Les "mes"aventures de Chloé
Publié : 01 févr. 2023, 09:38
Bonjour à tous,
Mes talents d’écrivain se situant entre le « nul » et le « zéro absolue », ne soyez pas trop dur avec moi…J’espère simplement que vous aurez plaisir à lire.
En cette belle matinée de printemps, Chloé, une belle trentenaire rouquine, regardait fixement l’écran de son smartphone.
Encore une journée tranquille se dit-elle.
C’est vrai que ce boulot en intérim d’hôtesse d’accueil dans une galerie d’art n’était pas le meilleur job du monde, mais au moins ça avait le mérite de payer les factures. Une moitié d’appartement en banlieue parisienne, c’est pas donné. Étant donné que l’autre moitié était prise en charge par sa colocataire, Alice.
Et oui, au grand dam de beaucoup de garçons, Chloé était célibataire et compter bien le rester. Le fait d’avoir trouvé son mec au lit avec une autre fille, une après-midi où elle voulait lui faire une « surprise », y était certainement pour beaucoup.
Chloé avait bien fréquenté quelques fois, de manière plus ou moins sérieuse, mais la dernière, les deux tourtereaux s’étaient installés ensemble et elle commençait à entendre cette petite voie dans le tête qui lui disais : C’est lui le bon.
Autant dire que Chloé lui a fait fermer sa mouille à celle-là. S’étant posée en colocation avec son amie depuis toujours, elle voulait se concentrer sur sa carrière, trouver un bon job et simplement être heureuse. Heureuse, elle l’est, libre sans contrainte. Internet est parfait pour trouver les petits coups d’un soir, ces messieurs sont tellement contents de décrocher un rendez-vous avec elle. Elles leur faisait simplement comprendre, avant même le rendez-vous qu’il n’y aura aucune suite et que ça restera une histoire sans lendemain. Pour le boulot, elle enchainait les missions en intérim mais arrivait à s’y retrouver sur le plan financier.
Le remplacement qu’elle effectuait ne durer qu’un mois, il fallait donc qu’elle commence à chercher ailleurs.
Dommage, Madame Furiosa est sympa. Sympa oui, mais qui porte bien son nom quand il s’agit de gérer ses affaires Pensa Chloé.
Elle ne pût s’empêcher un petit sourire nerveux lorsqu’elle repensa à son deuxième jour à la galerie lorsque sa patronne à littéralement fichu dehors un client et son garde du corps, un type plutôt costaud, mais même le plus gros faisait pâle figure face à cette harpie.
« Un contrat est un contrat monsieur Dugland, ne fichez plus jamais les pieds ici. »
« C’est Dublanc, gourdasse, mais croyez bien que je saurais vous le faire regretter », le client, ne s’appelant visiblement pas Dugland, même si sa tête y faisait nettement référence, était sorti passablement énervé en claquant la porte au passage et en éructant tel le capitaine Haddock.
« Sombre petite merde, ce connard a juste voulu renégocié au moment de la livraison » A ce moment, madame Furiosa s’était tournée vers un Chloé.
D’un ton bienveillant, qui contrastait avec la scène précédente, elle regarda Chloé « Désolé que vous ayez dus assister à ça, je ne vous ai pas fait peur, j’espère »
« Non madame. C’est plutôt pour vous. Ce type n’avait pas l’air de plaisanter. »
« Ce guignol ? » répondit elle d’un air amusé. « Trois poils dans le creux des fesses et ça se prend pour un ours »
La suite avait parue surréaliste pour Chloé, sa patronne s’était approché d’elle en souriant, s’était baissée lentement au niveau de son visage et lui avait dit, avec un calme olympien : « Je n’ai pas construit tout ce que j’ai construit en me laissant piétiner par des trous du cul dans son genre. Vous seriez étonné de savoir jusqu’où je peux aller pour arriver à mes fins. Je suis même prête à parier que votre imaginaire est à des années lumières de ce que j’ai déjà fait » là-dessus, la patronne lui fît un clin d’œil.
Chloé était resté figé, n’étant même pas sûr de savoir comment elle devait réagir. La panique, l’affolement, l’envie, le désir. Elle était resté figé dans ses pensées et ne s’était même pas rendu compte qu’elle arborait un sourire béat, probablement d’admiration, en regardant cette femme, si belle, si sûre d’elle.
« Je vais déjeuner, à toute à l’heure. »
Nouveau changement de ton, celui-ci totalement léger. Tandis qu’elle s’approchait de la porte. Ne voyant pas au passage, l’air totalement niais de Chloé.
Cette scène était restée figée dans la mémoire de Chloé depuis ce jour et parfois elle s’était surpris à faire des rêves, particulièrement agréable, où elle se trouvait avec sa patronne… Non, elle se disait qu’elle n’était pas lesbienne, elle n’a rien contre ça ou contre les homosexuelles, elle a d’ailleurs de fort soupçons sur sa colocataire. Mais elle, non. Ou alors, essayait elle de s’en convaincre ?
Et oui, il fallait trouver du boulot ailleurs, plus facile à dire qu’à faire. Surtout que sa plus grande crainte était de tomber sur Dugland lors d’un entretien d’embauche.
C’est peut être cette horrible pensée qui lui occupa tellement l’esprit qu’elle ne fit guère attention aux deux hommes habillés tout en noir devant la vitrine. Elle ne réagit pas non plus lorsque ceux-ci, avant de passer la porte, prirent le soin d’enfiler une cagoule masquant leur visage, ne laissant apparaître que leurs yeux.
Pilote de montgolfière, c’est pas vraiment que je recherche, se dit-elle. Encore que…elle sourit à sa propre bêtise.
Pilote de montgolfière, elle qui a eu la peur sa vie la seule fois où elle est montée sur un grande roue à la fête foraine.
C’est, perdue dans ses pensées de fête foraine, qu’elle entendit la porte claquée. S’attendant à voir débarquer un client, elle se releva toute souriante.
« Bon….gmmmppfff »
Avant d’avoir prononcé le moindre mot, une main gantée s’était plaquée sur sa bouche. Elle senti aussitôt une seconde pression , cette fois sur sa nuque. Les deux mains, combinées, formaient une telle combinaison, avaient une telle pression qu’il lui était impossible de bouger les lèvres, de prononcer un mot, bref, d’appeler au secours. Rien, impossible.
Pendant une seconde, qui parût une heure, elle essaya de se débattre. Mais là non plus, deux autres mains puissantes lui avaient agrippé les poignets et les avaient tirés dans le dos. En essayant de comprendre, elle essaya de tourner la tête, mais impossible, les deux mains, sur sa bouche et sa nuque étaient bien trop puissantes. Elle posa son regard devant elle. Un homme, visiblement, cagoule sur la tête, habillé de noir tenait une main sur sa bouche, l’autre sur la nuque. Les humains étant équipés de deux bras, ses deux bras à elle, devaient être retenus par une autre entité. Probablement un homme ou une femme très forte car il lui impossible de les bouger.
« Est-ce que vous êtes seule ici ? »
L’homme qui faisait face à Chloé, lui empêchant de prononcer le moindre mot au passage, venait de lui poser la question. Une voie forte et rauque, qui n’aurait inspiré aucune sympathie en temps normal, alors là…
« Mmmmpppf »
L’homme paru déconcerté.
« Contentez-vous d’un signe de tête »
Chloé hocha la tête de haut en bas comme elle pût. Elle se ravisa presque aussitôt. Dans un éclair de lucidité, elle compris qu’elle était seule avec deux agresseurs qui n’auraient aucun mal à la soumettre et faire ce qu’il voulaient d’elle. Si la harpie avait était là, elle les aurait probablement mis au tapis d’un seul coup de poing ou d’une prise de kungfu digne d’un film. Elle essaya de tourner le tête de gauche à droite. Leur faire croire à la présence d’une autre personne était la moins mauvaise idée qui lui venait à l’esprit sur le moment.
« Prenons ça pour un oui »
La voix de l’autre entité. Un homme donc, beaucoup plus douce et posée, limite charmeur.
Essayant de garder son calme, Chloé ne savait pas vraiment comment réagir. Elle ne pouvait pas appeler au secours, elle ne pouvait pas bouger les bras.
Le coups de genou dans l’entrejambe, c’est ça la solution : un coup bien placé au premier, il tombe au sol en se tordant de douleur. Le deuxième est surpris, il détend son emprise, elle se libère. Nouveau coup à l’entrejambe, il tombe lui aussi par terre. Elle s’enfuit.
Bon, seul petit problème, les deux mains au niveau de sa tête lui maintenait vers l’arrière, son regard était posé sur le plafond et même en baissant les yeux, elle ne voyait pas vraiment son agresseur.
Tant pis, je tente
Un, deux, trois et trois fois, mais rien. Ses longues jambes fines s’agitaient dans le vide.
« Ehhhh ? On dirait que la donzelle se rebiffe. Excellent ! »
Le ton sarcastique de Voix Rauque ne rassuraient aucunement Chloé.
Ensuite ce fût Charmeur qui s’exprima : « Je vous mettrais une bonne correction » il marqua une pause. « Mais on a pas le temps »
A peine eût-il fini sa phrase, Chloé se retrouva le visage collé au comptoir. Ses agresseurs, sans être violent, étaient fermes et ne lui laissait aucune liberté de mouvement.
Les poignets retenus en hauteur, elle avait beau essayé de bouger, impossible. Elle senti ses bras se rapprocher, ses mains se plaquées l’une à l’autre et elle compris que Charmeur lui retenait les poignets avec une seule main désormais. C’est alors qu’elle entendue ce bruit, léger mais perceptible, des pièces métalliques qui s’entrechoque, qui se frottent les unes aux autres.
C’est alors qu’elle ressenti le contact du métal froid contre sa peau au niveau du poignet gauche.
Qu’est que c’est ? On dirait un bracelet.
Un premier cliquetis, puis un autre, puis tout une série, trop pour les compter. Et vint la légère pression tour autour du poignet, c’était donc bien un bracelet.
La tronche du bijou
Au tour du poignet droit, même cliquetis, même sensation.
