Le Maître du Manoir
Règles du forum
Vous devez être majeur pour parcourir le forum. Lire également les règles du forum.
Vous devez être majeur pour parcourir le forum. Lire également les règles du forum.
Le Maître du Manoir
Chapitre 1
Comme pratiquement tous les soirs Adèle parcourait le net aussi bien pour tuer le temps que pour tromper sa solitude. Après une année d'études en Australie, suivie d'un périple qui l'avait menée du Canada jusqu'au Japon, la voyageuse avait fini par revenir en France et faire comme tout le monde : chercher du travail. Ainsi, elle avait envoyé des dizaines de CV au cours de la semaine et elle gardait un optimisme raisonnable quant à ses chances de trouver quelque chose rapidement. Mais pour l'heure, la jeune femme arpentait blogs, sites et forums en quête de son petit plaisir coupable : les légendes urbaines. Une touche de conspiration, une pointe de fantastique, et surtout du frisson. Des histoires abracadabrantesques d'autostoppeuses fantômes ou de jeunes femmes enlevées sur les parkings de supermarchés qu'elle dévorait, avide de sensations fortes. Malheureusement, à force d'en lire tous les soirs, elle avait fini par presque toutes les connaître, et les inédites se faisaient de plus en plus rares.
Au hasard d'un lien, elle ouvrit le blog d'une femme, du moins c'était ce que son pseudonyme laissait supposer, au nom teinté de mystère : « Les mises en garde de Julie ». Dans l'introduction écrite en lettres gothiques rouges, l'auteure avertissait ses futures lectrices (les seules concernées d'après elle) du danger qu'elles encouraient à lire la suite. Bien évidemment Adèle ne se fit pas prier pour continuer la lecture jusqu'à un chapitre intitulé : « Le Maître du Manoir ». Selon la fameuse Julie, il s'agissait là de la légende la plus terrifiante de toutes. Une phrase, une simple phrase invoquée trois fois par une jeune femme et alors, dans les ténèbres et la solitude de la nuit, un homme viendrait lui proposer de participer à un jeu, un jeu qu'elle aurait très intérêt à gagner...
Adèle se cambra sur sa chaise. Un frisson venait de saisir ses épaules. Décidément, cette femme avait le don pour exacerber crainte... et curiosité. Impossible pour elle d'arrêter sa lecture. L'auteure du blog prévenait une dernière fois ses lectrices du risque qu'elles prenaient et les invitait à ne jamais, ô grand jamais, prononcer trois fois la phrase suivante :
« Devenir l'esclave du Maître du Manoir, je veux ».
Cela lui sembla un peu cliché, à tel point qu'un petit rictus déforma ses lèvres. Mais le ton de la blogueuse semblait sérieux. Trop sérieux pour être honnête. Alors Adèle prononça la phrase une première fois à voix haute, par pur esprit de provocation.
-Devenir l'esclave du Maître du Manoir, je veux.
Stupide et ridicule.
-Devenir l'esclave du Maître du Manoir, je veux.
Il ne lui restait plus qu'à la dire une dernière fois, une toute dernière fois, pour en avoir le cœur net. En quelques mots elle allait prouver que cette légende n'était qu'une ineptie de plus dans le vaste océan des mythes et des impostures. Quelques mots et elle se prouverait à elle-même qu'elle n'avait pas peur, qu'elle ne craignait rien ni personne. Après avoir parcouru le monde Adèle se sentait aussi forte que courageuse.
-Devenir l'esclave du Maître du Manoir, je veux.
Son sort était joué. Ou bien, ce qui était prévisible, il n'allait rien se passer, ou bien...
Elle frissonna. Un souffle d'air froid venait de s'insinuer par la commissure de sa fenêtre entrouverte. D'un bond, elle se leva pour aller la fermer. Dehors la nuit s'annonçait froide et nuageuse. Heureusement, son studio était suffisamment bien chauffé pour qu'elle puisse se permettre de ne rien porter d'autre qu'un simple et court kimono noir. En quelques clics, elle éteignit son ordinateur et alla dans la salle de bain pour se laver les dents. Comme pour jouer, elle tira d'un geste brusque le rideau de la douche. Bien évidemment il n'y avait rien derrière. Aucun homme, aucun couteau, seul le pommeau laissait échapper quelques gouttes fugaces, pour témoigner de la douche qu'elle avait prise une heure plus tôt. Quelques instants plus tard elle pénétra dans sa chambre, ôta son kimono et s'enfonça toute nue dans la douceur de ses draps, son autre plaisir coupable. Vingt minutes plus tard elle dormait à poings fermés.
Une alarme indicible tira brusquement Adèle de ses rêves. Quelque chose n'allait pas. Une peur viscérale s'était emparée de son corps, de ses muscles, comme un réflexe, un instinct de survie, qui la poussait à se réveiller, à reprendre ses esprits. Il y avait un homme dans sa chambre. Vainement, elle tenta de se redresser, complètement ahurie et affolée, avant de se rendre compte de ce qui n'allait vraiment pas.
Elle était attachée. Pire, écartelée.
Impossible de bouger ses bras, impossible de remuer ses jambes, et surtout, impossible de crier. Une grosse boule de caoutchouc était coincée entre ses dents, obstruant sa bouche.
-Mmmh... gémit la jeune femme, terrifiée.
L'inconnu, qui jusqu'à présent se tenait tapi dans l'ombre, approcha alors lentement de sa proie, nue, vulnérable et sans défense.
-Mmmh... souffla-t-elle, les yeux exorbités lorsqu'il se pencha vers elle.
-Je suis le Maître, commença-t-il d'une voix grave mais néanmoins langoureuse, le Maître du Manoir...
-Mmmh...
-Chut... Tout doux... continua-t-il en caressant délicatement ses cheveux. Tu m'as invoqué Adèle... Tu m'as invoqué trois fois... Le message est clair. Tu désires devenir mon esclave, tu désires m'appartenir.
-Mmmh !!!
Elle ne voulait pas. Tout ceci n'était qu'un jeu, une provocation. Si elle avait imaginé un seul instant que cette légende était réelle, jamais elle n'aurait prononcé ces mots.
-Tu es une belle femme... Jeune, aventureuse, sportive... dit-il en effleurant les muscles de ses cuisses. Tu feras une excellente soumise...
