Une brève histoire de magie
Publié : 16 juil. 2021, 12:05
Et voilà une petite histoire se déroulant dans un monde ma foi fort connu (vous reconnaîtrez bien vite je pense) ! Elle n'est pas fini, bien au contraire et j'ajouterai au fil de l'été de nouveaux pans
Bonne lecture :
Le sortilège alla se fracasser sur un vase, peu artistique au demeurant, qui explosa en de multiples fragments, une poussière s’en détachant avec force, envahissant l’espace où se situait auparavant l’objet malheureux. Il avait été repoussé avec une certaine maîtrise par Hugues. Dans un geste d’une insolente vague incommodité, il avait agité sa baguette et dévié le sort que lui avait lancé son adversaire.
Celle-ci, le regard concentré, consciente de la lutte difficile dans laquelle elle s’était lancée, cherchait à trouver le meilleur moyen de percer sa défense. Ils se tournèrent autour, l’homme affichant un air goguenard alors qu’il s’amusait de voir les rouages de l’esprit de la fille tourner pour trouver une solution afin de le vaincre. Soudain, un éclair passa dans les yeux de son ennemie, et les baguettes dressées tournoyèrent dans une danse effrénée. Des sortilèges de toutes les couleurs volaient partout dans la pièce, s’écrasant contre les murs, réduisant en poussière les objets et meubles, propulsant les plus résistants à l’autre bout, fracassant ce qui restait encore debout.
La fille, Aliénor, ne s’arrêtait pas. Sa main tenant la baguette ne cessait d’effectuer des aller-retours dans l’air, en effectuant des chorégraphies complexes. Parfois, des mots sonnaient dans l’air. « Expelliarmus ! » ; « Rictuscempra » ou bien même parfois un sort faisant parti des sortilèges Impardonnables.
« Imperium ! » lança la brune, fière de son effet de surprise. Elle pensait que le fait de le prendre de court et l’étonner suffisamment pour qu’il ne réagisse pas et anéantir sa défense. Ses espoirs furent douchés rapidement. Bien qu’elle ait eu raison dans un premier temps, les yeux de Hugues s’étant élargis grandement sous la stupéfaction, les réflexes du jeune Auror s’étaient révélées presque surhumains. D’un geste ample de la main, sans dire un mot, il s’était abrité derrière une barrière magique.
« C’est de la triche ! Nous ne nous sommes jamais mis d’accord sur l’utilisation de ce genre de sorts ! » protesta-t-il, indigné.
- M’en fous. De toutes façons tu aurais été à mes ordres si j’avais réussi, fit la jeune femme intrépide.
Ses yeux pétillaient, quelques perles de sueur scintillant le long de son front, comme des preuves de l’intensité du duel qui se déroulait. Tous deux étaient très talentueux, maîtrisant la magie comme bien peu d’élèves au sein de Poudlard. En fait, durant les duels qui avaient enfin été autorisés de nouveau lorsqu’ils étaient encore élèves, ils avaient rarement été vaincus. Et ce, même lorsqu’ils n’en étaient tous qu’à la troisième année.
C’était durant l’un de ces combats orchestrés qu’ils s’étaient rencontrés. Pour toute première rencontre, ce n’avait pas été une expérience plaisant pour Hugues dont le postérieur se souvenait encore de la défaite cuisante qu’il avait subi, un Rictuscempra bien assorti l’ayant envoyé valdinguer quelques mètres plus loin. Il se rappelle encore du sourire carnassier qu’elle avait eu au tout début du duel, alors qu’ils saluaient.
Il ne lui avait pas parler. Trop fier, son égo n’avait pas supporté le choc. Il avait secoué sa chevelure blonde, comme si cette défaite ne signifiait rien, puis c’était éclipsé sans un regard en arrière. Il n’avait donc même pas daigné lui faire part d’un dernier regard de ses yeux gris métalliques.
Mais la situation avait bien évolué maintenant, de nombreuses années plus tard. Des duels, ils en faisaient toujours. Pour s’entraîner, certes, mais pas seulement. Ils en faisaient également parce que tous deux avaient ce profond besoin de tester ses limites, de faire évoluer l’autre en le poussant vers de nouveaux cieux, vers de nouvelles formes de pureté de l’art du combat. Ils vivaient tous deux pour cela, pour ces moments de concentration extrême, où l’adrénaline pulsait au travers de leurs deux corps. Car la défaite n’aboutissait que sur une seule chose : la domination de l’un sur l’autre.