Et la main de Charmeur qui se libère. Pendant une fraction de seconde, Chloé pensait être libre, elle allait avoir une sacrée explication avec ces deux gugusses. Mais c’était sans compter sur la chainette qui relié les fameux bracelets.
Les salauds, des menottes. Sur le moment, Chloé ne savait pas si elle devait en vouloir à ces deux pourritures où à elle-même ne pas avoir compris tout de suite que c’était.
Le visage toujours collé au comptoir, une main sur la bouche, une autre lui callant fermement la nuque et désormais les mains bloqués par ces saletés de menottes, Elle entendit Charmeur :
« Bon dieu il est où ? Ah le voilà »
Il posa un objet sur le comptoir. Chloé s’attendait à voir un couteau, un pistolet. Non, c’était une sorte de balle en plastique rouge vif. De chaque côté était pris une sangle, une avec plusieurs trous et l’autre avec un boucle.
Une seconde
Elle avait déjà vu un truc du genre. En faisant le ménage dans l’appartement, elle avait trouvé le même genre de boule. L’objet était légèrement différent, la boule était noire, ce n’était pas des sangles sur les côtés mais une ficelle qui traversait de part et d’autre la boule. Lorsqu’elle la ramassa, elle constata que la boule, sans être molle, n’était pas très dure, une sorte de silicone. Et quand elle demanda à Alice si l’objet était à elle, la jolie brune lui répondit par un grand « heuuuuuuuuuuu, oui ». Visiblement surprise et gênée par la situation, Alice avait marqué un temps d’arrêt.
« Et ça sert à quoi ? » avait demandé innocemment Chloé.
Sans sourciller et avec un léger sourire, Alice s’avança vers Chloé. Et tandis qu’elle approcha son visage près de celui de son amie, elle posa sa main sur l’objet. Visage à quelques centimètres l’un de l’autre, Alice s’avança encore plus pour placer sa bouche juste à côté de l’oreille de Chloé et de lui murmurer : « Je pourrais te le dire, mais je préférais tellement te le faire découvrir . Peut-être un jour. Qui sait ? » Alice saisit le truc et s’éloigna non s’en adresser un petit sourire et un clin d’œil à Chloé. Tandis qu’Alice repartait vers sa chambre, à ce moment, Chloé s’était amusé de la situation et avait repris son ménage.
Eh bien, apparemment, je risque de comprendre à quoi ça sert ce truc. J’aurai préféré avec Alice
Tout alla très vite, les mains de part et d’autre de sa tête la fit se relever. La main sur sa bouche se retira mais avant que Chloé puisse émettre le moindre son, la boule fût insérer dans la bouche.
« Meuhhhhhhhhgnpfffff »
Merde, c’est quoi cette saloperie ?
Très vite, elle compris la fonction du machin, bâillonner une jeune fille sans défense aux mains de deux tordus cagoulés qui se promène dans la rue avec des menottes et un engin de ce genre. Elle senti clairement les sangles être reliées derrière sa nuque et juste après la pression se faire au niveau se mâchoire. La boule s’enfonça dans sa bouche, les sangles plaquées aux joues reliées entre elles au niveau de la nuque.
La vache, redoutablement efficace.
« Gnnnnnppphhhhhhfffff »
Chloé voulait faire éclater sa colère mais aucun mot compréhensible ne pouvait être émis. Juste une série de grognements incompréhensibles. Et même les sons les plus forts, étaient étouffés par le bâillon. C’est sûr, on ne risquait pas de l’entendre. Etonnement, la boule était plus souple que ce qu’elle pensait au départ. La même densité que celui qu’elle avait trouvé à l’appartement, limite confortable.
« Bon maintenant que la petite est maitrisée…C’est pas tout ça mais, nous, on a un métier » déclara le plus normalement du monde Charmeur. « Amène la dans le bureau»
« Ok » répondit Voix rauque. Visiblement, c’est Charmeur qui commandait.
Chloé senti un bras se glisser entre ses poignets menottées et son dos. Une forte pression sur le haut de son dos la fit basculer vers l’avant tandis ses poignets, eux, étaient tirés vers le haut.
En position particulièrement inconfortable, elle se retrouva debout le regard orienté vers le sol, les mains menottés, elles, vers le haut. Et surtout avec cette saleté de boule dans la bouche, impossible à enlever malgré ses efforts.
Voix Rauque conduisit Chloé jusqu’au bureau qui se laissa faire. En même temps, avait-elle le choix ? Ils étaient deux, l’avait maitrisé sans difficulté et dans la position où elle était, difficile de résister.
Entré dans la pièce, Charmeur passa derrière un bureau, pris le fauteuil à roulette et le poussa jusqu’au milieu de la pièce « Mets la sur le fauteuil » s’adressant à Voix Rauque.
Voix Rauque conduisit Chloé encore quelques mètres, lui fit faire demi-tour, relâcha la pression sur le dos de la jeune fille, dégagea son bras complètement et la poussa de manière à ce qu’elle s’assoie dans le fauteuil.
Elle connaissait le bureau, c’était celui de Madame Furiosa. Et le fauteuil, c’était celui de sa patronne.
« Asseyez-vous bien dans le fond » Le ton de voix Rauque était étonnement calme, aucune animosité.
Chloé s’exécuta. Pas trop dans le fond, n’étant pas une spécialiste des menottes, elle se doutait bien que les bracelets serraient automatiquement mais se desserraient pas sans clés. Elle pris soin de se mettre dans la position la moins inconfortable possible et surtout de ne pas appuyer sur les menottes.
Voix Rauque fouilla dans une poche. Il en sorti un rouleau, apparemment un adhésif de couleur noire assez brillant.
Il s’agenouillât, saisi les deux chevilles pour les rapprocher et entreprit de les ligoter solidement. Chloé essaya bien de résister son geôlier était très fort et il n’eût aucun mal à lui maintenir les chevilles.
Les chevilles solidement maintenues, Voix Rauque entreprit maintenant de répéter l’opération au-dessous des genoux.
« Gnnnnffffff »
Voix Rauque regarda Chloé tout en continuant à faire des tours avec l’adhésif.
« C’est bientôt fini » dit-il avec un ton plus proche du sarcasme que du sérieux qu’aurait exigé la situation.
J’ai été kidnappée par les Marx Brothers
Il continua par une troisième bande de plusieurs tours, cette fois au-dessus des genoux.
« Dernière touche » dit Voix rauque toujours sur le même ton.
Il tira d’un coup sec l’adhésif étirant une longue bande. Posa le bout au niveau des côtes de sa captive et entreprit de faire plusieurs tours, non seulement autour du corps mais aussi des bras de Chloé qui n’en demandait pas tant.
Se relevant, probablement pour admirer son œuvre, il regarda quelques secondes la jeune fille.
« Encore une » Et se penchât à nouveau.
Quoi ? Non ! Mais il est givré ce taré ?
« Gnnnnnnffffffggggg »
J’y crois pas, je suis menotté, j’ai une boule coincée dans la bouche. D’ailleurs on se peut se demander comment un être sain de corps et d’esprit peut inventer un truc pareil ? Probablement un descendant de celui qui à inventer la vierge de fer, cela dit en passant. Mes jambes sont ligotées, je peux même pas bouger mes bras et il veut en ajouter ?
« Voilà, vous êtes parfaite » Voix Rauque, penché sur Chloé, finissait un énième tour de torse de jeune fille.
« Gnnnnnn ? »
Perdue dans son analyse de la situation, Chloé ne s’était même pas aperçu que son ravisseur avait ajouté une nouvelle bande d’adhésif, cette fois au-dessus des seins.
Non, mais c’est pas possible. Quand est ce qu’il va s’arrêter ?
Voix Rauque se releva, la cagoule ne suffisait pas à cacher sa satisfaction.
« Qu’est-ce que t’en penses ? » Chloé regarda Voix Rauque. Il s’adressait à son complice. Charmeur, qui été penché sur l’ordinateur de madame Furiosa vint et regarda Chloé.
« J’adore, les deux bandes font ressortir sa magnifique poitrine »
« GNNNNNNPPFFFFFFGNNFFFF »
Ce auquel répondit Charmeur « Totalement d’accord »
GNNNNNNNNPPPFPFPFPFFFFFPFPFPPPPPPFFFFFFFPFP
Là ils se foutent carrément de ma gueule
Tout en continuant de regarder la captive, Charmeur dit à Voix Rauque « Je suis sûr que si on plaçait une plaque d’acier entre son regard et nous, elle fondrait sur place »
Hilarant
« Bon j’ai un souci avec le PC. Appelle Marco. » Charmeur et Voix Rauque avaient donc une connaissance du nom de Marco.
« Et au fait, mademoiselle, j’aimerais récupérer mes menottes. Elle me viennent de ma grand-mère »
Et ça continue
Charmeur posa la main sur la nuque de Chloé et la fit penché vers l’avant. La jeune femme entendit les cliquetis et senti les bracelets se détacher.
« Passe-moi l’adhésif »
« Gnnnppppf ? » Et aussitôt, elle senti l’adhésif entourer ses poignets à plusieurs reprises.
Super…qu’est ce qui pourrait être pire ?
Et là, alors qu’on était déjà à onze sur dix dans l’échelle de la bizarrerie. Charmeur continua de tirer sur l’adhésif et cette fois autour de la taille de Chloé.
Là, je vais exploser, j’en ai marre.
« GNNNNNPPPFFFPFPFFFFNNNNNN »
« Voyons, vous êtes tellement mieux ainsi » Charmeur se releva et admira son œuvre. Plusieurs tours d’adhésif autour de la taille de la jeune fille, bloquant ses poignets contre son dos venaient compléter le saucissonnage.
« Allo, ouais salut…on a problème avec le PC » Chloé tourna la tête vers le bureau. Voix Rauque était au téléphone « T’es sûr…Ok on attends »
Voix Rauque raccrocha, regarda Charmeur. « Il me rappelle » « Putain, je déteste cette cagoule. Comme si les masques, ça suffisez pas »
Les deux hommes se regardaient. Un coup d’œil sur Chloé. Charmeur acquiesça.
Il regarda dans la pièce et s’approcha d’un porte manteau.
Charmeur pris un long foulard noir qui pendait.
