tiqua et grimaça.
- Ça ne va pas ?
- Si si j'ai juste un peu mal au crâne. Ça passera sûrement !
Elles discutèrent encore 5 minutes laissant le temps à Léonora de chercher son "nouveau" blouson en cuir assorti à ses bottes.
Nathalie finit la conversation.
- En route ! Il y a quelques beaux gosses qui nous attendent ... et vu comme tu es mignonne, ils te regarderont !
Reconnaissant son amie, Léonora ne put retenir un soupir d'exaspération. Cependant, elle laissa son médaillon. Ne sachant pas encore quoi faire à ce niveau, elle se dit que le mieux serait d'attendre.
----------------------------------
Léonora, exaspérée, observait la femme assise en face d'elle : enserré dans un foulard, son visage et tout particulièrement ses yeux ne laissaient trahir la moindre émotion. Elle se contentait de marmonner dans un dialecte étrange.
Quelle idée lui prit de céder face à ses amies ? Elles avaient insisté auprès de Léonora afin qu'elle porte l'un des colliers qu'une diseuse de bonne aventure vendait dans ce marché oriental. Selon elles, ce collier devait porter chance afin que leur amie trouve enfin son "âme sœur". Cela faisait presque une heure que cette soit disant voyante lui posait des questions et lui faisait essayer toute sorte de babioles. Entre chaque essai, la vendeuse marmonnait durant de longs instants.
La jeune fille ne reconnaissait aucunement la langue. Par respect pour ses amies et pour la vieille femme, l'étudiante prenait son mal en patience depuis maintenant trois quart d'heures.
- Tu es impatiente jeune fille. Je le sens.
L'intéressée ne put s'empêcher de lâcher un long soupir.
Ouah, quelle perspicacité ...
- Et impolie qui plus est. Un jour, ton impertinence te coûtera cher.
Cette fois, Léonora leva carrément les yeux au ciel lorsque soudain, elle remarqua un collier posé en haut de la roulotte. Il s'agissait d'un médaillon représentant deux serpents enroulés autour d'une pierre de couleur émeraude. Elle ne sut pourquoi, mais elle eu un coup de cœur pour ce bijoux.
Elle le montra du doigt.
- Je pourrais essayer celui-là ?
La femme, sourit en retour.
- Avant de le prendre, il faut que tu saches que ce collier a un jumeau. La légende raconte que les deux porteurs devront se retrouver afin de lever la malédiction qui pèsera sur eux.
Plutôt amusée, Léonora prit le collier dans sa main et le mit autour de sa nuque. Comme elle l’imaginait, absolument rien de spécial ne se passa mais elle aimait tant les histoires de malédiction qu'elle ne pouvait que le prendre !
D'un ton faussement inquiet, elle questionna la femme.
- Et que se passera t-il si je ne trouve pas le porteur de son jumeau ?
- De sa jumelle pour être précis. C'est à la fois une bénédiction et une malédiction. Si tu ne le trouves pas, vous serez tous deux visités par les démons. Par contre, si jamais tu atteins ton objectif, vous trouverez chacun en l'autre votre moitié. J'ai oublié de te dire une chose : ce sont eux qui vous choisissent et non l'inverse.
Une histoire d'une âme sœur introuvable et d'amants maudits ? Mais il lui fallait ce collier ! Pour elle, ça lui permettrait de se faire offrir un beau bijoux et ses amies arrêteront peut-être de la bassiner à propos de son célibat ...
- Combien je vous dois Madame ? demanda t-elle.
- 15 euros demoiselle. Sache que je prierai pour toi et pour le garçon.
La jeune blonde salua son interlocutrice et lui souhaita une bonne journée avant de sortir du magasin éphémère. Elle rejoignit ses amies pour finir cette journée dans la bonne humeur. Celles-ci aimaient beaucoup l'histoire que leur raconta Léonora.
Pendant ce temps, elle ne vit pas la luminescence soudaine qui brilla dans les yeux émeraudes des deux serpents.
--------------------------------------------------------------------------
La "vendeuse", défit son foulard pour révéler le visage d'une quarantenaire en parfaite santé. Elle souriait. Sa voix ne ressemblait en rien à celle utilisée peu auparavant.
- Bonne chance ma jolie, ton grand amour est encore bien loin !
Une voix caverneuse lui répondit.
- Adieu ma chère. Ce fut un plaisir de te connaître.
