Elle se déroule dans un monde médiéval de ma conception. J'espère qu'elle apportera un peu d'originalité et qu'elle vous plaira

Synopsis :
Une jeune fille noble possède les informations nécessaires pour localiser un trésor antique. Elle rencontre un jeune homme qui en entend parler et kidnappe la jeune fille pour le trouver. Ensemble, ils partent sur la trace de l'or, alors que la jeune fille intègre un groupe de bandits partageant une passion bien étrange.
Chapitre 1 : Le sourire aux lèvres
- Une rançon au baron ? Pourquoi tu veux demander une rançon au baron ?
Demanda le jeune homme sur son cheval, transportant assise en amazone entre lui et les rênes une jeune fille ligotée, les yeux bandés et bâillonnée, le sourire aux lèvres.
Il faisait encore assez clair, entre chien et loup. La nuit n'allait pas tarder à tomber. Le jeune homme, aux cheveux châtains légèrement frisés coupés assez courts, descendit de cheval. Il fit ensuite descendre la jeune fille, qui affichait toujours un sourire timide mal dissimulé, en la faisant doucement glisser de la selle, la soutenant pour la faire retomber sur ses pieds en douceur.
La demoiselle mit pied à terre maladroitement, manquant de tomber si elle n'avait pas été soutenue par le jeune homme, à cause de son bandeau. Une fine bande de tissu en lin couleur écru qui lui couvrait parfaitement les yeux sans même recouvrir les sourcils. Il en était de même pour son bâillon, à ceci près qu'il passait entre ses lèvres, rendant ainsi son sourire bien visible.
- Alors pourquoi qu't'as capturée sa fille ? Demanda le grand homme qui était à terre. Regarde sa robe ! C'est qu'il en faut des pièces d'or pour s'payer ça !
La jeune noble ne disait rien. C'était vrai. Elle portait une robe longue faite dans un velours bordeaux. Le carré de son décolleté, le bas de sa robe ainsi que les bordures de ses manches trompettes étaient quant à eux de velours noir décoré de broderies dorées.
- Parce qu'elle peut nous rapporter bien plus qu'une rançon habituelle, dit enfin le jeune homme.
Ce dernier, légèrement barbu dont la pointe atteignait tout de même environ trois centimètres au menton, portait une chemise rouge à manches amples, surmontée par une veste en cuir noire sans manche, descendant jusqu'à mi-cuisse et fermée par trois sangles jusqu'au niveau du bas ventre. Une large ceinture de cinq centimètres maintenait celle-ci près de sa taille et arborait une sacoche en cuir, une dague ainsi que deux cordes enroulées.
Il récupéra sur son cheval un sac en tissu peu rempli qu'il passa en bandoulière autour de lui.
Il prit ensuite par le bras la jeune femme, dont les mains étaient attachées dans son dos, et la dirigea en s'éloignant du cheval. La jeune noble suivait apparemment sans discuter.
- Si tu peux t'occuper de mon cheval s'il te plaît. Je dois m'occuper d'elle pour l'instant.
- D'accord, cordier. Mais explique nous, par la peste ! C'est quoi cette bourse bien remplie qu'tu nous promets ? Demanda le grand homme.
Le jeune homme guidait la jeune fille. Elle sentait une odeur de feu de bois. Ils étaient donc dans leur camp, pensait-elle.
Se retrouvant quelques mètres en retrait par rapport à celui-ci, le jeune homme s'arrêta près d'un arbre au tronc assez large. Il la mit face au tronc et commença à lui délier les mains.
- Tout à l'heure, au marché, je l'ai entendu parler d'un trésor avec un marchand. Elle venait d'acheter la carte sous mon nez !
Les mains de la noble déliées, le jeune homme retourna la jeune femme d'un geste sûr, presque brutal, lui arrachant un petit cri de surprise légèrement étouffé par son bâillon. Il récupéra rapidement ses poignets qui se retrouvèrent devant elle, puis enroula ensuite de nouveau la corde autour de ceux-ci pour les lui lier.
- Un trésor ? Tu l'as rapidement crue...
Le grand était sceptique. Le mot prononcé avait tout de même révélé la présence, à laquelle le jeune homme n'avait prêtée attention jusque là, de son deuxième compagnon près du feu de camp, qui avait tourné la tête, comme écoutant d'une oreille.
- C'est bien pour ça que j'ai voulu en savoir plus... souligna le cordier tout en finissant d'attacher les poignets de la belle.
Il déplia ensuite une corde accrochée à sa ceinture qu'il lia également aux mains de la prisonnière.
- Je suis donc allé lui parler, reprit-il.
D'un geste précis, il lança le brin libre de sorte qu'il entoure la base d'une branche qui sortait du tronc légèrement plus haut, de sorte à former avec celui-ci comme un "Y" penché. Il récupéra le brin qui retombait et le tira vers le sol, ce qui eut pour effet de placer les bras de la demoiselle tendus au-dessus de sa tête. Il sécurisa ensuite le brin libre en le nouant aussi aux poignets, hors de porté des doigts de la jeune fille.
- Tu ne l'as pas volé ?