« Mhhh, de la soie »
Quoi de la soie ?
Et tandis que Charmeur s’approchait de Chloé, elle le vit le plier pour en faire une longue bande.
Chloé regarderait attentivement Charmeur. Qu’est-ce qu’il préparait ? Qu’est-ce qu’il voulait faire ?
Charmeur fit face à Chloé posa la main sur un coin du fauteuil et d’un coup sec la fit pivoter de cent quatre-vingt degrés. Chloé faisait maintenant face au mur opposé.
Et maintenant ? Réfléchi. Observe la pièce. Dans les films, c’est toujours là que l’héroïne aperçoit un détail qui va la sauver.
Ça, c’était dans les film. Tandis qu’elle s’imaginait trouver LE détail qui aller inverser la situation. La dernière chose qu’elle vu, c’était le foulard, tendu, à hauteur de son regard qui s’approchait de plus en plus de ses yeux, jusqu’à obstruer complètement sa vue.
« Gnnpppfff ? »
Et merde. Mais qu’est-ce qu’il fout ?
Elle sentie le foulard se resserrer autour de son crâne.
Et maintenant, Colin Maillard
Comme tout le monde, elle y avait déjà joué, mais jamais ligotée et bâillonnée. Ce qui en l’occurrence limitait les possibilités de reconnaître quelqu’un.
« Oh purée, ça fait du bien »
« Tu m’étonnes »
Apparemment, ils avaient enlevé leur cagoule.
Charmeur, resté à coté de Chloé, retourna le fauteuil. Elle lui faisait face, ou du moins le pensait elle.
Tandis qu’il regardait sa captive, il dit à son complice « Combien de temps ? »
« Il m’a pas dit »
« On va attendre dans le hall, si elle arrive, je veux la surprendre »
Chloé entendit des bruits de pas, les deux se déplaçaient, c’est sûr. Ils s’éloignaient. La porte du bureau se ferme.
Je suis seule ? Ou alors c’est une de leur petit jeu pervers…Surprise, tu te croyais seule ligotée, bâillonnée, les yeux bandés mais non, on était là.
Chloé se concentra sur son ouïe, s’arrêtant même de respirer quelques instants. Non, rien, pas un bruit.
Et maintenant…Qu’est-ce que je fais. Impossible de bouger les bras. Je pourrais me déplacer jusqu’au téléphone du bureau…Non, les chevilles liées ainsi, en haut talons, c’est la gamelle assurée.
Chloé essaya se frotter l’arrière de la tête contre le dossier du fauteuil.
Peut-être que j' arriverait à faire glisser le bandeau…non trop bien serré...Même si son contact contre ma peau ne pas si désagréable en fait… Je suis dans le noir total. J’ai les yeux grands ouverts, je le sais, mais c’est l’obscurité absolue… La soie, sur le contour de mes yeux...cette sensation…Et merde connasse, n’oublie pas ce qui se passe.
Elle secoua la tête pour se réveiller.
Ok, peut être une solution ? Le fauteuil est sur roulette après tout. Je connais la pièce, je sais à peu près où se trouve le bureau. Si je fais rouler le fauteuil jusqu’au bureau, je peux relever et attraper le combiné. Faire le 17, hurler comme je peux, la police finira par comprendre. Ils pourront identifier le numéro et enverrons des agents.
Allez c’est parti. La dernière fois que je voyais quelque chose, j’étais orienté vers la fenêtre. Il a retourné le fauteuil, un quasi demi-tour. Le bureau devrait être sur ma droite. Normalement.
Chloé tourna le dossier du fauteuil dans la direction qu’elle pensait être celle du bureau. Elle poussa sur ses pieds. Une fois, deux fois, trois fois. Le dossier toucha quelque chose de dure.
C’est gagné. Et maintenant, demi-tour
Elle s’exécuta. Maintenant le plus dur restait à faire. Elle se releva tant bien que mal. Se relever n’était pas le plus compliqué, tenir l’équilibre l’était beaucoup plus. Elle sautilla en avant et heurta quelque chose.
Ok. C’est le bureau. A présent, nouveau demi-tour et j’attrape le téléphone
Chloé sautilla jusqu’à ce que ses mains pour ses mains touchent quelque chose.
C’est pas le bureau ça ? L’étagère ? Celle qui est contre le mur ?
Elle tâtonna comme elle pût. La bande au niveau de sa taille jouait parfaitement son rôle. Ses mains étaient collées contre son dos, ce qui ne faciliter pas la tâche.
Des classeurs, c’est celle-là. Et merde, le bureau est donc à environ un mètre sur la droite.
Chloé décida de se rassoir sur le fauteuil. Demi-tour et…
Une seconde, si je me loupe, c’est foutu. Non seulement, je risque de me blesser mais aussi de me retrouver au sol. Impossible de me le relever harnachée comme je suis.
Elle réfléchit. Tant pis, je sautille jusqu’au bureau.
Quelques sauts et une ou deux grosses frayeur en perdant l’équilibre plus tard, elle couvrit la distance. Elle heurta à nouveau un obstacle. Nouveau demi-tour. Ses mains sondèrent l’obstacle.
C’est bon j’y suis.
Elle se colla les fesses contre le bureau. Elle se pencha, mais non impossible d’aller aussi loin. Elle voyait clairement l’emplacement de téléphone dans son imaginaire.
Voyons voir. Je m’assoie sur le bureau. Je me dandine jusqu’au téléphone et je l’attrape
Toujours aussi facile à dire qu’à faire. Cependant, elle réussit , elle posa les fesses sur le bureau, une petite impulsion sur les jambes et c’est bon. Les cuisses étaient posées sur le bureau.
Le téléphone devrait être par là. Elle chercha à tâtons, malgré le peu d’envergure qu’elle avait ses mains attachées. Yes…il est là
La jeune femme sentit la base du téléphone... et là…le combiné. Elle le prit dans les mains, chercha les touches du bout du pouce.
Le 1. Un premier bip. Le 7. Un deuxième bip
« Tu me dois vingt euros »
Voix rauque. Chloé senti l’effroi dans tout son corps. Ils étaient là depuis tout ce temps, ils attendaient dans la pièce. Les idées fusaient à toute allure dans son esprit. Ils ont fait semblant de partir, sont restés parfaitement silencieux. Le bandeau, c’était prévu depuis le départ.
« T’as gagné. En tout cas, bravo ma belle, à deux minutes près vous aviez perdu »
« Gnnpppff ? »
Qu’est-ce qu’il raconte ce con ?
« Explique lui abruti » dit Voix Rauque.
Charmeur s’approcha de Chloé, elle entendit clairement les pas des deux hommes qui s’approchaient.
Charmeur posa sa main sur l’épaule de la jeune femme qui sursauta. De l’autre il saisit le téléphone.
« Inutile de vous inquiéter, j’avais débrancher la ligne. »
Connard
« J’avais parié avec mon amie ici présent que vous ne seriez pas capable de contacter des secours. Toquer à la fenêtre était valable aussi. » Et d’ajouter « Le tout en moins de vingt minutes »
Comment ça vingt minutes. Il a dit à deux minutes prêt. J’ai mis dix-huit minutes à arriver jusqu’au bureau et prendre le téléphone. Non, c’est pas possible, cinq maxi
Charmeur descendit la main dans le dos de Chloé et la poussa vers l’avant. Elle redescendit du bureau, Charmeur la tourna pour lui faire face.
Chloé ne savait plus quoi faire. Elle avait perdu toute notion du temps de l’espace ainsi que toute envie de lutter. Elle entendit les roulettes du fauteuil et sentit le siège l’assise se coller à l’arrière de ses genoux. Charmeur la supporta pour l’asseoir.
Ensuite, elle senti clairement qu’on la déplaçait, probablement en plein milieu de la pièce.
« C’est terminé. De toute façon, on a eu ce qu’on voulait depuis le début. Le pari, c’était un bonus »
Parle pour toi
Clic. Un bruit bizarre comme un appareil photo.
Charmeur se pencha à l’oreille de Chloé « Maintenant ma belle, voilà ce qui va se passer. Nous allons partir et envoyer un message à votre patronne. Une jolie photo de vous »
« Gnnpppff ? »
« Elle déjeune à deux pas d’ici. Espérons qu’elle est son téléphone avec elle »
« Gnnnpppppfffff….gnnnnnfffffff….gnnnnnnffff »
Dernier cadeau pour la jeune fille. Une dernière bande d’adhésif autour sur le ventre de Chloé et autour du dossier du fauteuil. Au moins trois tours pensa-t-elle.
« Au revoir ma belle »
Les deux hommes sortait du bureau. Chat échaudé craignant l’eau froide. Chloé écouta attentivement les bruit de pas s’éloigner, la porte d’entrée de la galerie s’ouvrir et se refermer.
Cette fois, c’est sûr je suis seule. Et maintenant ? Ma patronne va arriver, dieu sait quand. Je suis épuisée, incapable de bouger, muette et aveugle. Qu’est-ce que je me suis dit tout à l’heure ? Encore une journée tranquille. Mes fesses…
C’était qui ces deux cons ? Qu’est-ce qu’ils ont pris ? C’est vrai, ils ont dit qu’ils avaient depuis le début. C’était moi ce qu’il voulaient ? Deux tarés qui s’introduisent chez les gens pour les ligotés ?...Et puis c’est quoi cette impression que je ressens ? Pourquoi j’ai cette boule dans le ventre ? Pas la panique, pas de la peur…non…de l’excitation…
La pression retomba, le silence de la pièce, le confort du fauteuil, l’épuisement autant physique que psychologique, tout ceci contribuait à calmer la captive. Et c’est alors qu’elle se surpris à avoir certaines pensées. Dans un autre contexte, elle aurait presque affectionner sa condition Les bandes d’adhésifs l’empêchaient de bouger ne lui faisait pas mal. Elle l’avait remarqué dans les films, les héroïnes qui se font détacher par le héros se frottent toujours les poignets après, ça devait être douloureux.
Mais là, non, tant qu’elle ne forçait pas, c’était tout à fait supportable. Idem pour le bâillon, elle s’en serait bien passé, mais à part un engourdissement de la mâchoire et quelques litres de bave qui sortait de sa bouche, la boule n’était pas si dure et inconfortable qu’elle puisse paraître au premier abord.
