Les aventures de Gwendoline suite 8 courte par Néhalennia [souvenir]
Publié : 22 mars 2024, 14:34
REMERCIEMENTS – ELUCUBRATIONS - INTRODUCTION :
Néhalennia et moi-même remercions sincèrement tous ceux qui ont bien voulu nous faire l’honneur d’apprécier nos histoires.
Les écritures de Gwendoline 10 et Néhalennia 4 ont calé devant une vérité qui nous désole. Les aventures de Gwendoline passionnent peu . . .
L’histoire courte qui suit a été écrite par Néhalennia. Si vous n’avez pas lu les épisodes précédents, en particulier l’épisode 2, je vous suggère de le faire avant de lire l’histoire ci-dessous.
Episode 8.1. Gwendoline et ses amies d’enfance
Le capitaine Molly passe quelques jours en compagnie de sa sœur Dolly. Dolly, Molly et Gwendoline sont des amies d’enfance.
Quelques jours après les aventures en Argentine, Gwendoline a été invitée par les deux sœurs à partager un goûter.
Les trois filles sont installées dans la maison de Dolly, devant la table du salon. Elles font honneur au gâteau, au café, au thé…
Dolly : - Je me rappelle les heures que ma sœur et moi nous avons passées, abominablement ligotées et bâillonnées, dans un vieux moulin abandonné.
Gwendoline : - Diana et moi nous vous avons délivrées.
Molly : - Oui, nous t’en sommes reconnaissantes… mais le héros, Andrew n’a rien fait en notre direction.
Gwendoline : - C’est normal. Il est mon ami. C’est mon compagnon.
Dolly : - Nous avons gardé nos rêves. Nos rêves d’enfance. Etre enlevées, attachées, bâillonnées et sauvées par un jeune homme qui nous aimerait.
Molly : - Je suis devenue le capitaine d’un navire. J’aurais préféré devenir la femme d’un homme bien.
Dolly : - Je suis devenue assistante vétérinaire. Pour moi non plus le rêve d’enfance ne s’est pas réalisé. En tout cas pas encore.
Molly : - Gwen, toi ton rêve s’est réalisé ?
Gwendoline : - La réalité ne correspond pas précisément, mais, oui. J’ai été enlevée, j’ai été bâillonnée. Quand Andy est entré dans ma vie je n’étais plus bâillonnée mais j’étais toujours solidement et horriblement attachée.
Dolly : - Je t’envie…
Molly : - Tu as bien de la chance…
Gwendoline : - Je suis sûre que vous rencontrerez vos compagnons bientôt.
Molly : - Vous vous rappelez comment nous essayions de vivre nos rêves de jeunes filles ?
Gwendoline : - Evidemment.
Dolly : - Gwen, tu as pratiquement réalisé le rêve. Allez, raconte-nous un de nos souvenirs.
******* Gwendoline raconte la suite ********
A cette époque nous étions des jeunes filles, en passe de devenir des jeunes femmes. Nous avions 17 ans, bientôt 18.
Nous rêvions d’aventures. Nous rêvions de princes charmants, ou tout au moins de jeunes gens qui nous chériraient.
Nous avions lu que les couleurs que les hommes préféraient voir sur les femmes sont le blanc, le noir et le rouge.
A cette époque le m’habillais très souvent avec un chemisier blanc et une petite jupe blanche, Dolly s’habillait souvent avec une robe rouge et Molly était souvent en chemisier et jupe noire. Une jupe toute droite qui descendait juste au-dessus de tes genoux.
C’était l’été et nous étions parties camper. Plus précisément nous n’avions pas beaucoup d’argent et le camping était au bout des champs de nos parents. Nous avions, avec l’aide de nos parents, construit une petite cabane, près de la rivière, cachée par les arbres qui bordent un coude de la rivière.
Un film d’Hitchcock nous avait laissé une grande impression. La fille dans le film, pour une fois, ne servait pas juste à être belle et à embrasser le héros. C’était une vraie héroïne, jouée par Maureen O’Hara. Elle était courageuse et participait activement aux événements. Après diverses péripéties elle était enlevée par le malfrat. Elle était attachée et bâillonnée. Le héros, accouru à sa rescousse, réussi à la sauver. (*)
Nous rêvions d’être courageuses comme Mary (l’héroïne), de vivre des aventures, d’être enlevées par un misérable, d’être secourues par un jeune homme avec qui nous partagerions notre amour.