- Pareil pour moi. Ne sois pas trop méchant avec la nouvelle !
Un rire lui répondit.
- Tu me connais trop.
La voix se tut définitivement. La femme regarda son smartphone et envoya un sms à son mari.
"C'est fait".
La réponse ne fut pas très longue à attendre.
"Très bien, à mon tour maintenant."
Des mois plus tard, Léonora regretta amèrement son "choix".
Les signes précurseurs avaient commencé la première semaine après l'emménagement de son premier appartement ...
--------------------------------------------------------------------------------------
Elle ne savait pas pourquoi, mais au fur et à mesure de cette semaine, Leonora ne pouvait plus se séparer de son médaillon. Cependant, elle dormait assez mal les nuits : des rêves de plus en plus insistants faisaient surface. Elle voyait toujours cet homme dans la pénombre. A l'âge indéfinissable, il possédait des yeux d'un vert brillant qui la dévisageaient d'un air moqueur. La veille, il lui avait promis de venir la rendre visite très bientôt.
Sur le coup, elle s'était réveillée dans son lit et s'était rendu compte qu'elle avait réussi à s’ emmaillotée dans ses draps. Elle avait eu du mal à se dégager et trouva bizarre qu'elle avait pu, durant son sommeil, se bloquer de la sorte.
Bien-sûr, à ce moment là, elle avait complètement oubliée la mise en garde de la femme au marché. Elle découvrit bien vite qu'elle aurait du se le rappeler ...
-------------------
Un beau jour de printemps ...
- Enfin rentrée !
A la suite de sa séance de sport du vendredi après midi, Léonora, particulièrement fatiguée par l'activité physique et le manque de sommeil voulait prendre une douche pour se requinquer. Avant cela, elle répondit à plusieurs textos et se dirigea vers la salle de bain tout en répartissant ses vêtements propres à proximité : un jean et une chemise pour la soirée à venir.
Elle défit sa queue de cheval, retira son pantalon de running ainsi que sa brassière de sport et fila sous la douche. Elle ne remarqua pas un détail : furtivement, sur le médaillon, les yeux émeraudes des serpents brillèrent d'une lueur verte.
Ce fut le début de sa "nouvelle vie".
Lorsqu'elle sortit de la douche, son corps enroulé d'une serviette de bain, elle fut très étonnée de ne pas retrouver les vêtements précédemment posés.
- Merde ! j'étais sûr de les avoir mis ici ...
Elle retourna dans sa chambre en pestant contre elle même. La différence de température la faisait frissonner. Ce qu'elle vit la surpris tellement qu'elle stoppa nette sa marche.
Sur son grand lit, 3 tenues différentes étaient y posées et préparées.
La première tenue était composée d'une mini jupe noire assortie d'un débardeur blanc. Un collant avec des arabesques accompagnait le tout suivi d'une paire de botte marron à petit talon. La deuxième tenue comportait 3 pièces : un pantalon noir en smili-cuir, une chemisette blanche à jabot et une paire de talon aiguilles. La troisième tenue était celle qu'elle avait mis juste avant pour le sport !
Elle commença à paniquer, une personne de sa connaissance devait forcément se cacher dans son appartement !
- C'est pas très drôle ! cria t-elle.
Chamboulée, elle voulut prendre des vêtements dans son dressing lorsque la porte de l'armoire claqua avant qu'elle ne pu la toucher !
Une voix masculine se fit entendre dans toute la pièce.
- Salutations chère demoiselle. Ravi de faire votre connaissance. De son ton, on pouvait remarquer un léger raillement.
Léonora, comme toute personne normale, sursauta en se retournant.
- Qui est là ? fit-elle avec une voix enrouée.
La voix lui répondit.
- Je vous déclinerai mon identité en temps voulu. Pour le moment, j'aimerais vous observer dans l'une de ces trois tenues que je vous ai si gentiment préparées.
Ayant pris peur, la pauvre femme se dirigea vers la porte de sa chambre et actionna la clanche. Elle y mit de toute ses forces mais malgré ses efforts,, celle-ci restait ostensiblement close !
Elle secoua sa tête.
-C'est un cauchemar !
- Que nenni, je vous ai averti hier de ma visite. Sachez que votre réaction est normale. Toutes les nouvelles sont terrifiées au début. Et chose étonnante, surtout les jeunes de votre âge ! Ma sœur jumelle observe le même comportement chez les mâles de ton espèce.