-Mmmh !!! protesta-t-elle en se débattant frénétiquement.
-Oh... Quelque chose semble te déplaire dans mes paroles, dans mes mots peut-être ?
-Mmmh... gémit-elle en hochant la tête.
-Tu as pourtant prononcé la phrase trois fois Adèle... Une fois cela peut-être un accident... Deux fois à la rigueur... Mais trois... Non, trois fois c'est que tu en avais vraiment envie. Impossible qu'il en soit autrement.
-Mmmh...
-Mais je suis un homme raisonnable Adèle. Je tiens à m'assurer que c'est bien ce que tu souhaites...
Ouf !
Il allait lui retirer son bâillon et ainsi elle pourrait s'expliquer. Tout ceci n'était qu'un énorme malentendu.
-Alors je vais te proposer de participer à un jeu.
-Mmmh !!!
Elle ne voulait pas jouer, elle voulait qu'il la libère, maintenant ! C'était un cauchemar. Cela ne pouvait être que ça, un affreux cauchemar. Il fallait qu'elle se réveille. Il fallait que tout ceci s'arrête. Elle cligna des yeux plusieurs fois, espérant désespérément faire disparaître l'inconnu de sa chambre et les liens de ses membres.
-Du calme... du calme...
Sa voix était douce, presque apaisante.
-Si tu arrives à te libérer avant le lever du jour tu n'auras plus rien à craindre de moi... En revanche, dans le cas contraire je t'emmènerai avec moi dans mon Manoir... où tu apprendras obéissance et soumission, termina-t-il avant de s'éclipser de son champ de vision.
A suivre...
Comme pratiquement tous les soirs Adèle parcourait le net aussi bien pour tuer le temps que pour tromper sa solitude. Après une année d'études en Australie, suivie d'un périple qui l'avait menée du Canada jusqu'au Japon, la voyageuse avait fini par revenir en France et faire comme tout le monde : chercher du travail. Ainsi, elle avait envoyé des dizaines de CV au cours de la semaine et elle gardait un optimisme raisonnable quant à ses chances de trouver quelque chose rapidement. Mais pour l'heure, la jeune femme arpentait blogs, sites et forums en quête de son petit plaisir coupable : les légendes urbaines. Une touche de conspiration, une pointe de fantastique, et surtout du frisson. Des histoires abracadabrantesques d'autostoppeuses fantômes ou de jeunes femmes enlevées sur les parkings de supermarchés qu'elle dévorait, avide de sensations fortes. Malheureusement, à force d'en lire tous les soirs, elle avait fini par presque toutes les connaître, et les inédites se faisaient de plus en plus rares.
Au hasard d'un lien, elle ouvrit le blog d'une femme, du moins c'était ce que son pseudonyme laissait supposer, au nom teinté de mystère : « Les mises en garde de Julie ». Dans l'introduction écrite en lettres gothiques rouges, l'auteure avertissait ses futures lectrices (les seules concernées d'après elle) du danger qu'elles encouraient à lire la suite. Bien évidemment Adèle ne se fit pas prier pour continuer la lecture jusqu'à un chapitre intitulé : « Le Maître du Manoir ». Selon la fameuse Julie, il s'agissait là de la légende la plus terrifiante de toutes. Une phrase, une simple phrase invoquée trois fois par une jeune femme et alors, dans les ténèbres et la solitude de la nuit, un homme viendrait lui proposer de participer à un jeu, un jeu qu'elle aurait très intérêt à gagner...
Adèle se cambra sur sa chaise. Un frisson venait de saisir ses épaules. Décidément, cette femme avait le don pour exacerber crainte... et curiosité. Impossible pour elle d'arrêter sa lecture. L'auteure du blog prévenait une dernière fois ses lectrices du risque qu'elles prenaient et les invitait à ne jamais, ô grand jamais, prononcer trois fois la phrase suivante :
« Devenir l'esclave du Maître du Manoir, je veux ».
Cela lui sembla un peu cliché, à tel point qu'un petit rictus déforma ses lèvres. Mais le ton de la blogueuse semblait sérieux. Trop sérieux pour être honnête. Alors Adèle prononça la phrase une première fois à voix haute, par pur esprit de provocation.
-Devenir l'esclave du Maître du Manoir, je veux.
Stupide et ridicule.
-Devenir l'esclave du Maître du Manoir, je veux.
Il ne lui restait plus qu'à la dire une dernière fois, une toute dernière fois, pour en avoir le cœur net. En quelques mots elle allait prouver que cette légende n'était qu'une ineptie de plus dans le vaste océan des mythes et des impostures. Quelques mots et elle se prouverait à elle-même qu'elle n'avait pas peur, qu'elle ne craignait rien ni personne. Après avoir parcouru le monde Adèle se sentait aussi forte que courageuse.
-Devenir l'esclave du Maître du Manoir, je veux.
Son sort était joué. Ou bien, ce qui était prévisible, il n'allait rien se passer, ou bien...
Elle frissonna. Un souffle d'air froid venait de s'insinuer par la commissure de sa fenêtre entrouverte. D'un bond, elle se leva pour aller la fermer. Dehors la nuit s'annonçait froide et nuageuse. Heureusement, son studio était suffisamment bien chauffé pour qu'elle puisse se permettre de ne rien porter d'autre qu'un simple et court kimono noir. En quelques clics, elle éteignit son ordinateur et alla dans la salle de bain pour se laver les dents. Comme pour jouer, elle tira d'un geste brusque le rideau de la douche. Bien évidemment il n'y avait rien derrière. Aucun homme, aucun couteau, seul le pommeau laissait échapper quelques gouttes fugaces, pour témoigner de la douche qu'elle avait prise une heure plus tôt. Quelques instants plus tard elle pénétra dans sa chambre, ôta son kimono et s'enfonça toute nue dans la douceur de ses draps, son autre plaisir coupable. Vingt minutes plus tard elle dormait à poings fermés.
Une alarme indicible tira brusquement Adèle de ses rêves. Quelque chose n'allait pas. Une peur viscérale s'était emparée de son corps, de ses muscles, comme un réflexe, un instinct de survie, qui la poussait à se réveiller, à reprendre ses esprits. Il y avait un homme dans sa chambre. Vainement, elle tenta de se redresser, complètement ahurie et affolée, avant de se rendre compte de ce qui n'allait vraiment pas.