Pour vitaliser les rêves vous m’aviez demandé de vous attacher les poignets dans le dos. Bien sûr je ne suis appliquée. Les poignets croisés dans votre dos, je vous ai proprement attachées.
La question était de savoir qui de Dolly ou de Molly se libérerait la première.
C’est à ce moment que nous avons vu ce crétin de Gustave. Il allait retrouver ses copains. Vous avez profité de l’occasion. Malgré vos mains attachées dans votre dos vous avez taquiné Gustave.
Dolly : - Eh, Gustave, je parie que tu ne saurais pas attacher une fille ?
J’étais prise par le jeu. Je tendis la corde à Gustave, croisai mes poignets derrière mon dos. Gustave m’attacha les poignets, sous vos encouragements et vos conseils.
Puis Gustave a repris son chemin. Je crois qu’il n’avait même pas remarqué que vous aussi vous étiez attachées.
Et c’est comme ça que nous nous sommes retrouvées, attachées toutes les trois.
C’était amusant. Trois jeunes filles attachées. Trois jeunes filles rêvant de leur amour à venir.
Nous avons bien ri. Par exemple :
Molly : - Puis-je avoir votre main ?
Moi : - Non, car elle est attachée à l’autre main.
Dolly : - On est des folles à lier ou des folles liées ?
Moi : - Des filles liées pas folles ?
Dolly : - Tes liens sont à la dernière mode…
Molly : - Une corde blanche autour de tes poignets, assortie à tes vêtements, Gwen, c’est vraiment élégant…
Au bout d’un moment Molly s’est exclamée :
- Nous sommes attachées !
Nous avons encore ri.
Molly s’est montrée inquiète.
- Qui va nous détacher ?
Là nous avons réalisé. Nous sommes attachées. Nous avions perdu de vue qu’il n’y avait personne pour nous détacher !
Affolées nous tirions sur nos liens. Nous tirions furieusement sur nos liens.
Comme Mary dans le film nous sommes restées solidement attachées.
Nous étions confuses. Nous étions vraiment attachées. Trois filles, non trois sottes, solidement attachées.
Dolly : - Gwen, tu n’avais pas besoin de nous attacher aussi solidement.
Moi : - Dolly, tu n’avais pas besoin de demander à Gustave de m’attacher.
Molly : - Inutile de faire des critiques. Réfléchissons à ce que nous allons faire.
Dolly : - On est attachées, avec nos mains dans le dos. On ne peut rien faire !
Molly : - Nous pouvons marcher.
Moi : - Tu veux aller te promener ? Les mains liées dans le dos ?
Dolly : - Oh, non. Si nous rencontrons quelqu’un je serais trop honteuse.
Molly : - C’est vrai. Ce serait embarrassant d’avouer que nous voulions être attachées.
Moi : - Très embarrassant. Imaginez qu’en réponse les garçons nous laissent attachées ?
Dolly : - Imaginez qu’en réponse ils nous attachent aussi nos chevilles, nos genoux ?
Molly : - Nous serions encore plus ennuyées.
Moi : - Donc nous restons dans notre cabane et nous essayons de nous libérer ?
Nous tentons de nous délier. Nous tirons sur nos liens. Nous nous tortillons. Nous essayons de faire glisser les cordes. Nous tirons encore sur nos liens.
Nous y mettons tellement d’énergie que nous sommes humides de transpiration.
Toujours aussi solidement attachées.
Nous nous asseyons. Dolly soupire.
Nous n’y arrivons pas. Qu’allons-nous devenir ?
Molly : - Réfléchissons. Comment faire pour nous débarrasser de nos maudits liens ?
Moi : - Mary n’a pas non plus réussi à se libérer. Finalement c’est son ami qui l’a délivrée.
Molly soupire.
- Nous nous n’avons pas d’ami qui va venir nous délier.
Dolly : - Pas encore …
Nous sommes assises. Les bras dans le dos. Attachées. Le temps passe. Nous ne savons pas comment nous débarrasser de nos liens. Nous ne voulons pas aller chercher quelqu’un qui nous déliera.
A cette époque nous rêvions toutes d’un jeune-homme qui entrerait dans nos vies. Aucun des garçons du voisinage ne nous intéressait. Nous n’étions pas exigeantes, je pense. Les princes charmants sont rares. Un jeune-homme bien saurait nous rendre heureuses. Simplement il n’y avait que peu de garçons dans les parages. Les quelques garçons dans le voisinage ne nous intéressaient pas. Par exemple il y avait Gustave. Il était gentil mais plutôt idiot. Il ne comprenait pas grand-chose. La seule chose qui l’intéressait c’était de nourrir les animaux de la ferme. Nous n’étions pas attirées par ce garçon.