Une domination mentale de fait, car l’un avait vaincu. Mais également une autre domination, bien plus perverse et, surtout, physique.
Et c’était particulièrement ce dénouement que l’un comme l’autre affectionnait et voulait s’emparer.
C’est pourquoi, un brin furieux par la tricherie éhontée de sa partenaire, il ne put se retenir. Il contre-attaqua.
La danse revint, l’un comme l’autre envoyant maléfices sur maléfices, sorts sur sorts, dans une valse muette où seuls les ricochets des boules de lumières empreintes de magies troublaient le calme olympien des deux protagonistes. Les feuilles voletaient, pauvres victimes du feu de la passion des deux amants, rejointes par la poussière qui s’éleva jusqu’à en recouvrir le plafond, les bougies et lumières restantes s’écroulant, déjà bien contentes d’avoir survécus jusque-là.
Par un éclat de génie, Hugues finit cependant par remporter la main. Il réussit une feinte, sa baguette ayant décrit les cercles d’un sort puissant, alors que rien n’en sortit. Aliénor tomba dans le piège, sa main esquissant un contre-sortilège adéquat contre ce qu’elle pensait devoir faire face. Hugues utilisa ce laps de temps infime pour en incanter un autre, plus adéquat et auquel elle ne pouvait faire face.
« Incarcerem ! » beugla-t-il, certain de son succès.
Des cordes jaillirent de sa baguette à une vitesse fulgurante, allant s’enrouler autour d’un des poignets d’Aliénor, emportant dans son élan son bras qui vint dans son dos. Aussitôt, la corde alla chercher le second poignet, le rapprochant implacablement de l’autre puis s’enroulant autour des deux afin d’effectuer un nœud complexe. Hugues savait qu’il était impossible de s’en sortir par la force physique seule.
« Expeliarmus » lança le vainqueur.
Aliénor, qui ne pouvait se défendre efficacement, vit avec effroi sa baguette sauter de ses mains, avant d’aller atterrir dans celle de son amant. Il avait définitivement gagné. Mais il ne s’arrêta pas là.
« Incarcerem ! » fit-il une seconde fois, de nouvelles cordes émanant de son arme. Elles vinrent cette fois s’enrouler autour des chevilles de sa victime, qui n’eut d’autres choix que de tomber la tête la première. Elle ne put que ferme les yeux, alors que le sol se rapprochait à toute vitesse. Son visage s’arrêta à quelques centimètres de la pierre froide et désormais poussiéreuse, retenu par un lien magique. La descente se fit alors plus douce, bien plus douce, rythmée par la fréquence qu’imposait Hugues. Le jeune homme avait utilisé un sort de lévitation pour empêcher sa dulcinée de se faire mal.
« Alors ? Qu’est-ce qu’on dit ? » fit Hugues, goguenard. Son égo semblait prêt à se matérialiser hors de lui, main dans la main avec son arrogance.
- Je t’ai laissé gagner, bien entendu, grommela Aliénor.
- Ah ? En utilisant des sorts Interdits ? Cela me semble être une affirmation dure à avaler.
- La dernière fois je t’ai vaincu, je me suis dit que cela devait être ton tour, voilà tout. On appelle cela de la pitié ! Pi-tié. A notre prochain duel, tu verras.
- S’il y a un prochain duel, ma douce, fit le jeune homme en s’agenouillant.
- Comment cela ?
- Tu te souviens du temps que tu m’as laissé attacher la dernière fois ? Je compte bien me venger.
Les yeux de la captive s’écarquillèrent devant le sérieux affiché par Hugues. Il n’allait quand même pas…
- Attends, mon amour, tu ne vas pas faire ça, si ? Nous sommes au-dessus de la vengeance, n’est-ce pas ? l’amadoua-t-elle en changeant de stratégie. Ses yeux bleus affichèrent alors une tendresse et une sensualité qui aurait bien pu faire fondre la résolution du sorcier.
« Baillonatus ! » susurra-t-il alors, un sourire espiègle flottant sur ses lèvres. Deux foulard en soie, finement ouvragés sortirent alors de son sac qui trônait sur un siège quelques pièces plus loin. Avec une vitesse folle, ils vinrent dans la pièce et s’apposèrent fermement sur le visage d’Aliénor, l’un s’engouffrant dans sa bouche ouverte, l’autre scellant définitivement celle-ci, afin qu’il n’en ressorte pas. La pauvre victime ne put alors qu’exprimer des sons particulièrement étouffés.