Elle était attachée. Pire, écartelée.
Impossible de bouger ses bras, impossible de remuer ses jambes, et surtout, impossible de crier. Une grosse boule de caoutchouc était coincée entre ses dents, obstruant sa bouche.
-Mmmh... gémit la jeune femme, terrifiée.
L'inconnu, qui jusqu'à présent se tenait tapi dans l'ombre, approcha alors lentement de sa proie, nue, vulnérable et sans défense.
-Mmmh... souffla-t-elle, les yeux exorbités lorsqu'il se pencha vers elle.
-Je suis le Maître, commença-t-il d'une voix grave mais néanmoins langoureuse, le Maître du Manoir...
-Mmmh...
-Chut... Tout doux... continua-t-il en caressant délicatement ses cheveux. Tu m'as invoqué Adèle... Tu m'as invoqué trois fois... Le message est clair. Tu désires devenir mon esclave, tu désires m'appartenir.
-Mmmh !!!
Elle ne voulait pas. Tout ceci n'était qu'un jeu, une provocation. Si elle avait imaginé un seul instant que cette légende était réelle, jamais elle n'aurait prononcé ces mots.
-Tu es une belle femme... Jeune, aventureuse, sportive... dit-il en effleurant les muscles de ses cuisses. Tu feras une excellente soumise...
-Mmmh !!! protesta-t-elle en se débattant frénétiquement.
-Oh... Quelque chose semble te déplaire dans mes paroles, dans mes mots peut-être ?
-Mmmh... gémit-elle en hochant la tête.
-Tu as pourtant prononcé la phrase trois fois Adèle... Une fois cela peut-être un accident... Deux fois à la rigueur... Mais trois... Non, trois fois c'est que tu en avais vraiment envie. Impossible qu'il en soit autrement.
-Mmmh...
-Mais je suis un homme raisonnable Adèle. Je tiens à m'assurer que c'est bien ce que tu souhaites...
Ouf !
Il allait lui retirer son bâillon et ainsi elle pourrait s'expliquer. Tout ceci n'était qu'un énorme malentendu.
-Alors je vais te proposer de participer à un jeu.
-Mmmh !!!
Elle ne voulait pas jouer, elle voulait qu'il la libère, maintenant ! C'était un cauchemar. Cela ne pouvait être que ça, un affreux cauchemar. Il fallait qu'elle se réveille. Il fallait que tout ceci s'arrête. Elle cligna des yeux plusieurs fois, espérant désespérément faire disparaître l'inconnu de sa chambre et les liens de ses membres.
-Du calme... du calme...
Sa voix était douce, presque apaisante.
-Si tu arrives à te libérer avant le lever du jour tu n'auras plus rien à craindre de moi... En revanche, dans le cas contraire je t'emmènerai avec moi dans mon Manoir... où tu apprendras obéissance et soumission, termina-t-il avant de s'éclipser de son champ de vision.
A suivre...
-
- Squatteur(se) de JdL
- Messages : 523
- Inscription : 25 août 2013, 13:45
- Pratique : Oui
- Ligoté(e) :
- Ce que j'adore : et bien ce que j'adore, beaucoup de chose, j'aime aussi bien ressentir les cordes se serrées sur moi, que d'attacher la personne avec qui je pratique occasionnellement.
comme lien j'adore les menottes, le froid au début j'adore, et le fait de se dire que sans la clé on ne peut rien faire - Ce que je déteste : ce que je déteste je ne sais pas encore en fait, vu que je n'ai que très peu d'expérience
- Localisation : Normandie
Re: Le Maître du Manoir
première partie vraiment intéressante.
cet atmosphère pesant et tout chapeau
vivement la suite alors
cet atmosphère pesant et tout chapeau
vivement la suite alors
-
- Amateur(trice) de JdL
- Messages : 103
- Inscription : 07 nov. 2013, 13:31
- Pratique : Oui
- Ligoté(e) :
- Ce que j'adore : le bondage
le fetish - Ce que je déteste : scato
Re: Le Maître du Manoir
départ agréable a lire
merci
merci
Re: Le Maître du Manoir
Tous ceux qui ont lu ton histoire ont bien lu trois fois ( ou plus
) la phrase " Devenir l'esclave du Maître du Manoir, je veux. "
Donc voilà ce qui va leur arriver ...... Ça ne fonctionne que sur les filles
....
Vite la suite ....

Donc voilà ce qui va leur arriver ...... Ça ne fonctionne que sur les filles

Vite la suite ....

Re: Le Maître du Manoir
Merci pour vos commentaires, voici la suite
Chapitre 2
-Mmmh !!!
Adèle gémissait tout en tirant sur ses liens de toutes ses forces. Mais l'intrus semblait bel bien avoir disparu, sans doute parti par où il était entré.
D'ailleurs comment avait-il fait ?
Son studio n'avait qu'une seule porte, solidement verrouillée. Ses fenêtres étaient toutes fermées, même la petite lucarne de la salle de bain, et elle vivait au quatrième étage. Pire, elle avait le sommeil plutôt léger et il était inconcevable que quelqu'un fracture sa porte ou une de ses fenêtres sans qu'elle ne s'en rende compte... Quant à s'insinuer jusqu'à sa chambre pour la ligoter et la bâillonner sans qu'elle ne se réveille... Cela défiait toute raison.
-Mmmh...
La grosse boule de caoutchouc étouffait ses cris. Elle avait beau tendre et détendre ses mâchoires, impossible de l'éjecter de sa bouche. La courroie qui la maintenait en place était suffisamment serrée pour lui ôter tout espoir de ce côté là.
-Mmmh !!!
Malgré cela elle essayait désespérément d'appeler à l'aide, mais ce n'était pas avec ses geignements qu'elle réussirait à tirer quelque voisin de son lit. La seule personne qui pouvait l'entendre était précisément celle qui l'avait mise dans cette fâcheuse situation.
Le Maître du Manoir.
Du moins c'était le nom qu'il s'était donné. Dans la panique elle n'avait pas particulièrement prêté attention à son physique. Mais elle se remémorait un homme de taille moyenne aux cheveux bruns et aux yeux de jais. Un homme qu'elle aurait pu trouver séduisant, en d'autres circonstances. Un homme dont la mémoire lui était inconnue.