Le temps passe. Cela devient pénible d’être attachée. De ne pas pouvoir utiliser ses mains. De ne pas pouvoir bouger ses bras. Chacune de nous attendait qu’une d’entre nous trouve le moyen de retirer nos saletés de liens.
Le temps passe encore. C’est maintenant la fin de l’après-midi. Nous sommes ligotées depuis ce matin.
Nous prenons un goûter. Nous avons tout à portée de main. Sauf nos mains !
Nous avons de l’eau, du pain, des biscuits, des vivres … Normal, puisque nous faisons du camping.
Ce n’est pas pratique de mettre la table, de servir de l’eau, de manger … les mains attachées dans le dos.
Bien sûr nous avons pensé à couper nos liens avec les couteaux. Nous faisions du camping, dans la nature. Nos couverts étaient en bois. C’est très joli, c’est économique, c’est naturel. Un couteau en bois n’est pas efficace pour couper une corde autour des poignets d’une jeune fille.
Nous étions toujours solidement attachées quand la nuit a commencé à tomber. Nous décidâmes de passer la nuit dans notre cabane. Nous y avions des petits lits avec des petits matelas et des couvertures. Bien sûr nos proches ne s’inquiéteraient pas, puisque nous sommes en vacances, faisant du camping.
Nous n’étions pas fatiguées. Nous n’avons rien fait de la journée. Nous sommes attachées, vous savez ?
La nuit est douce. Nous nous sommes assises à quelque distance de la cabane, pour ne pas être gênées par les arbres, pour regarder le ciel. Loin des lumières de la ville, le spectacle de la voute céleste est splendide.
Je me demandai alors si un jour, plutôt une nuit, je contemplerai les étoiles dans les bras de quelqu’un avec qui je partagerai un amour profond.
La vie est parfois curieuse. J’ai connu ce bonheur immense quelques années plus tard, en Argentine. Par un étrange jeu de circonstances, cette nuit-là aussi mes bras étaient entravés dans mon dos.
(*) : Les amateurs de cinéma ont bien évidemment reconnu le film ‘La taverne de la Jamaïque’ or should I say, more accurately ‘Jamaica Inn’ qui existe aussi en version colorisée (disponible sur youtube.com).
Néhalennia et moi-même remercions sincèrement tous ceux qui ont bien voulu nous faire l’honneur d’apprécier nos histoires.
Les écritures de Gwendoline 10 et Néhalennia 4 ont calé devant une vérité qui nous désole. Les aventures de Gwendoline passionnent peu . . .
L’histoire courte qui suit a été écrite par Néhalennia. Si vous n’avez pas lu les épisodes précédents, en particulier l’épisode 2, je vous suggère de le faire avant de lire l’histoire ci-dessous.
Episode 8.1. Gwendoline et ses amies d’enfance
Le capitaine Molly passe quelques jours en compagnie de sa sœur Dolly. Dolly, Molly et Gwendoline sont des amies d’enfance.
Quelques jours après les aventures en Argentine, Gwendoline a été invitée par les deux sœurs à partager un goûter.
Les trois filles sont installées dans la maison de Dolly, devant la table du salon. Elles font honneur au gâteau, au café, au thé…
Dolly : - Je me rappelle les heures que ma sœur et moi nous avons passées, abominablement ligotées et bâillonnées, dans un vieux moulin abandonné.
Gwendoline : - Diana et moi nous vous avons délivrées.
Molly : - Oui, nous t’en sommes reconnaissantes… mais le héros, Andrew n’a rien fait en notre direction.
Gwendoline : - C’est normal. Il est mon ami. C’est mon compagnon.
Dolly : - Nous avons gardé nos rêves. Nos rêves d’enfance. Etre enlevées, attachées, bâillonnées et sauvées par un jeune homme qui nous aimerait.
Molly : - Je suis devenue le capitaine d’un navire. J’aurais préféré devenir la femme d’un homme bien.
Dolly : - Je suis devenue assistante vétérinaire. Pour moi non plus le rêve d’enfance ne s’est pas réalisé. En tout cas pas encore.
Molly : - Gwen, toi ton rêve s’est réalisé ?
Gwendoline : - La réalité ne correspond pas précisément, mais, oui. J’ai été enlevée, j’ai été bâillonnée. Quand Andy est entré dans ma vie je n’étais plus bâillonnée mais j’étais toujours solidement et horriblement attachée.