La jeune fille se figea. Cette voix, ce ton, était-il possible que ...
Elle n'eu pas le temps de réfléchir plus longtemps. Des mains puissantes agrippèrent ses poignets et l'amenèrent fermement mais sans brutalité devant le lit.
Comme si de rien n'était, la voix continuait d'un ton professoral.
- Voyez-vous, à partir de maintenant, vous devrez suivre mes conseils. Mon but étant de vous préparer au mieux pour votre âme sœur, je dois tout savoir de vous et ce à quoi vous ressemblez en toute circonstance. Et croyez-moi, nous avons encore beaucoup de travail !
- A l'aide mmpphmmm ! Avant qu'elle ne peut émettre un son, la même masse imposante venait de la bâillonner ! Elle n'arrivait plus à sortir un seul son intelligible. Ses poignets furent placés en hauteur. Dans un même temps, elle sentit que des doigts invisibles faisaient lentement glisser la serviette. Elle se retrouva totalement nue dans une position bien inconfortable.
La voix revint vers elle.
- J'aimerais bien vous laisser la parole mais vous allez crier. Je le sais d'expérience.
Léonora sentit la pression diminuer et cria dès qu'elle le put. Instantanément, elle fut encore une fois bâillonnée.
- Je l'admets, j'aime contrôler mes élèves. Sûrement des derniers vestiges de mon humanité. Je vais arranger tout ça.
Un claquement de doigts sourd se fit entendre dans l'appartement.
Devant Léonora, plusieurs types de bâillon se matérialisèrent sur son lit. Elle écarquilla les yeux de peur. Il y en avait de toutes sortes : rouleau d'adhésif, bâillon boule, foulard, divers morceau de tissu, cagoule, masque, objet recouvrant toute la partie basse du visage ...
- Je vous laisse bien entendu l'honneur de choisir. Une claque sur ses fesses la surpris et soudain toute pression sur sa mâchoire disparue.
Sauf que, morte de trouille, elle ne pouvait que vaguement bégayer.
Impatiente, l'entité noua un long morceau de tissu blanc en son milieu, plaça le nœud dans la bouche de sa captive et noua l'autre extrémité à l'arrière de sa nuque très fortement sous les gémissements de la prisonnière. Un beau foulard rouge avec des motifs slaves recouvra toute la basse moitié de son visage.
- Je trouve que ce foulard vous va à ravir. Etes-vous décidé pour votre tenue du jour ?
Complètement hébétée et tétanisée, Leonora n'arrivait qu'à émettre de petits sons sous son bâillon.
L'esprit choisit pour elle. Instantanément, Léonora fut habillée de sous vêtements. Le collant, la jupe, le débardeur et les bottes suivirent peu après.
Une barre de métal muni de deux bracelets en cuir apparu derrière sa nuque, se posa sur ses deux épaules et ses poignets y furent attachés aux extrémités. Elle ne pouvait plus rien faire de ses bras.
Ensuite, rien ne se passa durant quelques secondes. Léonora commença à se déplacer tant bien que mal ainsi retenue. Elle s'assit s'affala sur son lit situé à proximité.
L'esprit (elle s’imaginait cela) revint vers elle.
- Maintenant que tu es légèrement calmée, je vais t'expliquer ta situation et ensuite, je te laisserai partir pour ta soirée. Tu es prêtes ?
Elle se dandina et fit un signe de tête positif. Que pouvait t'elle faire d'autres ?
- Déjà, il faut que tu le saches, tu ne te débarrasseras jamais de moi quoique tu fasses avant que je ne l'ai décidé. Quelques soient les plans que tu mijotes, tu es liée au médaillon. Même si tu t'en débarrasses, je reviendrai toujours vers toi par n'importe quel moyen. Si jamais tu parles de moi à l'une de tes amies ou amis, crois moi qu'une surprise les attendra !
Il fit prendre à son esprit une forme humaine. La même que celle présente dans les derniers rêves de sa prisonnière.
D'ailleurs, Léonora ne pu s'empêcher une exclamation de surprise.
- Et oui c'est moi ! Je comprends que tu sois surprise. Pour faire bref car, je sais que tu es attendue, tu te débarrasseras de moi uniquement en trouvant l'autre médaillon qui est habité ... par ma "jumelle" ! Une fois ensemble, vous formerez un joli petit couple et nous pourrons vous laisser tranquille. Sais-tu que la personne qui t'a vendu ce collier était l'une de mes "élèves"? En finissant sa phrase, l'image de la vendeuse orientale apparu au milieu de la pièce.