Toute cette histoire bafouait l'entendement.
Une légende urbaine trouvée sur un blog... Une phrase à ne pas prononcer trois fois... Et un jeu... Un jeu effrayant dont elle était à la fois l'objet et l'héroïne... Un jeu qu'il fallait qu'elle remporte, absolument.
Elle se mit à respirer plus lentement. Il fallait qu'elle se calme car elle devait réfléchir. Elle était attachée en croix sur son lit, nue et solidement bâillonnée... Aucun espoir d'être secourue par quiconque. Elle devait donc s'en sortir seule. Elle redressa péniblement sa tête pour essayer d'apercevoir ses liens, malgré l'obscurité qui enveloppait sa chambre. Comme les morsures qui meurtrissaient ses membres le laissaient supposer, il s'agissait bien de cordes. Des cordes assez fines en fibres naturelles, certainement de la jute, ou bien du chanvre. Elle n'avait jamais été capable de différencier les deux. Mais contrairement à des chaînes ou à des menottes dont elle n'aurait pas la clé, les cordes lui laissaient un espoir : celui d'en atteindre les nœuds.
Alors de ses doigts fébriles, elle palpa ses liens dans la mesure qu'ils le lui permettaient, soit quelques centimètres tout au plus. Malheureusement pour Adèle, son ravisseur nocturne connaissait son affaire. Les cordes qui entravaient ses poignets étaient liées de telle façon que les deux extrémités de chaque nœud étaient hors de portée, vraisemblablement attachées aux pieds de son lit. Son salut ne viendrait pas de ce côté. Quant à essayer de couper ses liens par frottement c'était peine perdue... Les liens étaient beaucoup trop tendus pour qu'elle ait l'amplitude de mouvement suffisante. Et de toutes façons son sommier ne présentait aucune surface coupante ou abrasive. Son bois était aussi lisse que l'ivoire...
Son portable !
Il était là, à quelques centimètres à peine, négligemment posé sur sa table de chevet comme elle en avait l'habitude. Elle n'avait qu'à tendre la main gauche pour s'en emparer.
Un petit effort...
Mais ses doigts ne pouvaient qu'érafler le rebord du petit meuble et le téléphone était à l'autre bout. Le Maître du Manoir avait décidément tout prévu.
Alors, brusquement elle prit conscience de l'inéluctable. Il lui était strictement impossible de s'échapper. Jamais elle ne pourrait se défaire seule de ses liens. Jamais elle ne pourrait appeler quelqu'un à l'aide.
-Mmmh !!!
L'espoir avait laissé place au désespoir. Le calme avait laissé place à la panique.
-Mmmh !!!
Elle se débattait comme une furie. Elle hurlait de toutes ses forces. Mais ses liens étaient fermement serrés et son bâillon bien en place. Dans quelques heures, quelques minutes, quelques secondes... Elle n'avait plus aucune idée du temps, plus aucune emprise sur les événements... L'homme, le Maître du Manoir, son futur Maître, allait revenir.
Obéissance et soumission.
Non ! Pas ça. Elle était jeune, intrépide et indépendante. Elle ne méritait pas cela. Elle ne méritait pas un tel sort.
Son corps tout entier n'était plus qu'un déchaînement de spasmes et de plaintes. Sans cesse, Adèle croyait voir les premières lueurs de l'aube tant redoutée s'insinuer entre les rideau. Elle n'était plus qu'une créature affolée, apeurée et transie de désespoir. Ses liens commençaient maintenant à lui faire mal, vraiment mal, en meurtrissant aussi bien sa chair que ses muscles.
Heures, minutes, secondes...
Le temps s'écoulait, et avec lui l'inéluctable approchait.
-Mmmh !!!
L'inconnu se tenait de nouveau devant son lit. Haletante et ruisselante de sueur, elle pouvait le voir distinctement cette fois. Quelques timides rayons de Soleil illuminaient à présent son visage. Le visage d'un grand brun légèrement déformé par un rictus de satisfaction. Un grand brun dont les yeux noirs brillaient dans la clarté du petit matin. Un grand brun vêtu d'une longue chemise rouge délicatement entrouverte et de ce qui lui sembla être un pantalon de cuir.
-Mmmh...
-Tout doux ma chère... murmura-t-il.
Adèle était littéralement effrayée.
-Tu vas pouvoir venir avec moi, continua-t-il d'une voix calme et sensuelle. Car tu es mon esclave désormais...
-Mmmh !!!
L'homme sortit un minuscule flacon de sa poche et imbiba de son contenu un petit chiffon blanc.
-Fais de beaux rêves...
Et d'un geste ferme il plaqua la pièce d'étoffe sous le nez de sa prisonnière.
-Mmmh...
Adèle se débattit de toutes ses forces en tournant sa tête dans tous les sens pour échapper aux effluves du produit. Mais l'homme posa une deuxième main, aussi vigoureuse que la première, autour de son cou pour l'empêcher de bouger.
-Du calme... Du calme... Tu ne peux rien faire contre moi. Je suis ton Maître à présent, et tu vas bientôt découvrir mon Manoir.
La jeune femme avait cessé de gémir et de lutter. Elle se concentrait pour ne pas respirer, pour ne pas inhaler ce qui ne pouvait être autre chose que du chloroforme.
Malheureusement les secondes s'écoulaient et le chiffon restait toujours en place, juste sous son nez.
Ne pas respirer... Ne pas respirer...
Mais bientôt, un réflexe de survie fit son œuvre et malgré elle, malgré sa volonté, Adèle inspira les vapeurs du maudit produit. Puis, alors que son esprit commençait à s'embrumer, elle vit une dernière fois l'homme se pencher vers elle tandis qu'un grand sourire illuminait son visage.
A suivre...

Chapitre 2
-Mmmh !!!
Adèle gémissait tout en tirant sur ses liens de toutes ses forces. Mais l'intrus semblait bel bien avoir disparu, sans doute parti par où il était entré.
D'ailleurs comment avait-il fait ?