Dolly : - Je t’envie…
Molly : - Tu as bien de la chance…
Gwendoline : - Je suis sûre que vous rencontrerez vos compagnons bientôt.
Molly : - Vous vous rappelez comment nous essayions de vivre nos rêves de jeunes filles ?
Gwendoline : - Evidemment.
Dolly : - Gwen, tu as pratiquement réalisé le rêve. Allez, raconte-nous un de nos souvenirs.
******* Gwendoline raconte la suite ********
A cette époque nous étions des jeunes filles, en passe de devenir des jeunes femmes. Nous avions 17 ans, bientôt 18.
Nous rêvions d’aventures. Nous rêvions de princes charmants, ou tout au moins de jeunes gens qui nous chériraient.
Nous avions lu que les couleurs que les hommes préféraient voir sur les femmes sont le blanc, le noir et le rouge.
A cette époque le m’habillais très souvent avec un chemisier blanc et une petite jupe blanche, Dolly s’habillait souvent avec une robe rouge et Molly était souvent en chemisier et jupe noire. Une jupe toute droite qui descendait juste au-dessus de tes genoux.
C’était l’été et nous étions parties camper. Plus précisément nous n’avions pas beaucoup d’argent et le camping était au bout des champs de nos parents. Nous avions, avec l’aide de nos parents, construit une petite cabane, près de la rivière, cachée par les arbres qui bordent un coude de la rivière.
Un film d’Hitchcock nous avait laissé une grande impression. La fille dans le film, pour une fois, ne servait pas juste à être belle et à embrasser le héros. C’était une vraie héroïne, jouée par Maureen O’Hara. Elle était courageuse et participait activement aux événements. Après diverses péripéties elle était enlevée par le malfrat. Elle était attachée et bâillonnée. Le héros, accouru à sa rescousse, réussi à la sauver. (*)
Nous rêvions d’être courageuses comme Mary (l’héroïne), de vivre des aventures, d’être enlevées par un misérable, d’être secourues par un jeune homme avec qui nous partagerions notre amour.
Pour vitaliser les rêves vous m’aviez demandé de vous attacher les poignets dans le dos. Bien sûr je ne suis appliquée. Les poignets croisés dans votre dos, je vous ai proprement attachées.
La question était de savoir qui de Dolly ou de Molly se libérerait la première.
C’est à ce moment que nous avons vu ce crétin de Gustave. Il allait retrouver ses copains. Vous avez profité de l’occasion. Malgré vos mains attachées dans votre dos vous avez taquiné Gustave.
Dolly : - Eh, Gustave, je parie que tu ne saurais pas attacher une fille ?
J’étais prise par le jeu. Je tendis la corde à Gustave, croisai mes poignets derrière mon dos. Gustave m’attacha les poignets, sous vos encouragements et vos conseils.
Puis Gustave a repris son chemin. Je crois qu’il n’avait même pas remarqué que vous aussi vous étiez attachées.
Et c’est comme ça que nous nous sommes retrouvées, attachées toutes les trois.
C’était amusant. Trois jeunes filles attachées. Trois jeunes filles rêvant de leur amour à venir.
Nous avons bien ri. Par exemple :
Molly : - Puis-je avoir votre main ?
Moi : - Non, car elle est attachée à l’autre main.
Dolly : - On est des folles à lier ou des folles liées ?
Moi : - Des filles liées pas folles ?
Dolly : - Tes liens sont à la dernière mode…
Molly : - Une corde blanche autour de tes poignets, assortie à tes vêtements, Gwen, c’est vraiment élégant…
Au bout d’un moment Molly s’est exclamée :
- Nous sommes attachées !
Nous avons encore ri.
Molly s’est montrée inquiète.
- Qui va nous détacher ?
Là nous avons réalisé. Nous sommes attachées. Nous avions perdu de vue qu’il n’y avait personne pour nous détacher !
Affolées nous tirions sur nos liens. Nous tirions furieusement sur nos liens.
Comme Mary dans le film nous sommes restées solidement attachées.
Nous étions confuses. Nous étions vraiment attachées. Trois filles, non trois sottes, solidement attachées.
Dolly : - Gwen, tu n’avais pas besoin de nous attacher aussi solidement.
Moi : - Dolly, tu n’avais pas besoin de demander à Gustave de m’attacher.
Molly : - Inutile de faire des critiques. Réfléchissons à ce que nous allons faire.
Dolly : - On est attachées, avec nos mains dans le dos. On ne peut rien faire !