Et ce foulard…La douceur de la soie sur le contour de mes yeux…incroyable…J’ai déjà joué à Colin Maillard mais les circonstances étaient tellement différentes, c’était une serviette ou une écharpe, souvent inconfortable. Aujourd’hui, c’est tellement différent, tellement plaisant…Nous sommes en plein jour, au mois de Mai. Les fenêtres sont grandes, la pièce est baignée de lumière en temps normal. Mais pas pour moi, j’ai beau ouvrir grand les yeux, c’est le noir absolu qui m’entoure. Où que je tourne la tête, que j’essaie de poser mon regard, je ne vois rien. Lorsque je cherchais le téléphone, ils étaient là mais je ne le savais pas. Je n’étais pas dans la direction du bureau mais je ne le savais pas…Mais au final... quel plaisir de ne pas savoir. J’ai toujours besoin de tout contrôler, de savoir ce qui va se passer, aucun imprévu, aucune surprise, la dernière étant de trouver mon mec au lit avec une autre...Et pourtant, là, je ne savais rien, j’étais dans l’inconnu, comme maintenant…Je ne contrôle rien…Je dois m’abandonner. Impossible d’appeler à l’aide, impossible d’analyser mon environnement. Mes mains sont prisonnières, mes jambes sont prisonnières. Je suis prisonnière. J’ai peur, bien sûr, peur qu’un détraqué arrive et me fasse subir les pires horreurs. C’est normal dans cette situation…Mais là, franchement, soyons logique. Le pire qui puisse m’arriver, c’est un client ou un livreur qui me trouverait ainsi, me détachera et me…peu importe, je ne veux pas qu’on me libère…Oui, je veux rester ainsi ligotée, bâillonnée, les yeux bandés jusqu’à…Je ne sais pas…Quelques minutes, quelques heures, toute une nuit ?...Mais je ne veux pas que ce soit n’importe qui me libère…un beau garçon, oui…ou mieux, madame Furiosa…Oui, elle, si élégante, si sûre d’elle. Elle arrive, me regarde longuement…Elle prend un coupe papier sur son bureau, je sais exactement où il est. Elle coupe d’abord les bandes au niveau des chevilles, remonte le coupe papier et libère mes genoux, continue et déchire l’adhésif qui me retient au fauteuil. Et lorsque je crois qu’elle va continuer de me débarrasser de mes liens…non. Elle me relève me conduit jusqu’au bureau, me colle à lui et attend, encore…Je n’en peux plus…Elle glisse doucement la lame de ma taille vers ma poitrine…Tout en douceur, elle la caresse avec la pointe, d’abord un sein, puis l’autre…J’ai envie de la supplier de me libérer mais…non, je n’ai aucune envie qu’elle me libère…C’est trop bon…Maintenant, elle remonte vers ma gorge. Je penche la tête en arrière pour mieux lui offrir, tel Mina Harker qui s’offre au comte Dracula. Elle promène la lame avec une infinie douceur, avec une lenteur parfaitement calculée. Aucun mot n’est échangé depuis qu’elle est là. Elle a reçue la photo, s’est précipitée vers la galerie, mais tout en venant, elle n’a pût s’empêcher de regarder la photo à plusieurs reprises. Et lorsqu’elle est rentrée, elle m’a trouvé là, immobile…Offerte…Et en a profité… Elle remonte encore, je sens la lame sur mon front qui descend maintenant vers ma joue endolorie, mais peu importe la douleur du bâillon, la sensation de bien-être est tellement plus forte...Et oui, la jouissance... Non impossible, comment jouir dans une telle situation, ce n’est pas moi ça, on ne pas prendre plaisir à être entravée de la sorte, être effleurée par une femme…Si élégante, si belle…Et après tout, en quoi ce serait un problème ? Je n’ai rien de mal. Je suis venu travailler. Deux hommes m’ont immobilisé et c’est elle…Oui, elle…Qui se délecte de moi. Pourquoi j'aurais je honte de ce je ressens ? Tandis qu’elle s’approche de mes lèvres, je sens cette sensation montait en moi, de plus en plus forte. Je vais exploser, exploser de plaisir, je n’ai jamais ressenti ça et je le sais je ne ressen…
« Chloé ? Vous êtes où ? Dans le bureau ? »
Chloé ne savait plus si elle rêvait ou si c’était la réalité. Une seconde, les entraves, le bâillon, le bandeau. Sa patronne allait la trouver dans cet état. Et qu’avaient-ils pris ? Une pièce de la galerie ? Toutes les pièces ? Est-ce qu’ils avaient détruit quelque chose ? Sa patronne allait la trouver comme ça. La honte. Elle ne trouvera plus jamais de travail sur Paris, c’est foutu…
« Mon dieu, Chloé, je suis là. Ne vous inquiétez pas »
Madame Furiosa venait d’entrer. Elle courue jusqu’à Chloé se baissa à hauteur de la captive et commença par lui enlever le bandeau sans ménagement.
Le premier réflexe de Chloé fût de détourner le regard et de fermer les yeux, elle était donc en face de la fenêtre depuis tout ce temps.
« Désolé »
Avec une douceur inattendue, Madame Furiosa, posa sa main sur les yeux de Chloé, pas pour l’aveugler, juste pour protéger ses yeux fragilisés par le port prolongé du bandeau. De l’autre main, elle glissa son index entre la joue de la captive et la sangle du bâillon boule, tira et fit glisser la boule au bas de son visage.
Premier réflexe, fermer la bouche.
Ahhhhhhhhhhhh. Quel bonheur
Chloé ne pût s’empêcher un sourire béat alors sa patronne lui retirait doucement la main des yeux.
« Attention, prenez votre temps. Ne regardez pas la lumière directement. Je connais »
Chloé ne réagit pas à cette dernière phrase, elle était bien trop soulagée qu’on lui retire la boule de sa bouche.
En panique, la mâchoire endolorie, Chloé essaya d’articuler aussi clairement qu’elle pût « Madame, vous allez bien ? Est-ce qu’il ont volé quelque chose ? Je suis désolé, j’ai rien pût faire, ils étaient deux, bien plus fort que moi, ils ont… »
Chloé s’arrêta net dans ses propos lorsqu’elle s’aperçue que sa patronne arborait un grand sourire et était à la limite du rire.
« Je reçois une photo de vous saucissonner et vous vous inquiétez de moi et de la galerie ? C’est gentil, mais je crois que c’est moi de vous poser la question. »
Par amusement mêlé d’une certaine gêne Chloé sourit et baissa le regard.
Ce qui suivi s’enchaîna très vite, trop vite. Madame la Harpie, se releva, alla jusqu’au bureau, saisit le fameux coupe papier et revint pour couper toutes les bandes afin de libérer la jeune fille. Chloé ne pût s’empêcher de se frotter les poignets, comme dans les films se dit-elle.
Posant son regard vers le bureau où était posé ce fameux coupe papier qui aurait dût servir à d’autre chose, Chloé fini par remarqué qu’il manquait quelque chose.
« Merde, le pc »
Avec l’étonnement qui allait avec la surprise d’entendre son employé aussi vulgaire. Il est vrai que c’était la première fois, madame Furiosa lui répondit « Quoi, le pc ? »
« Ils l’ont pris, c’est ça qu’ils voulaient. Le pari, ça n’avait rien à voir »
« Le pari ? Quel Pari ? »
« Trop long à expliquer »
Et surtout aucune envie
« Il faut qu’on les rattrape, ils sont sûrement pas loin »
Madame Furiosa pris un air circonspect : « Disons que là. Ca fait une heure et demi que j’ai reçu la photo. Même dans Paris, ils sont loin »
Ces mots résonnèrent comme un grand coup de masse dans l’esprit de Chloé.
Une heure et demi…Et à réception de la photo. Quand est-ce qu’ils ont envoyé ? Aussitôt après l’avoir pris ? Une heure, deux heures après? J’ai donc perdu toute notion de temps ? Mais…ça veut dire qu’elle à une photo de moi, ligotée, bâillonnée et les yeux bandés dans son téléphone ?
Ses pensées furent interrompus lorsqu’elle regarda sa patronne qui souriait d’un air machiavélique.
« Tous les dossiers sensibles de mon affaire sont sur une clé que je porte constamment sur moi ma chère. Quand au pc, si vous aviez été plus observatrice, vous auriez constaté que je ne l’emporte jamais avec moi. Il est équipé d’une puce indétectable qui envoie un signal dès qu’il s’éloigne de la galerie. On aura aucun mal à le retrouver »
« Ah ? Tant mieux alors »
Chloé se releva du fauteuil, non sans mal.
« Rentrez chez vous, ne venait pas demain, on se voit Lundi »
« Madame, non, je dois aller à la police, vérifier si ils n’ont rien pris d’autre, je… »
Interrompue par l’index de sa patronne qui venait de se poser sur ses lèvres, elle se tût. Il y avait quelque chose dans son regard…Un feu, ardent et intense.
« Je m’occupe de tout. La seule chose que je demande, c’est de pas aller à la police. Je sais exactement ce que j’ai à faire »
Incroyable, magnifique, les adjectifs manquaient pour qualifier cette femme. Sa prestance, son assurance semblaient la rendre inatteignable, invincible et surtout irrésistible.
D’un ton tremblant, Chloé lui répondit « Vous êtes sûr ? »
« Vous avez été assez secoué pour aujourd’hui, allez-vous reposez »
Le ton qu’elle utilisait, bienveillant, rassurant, mais aussi autoritaire. A ce moment, Chloé le savait, elle aurait obéi à n’importe quel ordre.
« Vous avez mon numéro, madame. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, s’il vous plaît, n’hésitez pas »
« Promis. Rentrez chez vous »
Chloé revînt à son bureau, ramassa sa veste et regarda une dernière cette femme, si lumineuse.
« Au revoir, madame »
« Au revoir Chloé »
La jeune fille marcha jusqu’à l’entrée, ouvrit la porte et..
« Chloé ? »
Elle se retourna. La lumineuse femme la regardait en souriant.