Son studio n'avait qu'une seule porte, solidement verrouillée. Ses fenêtres étaient toutes fermées, même la petite lucarne de la salle de bain, et elle vivait au quatrième étage. Pire, elle avait le sommeil plutôt léger et il était inconcevable que quelqu'un fracture sa porte ou une de ses fenêtres sans qu'elle ne s'en rende compte... Quant à s'insinuer jusqu'à sa chambre pour la ligoter et la bâillonner sans qu'elle ne se réveille... Cela défiait toute raison.
-Mmmh...
La grosse boule de caoutchouc étouffait ses cris. Elle avait beau tendre et détendre ses mâchoires, impossible de l'éjecter de sa bouche. La courroie qui la maintenait en place était suffisamment serrée pour lui ôter tout espoir de ce côté là.
-Mmmh !!!
Malgré cela elle essayait désespérément d'appeler à l'aide, mais ce n'était pas avec ses geignements qu'elle réussirait à tirer quelque voisin de son lit. La seule personne qui pouvait l'entendre était précisément celle qui l'avait mise dans cette fâcheuse situation.
Le Maître du Manoir.
Du moins c'était le nom qu'il s'était donné. Dans la panique elle n'avait pas particulièrement prêté attention à son physique. Mais elle se remémorait un homme de taille moyenne aux cheveux bruns et aux yeux de jais. Un homme qu'elle aurait pu trouver séduisant, en d'autres circonstances. Un homme dont la mémoire lui était inconnue.
Toute cette histoire bafouait l'entendement.
Une légende urbaine trouvée sur un blog... Une phrase à ne pas prononcer trois fois... Et un jeu... Un jeu effrayant dont elle était à la fois l'objet et l'héroïne... Un jeu qu'il fallait qu'elle remporte, absolument.
Elle se mit à respirer plus lentement. Il fallait qu'elle se calme car elle devait réfléchir. Elle était attachée en croix sur son lit, nue et solidement bâillonnée... Aucun espoir d'être secourue par quiconque. Elle devait donc s'en sortir seule. Elle redressa péniblement sa tête pour essayer d'apercevoir ses liens, malgré l'obscurité qui enveloppait sa chambre. Comme les morsures qui meurtrissaient ses membres le laissaient supposer, il s'agissait bien de cordes. Des cordes assez fines en fibres naturelles, certainement de la jute, ou bien du chanvre. Elle n'avait jamais été capable de différencier les deux. Mais contrairement à des chaînes ou à des menottes dont elle n'aurait pas la clé, les cordes lui laissaient un espoir : celui d'en atteindre les nœuds.
Alors de ses doigts fébriles, elle palpa ses liens dans la mesure qu'ils le lui permettaient, soit quelques centimètres tout au plus. Malheureusement pour Adèle, son ravisseur nocturne connaissait son affaire. Les cordes qui entravaient ses poignets étaient liées de telle façon que les deux extrémités de chaque nœud étaient hors de portée, vraisemblablement attachées aux pieds de son lit. Son salut ne viendrait pas de ce côté. Quant à essayer de couper ses liens par frottement c'était peine perdue... Les liens étaient beaucoup trop tendus pour qu'elle ait l'amplitude de mouvement suffisante. Et de toutes façons son sommier ne présentait aucune surface coupante ou abrasive. Son bois était aussi lisse que l'ivoire...
Son portable !
Il était là, à quelques centimètres à peine, négligemment posé sur sa table de chevet comme elle en avait l'habitude. Elle n'avait qu'à tendre la main gauche pour s'en emparer.
Un petit effort...
Mais ses doigts ne pouvaient qu'érafler le rebord du petit meuble et le téléphone était à l'autre bout. Le Maître du Manoir avait décidément tout prévu.
Alors, brusquement elle prit conscience de l'inéluctable. Il lui était strictement impossible de s'échapper. Jamais elle ne pourrait se défaire seule de ses liens. Jamais elle ne pourrait appeler quelqu'un à l'aide.
-Mmmh !!!
L'espoir avait laissé place au désespoir. Le calme avait laissé place à la panique.
-Mmmh !!!
Elle se débattait comme une furie. Elle hurlait de toutes ses forces. Mais ses liens étaient fermement serrés et son bâillon bien en place. Dans quelques heures, quelques minutes, quelques secondes... Elle n'avait plus aucune idée du temps, plus aucune emprise sur les événements... L'homme, le Maître du Manoir, son futur Maître, allait revenir.
Obéissance et soumission.
Non ! Pas ça. Elle était jeune, intrépide et indépendante. Elle ne méritait pas cela. Elle ne méritait pas un tel sort.
Son corps tout entier n'était plus qu'un déchaînement de spasmes et de plaintes. Sans cesse, Adèle croyait voir les premières lueurs de l'aube tant redoutée s'insinuer entre les rideau. Elle n'était plus qu'une créature affolée, apeurée et transie de désespoir. Ses liens commençaient maintenant à lui faire mal, vraiment mal, en meurtrissant aussi bien sa chair que ses muscles.
Heures, minutes, secondes...
Le temps s'écoulait, et avec lui l'inéluctable approchait.
-Mmmh !!!
L'inconnu se tenait de nouveau devant son lit. Haletante et ruisselante de sueur, elle pouvait le voir distinctement cette fois. Quelques timides rayons de Soleil illuminaient à présent son visage. Le visage d'un grand brun légèrement déformé par un rictus de satisfaction. Un grand brun dont les yeux noirs brillaient dans la clarté du petit matin. Un grand brun vêtu d'une longue chemise rouge délicatement entrouverte et de ce qui lui sembla être un pantalon de cuir.
-Mmmh...
-Tout doux ma chère... murmura-t-il.
Adèle était littéralement effrayée.
-Tu vas pouvoir venir avec moi, continua-t-il d'une voix calme et sensuelle. Car tu es mon esclave désormais...
-Mmmh !!!
L'homme sortit un minuscule flacon de sa poche et imbiba de son contenu un petit chiffon blanc.
-Fais de beaux rêves...
Et d'un geste ferme il plaqua la pièce d'étoffe sous le nez de sa prisonnière.
-Mmmh...
Adèle se débattit de toutes ses forces en tournant sa tête dans tous les sens pour échapper aux effluves du produit. Mais l'homme posa une deuxième main, aussi vigoureuse que la première, autour de son cou pour l'empêcher de bouger.