Molly : - Nous pouvons marcher.
Moi : - Tu veux aller te promener ? Les mains liées dans le dos ?
Dolly : - Oh, non. Si nous rencontrons quelqu’un je serais trop honteuse.
Molly : - C’est vrai. Ce serait embarrassant d’avouer que nous voulions être attachées.
Moi : - Très embarrassant. Imaginez qu’en réponse les garçons nous laissent attachées ?
Dolly : - Imaginez qu’en réponse ils nous attachent aussi nos chevilles, nos genoux ?
Molly : - Nous serions encore plus ennuyées.
Moi : - Donc nous restons dans notre cabane et nous essayons de nous libérer ?
Nous tentons de nous délier. Nous tirons sur nos liens. Nous nous tortillons. Nous essayons de faire glisser les cordes. Nous tirons encore sur nos liens.
Nous y mettons tellement d’énergie que nous sommes humides de transpiration.
Toujours aussi solidement attachées.
Nous nous asseyons. Dolly soupire.
Nous n’y arrivons pas. Qu’allons-nous devenir ?
Molly : - Réfléchissons. Comment faire pour nous débarrasser de nos maudits liens ?
Moi : - Mary n’a pas non plus réussi à se libérer. Finalement c’est son ami qui l’a délivrée.
Molly soupire.
- Nous nous n’avons pas d’ami qui va venir nous délier.
Dolly : - Pas encore …
Nous sommes assises. Les bras dans le dos. Attachées. Le temps passe. Nous ne savons pas comment nous débarrasser de nos liens. Nous ne voulons pas aller chercher quelqu’un qui nous déliera.
A cette époque nous rêvions toutes d’un jeune-homme qui entrerait dans nos vies. Aucun des garçons du voisinage ne nous intéressait. Nous n’étions pas exigeantes, je pense. Les princes charmants sont rares. Un jeune-homme bien saurait nous rendre heureuses. Simplement il n’y avait que peu de garçons dans les parages. Les quelques garçons dans le voisinage ne nous intéressaient pas. Par exemple il y avait Gustave. Il était gentil mais plutôt idiot. Il ne comprenait pas grand-chose. La seule chose qui l’intéressait c’était de nourrir les animaux de la ferme. Nous n’étions pas attirées par ce garçon.
Le temps passe. Cela devient pénible d’être attachée. De ne pas pouvoir utiliser ses mains. De ne pas pouvoir bouger ses bras. Chacune de nous attendait qu’une d’entre nous trouve le moyen de retirer nos saletés de liens.
Le temps passe encore. C’est maintenant la fin de l’après-midi. Nous sommes ligotées depuis ce matin.
Nous prenons un goûter. Nous avons tout à portée de main. Sauf nos mains !
Nous avons de l’eau, du pain, des biscuits, des vivres … Normal, puisque nous faisons du camping.
Ce n’est pas pratique de mettre la table, de servir de l’eau, de manger … les mains attachées dans le dos.
Bien sûr nous avons pensé à couper nos liens avec les couteaux. Nous faisions du camping, dans la nature. Nos couverts étaient en bois. C’est très joli, c’est économique, c’est naturel. Un couteau en bois n’est pas efficace pour couper une corde autour des poignets d’une jeune fille.
Nous étions toujours solidement attachées quand la nuit a commencé à tomber. Nous décidâmes de passer la nuit dans notre cabane. Nous y avions des petits lits avec des petits matelas et des couvertures. Bien sûr nos proches ne s’inquiéteraient pas, puisque nous sommes en vacances, faisant du camping.
Nous n’étions pas fatiguées. Nous n’avons rien fait de la journée. Nous sommes attachées, vous savez ?
La nuit est douce. Nous nous sommes assises à quelque distance de la cabane, pour ne pas être gênées par les arbres, pour regarder le ciel. Loin des lumières de la ville, le spectacle de la voute céleste est splendide.
Je me demandai alors si un jour, plutôt une nuit, je contemplerai les étoiles dans les bras de quelqu’un avec qui je partagerai un amour profond.
La vie est parfois curieuse. J’ai connu ce bonheur immense quelques années plus tard, en Argentine. Par un étrange jeu de circonstances, cette nuit-là aussi mes bras étaient entravés dans mon dos.
(*) : Les amateurs de cinéma ont bien évidemment reconnu le film ‘La taverne de la Jamaïque’ or should I say, more accurately ‘Jamaica Inn’ qui existe aussi en version colorisée (disponible sur youtube.com).