« Moi, c’est Olga »
Fin ??????????????????????????????????????????????
Mes talents d’écrivain se situant entre le « nul » et le « zéro absolue », ne soyez pas trop dur avec moi…J’espère simplement que vous aurez plaisir à lire.
En cette belle matinée de printemps, Chloé, une belle trentenaire rouquine, regardait fixement l’écran de son smartphone.
Encore une journée tranquille se dit-elle.
C’est vrai que ce boulot en intérim d’hôtesse d’accueil dans une galerie d’art n’était pas le meilleur job du monde, mais au moins ça avait le mérite de payer les factures. Une moitié d’appartement en banlieue parisienne, c’est pas donné. Étant donné que l’autre moitié était prise en charge par sa colocataire, Alice.
Et oui, au grand dam de beaucoup de garçons, Chloé était célibataire et compter bien le rester. Le fait d’avoir trouvé son mec au lit avec une autre fille, une après-midi où elle voulait lui faire une « surprise », y était certainement pour beaucoup.
Chloé avait bien fréquenté quelques fois, de manière plus ou moins sérieuse, mais la dernière, les deux tourtereaux s’étaient installés ensemble et elle commençait à entendre cette petite voie dans le tête qui lui disais : C’est lui le bon.
Autant dire que Chloé lui a fait fermer sa mouille à celle-là. S’étant posée en colocation avec son amie depuis toujours, elle voulait se concentrer sur sa carrière, trouver un bon job et simplement être heureuse. Heureuse, elle l’est, libre sans contrainte. Internet est parfait pour trouver les petits coups d’un soir, ces messieurs sont tellement contents de décrocher un rendez-vous avec elle. Elles leur faisait simplement comprendre, avant même le rendez-vous qu’il n’y aura aucune suite et que ça restera une histoire sans lendemain. Pour le boulot, elle enchainait les missions en intérim mais arrivait à s’y retrouver sur le plan financier.
Le remplacement qu’elle effectuait ne durer qu’un mois, il fallait donc qu’elle commence à chercher ailleurs.
Dommage, Madame Furiosa est sympa. Sympa oui, mais qui porte bien son nom quand il s’agit de gérer ses affaires Pensa Chloé.
Elle ne pût s’empêcher un petit sourire nerveux lorsqu’elle repensa à son deuxième jour à la galerie lorsque sa patronne à littéralement fichu dehors un client et son garde du corps, un type plutôt costaud, mais même le plus gros faisait pâle figure face à cette harpie.
« Un contrat est un contrat monsieur Dugland, ne fichez plus jamais les pieds ici. »
« C’est Dublanc, gourdasse, mais croyez bien que je saurais vous le faire regretter », le client, ne s’appelant visiblement pas Dugland, même si sa tête y faisait nettement référence, était sorti passablement énervé en claquant la porte au passage et en éructant tel le capitaine Haddock.
« Sombre petite merde, ce connard a juste voulu renégocié au moment de la livraison » A ce moment, madame Furiosa s’était tournée vers un Chloé.
D’un ton bienveillant, qui contrastait avec la scène précédente, elle regarda Chloé « Désolé que vous ayez dus assister à ça, je ne vous ai pas fait peur, j’espère »
« Non madame. C’est plutôt pour vous. Ce type n’avait pas l’air de plaisanter. »
« Ce guignol ? » répondit elle d’un air amusé. « Trois poils dans le creux des fesses et ça se prend pour un ours »
La suite avait parue surréaliste pour Chloé, sa patronne s’était approché d’elle en souriant, s’était baissée lentement au niveau de son visage et lui avait dit, avec un calme olympien : « Je n’ai pas construit tout ce que j’ai construit en me laissant piétiner par des trous du cul dans son genre. Vous seriez étonné de savoir jusqu’où je peux aller pour arriver à mes fins. Je suis même prête à parier que votre imaginaire est à des années lumières de ce que j’ai déjà fait » là-dessus, la patronne lui fît un clin d’œil.
Chloé était resté figé, n’étant même pas sûr de savoir comment elle devait réagir. La panique, l’affolement, l’envie, le désir. Elle était resté figé dans ses pensées et ne s’était même pas rendu compte qu’elle arborait un sourire béat, probablement d’admiration, en regardant cette femme, si belle, si sûre d’elle.
« Je vais déjeuner, à toute à l’heure. »
Nouveau changement de ton, celui-ci totalement léger. Tandis qu’elle s’approchait de la porte. Ne voyant pas au passage, l’air totalement niais de Chloé.
Cette scène était restée figée dans la mémoire de Chloé depuis ce jour et parfois elle s’était surpris à faire des rêves, particulièrement agréable, où elle se trouvait avec sa patronne… Non, elle se disait qu’elle n’était pas lesbienne, elle n’a rien contre ça ou contre les homosexuelles, elle a d’ailleurs de fort soupçons sur sa colocataire. Mais elle, non. Ou alors, essayait elle de s’en convaincre ?
Et oui, il fallait trouver du boulot ailleurs, plus facile à dire qu’à faire. Surtout que sa plus grande crainte était de tomber sur Dugland lors d’un entretien d’embauche.
C’est peut être cette horrible pensée qui lui occupa tellement l’esprit qu’elle ne fit guère attention aux deux hommes habillés tout en noir devant la vitrine. Elle ne réagit pas non plus lorsque ceux-ci, avant de passer la porte, prirent le soin d’enfiler une cagoule masquant leur visage, ne laissant apparaître que leurs yeux.
Pilote de montgolfière, c’est pas vraiment que je recherche, se dit-elle. Encore que…elle sourit à sa propre bêtise.
Pilote de montgolfière, elle qui a eu la peur sa vie la seule fois où elle est montée sur un grande roue à la fête foraine.
C’est, perdue dans ses pensées de fête foraine, qu’elle entendit la porte claquée. S’attendant à voir débarquer un client, elle se releva toute souriante.
« Bon….gmmmppfff »
Avant d’avoir prononcé le moindre mot, une main gantée s’était plaquée sur sa bouche. Elle senti aussitôt une seconde pression , cette fois sur sa nuque. Les deux mains, combinées, formaient une telle combinaison, avaient une telle pression qu’il lui était impossible de bouger les lèvres, de prononcer un mot, bref, d’appeler au secours. Rien, impossible.
Pendant une seconde, qui parût une heure, elle essaya de se débattre. Mais là non plus, deux autres mains puissantes lui avaient agrippé les poignets et les avaient tirés dans le dos. En essayant de comprendre, elle essaya de tourner la tête, mais impossible, les deux mains, sur sa bouche et sa nuque étaient bien trop puissantes. Elle posa son regard devant elle. Un homme, visiblement, cagoule sur la tête, habillé de noir tenait une main sur sa bouche, l’autre sur la nuque. Les humains étant équipés de deux bras, ses deux bras à elle, devaient être retenus par une autre entité. Probablement un homme ou une femme très forte car il lui impossible de les bouger.
« Est-ce que vous êtes seule ici ? »
L’homme qui faisait face à Chloé, lui empêchant de prononcer le moindre mot au passage, venait de lui poser la question. Une voie forte et rauque, qui n’aurait inspiré aucune sympathie en temps normal, alors là…
« Mmmmpppf »
L’homme paru déconcerté.
« Contentez-vous d’un signe de tête »
Chloé hocha la tête de haut en bas comme elle pût. Elle se ravisa presque aussitôt. Dans un éclair de lucidité, elle compris qu’elle était seule avec deux agresseurs qui n’auraient aucun mal à la soumettre et faire ce qu’il voulaient d’elle. Si la harpie avait était là, elle les aurait probablement mis au tapis d’un seul coup de poing ou d’une prise de kungfu digne d’un film. Elle essaya de tourner le tête de gauche à droite. Leur faire croire à la présence d’une autre personne était la moins mauvaise idée qui lui venait à l’esprit sur le moment.
« Prenons ça pour un oui »
La voix de l’autre entité. Un homme donc, beaucoup plus douce et posée, limite charmeur.
Essayant de garder son calme, Chloé ne savait pas vraiment comment réagir. Elle ne pouvait pas appeler au secours, elle ne pouvait pas bouger les bras.
Le coups de genou dans l’entrejambe, c’est ça la solution : un coup bien placé au premier, il tombe au sol en se tordant de douleur. Le deuxième est surpris, il détend son emprise, elle se libère. Nouveau coup à l’entrejambe, il tombe lui aussi par terre. Elle s’enfuit.
Bon, seul petit problème, les deux mains au niveau de sa tête lui maintenait vers l’arrière, son regard était posé sur le plafond et même en baissant les yeux, elle ne voyait pas vraiment son agresseur.
Tant pis, je tente
Un, deux, trois et trois fois, mais rien. Ses longues jambes fines s’agitaient dans le vide.
« Ehhhh ? On dirait que la donzelle se rebiffe. Excellent ! »
Le ton sarcastique de Voix Rauque ne rassuraient aucunement Chloé.
Ensuite ce fût Charmeur qui s’exprima : « Je vous mettrais une bonne correction » il marqua une pause. « Mais on a pas le temps »
A peine eût-il fini sa phrase, Chloé se retrouva le visage collé au comptoir. Ses agresseurs, sans être violent, étaient fermes et ne lui laissait aucune liberté de mouvement.
Les poignets retenus en hauteur, elle avait beau essayé de bouger, impossible. Elle senti ses bras se rapprocher, ses mains se plaquées l’une à l’autre et elle compris que Charmeur lui retenait les poignets avec une seule main désormais. C’est alors qu’elle entendue ce bruit, léger mais perceptible, des pièces métalliques qui s’entrechoque, qui se frottent les unes aux autres.
C’est alors qu’elle ressenti le contact du métal froid contre sa peau au niveau du poignet gauche.
Qu’est que c’est ? On dirait un bracelet.
Un premier cliquetis, puis un autre, puis tout une série, trop pour les compter. Et vint la légère pression tour autour du poignet, c’était donc bien un bracelet.
La tronche du bijou
Au tour du poignet droit, même cliquetis, même sensation.
Et la main de Charmeur qui se libère. Pendant une fraction de seconde, Chloé pensait être libre, elle allait avoir une sacrée explication avec ces deux gugusses. Mais c’était sans compter sur la chainette qui relié les fameux bracelets.