-Du calme... Du calme... Tu ne peux rien faire contre moi. Je suis ton Maître à présent, et tu vas bientôt découvrir mon Manoir.
La jeune femme avait cessé de gémir et de lutter. Elle se concentrait pour ne pas respirer, pour ne pas inhaler ce qui ne pouvait être autre chose que du chloroforme.
Malheureusement les secondes s'écoulaient et le chiffon restait toujours en place, juste sous son nez.
Ne pas respirer... Ne pas respirer...
Mais bientôt, un réflexe de survie fit son œuvre et malgré elle, malgré sa volonté, Adèle inspira les vapeurs du maudit produit. Puis, alors que son esprit commençait à s'embrumer, elle vit une dernière fois l'homme se pencher vers elle tandis qu'un grand sourire illuminait son visage.
A suivre...
-
- Squatteur(se) de JdL
- Messages : 523
- Inscription : 25 août 2013, 13:45
- Pratique : Oui
- Ligoté(e) :
- Ce que j'adore : et bien ce que j'adore, beaucoup de chose, j'aime aussi bien ressentir les cordes se serrées sur moi, que d'attacher la personne avec qui je pratique occasionnellement.
comme lien j'adore les menottes, le froid au début j'adore, et le fait de se dire que sans la clé on ne peut rien faire - Ce que je déteste : ce que je déteste je ne sais pas encore en fait, vu que je n'ai que très peu d'expérience
- Localisation : Normandie
Re: Le Maître du Manoir
oh oui vivement la suite
Re: Le Maître du Manoir
La voici
Chapitre 3
Adèle se réveillait lentement après avoir dormi ce qui lui semblait être une éternité. Sa couche était douce et chaleureuse, et pour rien au monde elle n'aurait ouvert les yeux.
L'homme, les cordes, le bâillon...
Disparus, envolés, comme un mauvais rêve, un affreux cauchemar. Un cauchemar qu'elle était en train d'oublier dans l'exquise caresse de ses draps de soie sur sa peau nue.
De soie ?!
Elle n'avait jamais eu de draps de soie ! Alors elle ouvrit brusquement les yeux. Elle n'était ni dans son lit ni dans sa chambre. Elle n'était plus chez elle. Tout ceci était réel. Le Maître... il l'avait bel et bien enlevée.
Elle se redressa, tandis qu'une sourde panique envahissait son corps. Elle était dans une chambre au style ancien, dont les murs étaient tapissés du même rouge que celui de ses draps. La pièce comprenait, outre son lit à baldaquin, une vieille armoire normande, une bibliothèque et une petite commode sur laquelle une feuille de papier légèrement jauni avait été déposée, vraisemblablement à son attention. Elle s'en empara d'un main tremblante.
« Chère Adèle,
Selon tes désirs te voici désormais dans mon Manoir pour y vivre ta nouvelle vie... »
A ces mots, la jeune femme frissonna. Ce n'était pas un jeu pour lui. Son ton était aussi sérieux que sincère.
« Durant les prochains jours et les prochaines semaines, tu apprendras, à force de travail, de persévérance et d'abnégation, à devenir l'esclave docile que je souhaite... »
C'en était trop ! D'un geste de colère et de désespoir Adèle jeta la lettre aux pieds de son lit. Jamais elle ne serait l'esclave de quiconque !
D'un bond, elle s'avança vers la seule et unique fenêtre que comportait sa chambre. De solides barreaux en fer forgé interdisaient bien sûr toute fuite, mais elle avait une vue imprenable sur un magnifique jardin aux allées bordées de roses et d'orchidées, le tout cerné d'une haute muraille de pierres donnant à son tour sur une dense et épaisse forêt. Le Manoir du Maître. Mais il n'y avait bien évidemment personne à l'horizon.
Alors Adèle se tourna vers les deux portes que comportait sa nouvelle chambre. La première donnait sur une petite salle de bain avec toilettes et baignoire. Et la seconde, taillée dans du chêne massif et solidement verrouillée de l'extérieur, témoignait avec effroi de sa condition.
Tout en essuyant ses larmes, elle ramassa de nouveau la lettre du Maître et poursuivit sa lecture.
« Pour ce faire tu vas commencer par revêtir ta nouvelle tenue, celle qui est dans l'armoire. N'en cherche pas d'autre, il n'y en a pas... »
D'un geste, elle ouvrit la penderie et découvrit un petit ensemble rouge composé d'un caraco et d'un string, le reste de l'armoire étant quant à lui rigoureusement vide.
« Tu trouveras dans la salle de bain tout le nécessaire pour te laver et prendre soin de ton corps... »
Crèmes, huiles, lotions, elle trouva tout ce qu'il lui fallait pour être belle et apprêtée, y compris un petit kit d'épilation. Mais bien évidemment ni rasoir ni paire de ciseaux. Il n'y avait absolument rien dans cette chambre pouvant faire office d'arme.
C'eût été trop beau.
« … Ainsi qu'un tube de rouge à lèvres dont tu devras parer ta bouche en toutes circonstances. »
Hors de question ! Elle n'était pas sa poupée.
« Tu devras également pratiquer une gymnastique quotidienne (abdominaux, exercices de souplesse...), aussi bien pour garder une allure svelte et sportive, que pour être capable d'endurer les différentes épreuves auxquelles je vais te soumettre. »
Si cela pouvait l'aider à s'échapper...
« Enfin, lorsque je viendrai frapper à la porte de ta chambre tu auras cinq minutes, quoique tu sois en train de faire, pour te présenter, sur le tapis face à la porte, dans la posture suivante : Agenouillée, les mains posées sur tes cuisses, le buste bien droit et la tête haute.
Car tu dois être fière de ta condition Adèle. En aucun cas tu ne dois avoir honte d'être ma soumise. Je suis ici pour te guider vers un univers de plaisirs et de sensations qui te sont pour l'heure insoupçonnés.
A très bientôt, ton Maître. »
Toc, toc, toc.