La jeune fille, complètement hébétée, écoutait cette histoire avec un mélange d'appréhension et d'incompréhension sans trop y croire. Tout ça lui paraissait irréel.
- Tu cherches un coupable ? Remercies Néfertiti de nous avoir maudit ma sœur et moi il y a bien longtemps. J'étais en couple avec l'une de ses servantes et il se trouve, qu'inopinément, avec l'aide de ma sœur, je l'ai trompée pour une autre. Folle de rage, Néfertiti nous a condamné tous les deux pour l'éternité aider les célibataires de ton genre afin de leur trouver leur âme sœur. Sauf que, heureusement pour nous, elle n'avait pas tout prévu notamment sur notre façon de faire les choses. On peut au moins s'amuser un minimum. Tu as du mal à me croire n'est-ce pas ?
Ne sachant que faire, Léonora hocha la tête.
- Alors regarde ça. L'homme claqua des doigts et instantanément, Léonora fut attiré vers lui et fut placée debout sans pouvoir bouger ses membres hormis sa tête.
Il ignora les gémissements de l'étudiante.
- Une tenue différente peut-être ?
Sur ces paroles, il claqua des mains et les habits de Léonora changèrent du tout au tout.
Elle était dorénavant munie de collants noirs opaques et d'un corset lui enserrant fortement le buste.
Le démon claqua des doigts 10 fois de plus. La prisonnière se retrouva en soubrette, pom pom girl, en tenue de soirée, en bikini etc.
A la fin, elle retrouva ses habits initiales.
- Je sens qu'on va bien s'amuser toi et moi !
Léonora n'était pas de cet avis ...
- Mmpphmm !
- Mais si mais si. Lorsque je t'aurais appris tout ce que tu devras savoir pour trouver ce jeune homme, tu me remercieras ! Ou pas selon les cas. Pour le moment je ne sais pas où chercher car lorsque nous sommes en mission, nous ne pouvons communiquer entre nous. Considère moi comme ton colocataire ... et "love coach" !
Elle ne put s'empêcher de grimacer en entendant ce dernier mot en anglais. Il avait un accent déplorable !
La sonnette de son appartement retentit à ce moment là. Leonora se rappella qu'ion devait venir la chercher. Elle essaya d’appeler à l'aide.
- MMMpphmmm !
- Une dernière chose avant de partir ...
- Mpphmm !
- Je te trouve vraiment mignonne !
Et soudain, toute tension disparut, écarteur compris. Elle fut libre de ses mouvements d'un seul coup. Ne s'y attendant pas, elle trébucha et tomba sur un genoux. Elle se dépêcha de retirer son bâillon, se racla la gorge. Elle voulu crier à son ami de partir mais une main puissante s'abattit sur sa mâchoire.
- Tss, je te surveille et pour le bien-être de ton amie, tu ne dois rien dire. Une dernière chose, je peux te contacter à tout moment par télépathie, pour me répondre, parle juste dans ta tête en me visualisant.
La pression se relâcha, elle déglutit, repris sa respiration et alla ouvrir à son amie Nathalie.
- Enfin ! j'ai failli attendre ...
Celle-ci entra dans l'appartement et regarda Léonora des pieds à la tête.
- Mais dis donc, on est bien habillée pour ce soir ! Je ne t'ai jamais vue avec ces vêtements ! En plus, je croyais que tu n'aimais pas les bottes petite coquine. Tu me caches des choses !
** Tu vois que j'ai bien choisis ! **
Surpris d'entendre cette voix dans sa tête, la jeune fille tiqua et grimaça.
- Ça ne va pas ?
- Si si j'ai juste un peu mal au crâne. Ça passera sûrement !
Elles discutèrent encore 5 minutes laissant le temps à Léonora de chercher son "nouveau" blouson en cuir assorti à ses bottes.
Nathalie finit la conversation.
- En route ! Il y a quelques beaux gosses qui nous attendent ... et vu comme tu es mignonne, ils te regarderont !
Reconnaissant son amie, Léonora ne put retenir un soupir d'exaspération. Cependant, elle laissa son médaillon. Ne sachant pas encore quoi faire à ce niveau, elle se dit que le mieux serait d'attendre.