Les salauds, des menottes. Sur le moment, Chloé ne savait pas si elle devait en vouloir à ces deux pourritures où à elle-même ne pas avoir compris tout de suite que c’était.
Le visage toujours collé au comptoir, une main sur la bouche, une autre lui callant fermement la nuque et désormais les mains bloqués par ces saletés de menottes, Elle entendit Charmeur :
« Bon dieu il est où ? Ah le voilà »
Il posa un objet sur le comptoir. Chloé s’attendait à voir un couteau, un pistolet. Non, c’était une sorte de balle en plastique rouge vif. De chaque côté était pris une sangle, une avec plusieurs trous et l’autre avec un boucle.
Une seconde
Elle avait déjà vu un truc du genre. En faisant le ménage dans l’appartement, elle avait trouvé le même genre de boule. L’objet était légèrement différent, la boule était noire, ce n’était pas des sangles sur les côtés mais une ficelle qui traversait de part et d’autre la boule. Lorsqu’elle la ramassa, elle constata que la boule, sans être molle, n’était pas très dure, une sorte de silicone. Et quand elle demanda à Alice si l’objet était à elle, la jolie brune lui répondit par un grand « heuuuuuuuuuuu, oui ». Visiblement surprise et gênée par la situation, Alice avait marqué un temps d’arrêt.
« Et ça sert à quoi ? » avait demandé innocemment Chloé.
Sans sourciller et avec un léger sourire, Alice s’avança vers Chloé. Et tandis qu’elle approcha son visage près de celui de son amie, elle posa sa main sur l’objet. Visage à quelques centimètres l’un de l’autre, Alice s’avança encore plus pour placer sa bouche juste à côté de l’oreille de Chloé et de lui murmurer : « Je pourrais te le dire, mais je préférais tellement te le faire découvrir . Peut-être un jour. Qui sait ? » Alice saisit le truc et s’éloigna non s’en adresser un petit sourire et un clin d’œil à Chloé. Tandis qu’Alice repartait vers sa chambre, à ce moment, Chloé s’était amusé de la situation et avait repris son ménage.
Eh bien, apparemment, je risque de comprendre à quoi ça sert ce truc. J’aurai préféré avec Alice
Tout alla très vite, les mains de part et d’autre de sa tête la fit se relever. La main sur sa bouche se retira mais avant que Chloé puisse émettre le moindre son, la boule fût insérer dans la bouche.
« Meuhhhhhhhhgnpfffff »
Merde, c’est quoi cette saloperie ?
Très vite, elle compris la fonction du machin, bâillonner une jeune fille sans défense aux mains de deux tordus cagoulés qui se promène dans la rue avec des menottes et un engin de ce genre. Elle senti clairement les sangles être reliées derrière sa nuque et juste après la pression se faire au niveau se mâchoire. La boule s’enfonça dans sa bouche, les sangles plaquées aux joues reliées entre elles au niveau de la nuque.
La vache, redoutablement efficace.
« Gnnnnnppphhhhhhfffff »
Chloé voulait faire éclater sa colère mais aucun mot compréhensible ne pouvait être émis. Juste une série de grognements incompréhensibles. Et même les sons les plus forts, étaient étouffés par le bâillon. C’est sûr, on ne risquait pas de l’entendre. Etonnement, la boule était plus souple que ce qu’elle pensait au départ. La même densité que celui qu’elle avait trouvé à l’appartement, limite confortable.
« Bon maintenant que la petite est maitrisée…C’est pas tout ça mais, nous, on a un métier » déclara le plus normalement du monde Charmeur. « Amène la dans le bureau»
« Ok » répondit Voix rauque. Visiblement, c’est Charmeur qui commandait.
Chloé senti un bras se glisser entre ses poignets menottées et son dos. Une forte pression sur le haut de son dos la fit basculer vers l’avant tandis ses poignets, eux, étaient tirés vers le haut.
En position particulièrement inconfortable, elle se retrouva debout le regard orienté vers le sol, les mains menottés, elles, vers le haut. Et surtout avec cette saleté de boule dans la bouche, impossible à enlever malgré ses efforts.
Voix Rauque conduisit Chloé jusqu’au bureau qui se laissa faire. En même temps, avait-elle le choix ? Ils étaient deux, l’avait maitrisé sans difficulté et dans la position où elle était, difficile de résister.
Entré dans la pièce, Charmeur passa derrière un bureau, pris le fauteuil à roulette et le poussa jusqu’au milieu de la pièce « Mets la sur le fauteuil » s’adressant à Voix Rauque.
Voix Rauque conduisit Chloé encore quelques mètres, lui fit faire demi-tour, relâcha la pression sur le dos de la jeune fille, dégagea son bras complètement et la poussa de manière à ce qu’elle s’assoie dans le fauteuil.
Elle connaissait le bureau, c’était celui de Madame Furiosa. Et le fauteuil, c’était celui de sa patronne.
« Asseyez-vous bien dans le fond » Le ton de voix Rauque était étonnement calme, aucune animosité.
Chloé s’exécuta. Pas trop dans le fond, n’étant pas une spécialiste des menottes, elle se doutait bien que les bracelets serraient automatiquement mais se desserraient pas sans clés. Elle pris soin de se mettre dans la position la moins inconfortable possible et surtout de ne pas appuyer sur les menottes.
Voix Rauque fouilla dans une poche. Il en sorti un rouleau, apparemment un adhésif de couleur noire assez brillant.
Il s’agenouillât, saisi les deux chevilles pour les rapprocher et entreprit de les ligoter solidement. Chloé essaya bien de résister son geôlier était très fort et il n’eût aucun mal à lui maintenir les chevilles.
Les chevilles solidement maintenues, Voix Rauque entreprit maintenant de répéter l’opération au-dessous des genoux.
« Gnnnnffffff »
Voix Rauque regarda Chloé tout en continuant à faire des tours avec l’adhésif.
« C’est bientôt fini » dit-il avec un ton plus proche du sarcasme que du sérieux qu’aurait exigé la situation.
J’ai été kidnappée par les Marx Brothers
Il continua par une troisième bande de plusieurs tours, cette fois au-dessus des genoux.
« Dernière touche » dit Voix rauque toujours sur le même ton.
Il tira d’un coup sec l’adhésif étirant une longue bande. Posa le bout au niveau des côtes de sa captive et entreprit de faire plusieurs tours, non seulement autour du corps mais aussi des bras de Chloé qui n’en demandait pas tant.
Se relevant, probablement pour admirer son œuvre, il regarda quelques secondes la jeune fille.
« Encore une » Et se penchât à nouveau.
Quoi ? Non ! Mais il est givré ce taré ?
« Gnnnnnnffffffggggg »
J’y crois pas, je suis menotté, j’ai une boule coincée dans la bouche. D’ailleurs on se peut se demander comment un être sain de corps et d’esprit peut inventer un truc pareil ? Probablement un descendant de celui qui à inventer la vierge de fer, cela dit en passant. Mes jambes sont ligotées, je peux même pas bouger mes bras et il veut en ajouter ?
« Voilà, vous êtes parfaite » Voix Rauque, penché sur Chloé, finissait un énième tour de torse de jeune fille.
« Gnnnnnn ? »
Perdue dans son analyse de la situation, Chloé ne s’était même pas aperçu que son ravisseur avait ajouté une nouvelle bande d’adhésif, cette fois au-dessus des seins.
Non, mais c’est pas possible. Quand est ce qu’il va s’arrêter ?
Voix Rauque se releva, la cagoule ne suffisait pas à cacher sa satisfaction.
« Qu’est-ce que t’en penses ? » Chloé regarda Voix Rauque. Il s’adressait à son complice. Charmeur, qui été penché sur l’ordinateur de madame Furiosa vint et regarda Chloé.
« J’adore, les deux bandes font ressortir sa magnifique poitrine »
« GNNNNNNPPFFFFFFGNNFFFF »
Ce auquel répondit Charmeur « Totalement d’accord »
GNNNNNNNNPPPFPFPFPFFFFFPFPFPPPPPPFFFFFFFPFP
Là ils se foutent carrément de ma gueule
Tout en continuant de regarder la captive, Charmeur dit à Voix Rauque « Je suis sûr que si on plaçait une plaque d’acier entre son regard et nous, elle fondrait sur place »
Hilarant
« Bon j’ai un souci avec le PC. Appelle Marco. » Charmeur et Voix Rauque avaient donc une connaissance du nom de Marco.
« Et au fait, mademoiselle, j’aimerais récupérer mes menottes. Elle me viennent de ma grand-mère »
Et ça continue
Charmeur posa la main sur la nuque de Chloé et la fit penché vers l’avant. La jeune femme entendit les cliquetis et senti les bracelets se détacher.
« Passe-moi l’adhésif »
« Gnnnppppf ? » Et aussitôt, elle senti l’adhésif entourer ses poignets à plusieurs reprises.
Super…qu’est ce qui pourrait être pire ?
Et là, alors qu’on était déjà à onze sur dix dans l’échelle de la bizarrerie. Charmeur continua de tirer sur l’adhésif et cette fois autour de la taille de Chloé.
Là, je vais exploser, j’en ai marre.
« GNNNNNPPPFFFPFPFFFFNNNNNN »
« Voyons, vous êtes tellement mieux ainsi » Charmeur se releva et admira son œuvre. Plusieurs tours d’adhésif autour de la taille de la jeune fille, bloquant ses poignets contre son dos venaient compléter le saucissonnage.
« Allo, ouais salut…on a problème avec le PC » Chloé tourna la tête vers le bureau. Voix Rauque était au téléphone « T’es sûr…Ok on attends »
Voix Rauque raccrocha, regarda Charmeur. « Il me rappelle » « Putain, je déteste cette cagoule. Comme si les masques, ça suffisez pas »
Les deux hommes se regardaient. Un coup d’œil sur Chloé. Charmeur acquiesça.
Il regarda dans la pièce et s’approcha d’un porte manteau.
Charmeur pris un long foulard noir qui pendait.
« Mhhh, de la soie »
Quoi de la soie ?