Adèle sursauta. Comme s'il avait deviné qu'elle venait de finir sa lecture, le Maître avait frappé et elle avait désormais cinq minutes pour appliquer ses consignes. Et évidemment il en était hors de question. Alors d'une main fébrile, elle attrapa les pans de son drap de soie pour s'envelopper dedans du mieux qu'elle le pouvait. Puis, elle s'avança lentement vers la porte, prête à bondir sur son ravisseur. Les secondes et les minutes s’égrenèrent, uniquement bercées par les battements de son cœur. Enfin, après une attente interminable, la porte s'ouvrit, et Adèle comprit aussitôt qu'elle n'avait aucune chance. L'homme était plus grand qu'elle ne l'avait imaginé quand elle était attachée sur son lit. Il la dépassait d'une bonne tête, et sous sa chemise, elle devinait une belle et solide musculature.
-Laissez-moi m'en aller, implora-t-elle tout en reculant à mesure qu'il avançait vers elle.
-Il est trop tard pour ça ma chère... beaucoup trop tard.
-Je vous en prie... c'est un horrible malentendu !
-Tu as prononcé la phrase trois fois Adèle. Il n'y a aucune méprise possible... A moins bien sûr que tu n'aies voulu te jouer de moi... ce qui serait vilain, très vilain... poursuivit-il d'un ton menaçant.
-Pitié...
-Je vais devoir te punir Adèle. Je t'ai donné trois consignes, des consignes très simples, et tu n'en as malheureusement respectée aucune...
-Je vous en prie...
Elle était à présent appuyée contre le bord du lit. Elle ne pouvait plus reculer, mais le Maître avançait toujours.
-Non ! Cria-t-elle en essayant de le repousser.
Mais c'était peine perdue. Il était beaucoup trop fort pour elle. En à peine quelques secondes, il l'attrapa par les cheveux pour la forcer à s'allonger à plat ventre sur son lit tout en coinçant ses jambes sous son poids. Puis il se saisit de sa taie d'oreiller et d'un geste sûr et habile, il emprisonna ses poignets dans le tissu, avant de les maintenir en hauteur d'une main ferme et vigoureuse. Furieuse d'être immobilisée de la sorte la jeune femme se débattit pendant quelques instants avant de s'avouer vaincue.
-Là... Toux doux ma jolie...
La tête littéralement écrasée contre le matelas, Adèle sentit alors le drap de soie glisser le long de sa peau. Il l'obligeait à se dévoiler une nouvelle fois nue face à lui, et à lui présenter, comble de l'horreur, son postérieur vulnérable et sans défense.
-Quelle belle croupe ! Je vais m'en donner à cœur joie, annonça-t-il au creux de son oreille.
Et les claques se mirent à pleuvoir sur ses fesses, tantôt à gauche, tantôt à droite, mais toujours plus vives, toujours plus intenses.
-Aie !
-Trois règles à respecter : tenue, apparence et posture. Répète après moi !
-Je vous en supplie...
-Trois règles.
-Tenue... souffla-t-elle entre deux fessées... Apparence... Posture...
-Bien... très bien...
Mais malgré ça, les coups continuaient, encore et encore, et elle avait mal, de plus en plus mal... Et puis, progressivement, elle sentit un océan de douceur envahir son corps et ses muscles endoloris, comme si elle était prise d'une légère sensation d'euphorie.
Elle ne pouvait tout de même pas aimer cela.
Rapidement, elle comprit qu'elle était sous le joug d'une sécrétion d'endorphines. Une simple réaction biologique pour mieux affronter la douleur.
-Han ! Lâcha-t-elle dans un état second, lorsqu'une nouvelle salve de claques s'abattit sur son postérieur.
-Je vois que tu commences à apprécier... et ce n'est que le début tu verras, dit-il en la libérant de son emprise.
Adèle resta prostrée sur le lit. Elle se sentait honteuse et souillée dans son amour propre.
-Tu as cinq minutes pour exécuter mes ordres, termina-t-il en se dirigeant vers la porte, sans quoi je serai forcé de te punir à nouveau, et ce jusqu'à ce que tu comprennes.
A suivre...

Chapitre 3
Adèle se réveillait lentement après avoir dormi ce qui lui semblait être une éternité. Sa couche était douce et chaleureuse, et pour rien au monde elle n'aurait ouvert les yeux.
L'homme, les cordes, le bâillon...
Disparus, envolés, comme un mauvais rêve, un affreux cauchemar. Un cauchemar qu'elle était en train d'oublier dans l'exquise caresse de ses draps de soie sur sa peau nue.
De soie ?!
Elle n'avait jamais eu de draps de soie ! Alors elle ouvrit brusquement les yeux. Elle n'était ni dans son lit ni dans sa chambre. Elle n'était plus chez elle. Tout ceci était réel. Le Maître... il l'avait bel et bien enlevée.
Elle se redressa, tandis qu'une sourde panique envahissait son corps. Elle était dans une chambre au style ancien, dont les murs étaient tapissés du même rouge que celui de ses draps. La pièce comprenait, outre son lit à baldaquin, une vieille armoire normande, une bibliothèque et une petite commode sur laquelle une feuille de papier légèrement jauni avait été déposée, vraisemblablement à son attention. Elle s'en empara d'un main tremblante.
« Chère Adèle,
Selon tes désirs te voici désormais dans mon Manoir pour y vivre ta nouvelle vie... »
A ces mots, la jeune femme frissonna. Ce n'était pas un jeu pour lui. Son ton était aussi sérieux que sincère.
« Durant les prochains jours et les prochaines semaines, tu apprendras, à force de travail, de persévérance et d'abnégation, à devenir l'esclave docile que je souhaite... »
C'en était trop ! D'un geste de colère et de désespoir Adèle jeta la lettre aux pieds de son lit. Jamais elle ne serait l'esclave de quiconque !
D'un bond, elle s'avança vers la seule et unique fenêtre que comportait sa chambre. De solides barreaux en fer forgé interdisaient bien sûr toute fuite, mais elle avait une vue imprenable sur un magnifique jardin aux allées bordées de roses et d'orchidées, le tout cerné d'une haute muraille de pierres donnant à son tour sur une dense et épaisse forêt. Le Manoir du Maître. Mais il n'y avait bien évidemment personne à l'horizon.
Alors Adèle se tourna vers les deux portes que comportait sa nouvelle chambre. La première donnait sur une petite salle de bain avec toilettes et baignoire. Et la seconde, taillée dans du chêne massif et solidement verrouillée de l'extérieur, témoignait avec effroi de sa condition.