- Ce n'est pas ma spécialité, Balafre... répondit le cordier en soutenant le regard du grand costaud dont le surnom n'était pas volé.
Il affichait en effet une longue cicatrice au visage, descendant de sa joue droite en passant sur ses lèvres.
- Et à toi non plus d'ailleurs, termina le cordier.
Il prit encore une autre corde et commença à lier la taille de la demoiselle au tronc de l'arbre. Le ligoteur poursuivit :
- C'est qu'elle savait où le trésor se trouvait. Elle était convaincante, elle savait de quoi elle parlait...
- Mmh !
Le léger gémissement venait de la jeune fille. Le cordier venait de serrer d'un coup sec la corde qui reliait sa taille au tronc.
- Mais l'aventure pour une jeune noble qui a vécue toute sa vie dans une bien grande bâtisse... (Il ne finit pas sa phrase.) Alors je lui ai proposé de l'accompagner jusqu'au trésor si on avait le droit à notre part.
- Et elle a refusé, comprit Balafre, sinon elle ne serait pas là...
- Mmhmmh ? L'interrompit la jeune fille d'un ton surpris en tournant la tête vers lui, comme si elle s'étonnait de sa conclusion.
- Non, répondit le cordier. Elle m'a dit oui, des étoiles plein les yeux. Je lui ai donc donné rendez-vous un peu plus tard dans la journée, au moment où il y aurait moins de monde dans les rues.
- Hmmf. Elle a rien vu v'nir.
- Je l'ai prise par derrière, une main maîtrisant ses bras, l'autre sur sa bouche. Puis je lui ai lié les mains dans le dos et...
- Ouais ouais, et donc ?
- Regarde.
Le jeune homme farfouilla dans le petit sac en tissu noir qu'il avait toujours en bandoulière. La jeune demoiselle avait quant à elle remis sa tête droite, l'appuyant contre le tronc, mâchouillant quelque peu le tissu de son bâillon. La situation n'avait pas l'air de l'inquiéter plus que ça.
Le cordier sortit du sac un carnet, le montrant à Balafre et à son énigmatique compagnon près du feu.
- On regarde ça quand tout le monde sera là. D'ailleurs, pourquoi Tahira n'est pas là ?
- Elle voulait en profiter pour faire des achats avec l'argent gagné, répondit Balafre. Histoire qu'on n'ait pas les tripes qui chantent ce soir.
- Bien. Alors on va l'attendre. Un jeu de dés, ça vous dit ?
Les deux hommes s'installèrent alors avec le troisième compagnon sur les bûches posées autour du feu de camp, laissant la fille du baron attachée à son arbre, plongée dans l'obscurité que lui imposait son bandeau. Elle songea à son propre achat plus tôt dans la journée...
***
Rivanon se baladait dans les rues de la bourgade investie par les marchands.
Sa robe de velours bordeaux ne la laissait pas passer inaperçue. Ses cheveux châtain étaient rassemblés en une sublime tresse qui surplombait le reste de ses cheveux relâchés dans son dos. Deux petites tresses très fines de chaque côté de son visage juste devant les oreilles rajoutaient encore plus de fantaisie à sa coiffure.
Elle avait prévu son petit sac en tissu noir, porté en bandoulière, pour porter ses divers achats. Cependant les bijoux et autres vêtements sur les étalages, bien que très beaux, ne l'intéressaient pas cette fois-ci.
Elle arriva dans une rue un peu plus large que les autres, bien que tout aussi fréquentée de clients potentiels pour les marchands. Au milieu se trouvait une sublime jeune femme au teint hâlé et aux cheveux noirs, un bandeau orange dans les cheveux. Elle dansait au rythme de son riq qu'elle frappait, accompagnée par un homme encapuchonné, jouant du luth non loin, adossé à un mur.
La danseuse au riq faisait admirablement virevolter et tourner sa jupe orange, surmontée par un voile opaque rouge noué à la taille, telle une ceinture. Sa blouse blanche aux manches amples dévoilant ses épaules, sa gorge et la naissance de sa poitrine ne la rendait que plus belle.
Le rythme endiablé de la musique et la beauté du spectacle avait attiré un petit public dont certains généreux avaient laissé une pièce dans une petite bourse au sol près du joueur de luth. Le rythme était soutenu par ce même public, qui tapait des mains ou poussait des "Hey !" à chaque coup de percussion.
En passant à côté, Rivanon fut attirée par un étalage qui exposait divers livres et objets en tout genre dont l'apparence témoignait de leur origine exotique. Le marchand était un peu occupé à ranger ses articles, mais cela ne rebuta pas la demoiselle qui regardait les ouvrages avec des yeux scintillants d'étoiles. Puis, dans le fond, elle aperçut un parchemin avec un symbole qu'elle connaissait. Elle interpella le marchand pour savoir si elle pouvait y jeter un œil. Ce dernier lui passa ledit parchemin dont elle consulta le contenu.
- Dîtes moi... à quel prix me faites-vous cette carte ? Demanda-t-elle le sourire aux lèvres.
La carte l'intéressait au plus haut point. Elle avait lu quelques livres au sujet du lieu représenté. Un lieu nommé "Les ruines de Sakat"...