Et tandis que Charmeur s’approchait de Chloé, elle le vit le plier pour en faire une longue bande.
Chloé regarderait attentivement Charmeur. Qu’est-ce qu’il préparait ? Qu’est-ce qu’il voulait faire ?
Charmeur fit face à Chloé posa la main sur un coin du fauteuil et d’un coup sec la fit pivoter de cent quatre-vingt degrés. Chloé faisait maintenant face au mur opposé.
Et maintenant ? Réfléchi. Observe la pièce. Dans les films, c’est toujours là que l’héroïne aperçoit un détail qui va la sauver.
Ça, c’était dans les film. Tandis qu’elle s’imaginait trouver LE détail qui aller inverser la situation. La dernière chose qu’elle vu, c’était le foulard, tendu, à hauteur de son regard qui s’approchait de plus en plus de ses yeux, jusqu’à obstruer complètement sa vue.
« Gnnpppfff ? »
Et merde. Mais qu’est-ce qu’il fout ?
Elle sentie le foulard se resserrer autour de son crâne.
Et maintenant, Colin Maillard
Comme tout le monde, elle y avait déjà joué, mais jamais ligotée et bâillonnée. Ce qui en l’occurrence limitait les possibilités de reconnaître quelqu’un.
« Oh purée, ça fait du bien »
« Tu m’étonnes »
Apparemment, ils avaient enlevé leur cagoule.
Charmeur, resté à coté de Chloé, retourna le fauteuil. Elle lui faisait face, ou du moins le pensait elle.
Tandis qu’il regardait sa captive, il dit à son complice « Combien de temps ? »
« Il m’a pas dit »
« On va attendre dans le hall, si elle arrive, je veux la surprendre »
Chloé entendit des bruits de pas, les deux se déplaçaient, c’est sûr. Ils s’éloignaient. La porte du bureau se ferme.
Je suis seule ? Ou alors c’est une de leur petit jeu pervers…Surprise, tu te croyais seule ligotée, bâillonnée, les yeux bandés mais non, on était là.
Chloé se concentra sur son ouïe, s’arrêtant même de respirer quelques instants. Non, rien, pas un bruit.
Et maintenant…Qu’est-ce que je fais. Impossible de bouger les bras. Je pourrais me déplacer jusqu’au téléphone du bureau…Non, les chevilles liées ainsi, en haut talons, c’est la gamelle assurée.
Chloé essaya se frotter l’arrière de la tête contre le dossier du fauteuil.
Peut-être que j' arriverait à faire glisser le bandeau…non trop bien serré...Même si son contact contre ma peau ne pas si désagréable en fait… Je suis dans le noir total. J’ai les yeux grands ouverts, je le sais, mais c’est l’obscurité absolue… La soie, sur le contour de mes yeux...cette sensation…Et merde connasse, n’oublie pas ce qui se passe.
Elle secoua la tête pour se réveiller.
Ok, peut être une solution ? Le fauteuil est sur roulette après tout. Je connais la pièce, je sais à peu près où se trouve le bureau. Si je fais rouler le fauteuil jusqu’au bureau, je peux relever et attraper le combiné. Faire le 17, hurler comme je peux, la police finira par comprendre. Ils pourront identifier le numéro et enverrons des agents.
Allez c’est parti. La dernière fois que je voyais quelque chose, j’étais orienté vers la fenêtre. Il a retourné le fauteuil, un quasi demi-tour. Le bureau devrait être sur ma droite. Normalement.
Chloé tourna le dossier du fauteuil dans la direction qu’elle pensait être celle du bureau. Elle poussa sur ses pieds. Une fois, deux fois, trois fois. Le dossier toucha quelque chose de dure.
C’est gagné. Et maintenant, demi-tour
Elle s’exécuta. Maintenant le plus dur restait à faire. Elle se releva tant bien que mal. Se relever n’était pas le plus compliqué, tenir l’équilibre l’était beaucoup plus. Elle sautilla en avant et heurta quelque chose.
Ok. C’est le bureau. A présent, nouveau demi-tour et j’attrape le téléphone
Chloé sautilla jusqu’à ce que ses mains pour ses mains touchent quelque chose.
C’est pas le bureau ça ? L’étagère ? Celle qui est contre le mur ?
Elle tâtonna comme elle pût. La bande au niveau de sa taille jouait parfaitement son rôle. Ses mains étaient collées contre son dos, ce qui ne faciliter pas la tâche.
Des classeurs, c’est celle-là. Et merde, le bureau est donc à environ un mètre sur la droite.
Chloé décida de se rassoir sur le fauteuil. Demi-tour et…
Une seconde, si je me loupe, c’est foutu. Non seulement, je risque de me blesser mais aussi de me retrouver au sol. Impossible de me le relever harnachée comme je suis.
Elle réfléchit. Tant pis, je sautille jusqu’au bureau.
Quelques sauts et une ou deux grosses frayeur en perdant l’équilibre plus tard, elle couvrit la distance. Elle heurta à nouveau un obstacle. Nouveau demi-tour. Ses mains sondèrent l’obstacle.
C’est bon j’y suis.
Elle se colla les fesses contre le bureau. Elle se pencha, mais non impossible d’aller aussi loin. Elle voyait clairement l’emplacement de téléphone dans son imaginaire.
Voyons voir. Je m’assoie sur le bureau. Je me dandine jusqu’au téléphone et je l’attrape
Toujours aussi facile à dire qu’à faire. Cependant, elle réussit , elle posa les fesses sur le bureau, une petite impulsion sur les jambes et c’est bon. Les cuisses étaient posées sur le bureau.
Le téléphone devrait être par là. Elle chercha à tâtons, malgré le peu d’envergure qu’elle avait ses mains attachées. Yes…il est là
La jeune femme sentit la base du téléphone... et là…le combiné. Elle le prit dans les mains, chercha les touches du bout du pouce.
Le 1. Un premier bip. Le 7. Un deuxième bip
« Tu me dois vingt euros »
Voix rauque. Chloé senti l’effroi dans tout son corps. Ils étaient là depuis tout ce temps, ils attendaient dans la pièce. Les idées fusaient à toute allure dans son esprit. Ils ont fait semblant de partir, sont restés parfaitement silencieux. Le bandeau, c’était prévu depuis le départ.
« T’as gagné. En tout cas, bravo ma belle, à deux minutes près vous aviez perdu »
« Gnnpppff ? »
Qu’est-ce qu’il raconte ce con ?
« Explique lui abruti » dit Voix Rauque.
Charmeur s’approcha de Chloé, elle entendit clairement les pas des deux hommes qui s’approchaient.
Charmeur posa sa main sur l’épaule de la jeune femme qui sursauta. De l’autre il saisit le téléphone.
« Inutile de vous inquiéter, j’avais débrancher la ligne. »
Connard
« J’avais parié avec mon amie ici présent que vous ne seriez pas capable de contacter des secours. Toquer à la fenêtre était valable aussi. » Et d’ajouter « Le tout en moins de vingt minutes »
Comment ça vingt minutes. Il a dit à deux minutes prêt. J’ai mis dix-huit minutes à arriver jusqu’au bureau et prendre le téléphone. Non, c’est pas possible, cinq maxi
Charmeur descendit la main dans le dos de Chloé et la poussa vers l’avant. Elle redescendit du bureau, Charmeur la tourna pour lui faire face.
Chloé ne savait plus quoi faire. Elle avait perdu toute notion du temps de l’espace ainsi que toute envie de lutter. Elle entendit les roulettes du fauteuil et sentit le siège l’assise se coller à l’arrière de ses genoux. Charmeur la supporta pour l’asseoir.
Ensuite, elle senti clairement qu’on la déplaçait, probablement en plein milieu de la pièce.
« C’est terminé. De toute façon, on a eu ce qu’on voulait depuis le début. Le pari, c’était un bonus »
Parle pour toi
Clic. Un bruit bizarre comme un appareil photo.
Charmeur se pencha à l’oreille de Chloé « Maintenant ma belle, voilà ce qui va se passer. Nous allons partir et envoyer un message à votre patronne. Une jolie photo de vous »
« Gnnpppff ? »
« Elle déjeune à deux pas d’ici. Espérons qu’elle est son téléphone avec elle »
« Gnnnpppppfffff….gnnnnnfffffff….gnnnnnnffff »
Dernier cadeau pour la jeune fille. Une dernière bande d’adhésif autour sur le ventre de Chloé et autour du dossier du fauteuil. Au moins trois tours pensa-t-elle.
« Au revoir ma belle »
Les deux hommes sortait du bureau. Chat échaudé craignant l’eau froide. Chloé écouta attentivement les bruit de pas s’éloigner, la porte d’entrée de la galerie s’ouvrir et se refermer.
Cette fois, c’est sûr je suis seule. Et maintenant ? Ma patronne va arriver, dieu sait quand. Je suis épuisée, incapable de bouger, muette et aveugle. Qu’est-ce que je me suis dit tout à l’heure ? Encore une journée tranquille. Mes fesses…
C’était qui ces deux cons ? Qu’est-ce qu’ils ont pris ? C’est vrai, ils ont dit qu’ils avaient depuis le début. C’était moi ce qu’il voulaient ? Deux tarés qui s’introduisent chez les gens pour les ligotés ?...Et puis c’est quoi cette impression que je ressens ? Pourquoi j’ai cette boule dans le ventre ? Pas la panique, pas de la peur…non…de l’excitation…
La pression retomba, le silence de la pièce, le confort du fauteuil, l’épuisement autant physique que psychologique, tout ceci contribuait à calmer la captive. Et c’est alors qu’elle se surpris à avoir certaines pensées. Dans un autre contexte, elle aurait presque affectionner sa condition Les bandes d’adhésifs l’empêchaient de bouger ne lui faisait pas mal. Elle l’avait remarqué dans les films, les héroïnes qui se font détacher par le héros se frottent toujours les poignets après, ça devait être douloureux.
Mais là, non, tant qu’elle ne forçait pas, c’était tout à fait supportable. Idem pour le bâillon, elle s’en serait bien passé, mais à part un engourdissement de la mâchoire et quelques litres de bave qui sortait de sa bouche, la boule n’était pas si dure et inconfortable qu’elle puisse paraître au premier abord.