Tout en essuyant ses larmes, elle ramassa de nouveau la lettre du Maître et poursuivit sa lecture.
« Pour ce faire tu vas commencer par revêtir ta nouvelle tenue, celle qui est dans l'armoire. N'en cherche pas d'autre, il n'y en a pas... »
D'un geste, elle ouvrit la penderie et découvrit un petit ensemble rouge composé d'un caraco et d'un string, le reste de l'armoire étant quant à lui rigoureusement vide.
« Tu trouveras dans la salle de bain tout le nécessaire pour te laver et prendre soin de ton corps... »
Crèmes, huiles, lotions, elle trouva tout ce qu'il lui fallait pour être belle et apprêtée, y compris un petit kit d'épilation. Mais bien évidemment ni rasoir ni paire de ciseaux. Il n'y avait absolument rien dans cette chambre pouvant faire office d'arme.
C'eût été trop beau.
« … Ainsi qu'un tube de rouge à lèvres dont tu devras parer ta bouche en toutes circonstances. »
Hors de question ! Elle n'était pas sa poupée.
« Tu devras également pratiquer une gymnastique quotidienne (abdominaux, exercices de souplesse...), aussi bien pour garder une allure svelte et sportive, que pour être capable d'endurer les différentes épreuves auxquelles je vais te soumettre. »
Si cela pouvait l'aider à s'échapper...
« Enfin, lorsque je viendrai frapper à la porte de ta chambre tu auras cinq minutes, quoique tu sois en train de faire, pour te présenter, sur le tapis face à la porte, dans la posture suivante : Agenouillée, les mains posées sur tes cuisses, le buste bien droit et la tête haute.
Car tu dois être fière de ta condition Adèle. En aucun cas tu ne dois avoir honte d'être ma soumise. Je suis ici pour te guider vers un univers de plaisirs et de sensations qui te sont pour l'heure insoupçonnés.
A très bientôt, ton Maître. »
Toc, toc, toc.
Adèle sursauta. Comme s'il avait deviné qu'elle venait de finir sa lecture, le Maître avait frappé et elle avait désormais cinq minutes pour appliquer ses consignes. Et évidemment il en était hors de question. Alors d'une main fébrile, elle attrapa les pans de son drap de soie pour s'envelopper dedans du mieux qu'elle le pouvait. Puis, elle s'avança lentement vers la porte, prête à bondir sur son ravisseur. Les secondes et les minutes s’égrenèrent, uniquement bercées par les battements de son cœur. Enfin, après une attente interminable, la porte s'ouvrit, et Adèle comprit aussitôt qu'elle n'avait aucune chance. L'homme était plus grand qu'elle ne l'avait imaginé quand elle était attachée sur son lit. Il la dépassait d'une bonne tête, et sous sa chemise, elle devinait une belle et solide musculature.
-Laissez-moi m'en aller, implora-t-elle tout en reculant à mesure qu'il avançait vers elle.
-Il est trop tard pour ça ma chère... beaucoup trop tard.
-Je vous en prie... c'est un horrible malentendu !
-Tu as prononcé la phrase trois fois Adèle. Il n'y a aucune méprise possible... A moins bien sûr que tu n'aies voulu te jouer de moi... ce qui serait vilain, très vilain... poursuivit-il d'un ton menaçant.
-Pitié...
-Je vais devoir te punir Adèle. Je t'ai donné trois consignes, des consignes très simples, et tu n'en as malheureusement respectée aucune...
-Je vous en prie...
Elle était à présent appuyée contre le bord du lit. Elle ne pouvait plus reculer, mais le Maître avançait toujours.
-Non ! Cria-t-elle en essayant de le repousser.
Mais c'était peine perdue. Il était beaucoup trop fort pour elle. En à peine quelques secondes, il l'attrapa par les cheveux pour la forcer à s'allonger à plat ventre sur son lit tout en coinçant ses jambes sous son poids. Puis il se saisit de sa taie d'oreiller et d'un geste sûr et habile, il emprisonna ses poignets dans le tissu, avant de les maintenir en hauteur d'une main ferme et vigoureuse. Furieuse d'être immobilisée de la sorte la jeune femme se débattit pendant quelques instants avant de s'avouer vaincue.
-Là... Toux doux ma jolie...
La tête littéralement écrasée contre le matelas, Adèle sentit alors le drap de soie glisser le long de sa peau. Il l'obligeait à se dévoiler une nouvelle fois nue face à lui, et à lui présenter, comble de l'horreur, son postérieur vulnérable et sans défense.
-Quelle belle croupe ! Je vais m'en donner à cœur joie, annonça-t-il au creux de son oreille.
Et les claques se mirent à pleuvoir sur ses fesses, tantôt à gauche, tantôt à droite, mais toujours plus vives, toujours plus intenses.
-Aie !
-Trois règles à respecter : tenue, apparence et posture. Répète après moi !
-Je vous en supplie...
-Trois règles.
-Tenue... souffla-t-elle entre deux fessées... Apparence... Posture...
-Bien... très bien...
Mais malgré ça, les coups continuaient, encore et encore, et elle avait mal, de plus en plus mal... Et puis, progressivement, elle sentit un océan de douceur envahir son corps et ses muscles endoloris, comme si elle était prise d'une légère sensation d'euphorie.
Elle ne pouvait tout de même pas aimer cela.
Rapidement, elle comprit qu'elle était sous le joug d'une sécrétion d'endorphines. Une simple réaction biologique pour mieux affronter la douleur.
-Han ! Lâcha-t-elle dans un état second, lorsqu'une nouvelle salve de claques s'abattit sur son postérieur.
-Je vois que tu commences à apprécier... et ce n'est que le début tu verras, dit-il en la libérant de son emprise.
Adèle resta prostrée sur le lit. Elle se sentait honteuse et souillée dans son amour propre.
-Tu as cinq minutes pour exécuter mes ordres, termina-t-il en se dirigeant vers la porte, sans quoi je serai forcé de te punir à nouveau, et ce jusqu'à ce que tu comprennes.
A suivre...
Re: Le Maître du Manoir

Petit clin d'oeil à la vidéo que the wraith avait partagé (la taie d'oreiller) ?