Bonne lecture :
Le sortilège alla se fracasser sur un vase, peu artistique au demeurant, qui explosa en de multiples fragments, une poussière s’en détachant avec force, envahissant l’espace où se situait auparavant l’objet malheureux. Il avait été repoussé avec une certaine maîtrise par Hugues. Dans un geste d’une insolente vague incommodité, il avait agité sa baguette et dévié le sort que lui avait lancé son adversaire.
Celle-ci, le regard concentré, consciente de la lutte difficile dans laquelle elle s’était lancée, cherchait à trouver le meilleur moyen de percer sa défense. Ils se tournèrent autour, l’homme affichant un air goguenard alors qu’il s’amusait de voir les rouages de l’esprit de la fille tourner pour trouver une solution afin de le vaincre. Soudain, un éclair passa dans les yeux de son ennemie, et les baguettes dressées tournoyèrent dans une danse effrénée. Des sortilèges de toutes les couleurs volaient partout dans la pièce, s’écrasant contre les murs, réduisant en poussière les objets et meubles, propulsant les plus résistants à l’autre bout, fracassant ce qui restait encore debout.
La fille, Aliénor, ne s’arrêtait pas. Sa main tenant la baguette ne cessait d’effectuer des aller-retours dans l’air, en effectuant des chorégraphies complexes. Parfois, des mots sonnaient dans l’air. « Expelliarmus ! » ; « Rictuscempra » ou bien même parfois un sort faisant parti des sortilèges Impardonnables.
« Imperium ! » lança la brune, fière de son effet de surprise. Elle pensait que le fait de le prendre de court et l’étonner suffisamment pour qu’il ne réagisse pas et anéantir sa défense. Ses espoirs furent douchés rapidement. Bien qu’elle ait eu raison dans un premier temps, les yeux de Hugues s’étant élargis grandement sous la stupéfaction, les réflexes du jeune Auror s’étaient révélées presque surhumains. D’un geste ample de la main, sans dire un mot, il s’était abrité derrière une barrière magique.
« C’est de la triche ! Nous ne nous sommes jamais mis d’accord sur l’utilisation de ce genre de sorts ! » protesta-t-il, indigné.
- M’en fous. De toutes façons tu aurais été à mes ordres si j’avais réussi, fit la jeune femme intrépide.
Ses yeux pétillaient, quelques perles de sueur scintillant le long de son front, comme des preuves de l’intensité du duel qui se déroulait. Tous deux étaient très talentueux, maîtrisant la magie comme bien peu d’élèves au sein de Poudlard. En fait, durant les duels qui avaient enfin été autorisés de nouveau lorsqu’ils étaient encore élèves, ils avaient rarement été vaincus. Et ce, même lorsqu’ils n’en étaient tous qu’à la troisième année.
C’était durant l’un de ces combats orchestrés qu’ils s’étaient rencontrés. Pour toute première rencontre, ce n’avait pas été une expérience plaisant pour Hugues dont le postérieur se souvenait encore de la défaite cuisante qu’il avait subi, un Rictuscempra bien assorti l’ayant envoyé valdinguer quelques mètres plus loin. Il se rappelle encore du sourire carnassier qu’elle avait eu au tout début du duel, alors qu’ils saluaient.
Il ne lui avait pas parler. Trop fier, son égo n’avait pas supporté le choc. Il avait secoué sa chevelure blonde, comme si cette défaite ne signifiait rien, puis c’était éclipsé sans un regard en arrière. Il n’avait donc même pas daigné lui faire part d’un dernier regard de ses yeux gris métalliques.
Mais la situation avait bien évolué maintenant, de nombreuses années plus tard. Des duels, ils en faisaient toujours. Pour s’entraîner, certes, mais pas seulement. Ils en faisaient également parce que tous deux avaient ce profond besoin de tester ses limites, de faire évoluer l’autre en le poussant vers de nouveaux cieux, vers de nouvelles formes de pureté de l’art du combat. Ils vivaient tous deux pour cela, pour ces moments de concentration extrême, où l’adrénaline pulsait au travers de leurs deux corps. Car la défaite n’aboutissait que sur une seule chose : la domination de l’un sur l’autre.
Une domination mentale de fait, car l’un avait vaincu. Mais également une autre domination, bien plus perverse et, surtout, physique.