Et ce foulard…La douceur de la soie sur le contour de mes yeux…incroyable…J’ai déjà joué à Colin Maillard mais les circonstances étaient tellement différentes, c’était une serviette ou une écharpe, souvent inconfortable. Aujourd’hui, c’est tellement différent, tellement plaisant…Nous sommes en plein jour, au mois de Mai. Les fenêtres sont grandes, la pièce est baignée de lumière en temps normal. Mais pas pour moi, j’ai beau ouvrir grand les yeux, c’est le noir absolu qui m’entoure. Où que je tourne la tête, que j’essaie de poser mon regard, je ne vois rien. Lorsque je cherchais le téléphone, ils étaient là mais je ne le savais pas. Je n’étais pas dans la direction du bureau mais je ne le savais pas…Mais au final... quel plaisir de ne pas savoir. J’ai toujours besoin de tout contrôler, de savoir ce qui va se passer, aucun imprévu, aucune surprise, la dernière étant de trouver mon mec au lit avec une autre...Et pourtant, là, je ne savais rien, j’étais dans l’inconnu, comme maintenant…Je ne contrôle rien…Je dois m’abandonner. Impossible d’appeler à l’aide, impossible d’analyser mon environnement. Mes mains sont prisonnières, mes jambes sont prisonnières. Je suis prisonnière. J’ai peur, bien sûr, peur qu’un détraqué arrive et me fasse subir les pires horreurs. C’est normal dans cette situation…Mais là, franchement, soyons logique. Le pire qui puisse m’arriver, c’est un client ou un livreur qui me trouverait ainsi, me détachera et me…peu importe, je ne veux pas qu’on me libère…Oui, je veux rester ainsi ligotée, bâillonnée, les yeux bandés jusqu’à…Je ne sais pas…Quelques minutes, quelques heures, toute une nuit ?...Mais je ne veux pas que ce soit n’importe qui me libère…un beau garçon, oui…ou mieux, madame Furiosa…Oui, elle, si élégante, si sûre d’elle. Elle arrive, me regarde longuement…Elle prend un coupe papier sur son bureau, je sais exactement où il est. Elle coupe d’abord les bandes au niveau des chevilles, remonte le coupe papier et libère mes genoux, continue et déchire l’adhésif qui me retient au fauteuil. Et lorsque je crois qu’elle va continuer de me débarrasser de mes liens…non. Elle me relève me conduit jusqu’au bureau, me colle à lui et attend, encore…Je n’en peux plus…Elle glisse doucement la lame de ma taille vers ma poitrine…Tout en douceur, elle la caresse avec la pointe, d’abord un sein, puis l’autre…J’ai envie de la supplier de me libérer mais…non, je n’ai aucune envie qu’elle me libère…C’est trop bon…Maintenant, elle remonte vers ma gorge. Je penche la tête en arrière pour mieux lui offrir, tel Mina Harker qui s’offre au comte Dracula. Elle promène la lame avec une infinie douceur, avec une lenteur parfaitement calculée. Aucun mot n’est échangé depuis qu’elle est là. Elle a reçue la photo, s’est précipitée vers la galerie, mais tout en venant, elle n’a pût s’empêcher de regarder la photo à plusieurs reprises. Et lorsqu’elle est rentrée, elle m’a trouvé là, immobile…Offerte…Et en a profité… Elle remonte encore, je sens la lame sur mon front qui descend maintenant vers ma joue endolorie, mais peu importe la douleur du bâillon, la sensation de bien-être est tellement plus forte...Et oui, la jouissance... Non impossible, comment jouir dans une telle situation, ce n’est pas moi ça, on ne pas prendre plaisir à être entravée de la sorte, être effleurée par une femme…Si élégante, si belle…Et après tout, en quoi ce serait un problème ? Je n’ai rien de mal. Je suis venu travailler. Deux hommes m’ont immobilisé et c’est elle…Oui, elle…Qui se délecte de moi. Pourquoi j'aurais je honte de ce je ressens ? Tandis qu’elle s’approche de mes lèvres, je sens cette sensation montait en moi, de plus en plus forte. Je vais exploser, exploser de plaisir, je n’ai jamais ressenti ça et je le sais je ne ressen…
« Chloé ? Vous êtes où ? Dans le bureau ? »
Chloé ne savait plus si elle rêvait ou si c’était la réalité. Une seconde, les entraves, le bâillon, le bandeau. Sa patronne allait la trouver dans cet état. Et qu’avaient-ils pris ? Une pièce de la galerie ? Toutes les pièces ? Est-ce qu’ils avaient détruit quelque chose ? Sa patronne allait la trouver comme ça. La honte. Elle ne trouvera plus jamais de travail sur Paris, c’est foutu…
« Mon dieu, Chloé, je suis là. Ne vous inquiétez pas »
Madame Furiosa venait d’entrer. Elle courue jusqu’à Chloé se baissa à hauteur de la captive et commença par lui enlever le bandeau sans ménagement.
Le premier réflexe de Chloé fût de détourner le regard et de fermer les yeux, elle était donc en face de la fenêtre depuis tout ce temps.
« Désolé »
Avec une douceur inattendue, Madame Furiosa, posa sa main sur les yeux de Chloé, pas pour l’aveugler, juste pour protéger ses yeux fragilisés par le port prolongé du bandeau. De l’autre main, elle glissa son index entre la joue de la captive et la sangle du bâillon boule, tira et fit glisser la boule au bas de son visage.
Premier réflexe, fermer la bouche.
Ahhhhhhhhhhhh. Quel bonheur
Chloé ne pût s’empêcher un sourire béat alors sa patronne lui retirait doucement la main des yeux.
« Attention, prenez votre temps. Ne regardez pas la lumière directement. Je connais »
Chloé ne réagit pas à cette dernière phrase, elle était bien trop soulagée qu’on lui retire la boule de sa bouche.
En panique, la mâchoire endolorie, Chloé essaya d’articuler aussi clairement qu’elle pût « Madame, vous allez bien ? Est-ce qu’il ont volé quelque chose ? Je suis désolé, j’ai rien pût faire, ils étaient deux, bien plus fort que moi, ils ont… »
Chloé s’arrêta net dans ses propos lorsqu’elle s’aperçue que sa patronne arborait un grand sourire et était à la limite du rire.
« Je reçois une photo de vous saucissonner et vous vous inquiétez de moi et de la galerie ? C’est gentil, mais je crois que c’est moi de vous poser la question. »
Par amusement mêlé d’une certaine gêne Chloé sourit et baissa le regard.
Ce qui suivi s’enchaîna très vite, trop vite. Madame la Harpie, se releva, alla jusqu’au bureau, saisit le fameux coupe papier et revint pour couper toutes les bandes afin de libérer la jeune fille. Chloé ne pût s’empêcher de se frotter les poignets, comme dans les films se dit-elle.
Posant son regard vers le bureau où était posé ce fameux coupe papier qui aurait dût servir à d’autre chose, Chloé fini par remarqué qu’il manquait quelque chose.
« Merde, le pc »
Avec l’étonnement qui allait avec la surprise d’entendre son employé aussi vulgaire. Il est vrai que c’était la première fois, madame Furiosa lui répondit « Quoi, le pc ? »
« Ils l’ont pris, c’est ça qu’ils voulaient. Le pari, ça n’avait rien à voir »
« Le pari ? Quel Pari ? »
« Trop long à expliquer »
Et surtout aucune envie
« Il faut qu’on les rattrape, ils sont sûrement pas loin »
Madame Furiosa pris un air circonspect : « Disons que là. Ca fait une heure et demi que j’ai reçu la photo. Même dans Paris, ils sont loin »
Ces mots résonnèrent comme un grand coup de masse dans l’esprit de Chloé.
Une heure et demi…Et à réception de la photo. Quand est-ce qu’ils ont envoyé ? Aussitôt après l’avoir pris ? Une heure, deux heures après? J’ai donc perdu toute notion de temps ? Mais…ça veut dire qu’elle à une photo de moi, ligotée, bâillonnée et les yeux bandés dans son téléphone ?
Ses pensées furent interrompus lorsqu’elle regarda sa patronne qui souriait d’un air machiavélique.
« Tous les dossiers sensibles de mon affaire sont sur une clé que je porte constamment sur moi ma chère. Quand au pc, si vous aviez été plus observatrice, vous auriez constaté que je ne l’emporte jamais avec moi. Il est équipé d’une puce indétectable qui envoie un signal dès qu’il s’éloigne de la galerie. On aura aucun mal à le retrouver »
« Ah ? Tant mieux alors »
Chloé se releva du fauteuil, non sans mal.
« Rentrez chez vous, ne venait pas demain, on se voit Lundi »
« Madame, non, je dois aller à la police, vérifier si ils n’ont rien pris d’autre, je… »
Interrompue par l’index de sa patronne qui venait de se poser sur ses lèvres, elle se tût. Il y avait quelque chose dans son regard…Un feu, ardent et intense.
« Je m’occupe de tout. La seule chose que je demande, c’est de pas aller à la police. Je sais exactement ce que j’ai à faire »
Incroyable, magnifique, les adjectifs manquaient pour qualifier cette femme. Sa prestance, son assurance semblaient la rendre inatteignable, invincible et surtout irrésistible.
D’un ton tremblant, Chloé lui répondit « Vous êtes sûr ? »
« Vous avez été assez secoué pour aujourd’hui, allez-vous reposez »
Le ton qu’elle utilisait, bienveillant, rassurant, mais aussi autoritaire. A ce moment, Chloé le savait, elle aurait obéi à n’importe quel ordre.
« Vous avez mon numéro, madame. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, s’il vous plaît, n’hésitez pas »
« Promis. Rentrez chez vous »
Chloé revînt à son bureau, ramassa sa veste et regarda une dernière cette femme, si lumineuse.
« Au revoir, madame »
« Au revoir Chloé »
La jeune fille marcha jusqu’à l’entrée, ouvrit la porte et..
« Chloé ? »
Elle se retourna. La lumineuse femme la regardait en souriant.
« Moi, c’est Olga »
Fin ??????????????????????????????????????????????