Et c’était particulièrement ce dénouement que l’un comme l’autre affectionnait et voulait s’emparer.
C’est pourquoi, un brin furieux par la tricherie éhontée de sa partenaire, il ne put se retenir. Il contre-attaqua.
La danse revint, l’un comme l’autre envoyant maléfices sur maléfices, sorts sur sorts, dans une valse muette où seuls les ricochets des boules de lumières empreintes de magies troublaient le calme olympien des deux protagonistes. Les feuilles voletaient, pauvres victimes du feu de la passion des deux amants, rejointes par la poussière qui s’éleva jusqu’à en recouvrir le plafond, les bougies et lumières restantes s’écroulant, déjà bien contentes d’avoir survécus jusque-là.
Par un éclat de génie, Hugues finit cependant par remporter la main. Il réussit une feinte, sa baguette ayant décrit les cercles d’un sort puissant, alors que rien n’en sortit. Aliénor tomba dans le piège, sa main esquissant un contre-sortilège adéquat contre ce qu’elle pensait devoir faire face. Hugues utilisa ce laps de temps infime pour en incanter un autre, plus adéquat et auquel elle ne pouvait faire face.
« Incarcerem ! » beugla-t-il, certain de son succès.
Des cordes jaillirent de sa baguette à une vitesse fulgurante, allant s’enrouler autour d’un des poignets d’Aliénor, emportant dans son élan son bras qui vint dans son dos. Aussitôt, la corde alla chercher le second poignet, le rapprochant implacablement de l’autre puis s’enroulant autour des deux afin d’effectuer un nœud complexe. Hugues savait qu’il était impossible de s’en sortir par la force physique seule.
« Expeliarmus » lança le vainqueur.
Aliénor, qui ne pouvait se défendre efficacement, vit avec effroi sa baguette sauter de ses mains, avant d’aller atterrir dans celle de son amant. Il avait définitivement gagné. Mais il ne s’arrêta pas là.
« Incarcerem ! » fit-il une seconde fois, de nouvelles cordes émanant de son arme. Elles vinrent cette fois s’enrouler autour des chevilles de sa victime, qui n’eut d’autres choix que de tomber la tête la première. Elle ne put que ferme les yeux, alors que le sol se rapprochait à toute vitesse. Son visage s’arrêta à quelques centimètres de la pierre froide et désormais poussiéreuse, retenu par un lien magique. La descente se fit alors plus douce, bien plus douce, rythmée par la fréquence qu’imposait Hugues. Le jeune homme avait utilisé un sort de lévitation pour empêcher sa dulcinée de se faire mal.
« Alors ? Qu’est-ce qu’on dit ? » fit Hugues, goguenard. Son égo semblait prêt à se matérialiser hors de lui, main dans la main avec son arrogance.
- Je t’ai laissé gagner, bien entendu, grommela Aliénor.
- Ah ? En utilisant des sorts Interdits ? Cela me semble être une affirmation dure à avaler.
- La dernière fois je t’ai vaincu, je me suis dit que cela devait être ton tour, voilà tout. On appelle cela de la pitié ! Pi-tié. A notre prochain duel, tu verras.
- S’il y a un prochain duel, ma douce, fit le jeune homme en s’agenouillant.
- Comment cela ?
- Tu te souviens du temps que tu m’as laissé attacher la dernière fois ? Je compte bien me venger.
Les yeux de la captive s’écarquillèrent devant le sérieux affiché par Hugues. Il n’allait quand même pas…
- Attends, mon amour, tu ne vas pas faire ça, si ? Nous sommes au-dessus de la vengeance, n’est-ce pas ? l’amadoua-t-elle en changeant de stratégie. Ses yeux bleus affichèrent alors une tendresse et une sensualité qui aurait bien pu faire fondre la résolution du sorcier.
« Baillonatus ! » susurra-t-il alors, un sourire espiègle flottant sur ses lèvres. Deux foulard en soie, finement ouvragés sortirent alors de son sac qui trônait sur un siège quelques pièces plus loin. Avec une vitesse folle, ils vinrent dans la pièce et s’apposèrent fermement sur le visage d’Aliénor, l’un s’engouffrant dans sa bouche ouverte, l’autre scellant définitivement celle-ci, afin qu’il n’en ressorte pas. La pauvre victime ne put alors qu’exprimer des sons particulièrement étouffés.